Archives par mot-clé : Dépendance

Dépendance à l’alcool : l’ANSM réduit considérablement la dose maximale du baclofène

L’Agence du médicament (ANSM) a annoncé, le 25 juillet, que la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour le bacoflène dans le traitement de la dépendance à l’alcool ne permet plus des posologies supérieures à 80 mg/jour.

Cette décision est prise compte tenu du risque accru d’hospitalisation et de décès lié à l’utilisation à haute dose de ce médicament.

Le communiqué de l’ANSM précise :

« L’ANSM demande que les patients en cours de traitement qui recevraient des doses supérieures à 80 mg/jour soient revus par leur médecin afin d’initier une réduction progressive de la posologie par paliers (réduction de 10 ou 15 mg tous les 2 jours) pour éviter tout risque de syndrome de sevrage et qu’ils soient suivis de façon rapprochée, jusqu’à stabilisation de la posologie.

L’ANSM renouvelle son appel à la prudence en cas de prescription de baclofène chez les patients présentant des troubles psychiatriques, en raison du risque d’aggravation d’une pathologie psychiatrique sous-jacente et/ou du potentiel risque suicidaire. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Dépendance à l’alcool : risque accru de décès avec le baclofène à forte dose

Le baclofène à forte dose utilisé pour le traitement de la dépendance à l’alcool est lié à des décès, selon une étude de la Cnamts et de l’Agence du médicament (ANSM) en collaboration avec l’Inserm.

L’étude a porté sur l’utilisation du médicament entre 2009 et 2015 et l’a comparé avec ceux ayant une autorisation de mise sur le marché pour cette indication : acamprosate (Aotal), naltrexone (Antaxone, Revia, Nalorex), nalméfène (Selincro) et disulfirame (Esperal).

L’étude estime à 213 000 le nombre de personnes qui ont utilisé le baclofène dans une autre indication que l’indication neurologique de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), principalement dans le traitement de la dépendance à l’alcool (dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation).

Ceux recevant des doses quotidiennes élevées (>75 mg) sont minoritaires, mais leur part a augmenté passant de 3 % en 2013 à 9 % en 2015. Un peu plus de 1 % ont reçu des doses supérieures à 180 mg par jour.

Ils sont peu nombreux à poursuivre leur traitement dans la durée. Au cours des six premiers mois d’utilisation, seuls 10 % l’ont pris sans l’interrompre. Comme pour les médicaments indiqués dans la dépendance à l’alcool, plus de 4 personnes sur 5 débutant un traitement avec le baclofène l’arrêtent définitivement au cours des six premiers mois.

L’étude a aussi mis en évidence des usages hors AMM et hors RTU, vraisemblablement dans le traitement de la démence et des douleurs rhumatologiques. Ces usages peuvent apparaître notamment au travers des 11 500 personnes âgées de plus de 80 ans traitées par baclofène sur la période de 7 ans et des 3 000 patients pour lesquels le baclofène a été initié par un rhumatologue. Ces usages n’ont pas été validés par l’ANSM.

L’utilisation du baclofène est associée à un risque accru, augmentant avec la dose, d’hospitalisation et de décès par rapport aux traitements médicamenteux autorisés pour traiter la dépendance à l’alcool :

  • aux doses inférieures à 30 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 9 % et le risque de décès n’est pas augmenté ;

  • aux doses entre 30 et 75 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 12 % et le risque de décès n’est pas augmenté ;

  • pour des doses entre 75 mg/jour et 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 15 % et le risque de décès est multiplié par 1,5 ;

  • au-delà de 180 mg/jour, la fréquence d’hospitalisation est augmentée de 46 % et le risque de décès est multiplié par 2,27.

Le risque d’intoxication, d’épilepsie et de mort inexpliquée (selon le certificat de décès) s’accroît avec la dose de baclofène reçue.

« Le profil de sécurité du baclofène utilisé en dehors de l’indication neurologique est préoccupant, notamment lorsqu’il est reçu à fortes doses. Ces données amènent l’ANSM à engager dès à présent une révision de la RTU du baclofène dans l’alcoolo- dépendance, notamment en ce qui concerne les doses administrées. Par ailleurs, les résultats de cette étude seront pris en compte dans le cadre du dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché du baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance qui est actuellement en cours d’évaluation à l’ANSM. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Un traitement pour la dépendance à la cocaïne testé

Une étude clinique testant un traitement pour la dépendance à la cocaïne vient d’être lancée au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).

