Archives par mot-clé : dépression

Pourquoi le stress et la dépression sont-ils liés ?

Le 1er décembre 2017.

Les scientifiques de l’université de Laval ont découvert le mécanisme menant à la dépression et plus concrètement, le lien entre un stress chronique, une intimidation et la dépression.

Moins de protection pour le cerveau

L’étude parue dans la revue Nature Neuroscience relate les travaux des chercheurs de l’université de Laval au Canada. Un stress chronique ou « de l’intimidation répétée peut déclencher l’ouverture d’une barrière entre le cerveau et le sang » explique Caroline Ménard, première auteur de l’étude. Cette barrière hémato-encéphalique, composée de cellules tenues ensembles par une protéine appelée Claudine-5, protège le cerveau. 

Pourquoi la barrière est-elle franchie ? Grâce à leurs recherches, ils ont compris que lors de situations de stress, le taux de claudine-5 chutait, la barrière hémato-encéphalique se relâchait, laissant alors une inflammation s’installer dans le cerveau petit à petit. Les risques de dépression sont accrus lorsque l’inflammation touche le cerveau.

Le test sur les souris

Pour mieux comprendre leur travail, penchons-nous sur l’expérience qu’ils ont menée sur des souris. Des souris modifiées génétiquement (afin d’être sensibles au stress) ont été placées dans une cage juste à côté de la cage d’une souris très agressive. Résultats : les premières souris ont vu leur taux de Claudine-5 baisser de 50 %. Elles ont ensuite développé des comportements dépressifs.

Chez les hommes, le constat est semblable. Des cerveaux de la Banque de cerveaux Douglas-Bell Canada ont permis de constater également que les personnes mortes en état de dépression présentaient une barrière hémato-encéphalique altérée et un taux de Claudine-5 bien inférieur aux autres. 

Maylis Choné

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Qu’est-ce que la dépression légère, modérée et sévère ?

Lorsque le terme « dépression » est employé dans un contexte médical, il désigne généralement la « dépression majeure » (parfois appelée dépression caractérisée ou clinique).

La dépression majeure peut être légère, modérée ou sévère. Le niveau de sévérité influence le traitement. Ainsi, les antidépresseurs ne sont pas considérés comme inefficaces pour une dépression majeure légère à modérée.

La dépression majeure est un épisode durant lequel un certain nombre de symptômes représentent un changement par rapport au fonctionnement précédent et entraîne une détresse et/ou une invalidité.

Critères diagnostiques de la dépression majeure

Les critères diagnostiques du DSM-5 (1), établis par l’American Psychiatric Association, sont utilisés internationalement, notamment par la Haute autorité française de santé (HAS) en France.

Dans une « recommandation de bonne pratique » publiée le 8 novembre 2017, la HAS déplorait que ces critères sont insuffisamment appliqués pour le diagnostic de la dépression. « Un état de tristesse ou de “déprime” ne constitue pas une dépression. Pour établir le bon diagnostic, il faut s’assurer que la personne cumule différents symptômes (…) qui se manifestent de manière quotidienne, depuis au moins 2 semaines et avec une certaine intensité », rappelait-elle.

Voici ces critères :

Cinq ou plus des symptômes suivants ont été présents durant la même période de deux semaines et représentent un changement par rapport au fonctionnement précédent : au moins un de ces symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir :

  1. humeur dépressive ;

  2. diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir ;

  3. perte de poids significative en l’absence de régime ou gain de poids ;

  4. insomnie ou hypersomnie ;

  5. agitation ou ralentissement psychomoteur ;

  6. fatigue ou perte d’énergie ;

  7. sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) ;

  8. diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer, ou indécision ;

  9. pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes.

Ces symptômes, à l’exception du changement de poids et des pensées suicidaires, doivent être présents presque tous les jours, pendant la majeure partie de la journée. Ils doivent être nouveaux ou s’être clairement empirés par rapport à l’état de la personne avant l’épisode.

