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Café : des effets bénéfiques et néfastes selon un 1er essai clinique randomisé

La caféine semble avoir à la fois des effets bénéfiques et des effets néfastes à court terme, selon une étude présentée en novembre 2021 lors des sessions scientifiques de l’American Heart Association.

« Alors que la majorité des études observationnelles à long terme ont suggéré de multiples bénéfices potentiels de la consommation de café, il s’agit du premier essai randomisé visant à étudier les conséquences physiologiques en temps réel de la consommation de café », soulignent les auteurs.

Gregory Marcus de l’Université de Californie à San Francisco et ses collègues ont mené cette étude avec 100 personnes, âgées en moyenne de 38 ans, qui ont été assignées au hasard, pendant 2 semaines, à alterner entre l’évitement ou la consommation de café caféiné durant deux jours consécutifs.

Les participants portaient des appareils ECG pour suivre le rythme cardiaque, des appareils au poignet pour suivre l’activité physique et le sommeil, et des moniteurs de glucose pour suivre la glycémie. Des échantillons de salive ont été prélevés afin d’évaluer les variantes génétiques susceptibles d’affecter le métabolisme de la caféine.

La consommation de café était associée à une augmentation de 54 % des contractions ventriculaires prématurées, un type de battement cardiaque anormal provenant des cavités cardiaques inférieures et donnant l’impression d’un battement de cœur sauté. Elle était aussi associée à une diminution des épisodes de tachycardie supraventriculaire, un rythme cardiaque anormalement rapide provenant des cavités cardiaques supérieures.

Elle était aussi systématiquement associée à une plus grande activité physique et à un sommeil moins long. Plus précisément :

  • Les participants faisaient plus de 1 000 pas supplémentaires par jour quand ils consommaient du café par rapport aux jours où ils n’en buvaient pas.

  • Les jours où ils buvaient du café, ils dormaient 36 minutes de moins par nuit, selon leurs appareils Fitbit.

  • Chaque tasse de café supplémentaire était associée à près de 600 pas de plus par jour et à 18 minutes de sommeil en moins par nuit.

  • La consommation de plus d’une tasse de café doublait le nombre de battements cardiaques irréguliers provenant des cavités inférieures du cœur.

  • Il n’y avait pas de différence dans la glycémie lorsque les participants consommaient du café ou non.

« Une activité physique accrue, qui semble être induite par la consommation de café, présente de nombreux bénéfices pour la santé, tels que la réduction des risques de diabète de type 2 et de plusieurs cancers, et est associée à une plus grande longévité », souligne le chercheur.

« D’autre part, la réduction du sommeil est associée à des problèmes psychiatriques, neurologiques et cardiovasculaires. »

« Des battements anormaux plus fréquents provenant des cavités cardiaques supérieures influencent le risque de fibrillation auriculaire, et des battements anormaux plus fréquents provenant des cavités inférieures, ou ventricules, augmentent le risque d’insuffisance cardiaque. Ces résultats mettent en évidence la relation complexe entre le café et la santé. »

Les participants présentant des variantes génétiques associées à un métabolisme plus rapide de la caféine présentaient davantage de battements cardiaques anormaux provenant des ventricules lorsqu’ils consommaient davantage de caféine. Plus une personne métabolisait lentement la caféine en fonction de sa génétique, plus elle perdait du sommeil lorsqu’elle buvait du café caféiné.

Les chercheurs ont également cherché à déterminer si des changements dans l’exercice ou le sommeil influençaient les effets du café sur les rythmes cardiaques anormaux. Aucune association de ce type n’a été identifiée.

Comme le café était attribué au hasard aux participants, on peut en déduire une relation de cause à effet, souligne le chercheur. Ces observations ont été faites au cours d’évaluations répétées des jours où le café était consommé par rapport aux jours où il ne l’était pas pour chaque participant, éliminant ainsi les préoccupations concernant les variations intra-individuelles, ajoute-t-il.

