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Fibromyalgie : le microbiote varie avec la sévérité de la douleur (étude montréalaise)

Les personnes atteintes de fibromyalgie auraient un microbiome différent, selon une étude québécoise publiée en juin la revue Pain.

« La fibromyalgie est une maladie incurable touchant de 2 à 4 % de la population. Elle entraîne fatigue, troubles du sommeil et difficultés cognitives, mais les douleurs chroniques diffuses constituent son principal symptôme. »

Amir Minerbi du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et ses collègues ont mis en lumière, pour la première fois, des différences dans les bactéries peuplant les voies digestives des personnes atteintes de fibromyalgie.

Ils ont mené cette étude avec 156 personnes de la région montréalaise, dont 77 atteintes de fibromyalgie. Certaines personnes du groupe de comparaison vivaient avec les personnes atteintes ou étaient des parents (père, mère, enfant, frère ou sœur). Les participants ont été interviewés et ont fourni des échantillons de selles, de sang, de salive et d’urine.

« Nous avons scruté une multitude de données et repéré 19 espèces bactériennes dont la quantité variait à la hausse ou à la baisse chez les personnes atteintes de fibromyalgie », explique Emmanuel Gonzalez, du Centre canadien de génomique computationnelle et du Département de génétique humaine de l’Université McGill.

« Nous avons eu recours à diverses techniques, dont l’intelligence artificielle, pour confirmer que les changements observés dans le microbiome des sujets atteints de fibromyalgie n’étaient pas causés par des facteurs qui modifient le microbiome, par exemple l’alimentation, les médicaments, l’activité physique et l’âge », explique le Dr Amir Minerbi.

« Grâce à l’apprentissage machine, notre ordinateur a pu diagnostiquer la fibromyalgie à partir de la seule composition du microbiome avec un taux d’exactitude de 87 %. Forts de cette première découverte, nous entendons poursuivre nos travaux dans le but d’augmenter ce taux et, peut-être, de changer la donne en matière de diagnostic. »

La fibromyalgie est difficile à diagnostiquer. Parfois, les patients attendent leur diagnostic pendant quatre ou cinq ans. (Douleur chronique généralisée : 15 maladies à ne pas confondre avec la fibromyalgie)

« Nous avons constaté que la fibromyalgie et ses symptômes – douleurs, fatigue et troubles cognitifs – étaient, de tous les facteurs qui agissaient sur le microbiome des personnes atteintes, ceux dont l’effet était le plus marqué, indique le Dr Minerbi. Nous avons également fait une observation inédite, à savoir une corrélation directe entre la gravité des symptômes et la présence ou l’absence plus marquée de certaines bactéries. »

« Pour l’instant, on ne saurait dire avec certitude si les variations du microbiome observées chez les patients fibromyalgiques ne sont que des marqueurs de la maladie ou jouent un rôle dans son apparition », précise le communiqué du CUSM.

Des recherches futures viseront à déterminer « si les bactéries peuvent provoquer la douleur et la fibromyalgie, et si leur présence peut les orienter vers un éventuel traitement curatif et accélérer la démarche diagnostique ».

« Les chercheurs devront maintenant vérifier s’ils obtiennent des résultats semblables dans une autre cohorte, éventuellement recrutée ailleurs dans le monde, et réaliser des études chez l’animal pour déterminer si la variation de la composition bactérienne contribue à l’apparition de la maladie. »

Ils devront aussi vérifier « si le microbiome intestinal subit le même type de changements en présence d’autres douleurs chroniques, par exemple des lombalgies, des céphalées et des douleurs neuropathiques. »

Pour plus d’informations sur la fibromyalgie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : CUSM.
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Les statines (médicaments anticholestérol) sont liées à un risque accru de diabète, rappelle une étude

Les personnes qui prennent des « statines », des médicaments anticholestérol, peuvent être à risque plus élevé d’hyperglycémie, de résistance à l’insuline et éventuellement de diabète de type 2, selon une étude publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology.

Bruno H. Stricker et ses collègues de l’Université Eramus (Pays-Bas) ont analysé des données concernant 9 535 personnes âgées de plus de 45 ans qui n’étaient pas atteintes de diabète au début d’une étude dans laquelle elles été suivies pendant 15 ans.

Comparativement aux participants qui n’ont jamais pris de statines, ceux qui en prenaient avaient tendance à avoir des concentrations sanguines plus élevées d’insuline à jeun et une résistance à l’insuline (dans laquelle l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline).