Pour des informations plus détaillées sur ces critères, voyez : Critères diagnostiques de la dépression majeure (DSM-5).

Sévérité de la dépression majeure

La dépression est jugée légère, modérée ou sévère selon :

  • le nombre de symptômes faisant partie des critères ;
  • la sévérité des symptômes ;
  • et le degré d’incapacité fonctionnelle et de détresse.

Trois niveaux de sévérité :

  • Dépression légère

    Les épisodes légers sont caractérisés par la présence de 5 ou 6 symptômes dépressifs et une incapacité légère ou une capacité de fonctionner normalement, mais avec un effort substantiel et inhabituel.

  • Dépression modérée

    Les épisodes modérés ont une sévérité intermédiaire entre les épisodes légers et sévères. Les activités du quotidien sont très difficilement réalisables.

  • Dépression sévère

    Les épisodes sévères sont caractérisés par la présence de la plupart des symptômes de critères et, souvent, de plusieurs symptômes excédant ceux-ci. Ces symptômes mènent à une incapacité manifeste et observable.

    La dépression sévère peut être accompagnée de symptômes psychotiques tels que des délires ou des hallucinations.

La dépression majeure se distingue de la dysthymie qui est une dépression chronique dont les symptômes peuvent être moins sévères. Dans le DSM-5, la dysthymie fait partie, avec la dépression majeure chronique, des « troubles dépressifs persistants ».

L’American Psychiatric Association suggère ce bref test, de 9 questions, pour évaluer la sévérité de la dépression :

TEST de sévérité de la dépression : version française du PHQ-9

Pour plus d’informations sur la dépression, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), publié par l’American Psychiatric Association.

Psychomédia avec sources : DSM-5, American Psychiatric Association (sur PschCentral).
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Les champignons hallucinogènes pour vaincre la dépression ?

Les champignons hallucinogènes pour vaincre la dépression ?

Le 16 octobre 2017.

Une équipe de chercheurs britanniques vient de démontrer le pouvoir bénéfique d’une substance issue des champignons hallucinogènes sur des patients atteints de dépressions sévères.

La psilocybine au secours des dépressions sévères

De nombreux scientifiques se sont déjà intéressés aux effets des champignons hallucinogènes sur certaines pathologies psychologiques telles que la dépression ou l’anxiété. Cette dernière ne vient que confirmer un résultat déjà prometteur : la substance contenue dans certains champignons peut venir à bout de la dépression, là où les médicaments utilisés actuellement sont impuissants.

Pour parvenir à cette conclusion, une équipe de l’Imperial College de Londres a suivi les cas de 20 patients, pour qui la médecine était sans ressources face à un état dépressif avancé. Ces personnes se sont vues administrer deux doses de psilocybine, le principe actif des champignons hallucinogènes, avant et après avoir été soumis à une IRM.

Les champignons hallucinogènes pour pallier les faiblesses des traitements actuels

Dans leurs conclusions, publiées dans la revue Nature, les chercheurs affirment que sur tous leurs patients, des effets très positifs ont été observés jusqu’à 5 semaines après l’absorption de psilocybine. Les images obtenues par IRM ont par ailleurs montré une diminution du flux sanguin dans certaines régions de l’organisme, telles que les amygdales, associées à l’humeur.

En parallèle, les entretiens menés avec les patients ont prouvé que l’utilisation des champignons hallucinogènes avait été très bénéfique sur leur quotidien. À terme, et si les effets secondaires potentiels sont tolérables, cette substance pourrait donner lieu à un médicament efficace pour tous ceux dont les états dépressifs semblent résistants aux traitements actuels.

Gaëlle Latour

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Des champignons hallucinogènes contre la dépression résistante aux traitements ?

La psilocybine, la substance psychoactive des champignons hallucinogènes (champignons magiques), serait efficace pour réduire les symptômes de la dépression résistante aux traitements, selon une étude publiée dans Scientific Reports.

