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Horaires atypiques : le stress accru expliqué par une théorie

Une étude québécoise a vérifié si le stress accru vécu par les personnes qui ont des horaires de travail atypiques, travaillant dans des quarts de travail de soir, de fin de semaine ou rotatifs, pouvait être bien compris au moyen de la théorie de la conservation des ressources, l’une des principales théories du stress psychologique.

Plus du quart de la main-d’œuvre est soumis à des horaires de travail atypiques dans les pays occidentaux, indiquent les chercheurs.

Victor Haines, de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, et ses collègues (1) ont analysé des données issues d’entrevues et de questionnaires auxquels 9150 parents d’enfants âgés de 0 à 5 ans et ayant un emploi rémunéré ont répondu en 2015. Parmi ceux-ci, 29 % travaillaient selon un horaire atypique.

La théorie de la conservation des ressources, formulée en 1989 par le psychologue américain Stevan Hofbol, stipule que le stress psychologique résulte de la menace d’un manque de ressources ou du manque effectif de ressources telles que le réservoir d’énergie et le soutien pour faire face aux facteurs de stress.

« Du point de vue de cette théorie, les horaires de travail atypiques sont considérés comme une situation d’emploi qui menace l’état mental des individus et les ressources psychologiques dont ils ont besoin pour relever des défis ou obtenir des ressources supplémentaires », explique le chercheur.

L’étude montre de quelle façon l’horaire de travail atypique est associé à une insuffisance de ressources qui provoque une séquence suscitant des tensions et des conflits.

Les personnes qui ont des horaires de travail atypiques bénéficient de moins ressources liées aux politiques d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Elles disposent aussi de moins de soutien social.

« Les parents avec un horaire de travail atypique ont moins accès à des mesures de conciliation travail-famille dans leur milieu professionnel. Ces personnes rapportent aussi un moins grand soutien social à l’extérieur de leur milieu de travail », indique M. Haines. « Cela entraîne davantage de conflits travail-famille et des tensions plus graves, dont découlent une qualité moindre du rôle de parent et plus de problèmes de santé. »

Cette séquence s’est avérée prédictive même en contrôlant l’effet de plusieurs variables, dont le genre, l’âge, le niveau d’études, le revenu, le nombre d’enfants, le type de famille et le nombre d’heures travaillées.

« L’information recueillie nous a surtout permis de mesurer la qualité relationnelle, les tensions ressenties et la qualité du rôle parental », explique le chercheur. « Ce dernier point était évalué selon divers comportements parentaux reflétant soit le soutien et l’engagement, soit l’hostilité et la coercition. »

« Du point de vue de cette théorie, les horaires de travail atypiques sont considérés comme une situation d’emploi qui menace l’état mental des individus et les ressources psychologiques dont ils ont besoin pour relever des défis ou obtenir des ressources supplémentaires », explique le chercheur.

« Les employeurs doivent songer à mettre en place des mesures de soutien pour les gens dont les horaires de travail sont atypiques afin qu’ils puissent planifier leurs temps et ainsi réduire le risque de conflit, soutient-il. En outre, ces travailleuses et travailleurs doivent pouvoir compter sur leur famille et leurs amis pour obtenir davantage de soutien. »

« Nous avons une économie qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7… Les horaires atypiques comportent des coûts pour la société, la communauté et les familles. Il est peut-être temps de réfléchir au-delà du spectre économique pour penser au bien-être des individus soumis à ces horaires et de redéfinir le cadre du travail et des horaires », conclut-il.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Pascal Doray-Demers, Sylvie Guerrero, Emilie Genin.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, International Journal of Stress Management.
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Un cas d’infertilité expliqué par une sexualité « urétrale »

Un cas d’infertilité expliqué par une sexualité « urétrale »

Le 12 février 2018.

En Croatie, un gynécologue a expliqué un cas d’infertilité par des rapports sexuels par l’urètre. Le rapport de ce médecin montre que ce diagnostic devrait être plus souvent envisagé lorsqu’un couple ne parvient pas à avoir d’enfants naturellement.

Une infertilité non expliquée par la science

Cette histoire se passe en Croatie et pourrait, si l’on en croit le récit des médecins qui l’ont rapportée dans la revue Archives of Sexual Behavior, expliquer certains cas d’infertilité chez des couples qui, théoriquement, ont tout pour avoir des enfants naturellement. Un couple d’environ 30 ans s’est présenté dans le cabinet d’un gynécologue, cherchant une explication à leur incapacité à procréer depuis un an et demi.

