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Un excès de café peut causer des migraines

Un excès de café peut causer des migraines

Le 12 août 2019

Des chercheurs de l’université de Harvard ont montré qu’une ou deux tasses de café par jour n’augmentait pas le risque de migraine. Toutefois, la caféine peut entraîner des migraines plus fréquentes à partir de trois tasses de café par jour.

Le lien entre café et migraine

Des scientifiques ont étudié les effets du café sur 98 patients présentant régulièrement des migraines. L’objectif de l’étude qui a été publiée dans The American Journal of  Medicine était de déterminer si la consommation de caféine pouvait avoir un lien avec les crises migraineuses. 

Ces crises se caractérisent par des maux de tête, ou céphalées, intenses. L’équipe d’Elizabeth Mostofsky a remarqué que l’impact de la caféine dépendait de la dose, mais aussi de la fréquence à laquelle le café était consommé. Pour réaliser cette étude, les patients ont rempli un carnet de bord chaque matin et chaque soir pendant six semaines en indiquant leur état. 

Pas plus de deux tasses

Les participants ont également indiqué d’autres facteurs qui pouvaient déclencher des migraines, tels que la consommation d’alcool, de médicaments, les habitudes de sommeil ou encore leur niveau d’activité physique. La migraine, qui touche environ 15% de la population mondiale, est également due à des facteurs génétiques associés à des facteurs environnementaux.

En comparant toutes ces données, les chercheurs ont noté que la consommation d’une ou deux tasses de café n’était pas associée à un risque accru de migraine. L’étude montre que le risque peut s’accroître à partir de trois tasses de café par jour ou plus. D’autres travaux seront nécessaires pour valider ces résultats.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : En savoir plus sur les effets du café sur la santé

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Comment le stress fait prendre plus de poids (pour un même excès de calories)

Sous l’effet du stress, il est encore plus important de surveiller son alimentation, souligne une étude publiée dans la revue Cell Metabolism.

Une alimentation riche en calories, combinée au stress, entraîne une prise de poids plus importante que la même alimentation sans stress, suggère-t-elle.

Herbert Herzog, du Garvan Institute of Medical Research, et ses collègues ont révélé une voie moléculaire dans le cerveau, contrôlée par l’insuline, qui entraîne un gain de poids supplémentaire en situation de stress.

Certaines personnes mangent moins lorsqu’elles sont stressées, mais la plupart mangent plus et, surtout, ont tendance à choisir des aliments plus riches en calories, en sucre et en gras.

Les chercheurs ont analysé les mécanismes cérébraux en jeu chez la souris. Alors que la prise alimentaire est principalement contrôlée par l’hypothalamus, une autre partie du cerveau, l’amygdale, traite les réponses émotionnelles, dont l’anxiété.

« Notre étude a montré que lorsqu’elles étaient stressées pendant une période prolongée et que des aliments riches en calories étaient disponibles, les souris devenaient obèses plus rapidement que celles qui consommaient les mêmes aliments riches en gras dans un environnement sans stress », explique le Dr Kenny Chi Kin Kin Ip, coauteur.

Les chercheurs ont découvert un rôle joué par la molécule NPY, que le cerveau des humains et des souris produit naturellement en réponse au stress, pour stimuler l’alimentation.

« Lorsque nous inhibions la production de NPY dans l’amygdale, le gain de poids était réduit. Sans NPY, la prise de poids avec un régime riche en graisses lors d’un état de stress était la même que dans un environnement sans stress », explique le Dr Ip. « Cela montre un lien clair entre le stress, l’obésité et le NPY. »

Les chercheurs ont découvert que les cellules nerveuses qui produisent le NPY ont des récepteurs pour l’insuline, une des hormones qui contrôlent l’apport alimentaire.

Dans des conditions normales, l’organisme produit de l’insuline juste après un repas, ce qui aide les cellules à absorber le glucose du sang et envoie un signal « arrêter de manger » à l’hypothalamus.

Les chercheurs ont découvert que le stress chronique seul n’augmentait que légèrement les taux d’insuline dans le sang, mais en combinaison avec une alimentation riche en calories, les taux d’insuline étaient 10 fois plus élevés que ceux des souris sans stress et ayant un régime alimentaire normal.

Ces niveaux élevés et prolongés d’insuline dans l’amygdale provoquaient la désensibilisation des cellules nerveuses à l’insuline, ce qui les empêchait de détecter complètement l’insuline. En conséquence, ces cellules nerveuses désensibilisées augmentaient leur taux de NPY, ce qui faisait manger plus et réduisait la réponse normale de l’organisme consistant à brûler l’énergie.