Robin Carhart-Harris de l’Imperial College London et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 20 personnes souffrant d’une dépression résistante au traitement qui ont reçu deux doses de psilocybine (10 mg et 25 mg) à une semaine d’intervalle.

Des images cérébrales ont été prises avant le traitement et le lendemain de la deuxième dose.

Immédiatement après le traitement, les participants ont rapporté une diminution des symptômes dépressifs. Les bénéfices étaient toujours présents après cinq semaines.

Les images ont montré des changements dans l’activité cérébrale en lien avec la réduction des symptômes.

Plusieurs participants, utilisant des métaphores informatiques, ont rapporté qu’ils sentaient avoir subi un « reset » ou un « reboot » (une « réinitialisation »).

La psilocybine peut leur avoir donné un « coup d’envoi » temporaire dont ils avaient besoin pour sortir de leur état dépressif, commentent les chercheurs. Et les résultats d’imagerie appuient possiblement une analogie de « réinitialisation », estiment-ils. Des effets cérébraux similaires ont été observés avec la thérapie électroconvulsive, notent-ils.

L’imagerie a révélé une diminution de l’activité dans certaines régions, dont l’amygdale qui est impliquée dans le traitement des réactions émotionnelles, de stress et de peur. Elle a aussi montré une stabilité accrue dans un réseau lié aux effets immédiats de la psilocybine ainsi qu’à la dépression elle-même.

Le « trip » induit par la psilocybine durant lequel se produit une désintégration initiale des réseaux cérébraux serait suivi d’une réintégration, croient les chercheurs.

Le composé psychédélique pourrait effectivement produire un « reset » de l’activité de circuits cérébraux connus pour jouer un rôle dans la dépression, estiment-ils.

Ils préviennent « que, même si ces résultats initiaux sont encourageants, la recherche en est à ses débuts et que les personnes souffrant de dépression ne devraient pas tenter une automédication, car l’équipe de recherche a fourni un contexte thérapeutique particulier pour l’expérience et les choses peuvent mal tourner si l’on néglige la composante psychologique du traitement.

Ils ajoutent que les études futures incluront des designs expérimentaux plus robustes. Ils prévoient comparer la psilocybine à un antidépresseur dans un essai qui devrait débuter au début de l’année prochaine.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Leor Roseman, Mark Bolstridge, Lysia Demetriou, J Nienke Pannekoek, Matthew B Wall, Mark Tanner, Mendel Kaelen, John McGonigle, Kevin Murphy, Robert Leech, H Valerie Curran et David J Nutt.

Psychomédia avec sources : Imperial College London, Scientific Reports
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Trouble bipolaire : la luminothérapie pourrait être efficace pour traiter un épisode de dépression

La luminothérapie, utilisée quotidiennement au milieu de la journée, diminue les symptômes de dépression et améliore le fonctionnement chez les personnes atteintes de trouble bipolaire, selon une étude publiée dans l’American Journal of Psychiatry.

Des études précédentes ont montré que la luminothérapie matinale réduit les symptômes de dépression chez les personnes atteintes du trouble affectif saisonnier.

La luminothérapie est habituellement utilisée le matin au réveil parce que des études ont suggéré que la lumière matinale aide à rétablir les rythmes circadiens (l’horloge biologique).

Ce traitement peut causer des effets secondaires tels que la manie ou des symptômes mixtes (dépression et manie) chez les personnes atteintes de trouble bipolaire.

Dorothy K. Sit de la Northwestern University et ses collègues ont vérifié si l’utilisation plus tard dans la journée était efficace et réduisait le risque de ces effets secondaires.

Ils ont mené cette étude avec 46 participants atteints de trouble bipolaire de type 1 ou de type 2, traversant un épisode de dépression de sévérité modérée à sévère, prenant des médicaments stabilisateurs de l’humeur et n’étant pas dans un épisode d’hypomanie, de manie ou mixte (manie et dépression).

Ils étaient assignés au hasard à un traitement avec une lumière blanche de 7 000 lux ou à une lumière placebo de 50 lux quotidiennement entre midi et 14 heures pendant six semaines.