En discutant avec les deux personnes, le gynécologue ne remarque rien de particulier, mais note simplement que l’homme et la femme ont démarré leur vie sexuelle assez tard et qu’elle était vierge avant de démarrer sa relation avec son conjoint. Au préalable, les deux patients s’étaient soumis à des examens physiologiques qui n’avaient rien montré d’anormal.

Sans le savoir, ce couple pratiquait une sexualité urétrale

C’est lors de l’auscultation que le gynécologue a remarqué une déformation suspecte chez la femme. Celle-ci avait un orifice urinaire particulièrement dilaté, et sur une profondeur anormalement longue. Le gynécologue a ensuite pratiqué à un examen morphologique de l’homme et a constaté que ce dernier avait un pénis plutôt petit par rapport à la moyenne. L’ensemble de ces données a permis au médecin d’aboutir à la conclusion selon laquelle les relations sexuelles de ce couple aboutissaient toujours à une pénétration urétrale, soit dans le canal de l’urètre.

Une fois cette énigme clarifiée, la jeune femme a dû subir une intervention chirurgicale qui a provoqué la rupture de son hymen. C’est ainsi que les deux conjoints ont retrouvé une vie sexuelle normale. Le rapport médical précise d’ailleurs que la femme est tombée enceinte trois mois après cette opération.

Gaëlle Latour

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L’élément du corps humain resté caché 134 ans explique les genoux qui se dérobent

L’anatomie n’est pas une science morte. Un groupe de six médecins et chirurgiens belges viennent de découvrir l’existence d’une nouvelle structure au sein des genoux humains. Tous les sportifs ou presque connaissent les fameux ligaments du genou. Il faudra désormais y associer le ligament antéro-latéral (LAL).

Cette étonnante découverte est annoncée dans le dernier numéro de Journal of Anatomy. Elle y est signée d’une équipe dirigée par Steven Claes et Johan Bellemans (Université catholique de Louvain). Les autres signataires (Evie Vereecke,  Michael Maes,  Jan Victor,  Peter Verdonk) travaillent au centre hospitalier universitaire de Gand et au Centre orthopédique d’Anvers.

Ils cherchaient à comprendre  pourquoi certains de leurs patients continuaient à souffrir de dérobements (ou d’une instabilité chronique) du genou et ce en dépit d’une réparation réussie des ligaments croisés. Ces praticiens ont pris comme point de départ un article publié en 1879 par  Paul Segond, célèbre chirurgien français.

Spécialiste des interventions dans la sphère uro-génitale, cet expérimentateur-inventeur s’était aussi intéressé à l’articulation du genou. Le Dr Second en était alors arrivé à postuler l’existence d’un ligament supplémentaire antérieur. Il avait notamment décrit une structure nacrée de nature fibreuse et résistante à la face antéro-externe du genou humain. Cette région est aujourd’hui perçue de différente manière mais aucune description anatomique claire n’en a été faite, pas plus que sa fonction n’était comprise. Tel n’est plus désormais le cas.

134 ans plus tard, le postulat du chirurgien français est vérifié. Et la découverte belge vient éclairer ce qui restait une énigme de la chirurgie orthopédique de l’articulation centrale du membre inférieur – et tout particulièrement de la déchirure du croisé antérieur. Il aura fallu 41 cadavres et la mise en œuvre d’une technique de dissection macroscopique.

Les chirurgiens orthopédistes belges sont aujourd’hui formels: leur ligament antéro-latéral (LAL) est présent au sein de 97% de genoux humains. Ils en décrivent les attaches (sur le fémur et le tibia), le parcours (face antéro-interne du tibia) et les rapports avec les structures anatomiques voisines.

Et tout laisse penser qu’il a pour fonction de participer à  la rotation interne du tibia. Déchiré, il expliquerait cette situation bien particulière qu’est le «dérobement résiduel du genou» (que l’on peut voir ici au travers de la positivé du «pivot shift test »).  

Les auteurs espèrent que leur découverte permettra de mieux traiter les blessures conduisant à des lésions des croisés. Ils travaillent d’ores et déjà à mettre au point des techniques chirurgicales de réparation du LAL. Reste à lui donner un nom. Rien n’interdit de penser que les chirurgiens belges donneront, en hommage confraternel, à ce sixième ligament, le nom du Dr Second.

J.Y.N


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