La personnalité a un plus fort impact sur la performance dans certains domaines de travail que d’autres, suggère une étude publiée en décembre 2021 dans le Journal of Vocational Behavior. Continuer la lecture de L’importance de la personnalité pour la performance dans 9 types de travail
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Les meilleures stratégies de régulation des émotions selon les psychothérapeutes de différentes approches
Pour développer des traitements de psychothérapie plus unifiés, basés sur des processus psychologiques, il est important de déterminer s’il existe un consensus entre les psychothérapeutes concernant les stratégies d’intervention, soulignent les auteurs d’une étude publiée en juin 2021 dans la revue Psychology and Psychotherapy.
Parce que la régulation des émotions est une pierre angulaire des traitements modernes et un domaine de recherche clinique en plein essor», Matt Southward de l’Université du Kentucky et ses collègues (1) ont examiné l’évaluation que les psychothérapeutes font de l’efficacité des stratégies de régulation communément étudiées.
Ils ont mené cette étude auprès de 582 stagiaires et psychothérapeutes en exercice dont l’âge moyen était de 42 ans et qui avaient une médiane de 4 000 heures d’expérience.
Les principales orientations théoriques de ces thérapeutes étaient :
- dans le courant cognitivo-comportemental :
- approche cognitive (18 %)
- approche comportementale (25 %)
- approches de la troisième vague ou basée sur l’acceptation (12,0 %)
- dans les courants non cognitivo-comportemental :
- approche existentielle (humaniste) (3 %)
- approche interpersonnelle (7 %)
- approche psychodynamique (psychanalyse) (15 %)
- approche rogérienne (4 %)
- autres approches (16,0 %)
Onze vignettes décrivant des situations stressantes courantes ont été présentées aux participants. Il s’agissait de facteurs de stress liés à des problèmes interpersonnels (par exemple, se disputer avec son partenaire romantique, ne pas recevoir d’invitation à une fête), aux études (par exemple, échouer à un test important), aux finances (par exemple, essayer d’obtenir un prêt) et à une maladie physique (par exemple, contracter une mononucléose).
Pour chaque vignette, les psychothérapeutes devaient identifier la meilleure stratégie de régulation des émotions dans la liste suivante :
- accepter (par exemple, des émotions ou des situations)
- distraire son attention
- cacher ses sentiments
- exprimer ses émotions
- recueillir des informations supplémentaires
- essayer d’améliorer la relation (par exemple, passer du temps de qualité ensemble)
- quitter la situation désagréable
- résoudre les problèmes
- chercher du soutien et des conseils
- réévaluer (par exemple, se voir ou voir la situation d’une manière moins stressante)
Ils devaient ensuite évaluer l’efficacité de chaque stratégie pour aider les patients à se sentir mieux (de 0, signifiant pas du tout efficace, à 100, signifiant extrêmement efficace).
Un consensus général était constaté concernant la stratégie la plus (la résolution de problèmes) et la moins (la dissimulation des émotions) efficaces.
Mais les thérapeutes du courant cognitivo-comportemental ont évalué l’acceptation et la distraction comme étant plus efficaces que les thérapeutes des autres approches.
Alors que ces derniers ont évalué l’expression émotionnelle et la collecte d’informations comme étant plus efficaces que thérapeutes d’orientation cognitivo-comportemental.
Les heures d’expérience clinique n’étaient généralement pas liées aux évaluations de l’efficacité des stratégies.
Voici les scores moyens, sur une échelle de 0 à 100, qui ont été attribués à chaque stratégie par les thérapeutes des courants cognitivo-comportemental (CC) et non-CC :
- résolution de problèmes, CC : 68,4, non CC : 65,2
- soutien émotionnel, CC : 50,0, non CC : 54,5
- réévaluation, CC : 52,9, non CC : 50,1
- expression émotionnelle, CC : 43,5, non CC : 58,5
- collecte d’informations, CC : 45,7, non CC : 53,7
- acceptation, CC : 48,5, non CC : 43.4
- distraction, CC: 24,5, non CC : 18,0
- améliorer la relation, CC : 20,3, non CC : 21,1
- quitter la situation, CC : 19,6, non CC : 19,7
- dissimuler les émotions, CC : 5,7, non CC : 5,3
Alors que le domaine de la psychothérapie s’oriente vers des traitements davantage basés sur les processus psychologiques sous-jacents (plutôt que les constellations de symptômes), expliquent les chercheurs, « ces résultats peuvent améliorer la communication à la fois entre les chercheurs et les thérapeutes et entre les thérapeutes de différentes orientations en fournissant une base empirique partagée pour comprendre où se situent les points de similitude et de différence
».