Les participants qui avaient déjà pris des statines avaient un risque 38 % plus élevé de développer un diabète de type 2 au cours de l’étude.

Ce risque était plus important chez les personnes qui présentaient une altération de l’équilibre glycémique au début de l’étude et celles en surpoids ou obèses.

« Ces résultats suggèrent que chez les patients qui commencent un traitement aux statines, des stratégies préventives telles que le contrôle de la glycémie et la perte de poids peuvent être justifiées pour minimiser le risque de diabète », conclut le chercheur.

Pour plus d’informations sur les statines, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Wiley, British Journal of Clinical Pharmacology.
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Participez à une étude sur le cannabis

Le 25 février 2019

À Marseille, des chercheurs vont faire appel à des volontaires non-fumeurs et en bonne santé pour participer à une étude sur le cannabis. Explications.

Le cannabis : drogue ou médicament ?

Le cannabis est une drogue pouvant entraîner une dépendance. Chez les adolescents, en particulier, les dangers de ce psychotrope sont connus : comportement dangereux, perte de concentration, tendance suicidaires… . On sait, par ailleurs, que le cannabis inhibe le système immunitaire et a un impact sur la vie sexuelle.

Pourtant, la question de la dépénalisation du cannabis est régulièrement posée. Dans certains pays, il est légalisé et la France revient souvent sur ce sujet. Le cannabis est, en effet, reconnu pour ses bienfaits sur le traitement de la douleur lorsqu’il est consommé à des fins thérapeutiques.

Une enquête pour comprendre l’usage thérapeutique du cannabis

Pas question pour autant de se rouler un joint ! Dans le cas d’un usage thérapeutique, le cannabis est proposé sous forme de spray. Il doit d’ailleurs être prescrit, à cette fin, à l’hôpital de la Timone à Marseille. Des neurologues cherchent, en effet, des volontaires non-fumeurs et en bonne santé pour participer à une étude qui devrait se dérouler sur une année.

L’objectif des chercheurs est d’ « étudier les principes actifs du produit (THC et CBD) afin de trouver sa combinaison optimale, à partir de cannabis de synthèse » rapportent nos confrères de France 3. À terme, il s’agit de comprendre comment le cannabis peut soulager des maladies comme la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson.

Perrine Deurot-Bien

Lire aussi : Cannabis thérapeutique, quelles utilisations ?

 

 

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Plus de bien-être et meilleure santé mentale chez les lève-tôt, montre une grande étude génomique

Une grande étude génomique révèle certains mécanismes de l’horloge biologique, jetant un nouvel éclairage sur ses liens avec la santé mentale.

L’étude, publiée dans la revue scientifique Nature Communications, suggère qu’être génétiquement programmé pour se lever tôt peut mener à un plus grand bien-être et à un risque moindre de schizophrénie et de dépression.

Les résultats ne montrent toutefois pas de liens avec des maladies comme le diabète ou l’obésité.

L’étude a été menée dans le cadre d’une collaboration internationale dirigée par l’Université d’Exeter et le Massachusetts General Hospital (Université Harvard).

Elle met en évidence le rôle clé de la rétine de l’œil pour aider le corps à garder le temps. Elle augmente également de 24 à 351 le nombre de zones du génome connues pour influencer le chronotype (être lève-tôt ou couche-tard).

Mike Weedon de l’Université d’Exeter et ses collègues ont analysé des données provenant de 250 000 clients de 23andMe, une entreprise privée américaine d’analyse génomique, et de 450 000 personnes participant à l’étude britannique Biobank.

Les participants ont indiqué s’ils étaient une « personne du matin » ou une « personne du soir » (TEST : Quel est votre chronotype ?). Ces données ont été mises en relation avec celle de l’analyse du génome.

Les chercheurs ont ensuite confirmé leurs résultats à l’aide d’informations provenant de traqueurs d’activité portés au poignet par plus de 85 000 personnes de la Biobanque britannique. Ces informations ont montré une différence de 25 minutes de l’heure de réveil naturel entre les personnes se situant dans les 5 % portant le plus de gènes liés au fait d’être matinal et celles se situant dans les 5 % portant le moins de ces gènes.

Les zones génétiques influençaient le moment du sommeil, mais pas la qualité ou la durée du sommeil.

Les régions génomiques identifiées incluent les régions centrales des horloges corporelles, aussi appelées rythmes circadiens, ainsi que les gènes exprimés dans le cerveau et dans le tissu rétinien de l’œil.

