Archives par mot-clé : douleurs

Douleurs, fatigue, faiblesse… : il s’agit parfois d’une neuropathie auto-immune traitable

Certains cas d’une affection « souvent mystérieuse » impliquant des lésions des petites fibres du système nerveux périphérique ont une cause auto-immune, selon une étude publiée dans la revue Therapeutic Advances in Neurological Disorders.

L’étude a été menée avec 55 personnes atteintes « de ce qui semble être une polyneuropathie des petites fibres d’origine auto-immune (PNPFaa) ».

Elle montre qu’un traitement d’immunothérapie par immunoglobuline intraveineuse, utilisé pour traiter d’autres affections auto-immunes et inflammatoires, peut soulager les symptômes et améliorer la fonction nerveuse de la plupart des patients.

« C’est le premier traitement qui a le potentiel d’améliorer les lésions nerveuses, pas seulement de bloquer les symptômes avec des médicaments comme les opioïdes qui ne s’attaquent pas à leur cause », souligne Anne Louise Oaklander, du Massachusetts General Hospital (MGH) et de l’Université Harvard, auteure principale du rapport.

« La PNPF entraîne des dommages généralisés aux petites fibres nerveuses qui transmettent des signaux de douleur ou contrôlent des fonctions internes telles que la fréquence cardiaque, la tension artérielle et la transpiration », explique le communiqué. « Les personnes atteintes développent souvent des douleurs chroniques, une fatigue, une faiblesse ou des évanouissements en position debout, une fréquence cardiaque rapide ou des problèmes gastro-intestinaux. »

Des causes courantes de PNPF incluent le diabète et les lésions nerveuses induites par la chimiothérapie. Mais cette étude a été menée avec des personnes qui font partie des 30 à 50 % des patients atteints de PNPF chez lesquels aucune cause n’a été identifiée lors de leur première évaluation, ce qui mène à un diagnostic de PNPF « idiopathique ».

Des études du groupe d’Oaklander et d’autres ont suggéré que certains de ces patients souffrent d’une maladie auto-immune non diagnostiquée.

Dans une étude publiée en 2013 dans la revue Pediatrics, l’équipe d’Oaklander a rapporté des premières évidences que la PNPF affecte des enfants et des adolescents. Bien que ces jeunes en bonne santé n’aient eu aucune explication médicale pour leur neuropathie, les chercheurs ont noté que bon nombre d’entre eux avaient des antécédents personnels ou familiaux de maladie auto-immune ou des tests sanguins indiquant une activation immunitaire ou inflammatoire. Cette évidence et d’autres ont amené l’équipe à proposer l’existence d’une PNPF apparemment auto-immune (PNPFaa), dans laquelle le système immunitaire attaque directement les petites fibres nerveuses. Plusieurs autres types de lésions nerveuses, dont le syndrome de Guillain-Barré, sont causées par une attaque auto-immune contre les grandes fibres nerveuses, et des troubles auto-immuns systémiques tels que la polyarthrite rhumatoïde et le lupus ont été associés à la PNPF, ce qui donne une base solide à l’hypothèse, expliquent les chercheurs.

Dans l’étude pédiatrique de 2013, un traitement par stéroïdes ou par immunoglobulines a apporté une amélioration chez 12 des 15 patients traités. Les stéroïdes ont été jugés utiles dans quelques autres cas publiés, mais comme leur utilisation à long terme entraîne des effets secondaires indésirables importants, la présente étude s’est concentrée sur le traitement par immunoglobuline intraveineuse, un traitement approuvé par la FDA pour une grande variété de troubles immunitaires et qui est prescrit hors approbation pour d’autres affections immunitaires.

L’équipe a examiné les dossiers médicaux de 55 personnes qui répondaient aux critères diagnostiques de la PNPF, qui n’avaient aucune évidence de causes non immunitaires et qui ont été traitées par immunoglobuline intraveineuse à une dose initiale de 2 grammes par kilogramme de poids toutes les quatre semaines. Tous les patients sauf quatre ont été traités pendant au moins trois mois, les autres ayant cessé à cause d’effets secondaires.

L’équipe a étudié neuf types de données du suivi, qui ont toutes montré une amélioration : 74 % des 51 patients évaluaient que leurs symptômes s’étaient améliorés après le traitement, tout comme 77 % de leurs médecins. Chez 8 patients, les symptômes se sont tellement améliorés qu’ils ont pu diminuer puis cesser tout traitement.

« Cette étude est très surprenante », dit Oaklander. « Bien qu’il ne s’agisse pas d’un essai clinique contrôlé, il s’agit d’un changement de paradigme, car le fait qu’un traitement immunomodulateur ait été efficace est la preuve la plus probante à ce jour que certaines personnes ont une cause auto-immune à la PNPF qui peut être améliorée ».

