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La dépression ne serait pas due au déficit de sérotonine ciblé par les antidépresseurs finalement

Après des décennies d’études, rien ne prouve encore qu’un déséquilibre de la sérotonine soit responsable de la dépression, estiment les auteurs d’une analyse publiée en juillet 2022 dans la revue Molecular Psychiatry.

Joanna Moncrieff, professeur de psychiatrie à l’University College London, et ses collègues (1) ont réalisé une revue générale des méta-analyses et des revues systématiques existantes de la littérature scientifique.

« La plupart des antidépresseurs sont des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont on disait à l’origine qu’ils agissaient en corrigeant les niveaux anormalement bas de sérotonine. Il n’existe aucun autre mécanisme pharmacologique reconnu par lequel les antidépresseurs agissent sur les symptômes de la dépression ».

« Il est toujours difficile de prouver un point négatif, mais je pense que nous pouvons affirmer sans risque qu’après un grand nombre de recherches menées sur plusieurs décennies, il n’existe aucune preuve convaincante que la dépression est causée par des anomalies de la sérotonine, en particulier par des niveaux inférieurs ou une activité réduite », estime la chercheuse.

« La popularité de la théorie du “déséquilibre chimique” de la dépression a coïncidé avec une augmentation considérable de l’utilisation des antidépresseurs. Les prescriptions d’antidépresseurs ont augmenté de façon spectaculaire depuis les années 1990, un adulte sur six en Angleterre et 2 % des adolescents se voyant désormais prescrire un antidépresseur au cours d’une année donnée », rapporte le communiqué des chercheurs.

Les recherches qui ont comparé les taux de sérotonine et de ses produits de dégradation dans le sang ou les liquides cérébraux n’ont pas mis en évidence de différence entre les personnes ayant reçu un diagnostic de dépression et les participants témoins en bonne santé.

De très grandes études portant sur des dizaines de milliers de patients ont examiné la variation des gènes, notamment le gène du transporteur de la sérotonine. Elles n’ont trouvé aucune différence dans ces gènes entre les personnes souffrant de dépression et les témoins sains. Ces études se sont également penchées sur les effets des événements stressants de la vie et ont montré que ceux-ci avaient une forte incidence sur le risque de dépression : plus une personne avait vécu d’événements stressants, plus elle était susceptible d’être déprimée.

L’ensemble de ces résultats a conduit les auteurs à conclure que « rien ne vient étayer l’hypothèse selon laquelle la dépression est causée par une baisse de l’activité ou des concentrations de sérotonine ».

Des études montrent que 85 à 90 % du public croit que la dépression est causée par de faibles niveaux de sérotonine ou un déséquilibre chimique. Alors « qu’un nombre croissant de scientifiques et d’organismes professionnels reconnaissent que le cadre du déséquilibre chimique est une simplification excessive. Il est également prouvé que le fait de croire que l’humeur dépressive est causée par un déséquilibre chimique conduit les gens à avoir une vision pessimiste de la probabilité de guérison et de la possibilité de gérer les humeurs sans aide médicale », soulignent les auteurs. (S’épanouir après un trouble dépressif, anxieux, bipolaire ou autre)

Les auteurs ont également trouvé des preuves dans une grande méta-analyse que les personnes qui utilisaient des antidépresseurs avaient des niveaux plus faibles de sérotonine dans le sang. Ils ont conclu que certaines preuves étaient compatibles avec la possibilité que l’utilisation à long terme d’antidépresseurs réduise les concentrations de sérotonine. Cela pourrait impliquer que l’augmentation de la sérotonine que certains antidépresseurs produisent à court terme pourrait entraîner des changements compensatoires dans le cerveau qui produisent l’effet inverse à long terme.

Bien que l’étude n’ait pas examiné l’efficacité des antidépresseurs, les auteurs encouragent la poursuite des recherches et des conseils sur les traitements qui pourraient plutôt se concentrer sur la gestion des événements stressants ou traumatisants dans la vie des gens, comme la psychothérapie, parallèlement à d’autres pratiques telles que l’activité physique ou la pleine conscience, ou la prise en compte des facteurs sous-jacents tels que la pauvreté, le stress et la solitude.