Les horloges biologiques sont influencées par les gènes et les facteurs liés au mode de vie, notamment l’alimentation, l’exposition à la lumière artificielle et les activités, soulignent les chercheurs. Elles affectent un large éventail de processus moléculaires, dont les niveaux d’hormones et la température corporelle, ainsi que les habitudes de réveil et de sommeil.

Pour plus d’informations sur les chronotypes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Exeter, Nature Communications.
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Les apports en fibres, qui préviennent plusieurs maladies, sont généralement insuffisants (étude initiée par l’OMS)

Une alimentation riche en fibres et en grains entiers est associée à un risque réduit de plusieurs maladies, selon une étude publiée dans

, réalisée à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de mettre à jour les recommandations portant sur l’apport en glucides.

Andrew Reynolds de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) et ses collègues ont réalisé une revue systématique des études sur le sujet et des méta-analyses de 185 études observationnelles incluant près de 135 millions personnes-années et de 58 essais randomisés incluant 4635 participants.

Selon les études observationnelles, les gens qui consomment au moins 25 g à 29 g de fibre ont un risque réduit de 15 à 30 % de mortalité de toutes causes confondues et de mortalité cardiovasculaire comparativement aux gens qui en consomment peu. Ils ont aussi un risque réduit de 16 à 24 % de maladie coronarienne, d’AVC, de diabète de type 2 et de cancer colorectal.

Ce qui représente 13 décès en moins et six cas de maladies coronariennes en moins par 1000 habitants.

Les études randomisées montrent de leur côté qu’une augmentation de la consommation de fibre entraîne une diminution du poids, de la pression artérielle systolique et du cholestérol total.

Pour chaque augmentation de 8 g par jour, le nombre total de décès et l’incidence des maladies coronariennes, du diabète de type 2 et du cancer colorectal diminue de 5 à 27 %. La protection contre les accidents vasculaires cérébraux et le cancer du sein est également augmentée. La consommation de 25 à 29 g par jour est adéquate, mais les données suggèrent qu’un apport plus élevé pourrait offrir une protection encore plus grande.

La plupart des gens dans le monde consomment moins de 20 g de fibres alimentaires par jour, rapporte l’étude.

En 2017, l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) indiquait que la consommation de fibres des Français est nettement en deçà des recommandations : soit, la moitié des 25 à 30 g nécessaires par jour.

Les aliments de grains entiers (pain, riz, pâtes, céréales…), les légumes secs ou légumineuses (pois chiches, lentilles…) ainsi que les fruits et légumes sont riches en fibres.

Un problème avec les aliments ultra-transformés est notamment leur manque de fibres.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : The Lancet (presse release), The Lancet.
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Éviter de prendre du poids à Noël (étude)

Des chercheurs britanniques ont testé l’efficacité d’une « brève intervention comportementale » pour prévenir le gain de poids durant la période de Noël. Leurs résultats sont publiés dans le British Medical Journal.

« En moyenne, les gens prennent à peu près 1 kg par an et les fêtes comme Noël sont responsables de la majeure partie de ce gain annuel », indiquent les auteurs.

Le poids pris pendant les périodes de fêtes n’est souvent pas perdu par la suite et, bien que ces gains soient faibles (en moyenne), sur une période de 10 ans, ils entraînent une augmentation significative du poids. (Le poids est à son plus bas niveau de l’année à l’automne selon les données des balances connectées)

Frances Mason de l’Université de Birmingham et ses collègues ont mené cette étude avec 272 personnes, âgées en moyenne de 44 ans, qui ont été assignées au hasard à un groupe recevant la brève intervention ou un groupe témoin qui a reçu un dépliant sur les modes de vie sains qui n’incluait pas de conseils diététiques.

L’étude a été menée en 2016 et 2017. Les participants étaient pesés et mesurés en novembre et décembre, puis des mesures de suivi étaient effectuées en janvier et février 2017 et 2018.

L’intervention incluait trois composantes :

  1. l’encouragement à se peser au moins 2 fois par semaine (idéalement à tous les jours) et de prendre le poids en note afin de favoriser la réflexion sur les causes des changements ;

  2. la remise d’un dépliant, intitulé « 10 Top Tips », présentant 10 habitudes à développer pour perdre du poids ;

  3. la remise d’une infographie donnant quelques exemples de temps d’exercice nécessaire pour brûler les calories apportées par différents mets et boissons traditionnels du temps des fêtes.

L’efficacité potentielle de se peser régulièrement repose sur les principes de l’autorégulation et de la formation d’habitudes, expliquent les chercheurs. Se peser permet de constater comment les comportements affectent le poids et de faire des ajustements. Des études ont montré l’efficacité de cette stratégie.