« Cette étude offre non seulement une nouvelle classe de traitements, mais apporte aussi des évidences de découverte d’une nouvelle maladie. Bien que l’immunothérapie ne soit pas pour tout le monde ayant une PNPF, les patients atteints de PNPF idiopathique devraient être systématiquement dépistés pour toutes les causes courantes. » Ils devraient demander à leurs médecins d’identifier leur cause spécifique et discuter des options de traitement modificateur de la maladie, suggère la chercheure.

Elle exhorte également les compagnies d’assurance, qui sont réticentes à couvrir ce traitement coûteux, à envisager de couvrir des essais de trois mois chez des patients dont le diagnostic est approprié.

La chercheure souligne que cette étude de cas rétrospective doit être validée dans le cadre d’un essai clinique prospectif randomisé.

Une étude de la même équipe publiée en 2013 indiquait que certaines personnes ayant reçu un diagnostic de fibromyalgie seraient plutôt atteintes d’une neuropathie des petites fibres parfois traitable.

Fibromyalgie : un déséquilibre cérébral causerait une neuropathie des petites fibres (2017)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Massachusetts General Hospital.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Les douleurs fantômes soulagées au moyen de la réalité virtuelle augmentée (vidéo)

La réalité augmentée pourrait aider à soulager les douleurs fantômes chez les personnes amputées, montre une étude publiée dans The Lancet. Aucun traitement efficace n’existe à ce jour pour cette condition qui touche une grande proportion des personnes subissant des amputations.

Les chercheurs ont fait l’hypothèse que « le réengagement des circuits centraux (cerveau et moelle épinière) et périphériques impliqués dans l’exécution motrice pouvait réduire la douleur de membre fantôme via la plasticité concurrentielle et l’inversion de la réorganisation corticale. »

Max Ortiz Catalan de l’université technologique Chalmers (Suède) et ses collègues ont développé une thérapie fondée sur la réalité virtuelle qu’ils ont évaluée avec 14 personnes amputées d’un bras depuis 2 à 36 ans et souffrant de douleurs fantômes depuis l’opération.

Des capteurs fixés au niveau de leur moignon enregistraient l’activité musculaire du bras absent. Ces signaux étaient décodés par l’ordinateur qui projetait à l’écran le membre amputé.

Lors de 12 sessions, les volontaires devaient bouger leur bras virtuel à l’écran, conduire une voiture de course avec leur bras absent et reproduire les gestes présentés à l’écran par un bras virtuel.

L’intensité des douleurs ainsi que leur fréquence ont diminué de moitié.Après six mois, les bénéfices étaient maintenus et la moitié des participants avait réduit de moitié leurs médicaments antalgiques.

Ces résultats suggèrent qu’il serait utile de « bouger » le membre fantôme, concluent les chercheurs qui souhaitent maintenant mener une étude de plus grande envergure contre placebo.

Psychomédia avec sources : Chalmers University of Technology, CUT, The Lancet.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Les jeunes aussi peuvent souffrir de douleurs articulaires

Le 7 octobre 2016.

Selon une enquête de l’Ifop pour l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), la fondation Arthritis et la Société française de rhumatologie, 1 jeune sur 3 souffre de douleurs articulaires.

1 Français sur 2 souffre de douleurs articulaires

Le 12 octobre se tiendra la journée mondiale contre les rhumatismes. Une occasion de faire le point sur un phénomène qui touche de plus en plus de personnes. Une étude menée par l’Ifop pour l’Inserm révèle en effet qu’un Français sur deux souffre de douleurs articulaires. Et trop peu nombreux sont ceux qui savent mettre des mots sur ces douleurs.

« La plupart d’entre eux n’associent pas leurs douleurs ostéo-articulaires avec la possibilité d’être soigné pour des rhumatismes », explique l’Inserm, dans un communiqué. Pourtant « les maladies articulaires sont des maladies dont l’impact sur la qualité de vie, le sommeil, mais aussi la mortalité est majeur. » La douleur articulaire est par ailleurs la cause principale d’arrêts maladie.

Les jeunes ne sont pas épargnés

Mais ce qui interpelle dans cette étude, c’est l’âge de plus en plus jeune des personnes qui souffrent de rhumatismes. Souvent associée aux grands-parents, une douleur articulaire « n’est pas forcément une problématique de personnes âgées », rappelle Lionel Comole, directeur de la fondation Arthritis. Selon l’étude de l’Ifop, 1 jeune sur 3, âgé de 18 à 24  ans, souffre de rhumatismes.