Pour plus d’informations sur le café et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : American Heart Association.
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Parkinson : un premier essai de traitement par cellules souches

Les iPS sont des cellules matures manipulées pour revenir à un stade précoce de développement à partir duquel elles peuvent se différencier en n’importe quelle des cellules spécialisées de l’organisme.

Dans cet essai, dirigé par Jun Takahashi de l’Université de Kyoto, un type de cellules qui se développent en neurones produisant de la dopamine (des progéniteurs dopaminergiques) sera injecté directement dans une région du cerveau jouant un rôle clé dans la dégénérescence neuronale associée à la maladie de Parkinson.

La maladie de Parkinson résulte de la mort de cellules cérébrales spécialisées qui produisent le neurotransmetteur dopamine. Un manque de dopamine entraîne une diminution de la motricité, ce qui entraîne des difficultés à marcher et des tremblements involontaires. Au fur et à mesure que la maladie progresse, elle peut mener à la démence.

La stratégie de l’essai consiste à dériver des progéniteurs dopaminergiques à partir de cellules iPS et à les injecter dans le putamen, une structure située à la base du cerveau antérieur (prosencéphale). Les chirurgiens perceront deux petits trous dans le crâne d’un patient et utiliseront un dispositif spécialisé pour injecter environ 5 millions de cellules.

Le groupe de Takahashi a rapporté l’an dernier que le traitement sur des singes a montré une amélioration significative toujours présente 2 ans après des injections de neurones préparés à partir de cellules iPS humaines.

Plutôt que de fabriquer des cellules iPS spécifiques aux patients, les chercheurs ont adopté la stratégie consistant à dériver les stocks de cellules iPS de donneurs sains ayant des types de cellules spécifiques qui sont moins susceptibles de provoquer un rejet immunitaire. « En utilisant des stocks de cellules, nous pouvons procéder beaucoup plus rapidement et à moindre coût », a déclaré Shinya Yamanaka, qui a remporté une part du prix Nobel de médecine en 2012 pour avoir découvert comment créer des cellules iPS. Comme précaution supplémentaire, les patients recevront un immunosuppresseur en même temps que les progéniteurs.

L’équipe prévoit recruter sept patients et les suivre pendant deux ans.

Il s’agit du troisième essai sur l’humain utilisant des cellules iPS approuvé au Japon. Le premie utilise des cellules rétiniennes dérivées de cellules iPS pour remplacer le tissu oculaire endommagé par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Plus tôt cette année, une équipe de l’Université d’Osaka a obtenu l’approbation conditionnelle d’une étude sur les cellules iPS pour les cardiopathies ischémiques.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Science Magazine.
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Ebola: Un premier vaccin prometteur selon les résultats préliminaires d’un essai

EPIDEMIES – Des essais cliniques doivent être menés en Afrique de l’Ouest en 2015…

Le premier vaccin expérimental contre le virus Ebola à faire l’objet d’un essai clinique aux Etats-Unis a été bien toléré et a déclenché une bonne réponse immunitaire, montrent les premiers résultats prometteurs publiés mercredi.

«L’étendue sans précédent de l’épidémie actuelle d’Ebola en Afrique de l’Ouest a conduit à une intensification des efforts pour mettre au point des vaccins sûrs et efficaces qui pourraient permettre d’arrêter cette flambée et jouer un rôle clé pour prévenir de futures grandes épidémies», souligne le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Celui-ci n’a toutefois pas précisé quand ce vaccin pourrait être prêt à être distribué.

Essais cliniques en Afrique de l’Ouest en 2015

«Basé sur les résultats positifs du premier essai clinique de ce vaccin (phase 1), nous poursuivons nos efforts accélérés en vue de mener des essais avec un plus grand nombre de personnes pour établir son efficacité pour empêcher l’infection par le virus Ebola», poursuit-il. Le NIAID explique envisager de mener ces essais cliniques dits de phase 2 et 3 en Afrique de l’Ouest en 2015, précisant avoir à ce sujet des discussions avancées avec les responsables du Liberia et d’autres pays.

