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Démence : stades, types, traitement (document de l’OMS)

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, en décembre 2017, un document d’information portant sur la démence.

« La démence est un syndrome, généralement chronique ou évolutif, dans lequel on observe une altération de la fonction cognitive (capacité d’effectuer des opérations de pensée), plus importante que celle que l’on pourrait attendre du vieillissement normal », décrit le document.

« Elle affecte la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement. La conscience n’est pas touchée. Une détérioration du contrôle émotionnel, du comportement social ou de la motivation accompagne souvent, et parfois précède, les troubles de la fonction cognitive. »

La démence est causée par un ensemble de maladies et de traumatismes qui affectent le cerveau, comme la maladie d’Alzheimer ou l’accident vasculaire cérébral.

« Elle touche différemment chaque personne atteinte, selon les effets de la maladie et la personnalité d’origine du patient. »

Stades de la démence

  • Stade initial : le stade initial passe souvent inaperçu, la maladie apparaissant graduellement. Les symptômes courants sont notamment :

    • avoir tendance à oublier ;
    • perdre conscience du temps ;
    • se perdre dans des endroits familiers.
  • Stade intermédiaire : à mesure que la démence progresse vers le stade intermédiaire, les signes et les symptômes se précisent et deviennent plus visibles. Le malade peut entre autres :

    • oublier les événements récents et le nom des gens ;
    • se perdre à la maison ;
    • avoir plus de difficulté à communiquer ;
    • nécessiter de l’aide pour les soins d’hygiène personnelle ;
    • présenter des changements de comportement, par exemple errer ou répéter les mêmes questions.
  • Dernier stade : le dernier stade de la démence est caractérisé par une dépendance et une inactivité presque totales. Les troubles de la mémoire sont importants et les signes et symptômes physiques deviennent plus évidents. Les symptômes sont notamment :

    • perdre conscience du temps et du lieu ;
    • avoir de la difficulté à reconnaître les proches et les amis ;
    • nécessiter une aide accrue pour les soins d’hygiène personnelle ;
    • avoir de la difficulté à marcher ;
    • présenter des changements de comportement, le patient pouvant aller jusqu’à l’agression.

Formes communes de démence

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune et serait à l’origine de 60-70 % des cas. Les autres formes répandues sont notamment la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy, et la démence fronto-temporale (dégénérescence des lobes frontaux du cerveau). « Les frontières entre les différentes formes de démence ne sont pas nettes et les formes mixtes sont fréquentes. »

Traitement

« À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement qui permette de guérir de la démence ou d’en modifier l’évolution. (…) Cependant, il est possible de faire beaucoup pour soutenir les personnes atteintes de démence et améliorer leur vie. »

Sur le site de l’OMS : La démence

En mai 2017, l’OMS a adopté un plan mondial d’action de santé publique contre la démence 2017 – 2025.

TEST : Une personne proche souffre-t-elle de démence ?

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

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Augmentation des cas de démence : faut-il s’inquiéter ?

Le 22 novembre 2016.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre de cas de démence augmente tous les ans, à travers le monde. Comment y faire face ?

Allongement de l’espérance de vie

Selon une étude menée en 2013 par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le nombre de cas de démence dans la population générale entre 2010 et 2030 va augmenter de 75 % et de 200 % chez les plus de 90 ans. Des données corroborées par l’OMS, qui explique qu’on compte actuellement 47,5 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et que, chaque année, 7,7 millions de nouveaux cas apparaissent.

Comment expliquer ces augmentations de cas de démence ? Selon les chercheurs, l’allongement de l’espérance de vie explique en grande partie cet état de fait : l’espérance de vie devrait en effet atteindre les 87,6 ans pour les femmes et les 81,5 pour les hommes en 2030, soit + 2,8 ans et + 3,5 ans par rapport à aujourd’hui.

Une évolution qui devrait s’amplifier

« Si le nombre de cas est faible avant 60 ans, il augmente de façon drastique pour atteindre 10 % environ de la population âgée de 80 ans, environ 20 % de celle âgée de 85 ans et jusqu’à 30 % de celle des personnes âgées de 90 ans », explique André Nieoullon, professeur de neurosciences à l’université d’Aix-Marseille, dans un entretien pour Atlantico. « Et encore, certaines études vont jusqu’à estimer qu’à 90 ans, c’est environ 50 % des personnes qui seraient atteintes. »

En France, en 2010, le nombre de cas de démence a été évalué entre 750 000 et 850 000 cas, soit plus de 1,2 % de la population totale. À noter qu’actuellement, il n’existe pas de traitement qui permette de guérir de la démence ou d’en modifier l’évolution et que la maladie d’Alzheimer serait à l’origine de 60 à 70 % des cas.