Ils plaçaient la lampe à environ un pied de leur visage pendant 15 minutes pour commencer et augmentaient leur exposition de 15 minutes par semaine jusqu’à ce qu’ils atteignent une dose de 60 minutes par jour ou qu’ils connaissent un changement d’humeur important.

Après 4 à 6 semaines, 68 % de ceux assignés à la luminothérapie étaient considérés comme étant en rémission (dépression minimale ou niveau d’humeur normal et retour à un fonctionnement normal) comparativement à 22 % dans le groupe placebo.

Ils ont également connu des effets secondaires minimes, aucun participant n’ayant développé de manie ou d’hypomanie.

« En commençant à une faible dose et en augmentant lentement, nous avons pu ajuster la tolérabilité et rendre le traitement convenable pour la plupart des patients », souligne la chercheuse.

Le délai de quatre semaines avant l’apparition d’un effet notable est similaire à celui d’autres études ayant testé la luminothérapie pour la dépression non saisonnière et la dépression pendant la grossesse, précise-t-elle.

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire et la luminothérapie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Northwestern University, American Journal of Psychiatry
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Test de sévérité de la dépression : version française du PHQ-9 (proposé par Google)

Le Questionnaire sur la santé du patient (« Patient Health Questionnaire » – PHQ) est un test de dépistage de certains troubles mentaux. Le PHQ-9 est le module évaluant la présence et la sévérité de la dépression.

Le développement du PHQ dans les années 1990 et celui du PHQ-9 en 1999 par Robert J. Spitzer de l’Université Columbia et ses collègues (1) a été financé par le laboratoire Pfizer, fabricant notamment de l’antidépresseur Zoloft.

Une caractéristique du PHQ-9, comparativement à d’autres tests de dépistage et de diagnostic de la dépression couramment utilisés, est d’être particulièrement bref.

Il évalue, en 9 questions, 9 critères diagnostiques de la dépression clinique, aussi appelée dépression majeure ou caractérisée, du DSM-IV (4e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2) de l’American Psychiatric Association). Ces critères, largement adoptés internationalement, sont demeurés les mêmes dans le DSM-5 publié en 2013.

C’est ce test, notamment, que Google a récemment choisi de proposer aux utilisateurs de langue anglaise qui effectuent une recherche sur la dépression à partir d’un smartphone.

FAITES LE TEST (gratuit, sans inscription requise)

Pour plus d’informations sur la dépression, voyez les liens plus bas.

(1) Kurt Kroenke et Janet B.W. Williams (1999).

(2) Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »- DSM).

Psychomédia avec sources : Blog Google, J Gen Intern Med.
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Le yoga comme traitement complémentaire de la dépression

La pratique du yoga semble diminuer les symptômes de dépression, selon des études présentées au congrès annuel de l’American Psychological Association (APA).

« Plusieurs adeptes du yoga citent la réduction du stress et l’amélioration de la santé mentale comme principale raison de leur pratique », a souligné Lindsey Hopkins du San Francisco Veterans Affairs Medical Center qui a présidé une session portant sur le yoga et la dépression.

« Mais la recherche sur le yoga est en retard sur sa popularité en tant qu’approche de première ligne en santé mentale ».

La chercheuse a mené une étude avec 23 anciens combattants masculins qui ont participé à des cours de hatha yoga deux fois par semaine pendant huit semaines afin de vérifier l’acceptabilité et les effets antidépresseurs.

Le hatha yoga est le style le plus couramment pratiqué en Occident. Il met l’accent sur les exercices physiques en combinaison avec des exercices de respiration et de méditation.

Le niveau d’appréciation de l’activité a été élevé et ceux qui avaient des scores élevés de dépression ont connu une réduction des symptômes.

Un type plus spécifique de hatha yoga offert par plusieurs studios est le Bikram yoga, aussi appelé Hot yoga ou yoga chaud qui est pratiqué dans une salle de type sauna chauffée à une température variant entre 37 et 40 degrés Celsius avec 40 % d’humidité.