Ce vaccin, appelé ChAd3, co-développé par le NIAID et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), a été testé avec 20 volontaires en bonne santé âgés de 18 à 50 ans dans la clinique des Instituts nationaux de la santé (NIH), dont fait partie le NIAID. Ces premiers résultats sont publiés en ligne dans la revue médicale New England Journal of Medicine.

Retrouvez cet article sur 20minutes.fr

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Baisse de la fertilité masculine : un essai clinique pour mieux en comprendre le processus et améliorer le recours thérapeuti​que

claudiusregaudL’appareil d’imagerie TEP Scan (TDM) pourrait s’avérer un outil précieux dans la compréhension du processus d’infertilité masculine et la spermatogénèse : c’est ce que vient de montrer l’équipe de médecine nucléaire de l’Institut Claudius Regaud avec les médecins de la reproduction du CHU de Toulouse.

La production de spermatozoïdes chez l’homme français a diminué de 32% entre 1985 et 2005 (soit environ 2% par an). Sans que l’on sache pourquoi. Il est vrai que peu de travaux sont engagés sur ce sujet notamment en médecine nucléaire. Les premiers résultats obtenus par une équipe toulousaine ont retenu l’attention du ministère de la Santé ; lequel vient de lui attribuer une enveloppe de près de 350 000 euros (PHRCN)* pour lancer un essai clinique auprès de 150 hommes**.

Fertilité et fixation du FDG

La technique d’imagerie TEP Scan est utilisée pour le diagnostic, la réalisation des bilans d’extension et le suivi en cancérologie. Son principe est simple. Les médecins injectent un traceur isotopique, le FDG, à base de glucose qui va se fixer sur les cellules tumorales grandes consommatrices de sucre. La caméra TEP détecte ensuite les lésions cancéreuses où se concentre le produit. Depuis la mise au point de la technologie ‘TEP Scan’ dans les années 80, les médecins observent que les cellules testiculaires saines fixent aussi naturellement le FDG, tout comme les cellules cancéreuses.

Le Dr Lawrence Dierickx, coordonnateur des travaux, remarque que lorsque les patients sont stériles (effet secondaire de certains traitements chimiothérapiques), cette hyperfixation diminue : « Il pouvait donc y avoir un lien entre fertilité et fixation du FDG, explique-t-il. Mais comment l’analyser ? Nous avons eu l’idée d’observer les images par TEP Scan d’une vingtaine de patients avant la chimiothérapie. Puis, nous avons corrélé les résultats de l’hyperfixation testiculaire par FDG avec l’analyse des données biologiques de leur sperme avant chimiothérapie (sperme issu de la cryoconservation). Personne n’avait auparavant publié sur l’intérêt de cette technique en andrologie. » Les premiers résultats ont confirmé l’existence d’un lien entre l’activité décelée par TEP Scan et les caractéristiques du sperme de ces hommes.

Un outil pour guider les biopsies

L’équipe pluridisciplinaire de l’ICR et du CHU impliquée dans les premiers travaux a donc décidé d’élargir le champ d’investigation en lançant un essai clinique sur un groupe de 150 patients stériles. En distinguant les différents niveaux de concentration de spermatozoïdes, les images TEP Scan pourraient permettre d’aider au diagnostic d’infertilité. Elles pourraient même guider les biopsies proposées en recours thérapeutique lors de désir d’enfant. Une fois prélevés par biopsie, les spermatozoïdes peuvent être congelés et par la suite être injectés directement dans l’ovocyte lors de la fécondation in vitro. Si les résultats sont à la hauteur des espérances, cela constituerait un progrès majeur car cet examen actuellement pratiqué « à l’aveugle » n’aboutit qu’une fois sur trois.

L’étude sera menée dans le service de médecine nucléaire du Pr Frédéric Courbon en collaboration avec l’équipe du Dr Eric Huyghe et du Pr Louis Bujan du CHU ( CECOS***et andrologie). A plus long terme, l’utilisation de cette technologie en andrologie donnerait la possibilité de visualiser les anomalies cliniques liées à l’infertilité et d’en mieux comprendre le mécanisme. Autre voie d’exploration, la cancérologie où l’examen pourrait servir en matière de prévention et de surveillance des risques d’infertilité liés aux traitements.