« Nos résultats montrent un cercle vicieux, où des taux d’insuline élevés et chroniques, dus au stress et à une alimentation riche en calories, favorisent de plus en plus l’appétit », explique le professeur Herzog.

« Ce qui renforce vraiment l’idée que s’il est mauvais de consommer de la malbouffe, le faire en état de stress favorise doublement l’obésité. »

« Bien que le déséquilibre de l’insuline soit au centre d’un certain nombre de maladies, l’étude indique que l’insuline a des effets plus étendus dans le cerveau qu’on ne le pensait auparavant », note-t-il.

« Nous avons été surpris que l’insuline ait eu un impact si important sur l’amygdale », dit-il. « Il devient de plus en plus clair qu’elle n’a pas seulement un impact sur les régions périphériques du corps, mais qu’elle régule des fonctions du cerveau. Nous espérons explorer ces effets plus en profondeur à l’avenir. »

Pour plus d’informations sur le stress et sur le contrôle du poids, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Garvan Institute of Medical Research, Cell Metabolism.
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Trouble obsessionnel-compulsif : excès de confiance dans l’imagination et dissociation

Confondre le réel et l’imaginaire et perdre contact avec le réel pourraient jouer un rôle dans le développement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC), selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychology. L’étude visait à mieux comprendre les mécanismes cognitifs qui peuvent contribuer au développement du TOC.

Des « théories stipulent que ce n’est pas le contenu de la pensée qui est en cause dans le développement des obsessions mais la façon dont ces pensées sont interprétées par la personne », explique Frederick Aardema, du Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

« Alors que la majorité des personnes vont écarter une idée si elles jugent qu’elle n’a pas de sens, une personne atteinte de TOC se dira que si elle pense comme cela, c’est qu’il y a une raison. »

En 2011, l’équipe de recherche avait observé que les personnes qui font plus confiance à leur imagination et qui présentent une forte tendance à se dissocier de la réalité avaient plus de symptômes obsessionnels. L’objectif de la présente étude était de confirmer ces observations auprès d’une population souffrant de TOC.

M. Aardema et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 75 personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif. Elles ont complété des tests standardisés mesurant :

  • leur confusion inférentielle : processus de raisonnement par lequel un doute obsessionnel s’installe (par exemple, la personne croit que l’eau de la piscine municipale est contaminée, car on y met du chlore, donc il y a inévitablement des bactéries dans l’eau) ;

  • leurs traits de personnalité schizotypique : caractérisée par des idées bizarres, des croyances rigides, un manque de discernement et une tendance à faire trop confiance à son imagination (par exemple, la personne peut être convaincue que ce qu’elle entend aux nouvelles ou lit dans le journal la concerne personnellement et directement) ;

  • leur état de dissociation : se manifeste par des pertes de contact avec la réalité et des trous de mémoire lors de certains événements, phénomène qui s’observe surtout chez les gens qui font beaucoup de vérification (certaines personnes trouvent qu’elles peuvent se comporter tellement différemment selon la situation, qu’elles ont l’impression d’être deux personnes distinctes) ;

  • la force de leurs croyances obsessionnelles ;

  • leurs symptômes dépressifs mesurés par l’Inventaire de dépression de Beck (faites le test) et anxieux.

Les résultats mettent en lumière le rôle important de la confusion inférentielle et de l’état de dissociation, qui sont les indices qui prédisent le mieux l’apparition des symptômes du TOC.

« Il semble que les personnes souffrant de TOC sont si absorbées dans leur obsession due à la confusion inférentielle qu’une coupure avec la réalité se fait », explique le professeur Aardema. « Concrètement, nous constatons que la personne ne fait pas confiance à ses perceptions sensorielles ou à son bon sens mais plutôt à son imagination. Par exemple, elle craint que ses mains soient contaminées par des bactéries, donc elle les lavera à plusieurs reprises, car elle est convaincue que ses mains sont sales malgré qu’elles soient visiblement propres. »

Les autres facteurs, tels que les symptômes anxieux et dépressifs, les traits schizotypiques et les croyances obsessionnelles ne semblent pas jouer un rôle significatif dans le développement des symptômes TOC, mais plutôt dans la sévérité du trouble.

Selon plusieurs études et une importante méta-analyse, indique le communiqué, les symptômes du TOC peuvent être catégorisés en cinq dimensions :

  • la symétrie
  • le nettoyage
  • l’accumulation (« hoarding »)
  • les pensées interdites (p.ex. agression, religion)
  • la vérification

(1) Stella-Marie Paradisis et Kevin D. Wu.

Psychomédia avec sources : Université de montréal, JCP (abstract), JCP (article).
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