« Nous pensons qu’il ne faut pas dire aux patients que la dépression est causée par un faible niveau de sérotonine ou par un déséquilibre chimique, et qu’il ne faut pas leur faire croire que les antidépresseurs agissent en ciblant ces anomalies non prouvées », a déclaré la chercheuse. « Nous ne comprenons pas exactement ce que les antidépresseurs font au cerveau, et le fait de donner ce genre d’informations erronées aux gens les empêche de prendre une décision éclairée sur la prise ou non d’antidépresseurs. »

« Au cours de ma formation en psychiatrie, on m’avait enseigné que la dépression était causée par un faible niveau de sérotonine et je l’ai même enseigné aux étudiants dans mes propres cours », rapporte Mark A. Horowitz, coauteur. « Participer à cette recherche m’a ouvert les yeux et j’ai l’impression que tout ce que je croyais savoir a été bouleversé. »

« Un aspect intéressant des études que nous avons examinées était l’importance de l’influence des événements de la vie sur la dépression, ce qui suggère que l’humeur dépressive est une réaction à la vie des gens et ne peut pas être réduite à une simple équation chimique. »

« Des milliers de personnes souffrent des effets secondaires des antidépresseurs, y compris les graves effets de sevrage qui peuvent survenir lorsque les gens essaient d’arrêter de les prendre, et pourtant les taux de prescription continuent d’augmenter », souligne Joanna Moncrieff. « Nous pensons que cette situation est due en partie à la fausse croyance selon laquelle la dépression est due à un déséquilibre chimique. Il est grand temps d’informer le public que cette croyance n’est pas fondée sur des bases scientifiques. » (Arrêt et sevrage des antidépresseurs : actualités)

Les chercheurs rappellent que toute personne qui envisage de se sevrer des antidépresseurs doit demander l’avis d’un professionnel de la santé, étant donné le risque d’effets indésirables après le sevrage. Le professeur Moncrieff et le docteur Mark A. Horowitz mènent actuellement des recherches sur la meilleure façon d’arrêter progressivement la prise d’antidépresseurs.

(1) Ruth E. Cooper, Tom Stockmann, Simone Amendola, Michael P. Hengartner, Mark A. Horowitz.

Livre : « Apprivoiser l’hyperactivité et le déficit de l’attention »

Les Éditions du CHU Sainte-Justine viennent de publier une 2e édition, du livre « Apprivoiser l’hyperactivité et le déficit de l’attention » de Colette Sauvé, travailleuse sociale.

L’ouvrage propose « une gamme de moyens d’action aidant l’enfant à s’épanouir dans sa famille, à l’école et dans son milieu de vie ».

S’y ajoutent des chapitres portant sur la coexistence du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) avec d’autres troubles (troubles d’apprentissage, opposition, anxiété) et sur le lien d’attachement parent-enfant.

L’auteure y présente aussi, pour chaque groupe d’âges (3-5 ans, 6-12 ans, adolescence), trois parcours destinés aux parents :

  • S’informer, comprendre et accepter ce désordre neurologique.
  • Prendre conscience de ses habiletés d’éducateur.
  • Mettre en place des stratégies nouvelles permettant d’exercer une influence constructive sur l’enfant ou l’adolescent.

Colette Sauvé est spécialisée dans la thérapie et la consultation psychosociale auprès des enfants, des adolescents et de leur famille, elle a œuvré à titre de thérapeute familiale à la Clinique de santé mentale jeunesse du Centre hospitalier régional du Suroît.

Le livre fait partie de la Collection Parlons Parents qui réunit plusieurs titres.

Pour plus d’informations sur le TDAH, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Éditions du CHU Sainte-Justine.
Tous droits réservés.

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Hôpitaux publics : un déficit historique à combler

Hôpitaux publics : un déficit historique à combler

Le 19 décembre 2017.

Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), le déficit des hôpitaux publics explose. Une situation qui risque de compliquer un peu plus encore le travail des personnels soignants.

Le gouvernement demande toujours plus d’économies

Les hôpitaux publics n’ont jamais été aussi endettés. « La ligne rouge est dépassée », a alerté le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux dans un communiqué. « C’est la qualité des soins qui est aujourd’hui menacée. L’hôpital ne peut pas être à la fois le pilier du système de santé et l’unique variable d’ajustement économique. » En un an, la situation se serait en effet significativement dégradée.