À lire aussi : Le délire

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Des chercheurs français mettent en garde contre des médicaments qui augmentent le risque de démence

Quand des chercheurs français mettent en garde contre des médicaments qui augmentent le risque de démence. Selon les conclusions d’une étude française, il existerait une association entre consommation de benzodiazépines et survenue d’une démence. Principalement visés les benzodiazépines à demi-vie longue (qui disparaissent de l’organisme en plus de 20 heures). Dans cette étude – elle a été menée par des chercheurs de l’Inserm (Unité Inserm 897 « Centre de recherche Epidémiologie et biostatistique » à l’Université de Bordeaux) – il apparaît que les personnes prenant des benzodiazépines à demi-vie longue ont un risque de démence augmenté de 60%.

CC0 Public Domain/Pixabay

CC0 Public Domain/Pixabay

Les benzodiazépines et les psychotropes sont les médicaments les plus consommés en France. On estime que 30% des personnes âgées de 65 et plus en consomment. Ils sont prescrits pour un large spectre de pathologies allant des troubles du sommeil aux symptômes dépressifs en passant par l’anxiété. Depuis qu’ils sont largement utilisés, les chercheurs se penchent sur leurs éventuels effets secondaires dans la mesure où ils interagissent avec des neurotransmetteurs du cerveau. Si de précédentes études avaient déjà suggérées une augmentation du risque de démence consécutive à la prise de psychotropes, beaucoup de questions restaient en suspens. L’une d’entre elles concernait la différence d’effets potentiels des benzodiazépines à demi-vie courte (qui disparaissent de l’organisme en moins de 20 heures) versus celles à demi-vie longue.

Pour essayer d’en savoir plus, les chercheurs de l’Inserm se sont basés sur les données issues de l’étude dites des 3 Cités (Bordeaux, Dijon Montpellier), soit 8240 personnes âgées de plus de 65 ans et suivies depuis plus de 8 ans. 830 nouveaux cas de démence ont été diagnostiqués lors du suivi. Une procédure de dépistage et le diagnostic de chaque cas de démence a été mise en place par un comité d’experts. Par ailleurs, l’enregistrement systématique de tous les médicaments consommés par les participants, à domicile, en confrontant avec les ordonnances a été possible.

« Il y a clairement une différence de signal entre benzodiazépines à durée de vie longue et celles à durée courte. Or les premières ont déjà été identifiées comme dangereuses chez les personnes âgées, notamment en raison du risque de chutes, et nous avons été étonnés de voir qu’elles étaient encore fréquemment consommées.» déclare Christophe Tzourio, neurologue, directeur du centre de recherche Inserm U897 et professeur d’épidémiologie à l’université de Bordeaux.

Les personnes âgées consommant des benzodiazépines de demi-vie longue ont un risque augmenté de 60 % de développer une démence (majoritairement de type de la maladie d’Alzheimer) et ce sans que cela ne soit explicable par d’autres facteurs.

Les auteurs ont fait des analyses statistiques en profondeur permettant d’écarter certains biais et notamment le fait que la prise de benzodiazépines ait été la conséquence de symptômes initiaux de démence.

Il s’agit néanmoins d’une étude observationnelle ne permettant pas d’analyser les mécanismes de cette association. Ceux-ci devraient faire l’objet d’études physiopathologiques, d’imagerie, sur des modèles animaux, etc.

Malgré l’absence de certitude sur le mécanisme « le doute est suffisant pour encourager médecins et patients à trouver des formes alternatives pour les troubles du sommeil des personnes âgées qui sont le motif principal de prescription de ces médicaments : conseils hygiéno-diététiques, produits non médicamenteux, et au maximum les médicaments les moins dangereux comme les benzodiazépines à demi-vie courte. »

« Nos résultats suggèrent au minimum une vigilance renforcée de tous, en particulier des médecins et des autorités de santé, pour éviter cette consommation de benzodiazépines à demi-vie longue chez les personnes âgées. » déclare Christophe Tzourio. « Le signal sur l’ensemble des psychotropes, comprenant les antidépresseurs, est à confirmer par d’autres études mais il amène lui aussi à une inquiétude sur l’ensemble de ces produits et pas uniquement les benzodiazépines. »

Crédits/Source : Inserm


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Les somnifères à longue demi-vie augmentent plus le risque de démence que ceux à courte demi-vie

Certains somnifères benzodiazépines et apparentés augmentent plus le risque de démence que d’autres, selon une étude française publiée dans la revue Alzheimer’s and Dementia.

Des études précédentes ont montré une augmentation du risque de démence liée aux benzodiazépines. La présente étude a analysé la différence entre celles à demi-vie courte (20 heures) et celles à demi-vie longue.

La demi-vie d’un médicament correspond au temps nécessaire pour que sa concentration dans le sang diminue de moitié.

Dalia Shash et Christophe Tzourio ont, avec leurs collègues de l’Inserm, analysé des données concernant 8240 personnes âgées de plus de 65 ans qui participaient à l’étude dite des 3 Cités (Bordeaux, Dijon, Montpellier). 830 nouveaux cas de démence ont été diagnostiqués pendant les 8 ans de suivi.