Partout dans le monde, les couleurs évoquent les mêmes émotions, ou presque
Partout dans le monde, les gens associent les couleurs à des émotions. On « voit rouge », on « a les bleus » ou on « devient vert de jalousie ».
Ces associations sont-elles universelles, ou sont-elles des créations culturelles apprises par le biais des langues et des traditions ? Pour répondre à ces questions, des chercheurs ont testé les associations émotionnelles avec les couleurs chez 4 598 participants de 30 nations parlant 22 langues maternelles.
Domicele Jonauskaite et Christine Mohr de l’Institut de Psychologie de l’Université de Lausanne ont, avec de nombreux collègues internationaux, demandé aux participants d’indiquer leurs associations entre 20 émotions et 12 couleurs et de spécifier l’intensité de leur association. Les moyennes de chaque pays étaient calculées et comparées.
L’étude, dont les résultats ont été publiés en septembre 2020 dans la revue Psychological Science, montre que les gens de différentes parties du monde associent souvent les mêmes couleurs aux mêmes émotions.
« Les associations couleur-émotion sont étonnamment similaires dans le monde entier. Les résultats révèlent un consensus global significatif
», rapporte Daniel Oberfeld-Twistel, coauteur.
« Par exemple, dans le monde entier, la couleur rouge est la seule couleur qui soit fortement associée à la fois à un sentiment positif, l’amour, et à un sentiment négatif, la colère.
» Le brun, en revanche, est la couleur qui déclenche le moins d’émotions à travers le monde.
Mais, les chercheurs ont également relevé certaines particularités nationales. Par exemple, le blanc est beaucoup plus étroitement associé à la tristesse en Chine que dans d’autres pays, et il en va de même pour le violet en Grèce. « Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’en Chine, les vêtements blancs sont portés lors des funérailles et le violet foncé est utilisé dans l’Église orthodoxe grecque pendant les périodes de deuil
».
Le climat peut également jouer un rôle. Selon les conclusions d’une autre étude de l’équipe, le jaune tend à être plus étroitement associé à l’émotion de joie dans les pays qui voient moins de soleil, alors que l’association est plus faible dans les régions qui y sont plus exposées.
« Il est difficile de déterminer exactement quelles sont les causes des similarités et des différences mondiales
», explique Daniel Oberfeld-Twistel. « Il existe toute une série de facteurs d’influence possibles. De nombreuses questions sur les mécanismes des associations couleur-émotion doivent encore être clarifiées
».
« Cependant, grâce à une analyse approfondie qui a inclus l’utilisation d’une approche d’apprentissage automatique développée par Oberfeld-Twistel, un programme informatique qui s’améliore au fur et à mesure que la base de données s’agrandit, les chercheurs ont déjà découvert que les différences sont moins grandes entre les nations qui sont proches linguistiquement ou géographiquement
», ce qui témoigne d’une influence culturelle.
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Johannes Gutenberg University Mainz, Psychological Science, .
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Selon l’alcool que vous buvez, vous ne ressentez pas les mêmes émotions

Le 24 juin 2019.
Une vaste enquête s’est intéressée aux diverses émotions que l’on ressent en fonction de l’alcool que l’on boit. Spiritueux, vin et bière influencent différement notre humeur. Explications.
Les émotions diffèrent selon l’alcool consommé
Les émotions liées à la consommation d’alcool diffèrent-elles selon le type d’alcool ? C’est à cette question que des chercheurs ont tenté de répondre dans une étude menée à un niveau international. Pour mener à bien leur enquête, les scientifiques ont fait appel à la participation de 30.000 personnes issues de 21 pays différents et ont noté leurs comportements en fonction de ce qu’ils buvaient.
