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Surdoses d’opioïdes aux États-Unis : les chiffres récents

Loin de se résorber, la crise des opioïdes s’aggrave aux États-Unis selon les derniers chiffres des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) publiés le 6 mars.

Les urgences des hôpitaux ont enregistré une hausse de près de 30 % du nombre de personnes transportées pour surdose d’opioïdes (antidouleurs, héroïne, fentanyl) entre juillet 2016 et septembre 2017.

142 557 visites aux urgences des hôpitaux concernant des overdoses aux opiacés ont été enregistrées.

Les données sur les décès liés aux opiacés seront publiées plus tard car les certificats de décès sont plus longs à collecter.

Mais en 2016 déjà, 63 632 personnes sont mortes d’overdoses aux Etats-Unis, soit une hausse de 21,4 % par rapport à 2015. Près de deux tiers des overdoses mortelles impliquaient des opiacés.

Psychomédia avec sources : CDC, Europe 1 (AFP)
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L’utilisation d’opioïdes chez les personnes atteintes d’arthrose

Une proportion élevée des personnes souffrant d’arthrose du genou, de la hanche et de la colonne vertébrale à un stade avancé utilisent des médicaments opioïdes pour gérer leur douleur chronique, selon une étude canadienne présentée l’assemblée annuelle de l’American College of Rheumatology (ARC) qui s’est tenue en novembre 2017 à San Diego.

L’arthrose est la maladie articulaire la plus fréquente chez les personnes d’âge moyen et les personnes âgées.

Raja Rampersaud de l’Université de Toronto et ses collègues ont mené cette étude avec 1 204 personnes, âgées en moyenne de 65 ans, souffrant d’arthrose du genou, de la hanche et de la colonne vertébrale avant et après une intervention chirurgicale.

« Les études, de plus en plus nombreuses, démontrent que les opioïdes n’apportent que peu ou pas de bénéfices cliniquement significatifs contre la douleur de l’arthrose, particulièrement lorsque comparés à d’autres médicaments », soulignent les chercheurs. Et, « il y a une préoccupation croissante concernant le potentiel de mésusage, de dépendance et d’augmentation des événements indésirables, dont les décès liés aux opioïdes. »

« Des recherches limitées publiées dans ce domaine suggèrent que l’utilisation préopératoire d’opioïdes pourrait être associée à des résultats cliniques moins bons », rapporte Rampersaud.

« De nombreuses options de gestion de la douleur pour ces patients sont limitées, inefficaces ou risquées. Il y a vraiment eu peu de progrès dans ce domaine », ajoute-t-il.

Environ 15 % des participants prenaient parfois des opioïdes et 15 % en prenaient quotidiennement. L’utilisation d’opioïdes était la plus élevée chez ceux atteints d’arthrose de la colonne vertébrale (40 %). Chez ceux atteints d’arthrose du genou et de la hanche, elle était respectivement de 28 % et 30 %.

Les femmes de moins de 65 ans rapportaient la plus grande consommation globale d’opioïdes, surtout celles atteintes d’arthrose de la colonne vertébrale. Une plus grande probabilité d’utiliser des opioïdes était associée à l’arthrose de la colonne vertébrale, à l’âge précoce, à l’obésité, à la présence de fibromyalgie, à des symptômes dépressifs plus sévères, à une douleur accrue et à l’utilisation courante d’autres analgésiques.

« Les personnes qui consommaient le plus d’opioïdes rapportaient aussi les niveaux de douleur les plus élevés, ce qui laisse supposer que les opioïdes n’ont peut-être pas l’effet antidouleur escompté chez tous les patients », note le chercheur. « Étant donné le manque relatif d’efficacité, la réponse la plus simple est de ne pas commencer à les prendre et, si nécessaire, de le faire pendant de courtes périodes à la dose la plus faible possible. »

L’utilisation d’opioïdes avant la chirurgie était un prédicteur indépendant d’un plus grand degré de douleur trois mois après la chirurgie.

Les chercheurs prévoient poursuivre leurs travaux afin de déterminer l’efficacité de différents parcours préopératoires permettant d’éliminer ou réduire l’utilisation d’opioïdes.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : American College of Rheumatology.
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Les benzodiazépines (Xanax, Lexomil, Valium…) contribuent à la crise des surdoses d’opioïdes

Plus de 30 % des surdoses impliquant des opioïdes impliquent aussi des médicaments benzodiazépines comme l’alprazolam (Xanax), rapporte le National Institute on Drug Abuse (NIDA) sur son site.

Les benzodiazépines sont des médicaments sédatifs qui augmentent l’activité du neurotransmetteur inhibiteur GABA dans le cerveau.

Les benzodiazépines courantes incluent notamment le diazépam (Valium) et le clonazépam (Klonopin, Rivotril en France), note le NIDA. Une cinquantaine de benzodiazépines et médicaments apparentés sont commercialisés internationalement dont une vingtaine en France où le Xanax est suivi par le zolpidem (Stilnox) et le bromozépam (Lexomil).

La combinaison d’opioïdes et de benzodiazépines peut être dangereuse parce que ces deux types de médicaments sont sédatifs et suppriment la respiration – la cause du décès par surdose – en plus d’altérer les fonctions cognitives.