*PHRCN : programme hospitalier de recherche clinique national
** en collaboration avec les centres de lutte contre le cancer et les CHU de Bordeaux, Lille et Rouen
***CECOS : Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain
Communiqué Institut Claudius Regaud


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Cancers du sein – la première patiente française dans un essai clinique évaluant une nouvelle thérapie ciblée

©Institut Curie

©Institut Curie

Cancers du sein – L’Institut Curie a inclus la première patiente française dans un essai clinique évaluant une nouvelle thérapie ciblée.

Le Dr Véronique Diéras, chef du département de Recherche clinique à l’Institut Curie, est la coordinatrice française de l’essai clinique promu par le laboratoire pharmaceutique AbbVie pour évaluer l’efficacité d’un inhibiteur de Parp, le veliparib, chez les femmes atteintes d’un cancer du sein et présentant une prédisposition au cancer du sein.

« Après l’enthousiasme soulevé en 2009 lors de la présentation des essais cliniques associant l’inhibiteur de PARP (iniparib) à une chimiothérapie (par
carboplatine et gemcitabine) dans le cancer du sein métastatique triple négatif, les résultats de l’étude de phase III ont été décevants, rappelle le Dr Véronique Diéras En fait, il s’est avéré que l’iniparib n’était pas un inhibiteur de PARP. Le concept d’utiliser les inhibiteurs de PARP reste intéressant. Les études doivent se poursuivre en sélectionnant un inhibiteur plus puissant et les patientes à partir de données biologiques ou en fonction de la nature de leur cancer. »

Le nouvel essai promu par le laboratoire pharmaceutique AbbVie concerne les patientes atteintes d’un cancer du sein et porteuses d’une mutation d’un des deux gènes de prédisposition au cancer du sein, BRCA1 ou BRCA2.

Il consistera à évaluer l’efficacité et la tolérance du veliparib, inhibiteur de Parp, en association avec une chimiothérapie chez ces patientes. Concrètement les patientes ayant accepté de participer à l’essai, seront réparties en trois groupes : l’un recevant du veliparib associé à l’anti‐cancéreux temozolomide, un autre recevant du veliparib associé à une association de chimiothérapie (carboplatine et paclitaxel), et un 3e groupe
recevant uniquement le traitement standard, à savoir l’association carboplatine et paclitaxel. Cet essai clinique de phase II se déroulera dans 120 centres dans le monde entier et inclura 255 patientes.

Pourquoi proposer cet essai uniquement aux patientes ayant une prédisposition génétique ?

« Car chez ces patientes, on pense que le veliparib sera plus efficace que chez les patientes qui ne sont pas porteuses d’une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 » répond le Dr Véronique Diéras. Et pour comprendre ce point, il faut revenir sur le fonctionnement même de la cellule et surtout sur les mécanismes qu’elle possède pour éliminer les dommages survenant dans le matériel génétique. Car tout comme BRCA1 et 2, les enzymes PARP sont impliquées dans la réparation du matériel génétique. La présence d’une altération du gène BRCA1 ou 2, qui a très certainement participé au développement tumoral, rend aussi les cellules plus sensibles à toute défaillance d’un autre système de réparation. Or le principe des inhibiteurs de PARP est de bloquer l’action du système de réparation impliquant ce gène. Donc l’inhibition de PARP empêche la compensation par la voie PARP du défaut associé aux altérations de BRCA 1 ou 2.

De l’intérêt de la recherche clinique pour les patients

Le renforcement de la recherche clinique est un des axes stratégiques de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie. « Ce développement constitue la condition sine qua non pour offrir l’innovation thérapeutique aux malades le plus rapidement possible et proposer toujours plus de traitements personnalisés » explique le Dr Véronique Diéras. Chercheurs et médecins ne cessent en effet d’améliorer de façon déterminante les pratiques et les technologies médicales pour en faire bénéficier les patients dès que possible


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