Objectif : « Examiner les émotions associées à la consommation de différents types d’alcool, déterminer si ces émotions diffèrent selon les caractéristiques sociodémographiques et la dépendance à l’alcool et si les émotions associées aux différents types de boissons influencent le choix des boissons dans différents contextes » avance l’étude. En d’autres termes, comment se sent-on selon l’alcool que l’on boit ? Quelle est notre humeur ?
Le vin endort, les spiritueux rendent agressifs
Les résultats montrent que 30% des participants estiment que les spiritueux les rendent agressifs. Ce comportement descend à 7% quand il s’agit de vin. Ce dernier rendrait décontracté plus de la moitié des sondés et les rendrait fatigués dans 60% des cas. La bière quant à elle, détend la moitié des consommateurs. Enfin, 40% des personnes qui boivent des spiritueux se sentent plus « sexy ».
Il existe aussi une disparité entre les sexes puisque, lorsqu’elles boivent de l’alcool, les femmes ressentent diverses émotions, exceptée l’agressivité, qui est un comportement essentiellement masculin. Cette enquête conclut que les personnes, qui boivent, comptent sur l’alcool pour les mettre dans un certain état d’esprit. On ne boirait donc pas la même chose selon les émotions que l’on souhaite ressentir.
Perrine Deurot-Bien
Lire aussi : La consommation d’alcool en augmentation dans le monde
Comment les émotions fortes peuvent causer le « syndrome du coeur brisé »
Le cerveau est impliqué dans le développement du syndrome de Takotsubo, communément appelé « syndrome du cœur brisé », montre une étude publiée en mars dans l’European Heart Journal.
Christian Templin de l’Hôpital universitaire de Zurich (Suisse) et ses collègues ont découvert que la communication est affaiblie entre les régions du cerveau responsables du traitement des émotions et celles responsables du contrôle du fonctionnement inconscient du corps, tel que les battements cardiaques, la respiration et la digestion.
Le syndrome de Takotsubo (ou cardiomyopathie de Takotsubo) se caractérise par un affaiblissement soudain et temporaire des muscles du cœur qui fait ressortir le ventricule gauche vers le bas, créant une forme ressemblant à un piège à poulpes japonais, dont il tire son nom.
Depuis que cette affection relativement rare a été décrite pour la première fois en 1990, les données indiquent qu’elle est généralement déclenchée par des épisodes de détresse émotionnelle sévère, comme le chagrin, la colère ou la peur, ou de fortes réactions à des événements heureux. (Le syndrome du cœur brisé peut aussi survenir après un événement heureux.)
Les personnes atteintes souffrent de douleurs thoraciques et d’essoufflement, et le syndrome peut entraîner des crises cardiaques et le décès. Le syndrome est plus fréquent chez les femmes avec seulement 10 % des cas chez les hommes.
Une équipe de neuroscientifiques et de cardiologues a comparé des images par IRM du cerveau de 15 personnes atteintes du syndrome et de 39 personnes en bonne santé. Le délai moyen entre le diagnostic du syndrome et l’IRM était d’environ un an.
La communication entre les régions du cerveau associées au traitement des émotions et le système nerveux autonome, qui contrôle le fonctionnement inconscient du corps, était plus faible chez les personnes atteintes du syndrome.
« Le stress émotionnel et physique est fortement associé au syndrome, ce qui a mené à l’hypothèse que la surstimulation du système nerveux autonome puisse mener au syndrome.
»
Les régions du cerveau que les chercheurs ont examinées comprenaient l’amygdale, l’hippocampe et le gyrus cingulaire, qui contrôlent les émotions, la motivation, l’apprentissage et la mémoire. L’amygdale et le gyrus cingulaire sont également impliqués dans le contrôle du système nerveux autonome et la régulation de la fonction cardiaque. De plus, le gyrus cingulaire est impliqué dans la dépression et d’autres troubles de l’humeur qui sont courants chez les personnes atteintes du syndrome.
« Il est important de noter que les régions que nous avons identifiées comme communiquant moins entre elles chez les patients atteints du syndrome sont les mêmes que celles qui contrôlent la réponse au stress
», souligne le chercheur.
« D’autres études devraient être menées pour déterminer s’il s’agit d’un lien de causalité. Nous n’en sommes qu’au début de l’apprentissage de ce trouble complexe
», précise Jelena Ghadri, co-auteure.