En moyenne, les participants du groupe d’intervention ont perdu 0,13 kg durant la période des fêtes alors que ceux du groupe témoin ont pris 0,37 kg. Ce qui représente une différence de 0,5 kg.

Ceux du groupe d’intervention limitaient mieux leur consommation d’aliments et d’alcool comparativement à ceux du groupe témoin.

« Rien que le jour de Noël, une personne peut consommer 6 000 calories, soit trois fois l’apport quotidien recommandé », soulignent les chercheurs. (Combien de calories dans un repas de fête ? – reportage photo)

« Nos recherches ont montré qu’une brève intervention pendant la période de Noël peut aider à prévenir ces petits gains de poids qui s’accumulent et alimentent l’épidémie d’obésité », concluent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur la perte de poids, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Birmingham, The BMJ.
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TDAH : les plus jeunes de classe reçoivent beaucoup plus de diagnostics, confirme encore une fois une étude

Les enfants les plus jeunes d’une classe ont un risque beaucoup plus élevé de recevoir un diagnostic de

(TDAH), confirme une étude de l’Université Harvard, publiée en novembre dans le

.

Les chercheurs ont analysé une base de données d’assurance portant sur 407 000 enfants nés entre 2007 et 2009 qui ont été suivis jusqu’à la fin 2015. Ils ont comparé les taux de diagnostics de TDAH selon le mois de naissance.

Les enfants nés en août dans les États où le 1er septembre est la date à partir de laquelle les enfants sont enrôlés dans le système scolaire l’année suivante avaient une probabilité accrue de 30 % de recevoir un tel diagnostic comparativement à ceux nés en septembre.

En 2016, plus de 5 % des enfants américains prenaient des médicaments pour traiter cette condition.

« Ces résultats suggèrent la possibilité qu’un grand nombre d’enfants sont surdiagnostiqués et surtraités pour le TDAH parce qu’ils sont relativement immatures par rapport à leurs camarades de classe plus âgés dans les premières années d’école élémentaire », conclut Timothy Layton, principal auteur.

Par exemple, « ce qui peut être un comportement normal chez un enfant de 6 ans turbulent pourrait sembler relativement anormal par rapport au comportement de ses pairs plus âgés dans la même classe ».

« En vieillissant, les petites différences d’âge se dissipent et s’égalisent, mais sur le plan comportemental, la différence entre un enfant de 6 ans et un enfant de 7 ans peut être très prononcée », souligne Anupam Jena, l’auteur sénior de l’étude.

L’âge d’un enfant par rapport à ses pairs de la même classe doit être pris en considération et les raisons de l’orientation pour une évaluation doivent être examinées avec soin avant de poser un diagnostic, concluent les chercheurs.

Ces résultats confirment ceux d’études précédentes.

Pour plus d’informations sur le TDAH, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Harvard medical School, New England Journal of Medicine.
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Différence psychologique entre hommes et femmes et traits autistiques : étude avec plus d’un demi-million de personnes

 : la théorie de la différence entre hommes et femmes quant à la tendance à l’empathie et à la systématisation et la « 

 ».

En collaboration avec la chaîne télévisuelle Channel 4, ils ont mené cette étude avec plus d’un demi-million de personnes, dont plus de 36 000 personnes autistes.

Les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

La théorie de l’empathisation et de la systématisation prévoit que les femmes obtiendront, en moyenne, de meilleurs résultats que les hommes à des tests d’empathie, qui est la capacité de reconnaître ce qu’une autre personne pense ou ressent, et de répondre à son état d’esprit avec une émotion appropriée. De même, elle prédit que les hommes obtiendront, en moyenne, de meilleurs résultats à des tests de systématisation, qui est une tendance à l’analyse ou à la construction de systèmes fondés sur des règles.

La théorie du cerveau masculin extrême de l’autisme prédit que les personnes autistes montreront, en moyenne, une tendance masculinisée sur ces deux dimensions : elles obtiendront des résultats inférieurs à ceux de la population typique aux tests d’empathie et les mêmes résultats, sinon supérieurs, aux tests de systématisation.

Alors que les deux théories ont été confirmées dans des études antérieures portant sur des échantillons relativement modestes, les nouveaux résultats proviennent d’un échantillon de 671 606 personnes, dont 36 648 personnes autistes. Les chercheurs ont utilisé de très brèves mesures en 10 points de l’empathie, de la systématisation et des traits autistiques.

