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Les boissons sucrées augmentent le risque d’obésité? Ça dépend qui paye l’étude

Des chercheurs espagnols de l’université de Navarre ont examiné 18 conclusions de grandes études traitant du lien entre consommation de boissons sucrées et risque d’obésité, repertoriées dans plusieurs bases de données scientifiques sur une période donnée.

Leur analyse, visant à observer si les «sponsors» industriels pouvaient influencer les résultats dans le domaine de la nutrition, a été publiée dans la revue PLOS Medicine le 31 décembre 2013.

Six de ces études avaient reçu des financements de la part de groupes industriels (Coca-Cola, Pepsi…). Les douze autres se déclaraient sans conflit d’intérêt.

83,3% des études «sans conflit d’intérêt» (10 sur 12) concluaient à un lien direct entre boissons sucrées et prise de poids ou obésité. A l’opposé, 83,3 % (5 sur 6) des études portées par l’industrie expliquaient qu’il n’y avait pas assez de preuves pour établir un vrai lien de causalité.

Selon le New York Times, Maira Bes, professeure au Département de Médecine préventive et Santé publique à l’université de Navarre et principale auteure de l’étude, déclare:

«Je ne dis pas que la participation de l’industrie signifie qu’il faut forcément rejeter les résultats de ces études sur la nutrition. Mais je pense que le grand public et la communauté scientifique devraient être conscients que l’industrie alimentaire a des intérêts qui peuvent influencer les conclusions.»

Maira Bes explique aussi à El Mundo que leur «travail n’a pas évalué laquelle de ces interprétations était correcte» (même si elle explique après que l’association positive entre boissons sucrées et obésité est quand même sérieusement prouvée…). 

La chercheuse n’entend pas empêcher que l’industrie agro-alimentaire finance la recherche, mais «attirer l’attention sur les erreurs possibles» et «fixer quelques règles du jeu» pour rendre plus visibles les conflits d’intérêts.

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Notre vieillissement dépend aussi de notre mère

Photo : ©Piaoger/Flickr

« Notre vieillissement dépend aussi de notre mère » par le Docteur Erard de Hemricourt.

Nous savons tous que notre ADN provient en partie de notre père et en partie de notre mère. Et c’est justement au sein de cet ADN que nous accumulons une série d’anomalies qui vont au cours de notre vie entraîner notre vieillissement. C’est en tout cas l’une des théories qui permet d’expliquer l’action du temps sur notre organisme.

Or, si les chercheurs se sont depuis longtemps appesantis sur notre ADN nucléaire (présent au sein du noyau de nos cellules), on commence tout juste à comprendre l’action d’un autre type d’ADN sur nos cellules. En effet, nous avons tous deux types d’ADN différents au sein de nos cellules, l’ADN nucléaire et l’ADN mitochondrial. Ce deuxième type d’ADN ne se trouve qu’au sein des mitochondries, centrales énergétiques de nos cellules. L’une des particularités de l’ADN mitochondrial réside dans son mode de transmission. Si l’ADN nucléaire est transmis à part égale par le père et la mère, l’ADN mitochondrial n’est transmis quant à lui que par la mère.

Voici donc qu’une équipe de chercheurs du Karolinska Institute et du Max Planck Institute vient de publier les résultats d’une étude sur l’impact des mutations de l’ADN mitochondrial sur le vieillissement des souris (Germline mitochondrial DNA mutations aggravate ageing and can impair brain developments. Jaime M. Ross et al. Nature (2013) doi:10.1038/nature12474).

Et d’après les données récoltées, il en ressort que la nature de l’ADN mitochondrial transmis par la souris-mère influence nettement le degré de vieillissement des souriceaux. Comme pour l’ADN nucléaire, les lésions de l’ADN mitochondrial s’accumulent au cours de la vie mais dans le cas présent, les chercheurs ont pu observer qu’une partie des anomalies de l’ADN mitochondrial étaient transmises directement à la génération suivante. Pire, ces dégâts de l’ADN mitochondrial transmis par la mère provoquaient chez les souriceaux l’apparition de troubles du développement en particulier du cerveau.

Ainsi, selon le Professeur Larsson ayant participé à cette étude : « de manière assez surprenante, nous avons pu montrer que l’ADN mitochondrial maternel influence le vieillissement des enfants ayant hérité de cet ADN. Ainsi, si nous héritons des anomalies de l’ADN mitochondrial survenues au cours de la vie de notre mère, nous vieillirons beaucoup plus rapidement qu’un autre individu ».

Toujours selon le Professeur Larsson, cette découverte prouve que la mitochondrie semble jouer un rôle essentiel dans le vieillissement de l’organisme et qu’il est important de trouver les moyens pour lutter contre ce méchanisme en réduisant le nombre de mutations.

Les auteurs de l’étude précisent que des recherches ultérieures devront être menées sur d’autres animaux afin de mieux comprendre ces mécanismes de vieillissement et afin de déterminer s’il est possible de rallonger l’espérance de vie en ciblant et réduisant le nombre de mutations au sein des mitochondries, par exemple par l’utilisation de substances antioxydantes.

Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé ©2013 – Tous droits réservés
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