Le déficit des hôpitaux public serait ainsi passé de 470 millions d’euros en 2016 à 1,5 milliard d’euros en 2017. Mais comment cela est-il possible ? Selon la FHF, « cette dégradation » s’explique par « l’impact des plans annuels d’économies ». Au cours des 3 dernières années, les différents plans ont représenté 3 milliards d’euros. Et cela n’est pas prête de s’arrêter. Dans le dernier projet de loi de Finances pour la Sécurité sociale, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, réclame aux hôpitaux 1,6 milliard d’économies sur un an.

Des soins de moins bonne qualité pour les patients

Mais ce n’est pas tout. Selon la FHF, le déficit s’est creusé aussi à cause d’une « activité tout au long de l’année moins dynamique que celle prévue lors de la construction des tarifs d’hospitalisation il y a un an ». Les patients risquent d’être les premiers à en pâtir. Les hôpitaux vont en effet continuer à apporter des soins mais avec beaucoup moins de moyens. Et qui dit moins de moyens, dit moins de personnels et une qualité des soins dégradée.  

« 1,5 milliard de déficit, cela représente 30 000 emplois », dénonce Frédéric Valletoux. « Si le but du gouvernement est de mettre en place un plan de suppression de postes, il faut le dire ! » Ce que la FHF réclame, c’est le dégel de l’intégralité des crédits mis en réserve (400 millions d’euros). Chaque année, une partie des fonds qui servent au financement des hôpitaux sont en effet mis en réserve par le gouvernement. Or, Agnès Buzyn vient d’annoncer qu’elle ne dégèlerait que 150 millions d’euros.

Marine Rondot

À lire aussi : Hospitalisation : tout ce qu’il faut savoir 

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Déficit de l’attention avec hyperactivité : la guanfacine est à écarter, selon Prescrire

En cas de diagnostic de TDAH, « les perturbations des relations familiales et sociales ainsi que des “performances” scolaires nécessitent un suivi psychologique, éducatif et parfois social, utile pour une majorité d’enfants », rappelle la revue.

« Exceptionnellement, lorsque le comportement de l’enfant a des répercussions préoccupantes », le méthylphénidate (Ritaline ou autre) peut être proposé.

« Mais il est inefficace chez environ un quart de ces enfants. Ses effets indésirables sont nombreux, parfois graves, avec notamment des troubles neuropsychiques et cardiovasculaires. Hypertensions artérielles pulmonaires, valvulopathies et morts subites ont aussi été rapportées.

La guanfacine (Intuniv) a été autorisée chez ces enfants en cas d’échec des médicaments dits psychostimulants (méthylphénidate notamment). L’analyse des données des essais cliniques disponibles montre que la guanfacine, seule ou associée avec un amphétaminique, n’a pas d’efficacité démontrée sur les relations familiales et sociales.

Par contre, la guanfacine expose à de nombreux effets indésirables, notamment une somnolence excessive, source d’accidents et de difficultés scolaires, et des troubles cardiovasculaires graves. »

À la différence des autres traitements du TDAH, la guanfacine agit comme sédatif. Ce médicament a été utilisé comme antihypertenseur d’action centrale jusqu’en 2009 en France sous le nom d’Estulic. Parmi les effets indésirables majeurs, l’Agence européenne du médicament (EMA) signalait, en 2015 lors de la recommandation d’autorisation de mise sur le marché, un risque de bradycardie, d’hypotension, de syncope, de somnolence, de sédation et de prise de poids. Voyez : Le médicament non stimulant guanfacine en voie d’être autorisé en Europe (2015).

Le médicament est déjà notamment autorisé aux États-Unis (2009) et au Canada (2013) dans cette indication.

Ritaline, Concerta… : des risques d’effets secondaires graves (Prescrire)

Pour plus d’informations sur le TDAH et les médicaments, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés.

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Que faire face au déficit de la Sécurité sociale ?

Trop nombreux et trop coûteux : les infirmiers libéraux et les masseurs-kinésithérapeutes sont ciblés par un rapport de la Cour des comptes. Sont-ils l’arbre qui cache la forêt du déficit de la Sécurité sociale ?