Dans la population typique, les femmes obtenaient, en moyenne, de meilleurs résultats que les hommes pour l’empathie, et les hommes obtenaient, en moyenne, des résultats plus élevés que les femmes pour la systématisation et les traits autistiques.

Ces différences entre hommes et femmes étaient réduites chez les personnes autistes. Sur toutes ces mesures, leurs scores étaient, en moyenne, « masculinisés ». Elles avaient des scores plus élevés pour les traits autistiques et la systématisation et des scores plus faibles pour l’empathie, par rapport à la population typique.

Les chercheurs ont également calculé un score de différence (« score D ») entre le score de chaque individu aux tests de systématisation et d’empathie. Un score D élevé signifie que la systématisation d’une personne est supérieure à son empathie, et un score D faible signifie que son empathie est supérieure à sa systématisation.

Dans la population typique, les hommes, en moyenne, avaient tendance à obtenir un score D élevé, tandis que les femmes, en moyenne, avaient tendance à obtenir un score D faible. Les personnes autistes, en moyenne, avaient tendance à avoir un score D encore plus élevé que les hommes typiques.

Enfin, les hommes, en moyenne, avaient des scores de traits autistiques plus élevés que les femmes. Ceux qui travaillent dans les STEM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) avaient, en moyenne, des scores de systématisation et de traits autistiques plus élevés que ceux des autres professions. Inversement, ceux qui travaillent dans des professions non liées aux STEM avaient, en moyenne, des scores d’empathie plus élevés que ceux qui travaillaient dans les STEM.

Les auteurs soulignent l’importance de garder à l’esprit que les différences observées ne s’appliquent qu’aux moyennes de groupe, et non aux individus. Ces données ne disent rien sur une personne en particulier en fonction de son genre, de son diagnostic d’autisme ou de sa profession. « Ne pas tenir compte de ce point constitue un stéréotype et une discrimination ».

Ils réitèrent aussi que les deux théories ne s’appliquent qu’à deux dimensions des différences typiques entre les hommes et les femmes : l’empathie et la systématisation. Extrapoler les théories au-delà de ces deux dimensions serait une mauvaise interprétation.

Enfin, les auteurs soulignent que bien que les personnes autistes ont plus de difficulté, en moyenne, avec l’empathie cognitive (reconnaître les pensées et les sentiments des autres), elles ont une empathie affective intacte (elles s’intéressent aux autres).

« Nous savons par des études connexes que les différences individuelles d’empathie et de systématisation sont en partie génétiques, en partie influencées par notre exposition hormonale prénatale et en partie par l’expérience environnementale », explique le Dr Varun Warrier, coauteur.

Le professeur de psychologie Simon Baron-Cohen, qui a proposé ces deux théories il y a près de deux décennies, conclut : « Cette recherche appuie fortement les deux théories. Elle met également en évidence certaines des qualités que les personnes autistes apportent à la neurodiversité. »

Les tests suivants ont été développés par le Simon Baron-Cohen et ses collègues afin d’évaluer les tendances autistiques :

Pour plus d’informations sur les spécificités de la cognition et les points forts chez les personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme, dont le syndrome d’Asperger (autisme dit de haut niveau), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Cambridge, PNAS.
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Une étude confirme le lien entre obésité et dépression

Une étude confirme le lien entre obésité et dépression

Une étude confirme le lien entre obésité et dépression

Le 16 novembre 2018.

D’autres travaux avaient déjà élucidé le problème sans établir de lien de causalité très clair. C’est chose faite : on sait désormais que l’obésité entraînerait de plus grands risques de dépression et plus particulièrement chez les femmes.

L’obésité augmente le risque de dépression

Cette étude menée par des chercheurs de l’université de l’Australie du Sud et de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et publiée le 13 novembre 2018 dans l’International Journal of Epidemiology, a le mérite de confirmer des travaux antérieurs et d’établir enfin un lien de cause à effet entre dépression et obésité. L’étude, de grande ampleur, a étudié le cas de 48.000 patients dépressifs et d’un groupe témoin de 290.000 personnes. 

Les résultats ne laissent guère de place au doute : en cas d’obésité (lorsque l’indice de masse corporelle dépasse 30kg/m2), le risque de dépression augmente et ce, surtout chez les femmes. De manière plus précise, pour chaque hausse de l’IMC de 4,7 points, le risque de dépression augmente entre 18% et 23% chez les femmes.