Sarah Shallit de l’Université Alliant à San Francisco a mené une étude avec 52 femmes âgées de 25 à 45 ans dont la moitié a été assignée à participer à des cours de Bikram yoga deux fois par semaine pendant huit semaines et l’autre moitié a été mise sur une liste d’attente. Le yoga a réduit les symptômes de dépression par rapport au groupe témoin.

Une autre étude, menée par Maren Nyer et Maya Nauphal du Massachusetts General Hospital avec 29 personnes, a également montré que 8 semaines de Bikram yoga au moins deux fois par semaine réduisait les symptômes de dépression et améliorait la qualité de vie, l’optimisme et le fonctionnement cognitif et physique.

Maren Nyer bénéficie actuellement d’un financement du National Center for Complementary and Integrative Health américain pour mener un essai randomisé du yoga Bikram avec des personnes atteintes de dépression.

Nina Vollbehr du Centre for Integrative Psychiatry aux Pays-Bas a aussi présenté les données de deux études sur le yoga pour lutter contre la dépression chronique ou résistante aux traitements. Dans la première étude, 12 personnes en dépression depuis 11 ans en moyenne ont participé à 9 séances hebdomadaires d’environ 2,5 heures chacune. Les scores de dépression, d’anxiété et de stress ont diminué tout au long du programme, un bénéfice qui persistait quatre mois après l’entraînement. La rumination et l’inquiétude n’ont pas changé immédiatement après le traitement, mais elles étaient diminuées lors d’un suivi ultérieur.

Dans la deuxième étude, menée avec 74 étudiants universitaires légèrement déprimés, le yoga était comparé à une technique de relaxation. Le yoga avait des effets plus durables que la relaxation.

La recherche sur le yoga comme traitement de la dépression est encore préliminaire, note Lindsey Hopkins. « Pour le moment, nous ne pouvons que le recommander comme approche complémentaire, probablement plus efficace en conjonction avec les approches standards offertes par un thérapeute agréé », conclut-elle.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : American Psychological Association.
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La dépression, un enjeu de santé publique sous-estimé ?

La dépression, un enjeu de santé publique sous-estimé ?

Le 3 avril 2017.

L’Organisation mondiale de la santé s’inquiète du manque de prise de conscience des autorités sanitaires face au dangereux problème de la dépression. Un trouble qui fait de plus en plus de victimes dans le monde.

Près de 20 % de cas de dépression en plus entre 2005 et 2015

« La dépression est la première cause de morbidité et d’incapacité dans le monde ». C’est ce constat qu’a établi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), observant avec inquiétude une augmentation flagrante du nombre de personnes atteintes depuis ces dernières années.

Les chiffres sont en effet sans appel puisqu’aujourd’hui, plus de 300 millions de personnes vivraient avec ce trouble, ce qui représente une augmentation de 18 % en 10 ans, de 2005 à 2015. Or tous les patients ne sont pas égaux face aux soins et de plus en plus de personnes atteintes de dépression ne sont pas, ou sont mal, diagnostiquées, et n’ont pas accès aux thérapies qui les soulageraient.

La dépression augmente le risque de diabète et de cardiopathies

« Ces nouveaux chiffres tirent la sonnette d’alarme pour que tous les pays repensent leur approche en matière de santé mentale et s’en occupent en lui accordant l’urgence nécessaire », a ainsi déclaré le directeur général de l’OMS, dans un communiqué, à quelques jours de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril, qui doit être le point culminant de la campagne « Dépression : parlons-en ». Une campagne qui s’est fixée de nombreux objectifs parmi lesquels l’accroissement des investissements en faveur d’un meilleur accompagnement des malades.

L’OMS rappelle en effet que dans de nombreux pays, les aides destinées aux personnes présentant des troubles mentaux sont très peu développées et que moins de 50 % des populations concernées sont traitées convenablement. D’ailleurs, seulement 3 % des budgets publics pour la santé sont investis dans la santé mentale dans les pays à faible revenu, contre 5 % dans les pays développés.