Pour plus d’informations sur le syndrome du cœur brisé, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : European Society of Cardiology, European Heart Journal.
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Influence de l’intestin sur la motivation et les émotions via le nerf vague
L’intestin influence la motivation et les émotions via le nerf vague, selon une étude publiée dans la revue Cell.
Ces résultats peuvent fournir de nouvelles cibles pour les traitements de stimulation vagale, en particulier pour les troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.
Des recherches précédentes ont montré que l’intestin est un régulateur majeur des états motivationnels et émotionnels, indiquent les chercheurs, mais jusqu’à présent, les circuits neuronaux intestinaux et cérébraux pertinents demeuraient insaisissables. (Association entre les bactéries intestinales et les émotions)
Le nerf vague, le plus long des nerfs crâniens, contient des fibres motrices et sensorielles et passe par le cou et le thorax pour atteindre l’abdomen. Traditionnellement, les scientifiques croyaient que le nerf ne médiait que des fonctions suppressives telles que la satiété et la nausée ; et que les hormones circulantes, plutôt que le nerf vagal, transmettaient les signaux de récompense de l’intestin au cerveau.
« Notre étude révèle, pour la première fois, l’existence d’une population de “neurones de récompense” parmi les neurones de la branche droite du nerf vague
», explique Ivan de Araujo de la Mount Sinai Icahn School of Medicine, auteur principal. « Nous nous sommes concentrés sur la remise en question de l’opinion traditionnelle selon laquelle le nerf vague n’est pas lié à la motivation et au plaisir et nous avons découvert que la stimulation du nerf, en particulier de sa branche intestinale supérieure, est suffisante pour exciter fortement les neurones de récompense situés profondément dans le cerveau.
»
Les branches du nerf vague sont très entremêlées, ce qui rend extrêmement difficile la manipulation de chaque organe séparément. Pour relever ce défi, l’équipe de recherche a utilisé une combinaison d’outils moléculaires administrés par voie virale qui lui ont permis de cibler exclusivement les neurones sensoriels vagaux reliés à l’estomac et au gros intestin.
Plus précisément, les chercheurs ont combiné différents virus porteurs d’outils moléculaires de manière à leur permettre d’activer optiquement les neurones vagaux reliés à l’intestin tandis que les neurones vagaux menant à d’autres organes restaient muets. L’approche, une technique de pointe connue sous le nom d’« optogénétique », permet aux chercheurs d’utiliser la lumière pour manipuler l’activité d’un ensemble de neurones prédéfinis.
L’étude a révélé que les neurones-récompenses nouvellement identifiés du nerf vague droit fonctionnent sous les mêmes contraintes que celles des neurones-récompenses du système nerveux central, c’est-à-dire qu’ils relient les cellules sensorielles périphériques aux populations de neurones-récompenses du cerveau précédemment cartographiées.
« Étonnamment
», les neurones du nerf vague gauche étaient associés à la satiété, mais pas à la récompense. L’étude révèle également que les branches vagales droite et gauche montent de façon asymétrique dans le système nerveux central.
« Nous avons été surpris d’apprendre que seule la branche vagale droite entre en contact avec les neurones de récompense contenant de la dopamine dans le tronc cérébral
», explique Wenfei Han, coauteur. La dopamine est un neurotransmetteur essentiel pour la récompense et la motivation.
La découverte de ces neurones dans le nerf vagal ouvre des opportunités pour de nouvelles cibles de stimulation plus spécifiques qui peuvent augmenter l’efficacité de la thérapie de stimulation du nerf vague, consistant à appliquer des impulsions électriques, pour le traitement de troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Voyez également :
Psychomédia avec sources : Mount Sinai Icahn School of Medicine, Cell.
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27 émotions distinctes résumeraient l’émotivité
Une hypothèse de longue date en psychologie est que la plupart des émotions humaines se classent dans six catégories universelles : joie, tristesse, colère, surprise, peur et dégoût.
Les gens utilisent des centaines, voire des milliers, de termes pour représenter les expériences subjectives que sont les émotions, soulignent les auteurs de la nouvelle étude.
En utilisant de nouveaux modèles statistiques pour analyser les réponses de plus de 800 hommes et femmes à plus de 2 000 clips vidéo émotionnellement évocateurs, Alan S. Cowen et Dacher Keltner ont identifié 27 catégories distinctes qui permettent de décrire « toute la palette des émotions qui colorent notre monde intérieur
».