En 2015, 23 % des personnes décédées d’une surdose d’opioïdes ont également été testées positives aux benzodiazépines, rapporte le NIDA. « Malheureusement, de nombreuses personnes se font prescrire les deux types de médicaments simultanément. »

Dans une étude portant sur plus de 300 000 personnes assurées qui ont reçu des ordonnances d’opioïdes entre 2001 et 2013, la proportion ayant également reçu une prescription de benzodiazépines est passée de 9 % en 2001 à 17 % en 2013. L’étude a montré que les personnes qui consommaient simultanément les deux médicaments étaient plus à risque de se rendre aux urgences ou d’être admises à l’hôpital pour une urgence liée aux médicaments.

Des études précédentes ont également montré les dangers de la co-prescription d’opioïdes et de benzodiazépines. Une étude de cohorte menée en Caroline du Nord a montré que le taux de décès par surdose chez les personnes recevant les deux types de médicaments était 10 fois plus élevé que chez celles qui prenaient seulement des opioïdes.

Dans une étude sur les décès par surdose chez des personnes ayant reçu une prescription d’opioïdes pour traiter une douleur non cancéreuse au Canada, 60 % des patients ont également reçu des benzodiazépines.

« Les personnes à qui l’on prescrit des médicaments devraient informer leur médecin de tous les autres médicaments qu’elles prennent, et elles devraient consulter leur médecin au sujet des dangers potentiels de l’utilisation conjointe de divers médicaments et substances, dont l’alcool », conclut le NIDA. (L’alcool agit également sur le neurotransmetteur GABA, amplifiant ainsi les effets des benzodiazépines.)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : NIH National Institute on Drug Abuse.
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Surdoses d’opioïdes : l’antidote naloxone disponible pour tous gratuitement et sans ordonnance au Québec

Depuis le 10 novembre 2017, des trousses de naloxone, antidote aux médicaments et aux drogues opioïdes tels que le fentanyl, sont disponibles dans toutes les pharmacies du Québec, gratuitement, sans ordonnance médicale requise, pour toute personne de 14 ans et plus présente au Québec.

Les pharmaciens informeront les personnes qui se procurent le médicament afin de faciliter son utilisation.

Les utilisateurs d’opioïdes ou les aidants peuvent se procurer la naloxone sans avoir « à payer le médicament, ni les fournitures, ni l’enseignement. Le patient n’a pas non plus à payer de coassurance et de franchise », précise le communiqué de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). « De plus, le programme s’applique à toute personne présente au Québec, qu’elle soit résidente ou non. »

Toute personne âgée de plus de 14 ans qui en fera la demande dans une pharmacie participante se verra remettre une trousse de naloxone gratuitement sur présentation d’une carte d’assurance maladie, a expliqué le ministre de la Santé.

Cependant, a-t-il précisé, « toute personne qui en ferait la demande et dont l’état clinique suggérerait au pharmacien que cette personne est en détresse se verra octroyer l’accès à ce médicament ». Cette mesure concerne surtout les personnes itinérantes qui ne sont souvent pas inscrites à l’assurance maladie.

« C’est sans question et sans enquête », a précisé le ministre.

La trousse contient un maximum de huit fioles injectables avec le nombre de seringues nécessaires à l’administration du médicament, précise Radio-Canada.

De 2000 à 2016, 2559 décès ont été attribués dans la province à une intoxication aux opioïdes, rappelle Radio-Canada.

Pour plus d’informations sur les opioïdes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Ministère de la Santé, AQPP, Radio-Canada.
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Overdoses d’opioïdes : l’antidote naloxone en spray autorisé sans ordonnance en France

L’Agence française du médicament (ANSM) a accordé, le 28 juillet 2017, une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la naloxone en spray nasal (Nalscue)

Le médicament est indiqué dans le traitement d’urgence des surdosages aux opioïdes, « caractérisés ou suspectés, se manifestant par une dépression respiratoire et dans l’attente d’une prise en charge par une structure médicalisée », précise le communiqué de l’ANSM.

Les opioïdes incluent des drogues comme l’héroïne et des médicaments antidouleurs comme la morphine et le fentanyl.

La naloxone est utilisée depuis 40 ans par injection à l’hôpital, mais les patients arrivent souvent trop tard, l’espérance de vie étant d’une dizaine de minutes en cas de perte de conscience suite à une overdose, rapporte l’AFP.

L’AMM accordé au spray nasal, commercialisé par le laboratoire britannique Indivior, permettra d’élargir sa distribution aux pharmacies, avec ou sans ordonnance, et aux structures d’accueil des toxicomanes d’ici trois mois, après la mise en conformité de la notice et de l’étiquetage.

En attendant, les conditions d’accès à Nalscue restent celles d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) accordée en 2015 et élargie en 2016 : le médicament « doit être dispensé dans un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), ainsi que par des centres et structures disposant d’équipes mobiles de soins aux personnes en situation de précarité ou d’exclusion gérés par des organismes à but non lucratif ».

Dès que l’AMM sera effective, « Nalscue sera disponible en prescription médicale non obligatoire, avec une dispensation aux patients ayant reçu une formation spécifique à son utilisation, comme cela est déjà le cas ». Les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) pourront alors également délivrer le médicament.

L’ANSM rappelle que l’administration de Nalscue ne se substitue pas aux soins d’urgence dispensés par une structure médicale. Par conséquent, les secours (15 ou 112) doivent être appelés immédiatement et systématiquement.

En France, 220 000 personnes sont considérées comme dépendantes aux opioïdes et 340 décès par overdose ont été constatés en 2015, rapporte l’AFP.

La naloxone en vaporisateur, antidote aux opioïdes, autorisée sans ordonnance au Canada

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : ANSM, AFP (Sciences et Avenir).
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