Aucun médicament n’existe actuellement pour diminuer l’état de manque et contrer la dépendance à la cocaïne, soulignent les chercheurs. L’étude de phase II, dirigée par le Dr Didier Jutras-Aswad, psychiatre au CHUM, évalue un médicament à base de cannabidiol.

110 personnes participeront à cet essai randomisé à double insu au cours des trois prochaines années. La moitié des participants recevront un médicament à base de cannabidiol pendant 92 jours, alors que ceux du groupe témoin recevront un placebo. Ils bénéficieront tous « d’un suivi étroit et d’autres interventions pour les soutenir tout au long de l’étude ».

« Il y a un manque dramatique d’options thérapeutiques pour aider les personnes qui souffrent de dépendance à la cocaïne », souligne le Dr Didier Jutras-Aswad.

Le recrutement de volontaires est en cours. Cet essai est financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le médicament est fourni par Insys Therapeutics.

Psychomédia avec sources : CHUM, Clinical Trials.gov.
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Une hormone sexuelle va-t-elle mettre fin à la dépendance au cannabis?

Retenez bien ce nom: prégnénolone. C’était jusqu’ici la molécule naturelle à partir de laquelle l’organisme fabriquait toutes ses hormones stéroïdiennes —au premier rang desquelles les sexuelles comme la progestérone (hormone femelle) et la testostérone (chez les mâles).

Ce sera peut-être également, demain, la piste qui mènera à la découverte de médicaments aidant à lutter contre les effets toxiques du cannabis sur le cerveau des jeunes consommateurs une fois qu’ils sont devenus dépendants et victimes de leur addiction.

Telle est la conclusion encourageante que l’on peut tirer d’une découverte que viennent de faire des chercheurs français, néozélandais et américains, dirigés par Pier Vincenzo Piazza et Giovanni Marsicano (Institut national de la santé et de la recherche médicale, unité «Neurocentre Magendie», Bordeaux), et dont les conclusions sont publiées par la revue Science.

Hasard du calendrier, elle coïncide avec la libéralisation de la consommation du cannabis en Uruguay et dans l’Etat du Colorado, tandis que certains continuent, en France, à militer en faveur de cette possibilité.

Mécanisme naturel de défense

De nombreuses équipes scientifiques spécialisées cherchent, à travers le monde, à identifier des molécules et les processus moléculaires qui permettraient de contrecarrer les effets cérébraux toxiques du cannabis et de la dépendance que sa consommation peut engendrer. Cette compétition s’accroît avec la progression mondiale de la consommation, qui concerne plus de 20 millions de personnes dans le monde et un peu plus d’un demi-million en France, et de ses conséquences sanitaires. Elle est devenue, ces dernières années, l’un des premiers motifs de consultation dans les centres spécialisés dans le soin des addictions.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la publication de Science. Les équipes de Pier Vincenzo Piazza et Giovanni Marsicano démontrent, chez l’animal, que la prégnénolone constitue un mécanisme naturel de défense contre les effets cérébraux délétères du cannabis.

Les chercheurs établissent que la sur-activation de récepteurs cellulaires par de fortes doses du principe actif du cannabis (le Δ-9-tétrahydrocannabinol ou THC) déclenche la synthèse de prégnénolone. Cette molécule se fixe alors sur les mêmes récepteurs et diminue certains des effets du THC.

Forts de cette observation, les chercheurs ont administré de la prégnénolone à des rongeurs de laboratoire. Cette administration (à raison de 2 à 6 mg/kg) augmente nettement les concentrations cérébrales naturelles de cette hormone, ce qui permet ainsi de bloquer les effets néfastes du cannabis. Devenus malades du fait du cannabis, les animaux ainsi traités récupèrent des capacités mnésiques normales, sont plus vifs et moins motivés pour s’auto-administrer des cannabinoïdes.

D’autres phénomènes moléculaires observés au sein des tissus neuronaux sous l’effet de la prégnénolone laissent penser que cette molécule peut protéger contre l’installation de comportements d’addiction.