Bien que les expériences émotionnelles rapportées soient mieux capturées par des étiquettes catégorielles, les frontières entre les catégories d’émotions sont floues plutôt que discontinues, soulignent-ils.
Ainsi des gradients d’émotions sont observés : de l’anxiété à la peur, de l’horreur au dégoût, de l’amusement à l’adoration, du calme à l’appréciation esthétique, à l’émerveillement….
Les 27 regroupements distincts d’émotions auxquels les chercheurs ont tenté de donner le nom le plus juste :
- Admiration
- Adoration
- Appréciation esthétique
- Amusement
- Colère
- Anxiété
- Émerveillement
- Malaise (embarrassement)
- Ennui
- Calme (sérénité)
- Confusion
- Envie (craving)
- Dégoût
- Douleur empathique
- Intérêt étonné, intrigué
- Excitation (montée d’adrénaline)
- Peur
- Horreur
- Intérêt
- Joie
- Nostalgie
- Soulagement
- Romance
- Tristesse
- Satisfaction
- Désir sexuel
- Surprise
Pour plus d’informations sur la psychologie des émotions, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : PNAS, UC Berkeley.
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Les bénéfices pour la santé psychologique d’accepter les émotions négatives
La pression pour se sentir de bonne humeur et positif peut avoir pour résultat d’amplifier les émotions négatives, alors qu’accepter les humeurs plus sombres peut aider à se sentir mieux à long terme, selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology (JPSP).
Les gens diffèrent dans leur tendance habituelle à accepter leurs émotions et leurs pensées négatives sans juger.
Ils peuvent les juger inacceptables ou « mauvaises », lutter contre ces expériences et s’efforcer de les modifier. Ou, ils peuvent les accepter et les reconnaître comme un phénomène naturel.
Des études ont lié l’acceptation à une meilleure santé psychologique. Iris B. Mauss, professeure de psychologie à l’Université de Californie à Berkeley, et ses collègues (1) ont mené une série d’études pour vérifier l’hypothèse selon laquelle ce lien serait expliqué par le fait que l’acceptation permet de moins réagir aux expériences mentales négatives.
« Peut-être que si vous avez une attitude d’acceptation envers les émotions négatives, vous ne leur accordez pas autant d’attention
», explique la chercheuse. « Et peut-être que si vous jugez constamment vos émotions, la négativité peut s’accumuler
».
Dans une première étude, menée avec 1003 personnes, l’acceptation habituelle était mesurée avec la sous-échelle de non-jugement du Questionnaire Cinq facettes de la pleine conscience (faites le test) qui inclut des items tels que « Je me dis que je ne devrais pas ressentir ce que je ressens
».
Elle était liée à la santé psychologique telle que représentée par :
« Il est plus facile d’avoir une attitude d’acceptation si vous menez une vie choyée
», c’est pourquoi l’analyse des résultats a tenu compte du statut socioéconomique et des stresseurs majeurs qui auraient pu biaiser les résultats, explique la chercheuse.
Dans une 2e étude de laboratoire menée avec 156 participants, l’acceptation habituelle prédisait des réponses émotionnelles négatives moins fortes à une expérience de stress (parler devant un public avec peu de préparation).
Enfin, dans une 3e étude, menée avec 222 participants, l’acceptation prédisait moins d’émotions négatives en réponse aux stresseurs quotidiens, lesquelles rendaient compte du lien entre l’acceptation et la santé psychologique 6 mois plus tard.
« Les gens qui acceptent leurs émotions négatives sans juger ou essayer de les changer sont en mesure de faire face à leur stress plus efficacement
», souligne Brett Ford, professeur adjoint de psychologie à l’Université de Toronto et coauteur.
Ce lien entre l’acceptation et la santé psychologique était spécifique à l’acceptation des émotions et non pas des situations, précisent les chercheurs.
L’acceptation des expériences mentales a notamment été décrite comme faisant partie des processus de flexibilité psychologique : 6 processus favorisant la flexibilité psychologique ciblés par la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT).
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
(1) Brett Q. Ford, Phoebe Lam et Oliver P. John.
