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Cannabis : contrairement au dogme, les effets thérapeutiques du THC pourraient être plus importants que ceux du CBD

« Contrairement au dogme scientifique », la substance psychoactive du cannabis, le tétrahydrocannabinol ou « THC », était en plus forte corrélation avec le soulagement de symptômes que le cannabidiol (CBD) dans une étude publiée en février dans la prestigieuse revue Scientific Reports du groupe Nature.

Le cannabidiol, considéré plus acceptable socialement, semblait avoir peu d’effet.

Sarah Stith et Jacob Vigil de l’Université du Nouveau-Mexique (UNM) ont utilisé l’application ReleafApp sur smartphone pour mesurer, en temps réel, les effets des produits à base de cannabis.

Développée par des coauteurs de l’étude et lancée en 2016, l’application vise à permettre aux utilisateurs d’observer comment les types de produits (p. ex., fleur ou concentré), les méthodes de combustion, les espèces de cannabis (indica, sativa et hybride) et les concentrations en principaux cannabinoïdes (THC et CBD) affectent la sévérité de leurs symptômes.

Le patient moyen, sur les quelque 20 000 séances d’utilisation analysées et les 27 catégories de symptômes mesurées, allant de la dépression à l’activité épileptique, a enregistré une amélioration immédiate des symptômes de 3,5 points sur une échelle de 0 à 10. La fleur séchée était le produit le plus couramment utilisé et généralement associé à une plus grande amélioration des symptômes que les autres types de produits.

En étudiant les produits contenant à la fois du THC et du CBD, les auteurs ont pu analyser l’importance relative de ces cannabinoïdes pour le soulagement des symptômes et la prévalence des effets secondaires. L’une des tendances les plus frappantes des résultats est que le THC est généralement associé à une expérience de l’utilisateur plus intense, mesurée par le soulagement des symptômes et la prévalence des effets secondaires tant positifs que négatifs.

« Malgré la croyance conventionnelle, tant dans la presse populaire que dans la communauté scientifique, selon laquelle seul le CBD a des bénéfices médicaux, alors que le THC ne procure que le “high”, nos résultats suggèrent que le THC pourrait être plus important que le CDB pour générer des bénéfices thérapeutiques », indique Jacob Vigil.

Le CBD semblait avoir peu d’effet, tandis que le THC produisait des améliorations mesurables dans le soulagement des symptômes.

Les auteurs préviennent que la consommation de cannabis comporte des risques d’addiction et de déficit à court terme du fonctionnement cognitif et comportemental, et peut ne pas être efficace pour tous.

« Mais, de nombreuses personnes l’utilisent comme médicament principal pour un large éventail de problèmes de santé, dans une optique de gagner plus de contrôle sur leur traitement », remarque Vigil. « Cette perspective semble prendre de l’ampleur alors que le cannabis semble réapparaître comme l’un des médicaments les plus largement utilisés aux États-Unis. »

Pour plus d’informations sur le cannabis, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of New Mexico, Scientific Reports.
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Pour le pape, l’Eglise doit renoncer à son « obsession » du dogme

par Philip Pullella

CITE DU VATICAN (Reuters) – Le pape François invite l’Eglise catholique à ne plus être « obsédée » par une volonté d’imposer ses doctrines sur l’avortement, la contraception ou l’homosexualité, sous peine de voir sa stature morale s’effondrer « comme un château de cartes ».

Dans un entretien accordé à Civilta Cattolica, la revue des jésuites italiens, le successeur de Benoît XVI déplore que l’Eglise se soit « parfois laissée enfermer dans de petites choses, de petits préceptes » et l’invite à retrouver « la fraîcheur de l’Evangile ».

Les prêtres, dit-il, doivent être accueillants, capables avant tout de « soigner les plaies et réchauffer les coeurs des fidèles », et non ressembler à des fonctionnaires dogmatiques enfermés dans des confessionnaux qui ressemblent parfois à des « salles de torture ».

Premier souverain pontife non européen depuis 1.300 ans, et premier jésuite à monter sur le trône du Vatican, le pape François ne promet pas un changement rapide de doctrine morale, mais il invite l’Eglise à trouver un équilibre entre la défense du dogme et la compassion humaine.

« Nous ne devons pas réduire le coeur de l’Eglise universelle à un nid protecteur de notre médiocrité », assène-t-il dans ce long entretien, salué par les catholiques libéraux mais qui risque d’accroître le malaise des conservateurs qui lui reprochaient déjà de trop s’éloigner de la ligne de son prédécesseur.

« DIEU NOUS A CRÉÉS LIBRES »

Parmi les ruptures les plus marquantes avec Benoît XVI, le pape François appelle les prêtres à « toujours prendre en considération la personne » lorsqu’ils sont sollicités par des homosexuels ou des divorcés-remariés.

Aux homosexuels qui lui disaient se sentir « blessés » d’être toujours rejetés par l’Eglise, l’ancien cardinal Bergoglio raconte au directeur de la revue, le père jésuite Antonio Spadaro, qu’il leur répondait que « ce n’est pas ce que veut l’Eglise ».

Comme il l’avait déclaré dans l’avion qui le ramenait des Journées mondiales de la jeunesse au Brésil, en juillet, le souverain pontife insiste sur le fait qu’il n’a pas à porter un jugement sur les homosexuels qui cherchent Dieu avec sincérité.

« En disant cela, je dis ce que le catéchisme dit. La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des gens, mais Dieu nous a créés libres. On ne peut pas interférer spirituellement dans la vie d’une personne. »

François exprime également le souhait de voir les femmes jouer un plus grand rôle au sein de l’Eglise, sans toutefois aller jusqu’à envisager l’ordination de femmes prêtres.

« Le génie féminin est nécessaire dans les lieux où se prennent des décisions importantes », dit-il.

Souhaitant voir l’Eglise catholique « soigner les blessures de la société » plutôt que de rester « obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines qu’il faudrait imposer avec insistance », François invite les chrétiens à se tourner vers l’avenir davantage que vers le passé.

« LE PAPE SAUVE L’ÉGLISE »

« Ceux qui tendent de façon exagérée vers la sécurité doctrinale, qui veulent obstinément retrouver le passé perdu, ont une vision statique et qui n’évolue pas. Et de cette façon, la foi devient une idéologie parmi d’autres », met-il en garde.

Cet entretien, beaucoup moins formel que ceux des papes précédents, a été reçu avec enthousiasme par les catholiques les plus libéraux.

« Ce pape est en train de sauver l’Eglise de ceux qui pensent que la condamnation des homosexuels et l’opposition à l’avortement sont ce qui définit un vrai catholique », a réagi John Gehring, directeur de programme à Faith in Public Life (Centre pour la foi dans la vie publique), un groupe de pression américain.

« François place un message de miséricorde, de justice et d’humilité au centre de la mission de l’Eglise. C’est un changement remarquable et revigorant. »

Aux conservateurs, qui lui ont notamment reproché de ne pas s’être exprimé sur l’avortement depuis son élection, le pape répond qu’il ne remet pas en cause le dogme, mais qu’il y a bien d’autres sujets que l’Eglise et lui-même se doivent d’aborder.

« Nous ne pouvons pas nous contenter de parler des sujets liés à l’avortement, au mariage gay ou aux méthodes contraceptives », insiste-t-il.

« Je n’en ai pas beaucoup parlé, et on me l’a reproché. Mais quand nous abordons ces sujets, il faut le faire dans un contexte. Les enseignements de l’Eglise en la matière sont clairs, et je suis un fils de l’Eglise, mais il n’est pas nécessaire de parler de ces sujets tout le temps. »

Tangi Salaün pour le service français


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