Christophe Ramaux, du groupe Les économistes atterrés, insiste d’abord sur l’espérance de vie qui a progressé de 30 ans au XXe siècle. « Grâce à la Sécu, on a fait des progrès considérables. Dans ce monde accablant, on a enfin une bonne nouvelle », déclare le premier invité du duel éco de France 3. Pour lui, le déficit est « limité » par rapport aux enjeux.

Augmenter les cotisations ?

Etienne Lefebvre, journaliste des Echos, nuance : « Ces résultats, on les obtient par de la dette ». Et cette situation devrait durer pendant plusieurs années. « Ce déficit n’est pas incurable. Le modèle français fonctionne, mais à condition de faire des efforts », ajoute-t-il.

Pour Christophe Ramaux, « le problème, ce sont les recettes ». Il préconise d’augmenter les cotisations. Etienne Lefebvre penche plutôt pour « ralentir les dépenses » et pour une répartition plus équitable des professionnels de santé sur le territoire.

Retrouvez cet article sur Francetv info

La Cour des comptes épingle les kinés
Les infirmiers et les kinés dans le collimateur de la Cour des comptes
Des infirmiers mal répartis et trop nombreux selon la Cour des comptes
Autotests de dépistage du VIH : « Un nouvel outil pour les gens qui n’osent pas aller dans des centres spécialisés »
VIDEO. Cash investigation. Le Pr Danchin, un cardiologue sous influence ?

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Le déficit de l’Assurance-Maladie multiplié par cinq d’ici 2040

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Une étude du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) vient de prononcer un verdict qui est loin d’être rassurant : d’ici 2040, les déficits de l’Assurance maladie devraient continuer à se creuser et les dépenses de santé devraient augmenter. Pour y faire face, le HCAAM plaide pour une plus grande maîtrise des dépenses.

Rien n’y fait, ni le remplacement des médicaments traditionnels par les génériques, ni le réexamen des dépassements d’honoraire : le déficit est bel et bien abyssal et continuera à se creuser selon le Haut Conseil ; d’ici 2030, il devrait ainsi s’élever selon les projections faites par le HCAAM à 29 milliards d’euros contre 7,7 milliards en 2013. Il pourrait même atteindre des sommets en 2040 en atteignant 41 milliards, avant de s’infléchir légèrement pour frôler les 49 milliards en 2060.

Autre révélation du HCAAM, comme le produit intérieur brut (PIB) croît moins vite que les dépenses de santé, le déficit public des régimes obligatoires devrait s’accroitre à l’aube de 2060. Selon les calculs du Haut conseil, la croissance moyenne annuelle des dépenses de santé serait la plus rapide entre 2015 et 2024 (+ 3 %), puis diminuerait légèrement jusqu’en 2040 (+ 2,4 %) pour finalement ralentir sa course entre 2040 et 2060 (+1,8 %).

Les causes de cette croissance jusqu’en 2040 s’explique en premier lieu par le vieillissement de la population, mais ce n’est pas le seul facteur impliqué, et même loin de là. Selon la projection du HCAAM, en effet, le vieillissement ne représente qu’une part modeste dans la progression des dépenses de santé correspondant à 0,5 point. Deux autres facteurs sont à prendre en considération pour expliquer l’augmentation des dépenses, il s’agit du progrès technique, d’une part, et de l’organisation des soins, d’autre part.

Afin de faire baisser le déficit, le HCAAM a envisagé trois hypothèses possibles : l’accroissement des prélèvements publics comme la CSG, la baisse de la prise en charge par la Sécurité Sociale ou enfin une plus grande maîtrise des dépenses. C’est la troisième solution que souhaite finalement privilégier le Haut Conseil qui a affirmé la nécessité d’une maîtrise des dépenses de santé, en « mobilisant les nombreux gisements d’efficience du système de soins ».

Afin de parvenir à optimiser le système de soins tout en limitant les dépenses, le HCAAM suggère d’évaluer de façon plus précise par exemples « la pertinence de certains actes ou de certains séjours hospitaliers ». A court terme, cet organisme rappelle l’importance de prendre des mesures sur les recettes et le remboursement des soins inutiles.

Le déficit de l'Assurance Maladie estimé à 41 milliards d'ici 2040

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