«Rétrocontrôle négatif»

Plus généralement, il apparaît qu’existe au sein de notre cerveau un phénomène moléculaire (jusqu’ici inconnu) de «rétrocontrôle négatif»: c’est le THC lui-même qui déclenche la production de prégnénolone qui, à son tour, inhibe les effets du THC. Ce phénomène protège ainsi le cerveau d’une suractivation des récepteurs au cannabis. Tout se passe comme si l’organisme disposait d’un système moléculaire protégeant contre une appétence trop grande pour les plaisirs induits par le cannabis.

Ce phénomène semble d’autre part spécifique à cette drogue, comme l’ont montré des expériences effectuées sur des rats qui ont été soumis à des doses équivalentes de cocaïne, de morphine, de nicotine, d’alcool et de cannabis.

Ces résultats sont encourageants d’un point de vue médical. Pour autant, Pier Vincenzo Piazza met en garde contre une utilisation thérapeutique directe de la prégnénolone. «Cette molécule est disponible sur Internet, non pas en tant que médicament mais comme ‘’complément alimentaire’’. Je tiens à prévenir les personnes qui pourraient être intéressées que sa consommation est totalement inefficace vis-à-vis de la toxicité du cannabis, a-t-il déclaré à Slate.fr. Elle est en effet mal absorbée et rapidement métabolisée par l’organisme.» Dont acte.

«Pour autant, poursuit ce psychiatre spécialiste des addictions, nous développons des dérivés de la prégnénolone qui sont stables et bien absorbés et qui pourront être utilisés comme des médicaments. Nous espérons commencer prochainement les essais cliniques. Et nous pourrons alors vérifier si nos attentes se confirment et si nous avons véritablement découvert la première thérapie pharmacologique de la dépendance au cannabis.»

Pour le Pr Piazza, ces médicaments pourraient notamment être prescrits aux consommateurs réguliers les plus jeunes (30% des 16-24 ans consomment du cannabis), qui présentent de premiers troubles de mémoire ou comportementaux.

Jean-Yves Nau

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A votre santé! – Slate.fr

Les cigarettes mentholées responsables d’une plus grande dépendance ?

Crédit photo : mondi/Flickr

Crédit photo : mondi/Flickr

Au mois de décembre dernier, la commission européenne recommandait un durcissement des mesures contre le tabagisme en Europe.

Parmi les propositions qui avaient faites, l’interdiction de certains types de cigarettes (mentholées , parfumées et slim) mais aussi des mini-paquets… Des formules qui rencontrent beaucoup de succès auprès des jeunes et des femmes.

Aujourd’hui une étude de la Food and Drug Administration (FDA) conforte ceux qui se militent pour l’interdiction des cigarettes mentholées. Leur consommation serait en effet associée à une plus grande dépendance.

Selon cette étude, dont se font l’écho nos confrères du site Santé Publique, la dépendance à ces cigarettes serait accrue si bien qu’il serait beaucoup plus difficile d’en arrêter la consommation.

D’autre part, le goût de ces cigarettes favoriserait non seulement « l’entrée dans le tabagisme mais aussi la progression vers un usage régulier »

En réponse à ce projet de directive européenne, le Comité National contre le Tabagisme avait tenu à l’époque à alerter sur la nécessité d’interdire tout type d’ingrédient, et pas seulement les arômes, qui accroissent l’attractivité des produits du tabac.

Tel est en particulier le cas des sucres et édulcorants, parfums, etc … qui ciblent les jeunes et les femmes et qui contribuent à faire oublier la nature et la toxicité des produits.

Une étude réalisée par 60 millions de consommateurs avait également souligné l’importance de l’adjonction de ces sucres dans les produits du tabac en France.


News Santé

Sarkozy attend des jours meilleurs pour réformer la dépendance

NICOLAS SARKOZY ATTEND DES JOURS MEILLEURS POUR UNE RÉFORME DE LA DÉPENDANCEPARIS (Reuters) – Nicolas Sarkozy n’a pas renoncé à une réforme de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées mais ne la mettra en oeuvre que quand il pourra la financer « de façon crédible ». Dans un discours prononcé mercredi à l’occasion du 4e anniversaire du plan Alzheimer, le chef de l’Etat a estimé que « traiter ce dossier de façon exhaustive dans le contexte actuel n’aurait pas été responsable ». …



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