Investir dans ces maladies mentales est également un enjeu de santé publique, tant les études sont nombreuses pour démontrer que la dépression est associée à de nombreux autres troubles ou maladies telles que du diabète ou des cardiopathies. Il est également reconnu que la dépression est un facteur de risque de suicide qui conduit à la mort, chaque année, de centaines de milliers de personnes.

Sybille Latour

Faites le test : Faites-vous une dépression ?

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La dépression, un mal profond qui touche aussi les enfants

Le 28 octobre 2016.

Selon les données de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 1 Français sur 5 vivra ou a vécu une dépression au cours de sa vie. Mais les adultes ne sont pas les seuls concernés par le problème.

Une maladie difficile à diagnostiquer

Selon les chiffres officiels, la prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 % à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent. Souvent mal connue, cette maladie est pourtant à prendre au sérieux car plus tôt elle est diagnostiquée, mieux elle peut être accompagnée. Ce qui pose le plus souvent problème, c’est la difficulté à poser le bon diagnostic. Un enfant replié sur lui-même est-il forcément en dépression ?

« Les symptômes sont difficiles à repérer : le fait qu’un enfant soit agité ou triste n’est pas forcément un signe de dépression », explique le Dr Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, dans les colonnes de 20 minutes. « Chez les enfants, plus que chez les adultes, le syndrome de la dépression masquée est très présent. »

L’environnement familial ou scolaire souvent en cause

La dépression chez l’enfant est souvent due à l’environnement familial ou scolaire. Elle se manifeste par un changement de comportement, de l’agressivité, de la colère ou une grande timidité. Après un divorce, un déménagement, un décès, ou s’il se fait harceler à l’école, l’enfant peut tomber dans une grosse déprime qui se transformera en dépression si elle n’est pas accompagnée par les parents ou par un pédopsychiatre.

L’enfant peut aussi perdre son appétit, avoir des maux de ventre ou de tête à répétition, il peut devenir extrêmement sensible et se mettre à pleurer à la moindre contrariété, ou avoir des troubles du sommeil. Ce qui doit alerter les parents, c’est le changement de comportement. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou directement à un pédopsychiatre.

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Une machine capable de détecter la dépression en analysant votre voix

Le 25 août 2016.

Des chercheurs américains ont développé un logiciel capable d’analyser les émotions de la voix et de déduire si la personne qui parle est dépressive ou non, ou bien encore souffre d’un stress post-traumatique (SPT).

L’algorithme analyse la voix et détecte les dépressifs

En utilisant leur algorithme d’analyse de la voix sur plus de 250 volontaires, dont l’état de santé émotionnel a été mesuré préalablement à l’aide d’un questionnaire, ils ont pu confirmer la pertinence du modèle. 

L’intérêt d’un tel dispositif, c’est qu’il peut permettre à un médecin, ou à un psychiatre, de conforter son diagnostic, si jamais il avait un doute, ou même de détecter des signes avant-coureurs de la dépression ou de stress post-traumatique chez des patients qui les nient ou les ignorent. 

Ce dispositif, appelé SimSensei, pourrait également servir à déceler d’autres désordres psychiques, comme par exemple la schizophrénie, ou encore la maladie de Parkinson. 

Moodies donne la tonalité de la voix 

Une application mobile, disponible sur Android et sur iPhone, appelée Moodies et développée par des chercheurs israéliens, analyse elle aussi la voix de ceux qui parlent à proximité du smartphone. À défaut de pouvoir déceler la dépression de manière aussi fiable sans doute que SimSensei, elle affiche à l’écran la tonalité de la voix de celui qui parle, indépendamment de la langue, ce qui prouve bien que c’est une question de ton, de rythme de phrases, de respirations, qui permet de déduire l’état émotionnel de celui qui parle… 

Faites le test : Faites-vous une dépression ?

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