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Des scientifiques dénoncent le déni européen face au danger des perturbateurs endocriniens

Le 1er décembre 2016.

Cent scientifiques de renom se sont associés pour publier une tribune dans Le Monde, dans laquelle ils dénoncent le laxisme européen en matière de réglementation sur les perturbateurs endocriniens.

L’Europe cède face aux lobbys industriels

La politique européenne en matière de régulation des perturbateurs endocriniens n’est pas assez dure et les experts s’inquiètent des conséquences dramatiques que ce laxisme pourrait avoir sur la santé de chacun. Dans une tribune publiée sur Le Monde, cent scientifiques se sont réunis pour dénoncer la dangerosité de ces substances encore autorisées dans de nombreux produits cosmétiques, alimentaires mais également dans des matériaux de construction et d’ameublement.

Ces scientifiques estiment notamment que les politiques minimisent gravement l’impact des perturbateurs endocriniens sur l’organisme des consommateurs. Ils cèdent ainsi au lobby des industriels en éludant les nombreuses études qui ont été rédigées sur le sujet et qui prouvent que les perturbateurs endocriniens peuvent altérer le fonctionnement normal d’un organisme. Ces derniers sont reconnus pour leur impact sur le développement des allergies, l’augmentation de la prévalence de certains cancers, le développement de déformations génitales chez les nouveau-nés et la baisse de qualité du sperme chez l’homme.

Réduire l’exposition de chacun aux perturbateurs endocriniens

Ces scientifiques n’hésitent pas à parler de « menace mondiale pour la santé » tant les données actuelles montrent les dégâts considérables que ces polluants peuvent engendrer, notamment durant « certaines périodes du développement, pendant la grossesse ou la puberté, lorsque notre organisme est particulièrement vulnérable ». « Jamais l’humanité n’a été confrontée à un fardeau aussi important de maladies en lien avec le système hormonal : cancers du sein, du testicule, de l’ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformation du pénis et détérioration de la qualité spermatique », s’alarment les chercheurs.

Ces derniers estiment que la seule solution valable pour enrayer ce fléau serait de légiférer strictement sur l’utilisation de ces substances nocives afin de réduire au maximum l’exposition de la population.

À lire aussi : Femmes enceintes, méfiez-vous des perturbateurs endocriniens !

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Cancer : sous-information ou déni ?

institutclaudiusregaudL’association Oncopole vient de présenter les premiers résultats d’une enquête menée auprès de 500 personnes* sur la perception de la maladie et les comportements en matière d’information.

«J’estime mon risque d’avoir un cancer à moins de 1 sur 100 ». C’est la réponse surprenante que font 70%des personnes interrogées. Une perception qui contraste avec le constat des épidémiologistes selon lesquels le cancer touche un homme sur deux et une femme sur trois au cours de leur vie. Les réponses obtenues, très éloignées de la réalité, interpellent sur l’efficacité de l’information diffusée par les institutions et sur l’importance du déni du risque.

« Un combat national prioritaire »

Et pourtant « mort » et « peur » sont les deux mots les plus souvent prononcés dans cette étude lorsqu’on évoque cette pathologie. Les messages positifs passent mal, les avancées de la recherche restent peu connues : «Comme le montre les données épidémiologiques, on guérit certains cancers, explique Benjamin Gandouet, directeur de l’association Oncopole. Des progrès incroyables ont été obtenus dans plusieurs localisations comme le sein, la prostate, les leucémies ou encore les cancers de l’enfant pour lesquels on obtient près de 75% de guérison suivant les données nationales». L‘ensemble des personnes estime que la l’action contre cette maladie devrait être « un combat national prioritaire ». La lutte contre le sida et Alzheimer arrivent juste derrière. En clair, beaucoup de choses restent à faire en matière d’information pour réduire l’angoisse face à cette maladie.

Où se procurer les informations médicales ?

En toute logique, les répondants citent comme sources d’information prioritaires le médecin spécialiste puis le médecin généraliste et en troisième position Internet. Le recours aux associations obtient le score le plus bas. Même observation pour les personnes ayant été touchées par la maladie.

Internet, levier d’information et d’échanges

33%, c’est le pourcentage de sondés qui ont déjà cherché des informations médicales sur Internet soit pour valider ou compléter les informations émises par un médecin, soit pour en savoir plus sur des effets secondaireset aussi pour échanger. « Ce média est en passe de devenir une source d’information et un lieu d’échanges incontournables, constate Benjamin Gandouet. Pour répondre à cette attente croissante, l’enjeu pour les
institutions du soin et les associations est de proposer des informations claires, complètes et fiables. Nous préparons le futur site Oncopole dans ce sens».

Plus globalement, l’information via les médias et les professionnels de soins joue un rôle essentiel dans le développement du diagnostic précoce et la participation au dépistage. C’est ainsi que les personnes interrogées souhaitent que soient poursuivies les campagnes sur la prévention/dépistage comme Octobre rose sur le cancer du sein (citées par 31% des sondés), la diffusion d’articles dans les médias (26%), les événements avec collecte de fonds comme le téléthon (23%).

Importance de l’information toujours pendant la maladie où elle devient indispensable pour 63% des personnes
tant pour les patients que pour les accompagnants.

Crise économique et santé

69% des sondés redoutent l’impact de la crise dans la lutte contre le cancer tant pour la qualité des soins que le développement de la recherche. 76% se disent favorables au principe de collecte de fonds pour soutenir la recherche.

* L’enquête a été réalisée en janvier 2013 selon la méthode des quotas auprès d’un échantillon représentatif de 500 personnes dans la région Midi-Pyrénées par la société Learning. Les sondés n’étaient pas affectés au moment du sondage par la pathologie cancéreuse (8 % d’entre eux avait déjà eu un cancer). www.learning-consult.com
Communiqué de presse Institut Claudius Regaud


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