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Doute sur l’efficacité des régimes pauvres en graisses

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Il existe plusieurs types de régimes. Certains misent tout sur une alimentation pauvre en graisses pour perdre du poids. Oui mais l’efficacité de ces régimes sur le long-terme est clairement remise en question aujourd’hui dans les conclusions d’une étude américaine reposant sur l’analyse de 53 études et portant sur près de 70.000 individus.

Les régimes à faible teneur en glucides et donc notamment en sucres seraient bien plus efficaces…

L’un des auteurs de cette étude, le docteur Deirdre Tobias  s’est d’ailleurs montré on ne peut plus clair sur le sujet  en déclarant  « La science ne soutient pas les régimes à faible teneur en matières grasses comme la stratégie de perte de poids optimale à long terme ». Difficile d’être plus explicite !

Sans entrer dans les détails de cette étude, les chercheurs du « Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School » ont constaté que les régimes pauvres en glucides permettaient une perte de poids plus importante sur le long-terme (régimes dont la durée est supérieure à un an) :  de l’ordre de 1 kilo en moyenne contre 360 grammes seulement contre les régimes pauvres en graisses.

Dans un cas comme dans l’autre, c’est en rééquilibrant votre alimentation et en pratiquant une activité physique régulière que vous parviendrez à perdre du poids.

Mais le mieux est encore de demander conseil à un professionnel de santé. Rappelons que la Haute-Autorité de la Santé a récemment écrit « Les régimes à visée amaigrissante ne sont pas recommandés, quelle qu’en soit la nature car ils sont nocifs et inefficaces à long terme ».

Article pouvant vous intéresser : L’effet yo-yo ou comment prévoir l’échec des régimes (par le Docteur Erard de Hemricourt)


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Cancer du sein de stade 0 : l’utilité des traitements chirurgicaux mise en doute

L’utilisation généralisée de la mammographie, depuis 30 ans, a entraîné une flambée de diagnostics de carcinome canalaire in situ (CCIS). Il s’agit de cellules cancéreuses présentes uniquement dans le revêtement des canaux mammaires.

Une étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Oncology ce mois-ci, jette des doutes sur l’utilité des traitements chirurgicaux actuels de ces cancers « souvent dits de stade 0, et que plusieurs considèrent comme n’étant tout simplement pas des cancers », rapporte la journaliste Gina Kolata dans une série d’articles dans le New York Times.

Le CCIS représente environ 20 % des cancers du sein détectés par mammographie, précise le communiqué des chercheurs.

Steven A. Narod de l’Université de Toronto et ses collègues ont analysé des données concernant 100,000 femmes qui ont reçu un tel diagnostic et ont été suivies pendant 20 ans. La majorité a subi une lumpectomie (avec ou sans radiothérapie) et la plupart des autres, une mastectomie.

Le taux de mortalité par cancer du sein de ces femmes au cours des 20 années suivantes, quel que soit leur choix de traitement, a été environ le même que le risque à vie dans la population générale des femmes, soit de 3,3 % (1).

Le fait que la mortalité soit la même chez les femmes ayant subi une mastectomie (ablation d’un ou même des deux seins) et celles ayant subi une lumpectomie (avec ou sans radiothérapie) jette des doutes sur l’utilité de ces traitements (la lumpectomie étant plus susceptible de laisser des cellules cancéreuses, le taux de mortalité associé aurait dû être plus élevé qu’avec la mastectomie et la radiothérapie aurait dû influencer le taux de mortalité).

De plus, souligne la Dre Laura J. Esserman de l’Université de Californie à San Francisco dans un éditorial qui accompagne l’article, si les traitements du CCIS prévenaient les cancers du sein invasifs, l’incidence de ces derniers aux États-Unis aurait diminué alors que quelque 60 000 femmes sont traitées annuellement comparativement à quelques centaines avant 1983.

Les auteurs proposent que les options de traitements moins agressifs soient explorées.

La plupart des médecins continueront de prôner les traitements chirurgicaux jusqu’à ce qu’une étude montre qu’ils ne sont pas nécessaires, commente la Dre Esserman. Mais certaines femmes choisissent de ne pas être traitées tout en étant surveillées fréquemment. La Dre Esserman assure le suivi de femmes qui choisissent ce parcours.

Pour plus de détails, voyez les articles du New York Times :

Doubt Is Raised Over Value of Surgery for Breast Lesion at Earliest Stage
Breast Cancer Treatment and D.C.I.S.: Answers to Questions About New Findings
Decades of Data Fail to Resolve Debate on Treating Tiny Breast Lesions

Ainsi que l’article de recherche, l’éditorial et le communiqué des chercheurs : JAMA Oncology, JAMA Oncology Editorial, Women’s College Hospital.

(1) Certaines femmes recevant un diagnostic de CCIS ont cependant un risque plus élevé (7.8 % de mortalité sur le suivi de 20 ans), montre l’étude. Ce sont celles qui reçoivent ce diagnostic avant l’âge de 35 ans, celles d’origine africaine et celles qui présentent certains marqueurs biologiques.

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Coca-Cola finance des scientifiques pour semer le doute sur les méfaits du sucre

Coca-Cola finance, à coup de millions de dollars, des scientifiques qui diffusent le message que l’obésité est plus due au manque d’exercice physique qu’au régime alimentaire et à la consommation de sucre, rapporte le New York Times.

La stratégie survient alors que les ventes de boissons gazeuses ne cessent de baisser et que plusieurs autorités de santé ont entrepris de mieux sensibiliser la population aux méfaits du sucre.

Coca-Cola a notamment financé le Global Energy Balance Network, un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de l’idée que les gens soucieux de leur poids sont trop obsédés par leur alimentation et n’accordent pas assez d’importance à l’exercice.

Et ce, alors que les experts s’entendent de plus en plus pour dire que l’alimentation a un impact beaucoup plus important que l’exercice sur le poids.

Par exemple, rappelle Barry M. Popkin, professeur de nutrition à l’Université de Caroline du Nord, une canette de 12 onces (355 ml) de Coca-Cola contient 140 calories et environ 10 cuillères à thé de sucre. Il faut marcher près de 5 Km pour brûler ces calories.

Les niveaux d’activité physique dans les pays occidentaux sont restés stables au cours des trois dernières décennies, alors que les taux d’obésité ont explosé, soutenaient par exemple Aseem Malhotra directeur scientifique de l’organisme Action on Sugar et ses collègues dans le British Journal of Sports Medicine en avril dernier.

Une récente analyse des études portant sur les boissons, publiée dans la revue Plos One et citée par l’article du New York Times, montre que celles qui sont financées par Coca-Cola, PepsiCo, l’American Beverage Association et l’industrie du sucre sont 5 fois plus susceptibles de ne pas trouver de lien entre les boissons sucrées et la prise de poids que celles dont les auteurs ne rapportent pas de conflits d’intérêts.

Le financement offert par Coca-Cola à d’éminents chercheurs rappelle les tactiques utilisées par l’industrie du tabac qui enrôlait des experts pour devenir des « marchands de doute » sur les dangers du tabagisme pour la santé, note Barry Popkin.

Mentionnons que les mêmes stratégies de création d’apparences de doute scientifique sont également utilisées en ce qui concerne le climat.

Psychomédia avec sources : New York Times, British Journal of Sports Medicine.
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