Dans l’ensemble, l’utilisation de benzodiazépines était liée à un risque de démence accru de 10 %. Mais, l’utilisation de celles à longue demi-vie était liée à un risque accru de 60 % comparativement à 5 % pour celles à courte demi-vie.

Les benzodiazépines à demi-vie longue ont déjà été identifiées comme dangereuses chez les personnes âgées, notamment en raison du risque de chutes, soulignent les chercheurs qui se disent étonnés de constater qu’elles soient encore fréquemment consommées.

Il s’agit d’une étude observationnelle ne permettant pas d’analyser les mécanismes de cette association. Malgré l’absence de certitude sur le mécanisme « le doute est suffisant pour encourager médecins et patients à trouver des formes alternatives pour les troubles du sommeil des personnes âgées qui sont le motif principal de prescription de ces médicaments : conseils hygiéno-diététiques, produits non médicamenteux, et au maximum les médicaments les moins dangereux comme les benzodiazépines à demi-vie courte. »

(1) Tobias Kurth, Marion Bertrand, Carole Dufouil, Pascale Barberger-Gateau, Claudine Berr, Karen Ritchie, Jean-Francois Dartigues, Bernard Bégaud, Annick Alpérovitch.

Psychomédia avec sources : Inserm, Alzheimer’s and Dementia.
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Alzheimer et démence : le manque de vitamine D lié à un déclin cognitif plus rapide

L’insuffisance en vitamine D chez les personnes âgées est fortement corrélée avec un déclin cognitif accéléré et une diminution des performances dans des domaines tels que la mémoire qui sont associés à la maladie d’Alzheimer et à la démence, selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Neurology.

Joshua Miller et Charles DeCarli ont, avec leurs collègues des universités de Californie (Davis) et Rutgers, mené cette étude avec 400 personnes qui ont été suivies pendant 5 ans.

50 % étaient d’origine caucasienne et 50 %, africaine-américaine ou hispanique. La moyenne d’âge était de 76 ans et les participants avaient une cognition normale, un déficit cognitif léger ou une démence.

Au début de l’étude, 26 % des participants présentaient une déficience en vitamine D et 35 %, une insuffisance. Parmi les Caucasiens, 54 % avaient de faibles niveaux comparativement à 70 % des Africains-Américains et des Hispaniques.

Les participants qui avaient une déficience en vitamine D ont connu un déclin cognitif 2 à 3 fois plus rapide en ce qui concerne la mémoire épisodique et la fonction exécutive que ceux qui avaient des niveaux adéquats. En 2 ans, ils ont connu un déclin aussi important que ceux ayant des niveaux adéquats en 5 ans.

L’exposition de la peau aux rayons du soleil est la principale source de vitamine D. Les personnes à la peau plus foncée sont plus à risque d’avoir de faibles taux de vitamine D à cause de la plus forte concentration en mélanine de leur peau qui protège contre le cancer de la peau, mais inhibe aussi la synthèse de la vitamine D.

L’alimentation est une autre source de vitamine D. La vitamine D alimentaire est obtenue notamment grâce à la consommation de produits laitiers.

Dans une prochaine étape, les chercheurs vérifieront si des compléments de vitamine D peuvent réduire le déclin cognitif.

Bien que cette étude ne prouve pas que le lien constaté soit de cause à effet, les auteurs estiment qu’avec d’autres, elle suggère qu’il y a assez d’évidence d’ores et déjà pour recommander aux personnes dans la soixantaine de discuter avec leur médecin de la pertinence de prendre un complément de vitamine D tous les jours.

Psychomédia avec source : UC Davis.
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Une personne proche souffre-t-elle de démence? Faites le test

Ce test, le Système d’évaluation rapide de la démence, publié par le psychiatre et chercheur en neurosciences James E. Galvin en 2013, se veut un outil facile et rapide d’utilisation pour détecter la démence en milieu clinique.

Il distingue l’état cognitif normal, le déficit cognitif léger et la démence légère, modérée et sévère.

Les formes les plus fréquentes de déficit cognitif léger et de démence sont celles dues à la maladie d’Alzheimer.

D’autres formes sont, par exemple, la démence à corps de Lewy, la dégénérescence frontotemporale, la démence vasculaire ou l’encéphalopathie traumatique chronique.

Le test, de 10 questions, peut être complété par un proche, un membre de la famille ou une personne soignante.

Notez que ce test n’est pas présenté ici dans le but de permettre un diagnostic mais plutôt avec l’objectif d’informer sur les manifestations de la démence et sur les avancements de la recherche en psychologie et en santé mentale. Il ne peut remplacer le diagnostic d’un professionnel.

FAITES LE TEST (gratuit, sans inscription)

Voyez également:

(1) James E. Galvin (2015), The Quick Dementia Rating System (QDRS): A rapid dementia
staging tool
, dans Alzheimer’s & Dementia: Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring. Traduction libre non validée de Psychomédia.

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