Psychomédia avec sources : JPSP, UC Berkeley News, Berkeley
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16 émotions positives : l’« émodiversité » réduit l’inflammation systémique
Les personnes qui éprouvent non seulement des émotions positives mais une diversité d’émotions positives semblent avoir des niveaux inférieurs d’inflammation systémique, ce qui peut réduire leurs risques de maladies chroniques telles que le diabète et les maladies cardiaques, selon une étude publiée dans la revue
.
Les recherches suggèrent de plus en plus que les réponses inflammatoires peuvent aider à expliquer comment les émotions contribuent à la susceptibilité aux maladies, explique Anthony Ong de l’Université Cornell.
Ong et ses collègues ont cherché à déterminer si l’étendue et la variété des émotions ressenties, ce qu’ils appellent « l’émodiversité », sont liées à l’inflammation.
Ils ont mené cette étude avec 175 participants âgés de 40 à 65 ans qui, pendant 30 jours, utilisaient une tablette pour tenir un journal quotidien de leurs expériences émotionnelles. Ils indiquaient notamment leur expérience de 16 émotions positives différentes, c’est-à-dire s’ils se sentaient :
- enthousiastes,
- intéressés,
- déterminés,
- excités,
- amusés,
- inspirés,
- alertes,
- actifs,
- forts,
- fiers,
- attentifs,
- heureux,
- détendus,
- gais,
- à l’aise,
- calmes.
« Une faible émodiversité se caractérise par des expériences émotionnelles qui sont relativement homogènes et concentrées dans quelques catégories d’émotions, tandis qu’une émodiversité élevée reflète des expériences émotionnelles relativement diverses et réparties plus uniformément dans toutes les catégories
», explique Ong.
Six mois plus tard, des échantillons de sang ont été prélevés et testés pour des marqueurs d’inflammation : l’interleukine-6 (IL-6) qui est un messager pro-inflammatoire du système immunitaire ; la protéine C-Réactive (ou CRP) synthétisée par le foie suite à une inflammation, et le fibrinogène qui est un facteur de la coagulation synthétisé par le foie lors de l’inflammation.
Une plus grande diversité des émotions positives au jour le jour était liée à une inflammation systémique plus faible. Cette association restait significative même en tenant compte des niveaux moyens d’émotions positives ou négatives, des différences dans les caractéristiques démographiques, l’indice de masse corporelle, la personnalité, l’utilisation de médicaments et les conditions médicales.
Que seule la diversité des émotions positives soit liée à une moins grande inflammation a surpris les chercheurs qui s’attendaient à trouver des associations similaires pour les diversités émotionnelles négative et globale.
Les surprenants bénéfices d’un riche vocabulaire concernant les émotions
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Emotion, APA.
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Voici pourquoi la musique influence nos émotions

Le 23 août 2016.
La musique adoucit les moeurs, l’adage est vieux comme le monde. Cependant, pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que les musiques douces et agréables apportaient joie et détente, et que les musiques tristes, au contraire, rendaient mélancolique.
Même la musique triste peut faire du bien
Or, une étude conjointe réalisée récemment par les universités de Durham (Royaume-Uni) et de Jyväskylä (Finlande) démontre tout le contraire. En faisant écouter des musiques tristes à 2 400 cobayes, et en recueillant leurs impressions après l’écoute, une majorité a déclaré pourtant avoir apprécié la musique, là où les chercheurs pensaient qu’ils en ressortiraient affectés !
L’hypothèse formée, déjà évoquée par d’autres études, serait que la musique triste apporte une compensation à ceux qui ont, par exemple, perdu un être cher ou aimé, un peu comme si la musique pouvait « comprendre » ce qu’ils ressentent.
L’impact émotionnel de la musique prouvé
À l’inverse, certains cobayes ont détesté écouter des musiques tristes, car elles provoquaient chez eux un mal-être.
Les auteurs de l’étude en concluent qu’il est rationnel de ne pas vouloir écouter certaines musiques, de peur d’être affectés émotionnellement par elles, et à l’inverse, qu’il est rationnel aussi de vouloir écouter des musiques tristes ou mélancoliques, si l’on en retire un bénéfice sur le plan émotionnel.
Pour en savoir plus : La musique : une large gamme de bienfaits pour la santé