Et ces maux ne sont pas sans conséquences pour la santé. Saviez-vous, par exemple, que souffrir d’arthrose du genou augmente votre risque de mortalité cardiovasculaire de 50 % ? « Si on veut lutter contre la sédentarité, il ne faut plus considérer les rhumatismes comme bénins », explique Francis Berenbaum, président de la Société française de rhumatologie et chercheur à l’Inserm. « Il faut apprendre à préserver ses articulations comme on préserve son cœur ». Des traitements existent, demandez conseil à votre médecin.

Pour en savoir plus : Douleurs articulaires : ce qu’elles trahissent

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Nos douleurs chroniques sont-elles dépendantes de la météo ?

Le 9 septembre 2016.

Une équipe de chercheurs de l’université de Manchester, au Royaume-Uni, a cherché à savoir s’il existait bien un lien entre le mauvais temps et les douleurs articulaires. Les premiers résultats sont intéressants.

L’humidité a-t-elle un impact sur les douleurs articulaires ?

De nombreuses études ont montré que la grande majorité des personnes souffrant de rhumatismes est convaincue que les douleurs s’amplifient par temps froid et humide. Mais cette conviction n’a encore jamais été prouvée scientifiquement. C’est à cette tâche que se sont attelés des chercheurs de l’université de Manchester.

La pluie a-t-elle une action directe sur l’arthrose, l’arthrite ou la lombalgie ? Pour tenter de répondre scientifiquement à cette énigme, ils ont lancé le projet « Cloudy with a Chance of Pain ». Grâce à une application mobile créée pour l’occasion, plus de 9 000 individus ont décrit chaque jour, pendant 9 mois, l’intensité de leurs douleurs articulaires. Dans le même temps, les données météorologiques des villes de Leeds, Norwich et Londres étaient collectées par l’application.

Prévenir les douleurs chroniques comme les allergies

Les résultats de cette première expérimentation, présentés le 7 septembre lors du Festival britannique de la science, montrent que plus le nombre de jours ensoleillés augmente, moins les personnes souffrant de douleurs chroniques se plaignent. En revanche, au mois de juin, où le taux d’humidité était plutôt élevé, la sensation de douleurs était importante.

Selon les auteurs de ces travaux, il faut poursuivre les recherches et interroger un panel encore plus large d’individus pour pouvoir établir plus clairement des conclusions. Si ces résultats venaient à se confirmer, alors, les perspectives seraient intéressantes. « Comme il existe aujourd’hui des cartes météorologiques des allergies nous espérons pouvoir créer bientôt le même service pour les personnes souffrant de douleurs chroniques », ont-ils précisé.

Vous aimerez aussi : Comment lutter contre les douleurs rhumatismales ?

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Règles : les douleurs enfin expliquées scientifiquement !

Le 23 juin 2016.

Selon une étude menée par des chercheurs de l’université du Massachussetts, aux États-Unis, les douleurs ressenties par une grande majorité de femmes avant d’avoir leurs règles seraient liées à la présence d’une protéine.

La présence d’une substance appelée protéine C-réactive

Près de 80 % des femmes souffrent de syndrome prémenstruel : maux de tête, douleurs dans le ventre ou dans la poitrine, saute d’humeurs… Des symptômes plus ou moins handicapants et qui seraient liés à la présence d’une substance appelée protéine C-réactive (CRP). Sa présence en trop grande quantité provoquerait une inflammation.

C’est ce que révèle une étude parue dans le Journal of Women’s Health. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données médicales et le comportement de plus de 3 300 femmes âgées de 42 à 52 ans, entre 1996 et 1997. En mesurant leur taux de CRP, ils ont pu constater que lorsqu’il était supérieur à 3 mg/L de sang, les femmes avaient un risque accru de troubles de l’humeur, d’envies de grignotage, de prise de poids, de ballonnements et de douleurs à la poitrine.

Quand ce taux dépassait les 5 mg/L, le risque d’avoir des crampes abdominales et des douleurs dans le bas du dos augmentait significativement.

Une protéine qui apparaît en cas d’inflammation

Synthétisée par le foie, cette protéine apparaît dans le sang en cas d’inflammation de l’organisme. « Nos résultats suggèrent que l’inflammation joue un rôle mécaniste dans la plupart des cas de syndrome prémenstruel mais ce lien doit encore faire l’objet d’une étude et d’un suivi longitudinaux », ont expliqué les auteurs de l’étude.

Et d’ajouter : « Il pourrait être utile de recommander aux patientes d’éviter les comportements qui favorisent les inflammations comme le tabagisme ». D’ores et déjà, les chercheurs envisagent de recommander aux femmes qui souffrent du syndrome prémenstruel de se tourner vers des médicaments anti-inflammatoires plutôt que vers des antalgiques.

À lire aussi : Des solutions naturelles contre les règles douloureuses

Les Nouvelles de PasseportSanté.net