Un malaise psychologique lié au manque d’estime de soi

Le lien entre physiologie et psychologie n’est pas difficile à établir lorsque l’on réalise à quel point notre société est attachée à l’image du corps et de la minceur en particulier. Ainsi, une femme dont l’IMC est élevé souffre de son image, manque d’estime d’elle-même et n’accepte pas son corps. 

L’étude met aussi l’accent sur les dépenses de santé que les États doivent couvrir pour faire face à cette épidémie d’obésité qui entraîne, rappelons-le, cancers, diabète, maladies cardiovasculaires et dépression. La communauté internationale dépense mille milliards de dollars tous les ans pour financer ce secteur.

Maylis Choné

À lire aussi : L’obésité, plus qu’un problème d’alimentation

 

 

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Autisme : une étude d’imagerie cérébrale remet en cause le modèle théorique dominant et suggère des traitements potentiels

Une étude française remet en question le modèle théorique dominant selon lequel les

(TSA) seraient liés à un déficit de connexions « longue-distance » entre des neurones situés d’un bout à l’autre du cerveau, associé à une augmentation de la connectivité neuronale à « courte distance », entre des zones cérébrales adjacentes.

« Publiés dans la revue Brain, ces travaux pourraient, s’ils étaient confirmés à plus large échelle, ouvrir la voie à l’exploration de nouvelles approches thérapeutiques. »

« Ces dernières années, des travaux de neuroimagerie ont mis en évidence, chez des personnes présentant des TSA, des anomalies du fonctionnement de certaines aires cérébrales que l’on sait responsables du traitement des émotions, du langage ou encore des compétences sociales. »

Des travaux « ont notamment mis en évidence un déficit de connexions “longue distance” contrastant avec une augmentation de la connectivité “courte distance” ».

« Ces résultats ont servi de base à l’élaboration d’un modèle théorique de compréhension des TSA, selon lequel le défaut d’attention sociale et de traitement de l’information observé (difficulté à appréhender une situation dans son ensemble, attention portée à certains détails) s’explique par une saturation d’informations traitées par le cerveau, liée à l’augmentation de la connectivité neuronale entre des zones cérébrales adjacentes. »

Mais, explique le Pr Josselin Houenou, professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), chercheur au sein de l’Inserm et praticien aux Hôpitaux universitaires Henri Mondor, « ce modèle repose sur l’étude de populations pédiatriques hétérogènes, comprenant des enfants autistes d’âges variables et à la symptomatologie très variée, et sur des méthodes de neuroimagerie peu spécifiques ne permettant pas de mesurer avec fiabilité la connectivité courte distance ».

Afin de tester ce modèle, les auteurs ont utilisé une nouvelle méthode d’imagerie IRM conçue par des chercheurs de NeuroSpin. Cette nouvelle technologie a permis d’établir un atlas spécifiquement dédié à l’analyse de 63 connexions « courte distance ».

Les chercheurs ont ainsi pu étudier les liens entre la connectivité « courte distance » et la cognition sociale chez une population adulte homogène de personnes présentant des TSA, issues de la cohorte InFoR-Autism (27 personnes présentant des TSA sans déficience intellectuelle et 31 personnes contrôle).

L’évaluation de la cognition sociale portait sur l’habileté sociale, l’empathie, la motivation sociale, etc..

Les participants atteints de TSA présentaient une diminution de la connectivité dans 13 faisceaux « courte distance », en comparaison avec les participants sans autisme. De plus, cette anomalie était corrélée au déficit de deux dimensions de la cognition sociale (les interactions sociales et l’empathie).

Les résultats préliminaires sont « en opposition avec le modèle théorique actuel selon lequel le défaut d’attention sociale et de traitement de l’information chez les personnes présentant des TSA s’explique par une augmentation de la connectivité neuronale entre des zones cérébrales adjacentes ».

Pour le Pr Houenou, « ces résultats sont préliminaires mais ils suggèrent que ces anomalies de la connectivité “courte distance” pourraient être impliquées dans certains déficits de la cognition sociale présents chez les personnes autistes ».

Il est maintenant nécessaire de conduire des études similaires chez des enfants afin de confirmer les résultats obtenus chez les adultes, indique-t-il.

« Si ces premières conclusions étaient confortées, cela permettrait d’envisager le développement de nouvelles approches thérapeutiques pour les déficits de la cognition sociale », souligne le communiqué de l’Inserm. « Par exemple, la stimulation magnétique transcrânienne pourrait être explorée car la connectivité cérébrale entre des zones adjacentes est localisée en superficie du cerveau. »

Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Inserm.
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