Archives par mot-clé : Français

Le confinement a-t-il fait exploser la balance des Français ?

Véritable épreuve psychologique, le confinement a-t-il bouleversé les habitudes alimentaires et fait exploser la balance des Français ? À moins d’une semaine du déconfinement, une enquête de l’Ifop lève le voile sur l’impact que le huit clos imposé aux Français a eu sur leur corpulence, leur équilibre alimentaire et la manière dont les couples confinés ensemble se sont répartis la charge liée la préparation des repas.

Le confinement a-t-il fait exploser la balance des Français ?

Pixabay

Commandée par Darwin Nutrition, un site d’information et de conseil consacré à l’alimentation saine, cette étude permet pour la première fois de mesurer sur la base d’un échantillon conséquent (3000 personnes) les répercussions que la crise a eu à la fois sur l’alimentation des Français et le partage des tâches relatives à l’activité culinaire entre hommes et femmes. Riche en enseignements, cette enquête permet de tirer plusieurs leçons de la période de confinement :

1) Le poids des Français a évolué durant le confinement mais pas forcément dans le même sens

Déplacements moins fréquents, baisse de l’activité physique, grignotages accentués par l’anxiété liée à une situation générale incitant à la recherche d’aliments sucrés (biscuits, chocolat, gâteaux…) qui « rassurent » … Le confinement a indéniablement favorisé une prise de poids chez une majorité des Français (57%) : ces derniers rapportant avoir pris en moyenne 2,5 kilos depuis le 17 mars. Et alors même que l’excès de poids affecte beaucoup plus la gent masculine (58%) que féminine (41% [1]), le nombre de kilos pris durant le confinement s’avère sensiblement plus élevé chez les hommes (+ 2,7 kilos) que chez les femmes (+ 2,3 kilos).

Cependant, le poids n’a pas évolué dans le même sens pour tous. Ainsi, 14% des Français rapportent que leur poids « n’a strictement pas changé » durant la période de confinement. De même, 29% d’entre eux déclarent avoir perdu des kilos pendant cette période, notamment dans les rangs de ceux vivant seuls (33%) et ayant pu faire du sport tous les jours (43%).

Le point de vue de Quentin Molinié de Darwin Nutrition : “La prise de poids n’est pas un problème en soi, et était prévisible dans un contexte de stress et de dépense énergétique limitée. Plus de temps à la maison signifie plus de temps consacré à la préparation des repas mais aussi plus d’occasions de grignoter.”

2) Les kilos en trop s’avèrent une préoccupation beaucoup plus féminine que masculine

Dans un pays comme la France où le sous-poids des femmes est plus valorisé que dans le reste de l’Europe [2], l’évolution de la masse pondérale liée au confinement s’accompagne d’un dénigrement de sa corpulence plus prononcée dans la gent féminine que masculine.

En effet, alors même qu’après plusieurs semaines de confinement, la proportion de personnes en surpoids est plus faible dans la gent féminine (46%) que masculine (59%), les Françaises s’avèrent beaucoup plus nombreuses (61%) que leurs homologues masculins (47%) à être mécontentes de leur poids, sachant que leur insatisfaction est d’autant plus forte qu’elles ont pris du poids durant le confinement : 69% chez les femmes ayant pris des kilos depuis le 17 mars, contre 50% chez celles n’en ayant pas pris.

Si elle va dans le sens de précédentes enquêtes ayant mis en lumière une plus grande insatisfaction des Françaises à l’égard de leur poids [3], cette étude montre en tous que la « contrainte pondérale » pèse toujours plus sur les femmes que sur les hommes et ceci indépendamment de l’évolution récente ou du niveau réel de leur corpulence.

3) La lutte contre le surpoids : un effort qui passe plus un meilleur équilibre alimentaire que par un régime au sens strict

Quelle repose sur des éléments objectifs ou subjectifs, cette mésestime de sa masse pondérale incite sans doute les Français à envisager de manger plus équilibré à partir du 11 mai : une majorité de Français (56%) déclarent envisager de manger plus sain et équilibré lorsque le déconfinement aura lieu, sachant que cette proportion monte à 61% chez les personnes ayant pris du poids durant le confinement.

Sensiblement plus fort chez les femmes (60%) que chez les hommes (51%), ce désir de « faire attention » tient donc moins à la corpulence réelle des individus – qui reste plus problématique dans la gente masculine que féminine – qu’à leur désir de correspondre aux normes de minceur en vigueur. Le fait que plus d’un tiers des femmes trop maigres (35%, contre 10% des hommes) envisagent de manger plus équilibré à partir du 11 mai est d’ailleurs le signe que la minceur constitue toujours un enjeu féminin tant elle reste un critère étroitement associé à la beauté féminine.

En revanche, la proportion de Français ayant l’intention de suivre un véritable régime alimentaire, c’est-à-dire exercer une surveillance particulière de leur alimentation, est beaucoup plus limité (18%) tout en restant assez genré : 21% des femmes en envisagent un, contre 15% des hommes.

Symptomatique d’une volonté de se maintenir en bonne santé, le suivi d’un régime s’avère un indicateur précieux de l’intérêt porté à l’alimentation qui apparaît ainsi particulièrement élevé chez les mères de famille avec des enfants (30%).

4) La charge liée à la préparation des repas : une source de tensions conjugales plus forte que la question de l’alimentation équilibrée

Globalement, le caractère équilibré de la nourriture à acheter ne semble pas avoir été un sujet de tensions important au sein des couples – à peine plus d’un tiers d’entre eux s’est disputé à ce sujet depuis le 11 mai – même s’il semble sensiblement plus conflictuel chez les jeunes (45%) que chez les seniors (27%).

En revanche, le temps de préparation culinaire arrive en tête des sujets de tensions au sein des couples (42%), en particulier dans les générations les plus jeunes : 53% chez les personnes en couple de moins de 35 ans, contre 31% chez les seniors.

Cette plus forte tension tient sans doute au fait que le huit clos favorise une plus forte contestation de l’inégale répartition observée généralement en matière de temps de préparation culinaire : 1h12 par jour pour les femmes contre 22 minutes pour les hommes (toutes journées confondues) d’après la dernière enquête emploi du temps de l’INSEE en France (Nabli & Ricroch, 2012).

Tout d’abord, le confinement ne permet plus à certains hommes d’échapper à cette tâche en se prévalant d’une indisponibilité liée à l’exercice d’un travail rémunéré ou encore de déplacements en dehors du domicile pour des activités liées au foyer (ex : entretien de la voiture, transport des enfants, etc.). Ensuite, le nombre plus élevé de repas à préparer et l’augmentation fréquente du nombre de personnes par foyer s’est traduit par une surcharge globale de travail culinaire qui a rendu cette inégale répartition d’autant plus lourde à supporter qu’il était plus difficile à externaliser ou à alléger via des substituts marchands (ex : livraison de repas, achats de plats préparés…). Enfin, l’explosion du temps à consacrer aux enfants (ex : activités de soins, aide aux devoirs, loisirs…) à partir dès la fermeture des écoles a joué aussi un rôle dans la mesure où le travail éducatif et l’accompagnement scolaire revenant le plus souvent aux mères, celles-ci n’étant plus en mesure d’effectuer un travail qu’elles prenaient habituellement en charge…

5) Même en période de confinement, l’activité culinaire reste inlassablement une affaire de femmes…

Un des principaux enseignements de l’étude est que l’égal temps de présence des hommes et femmes au domicile n’a pas égalisé le temps consacré à la préparation des repas…

En effet, en ce qui concerne la préparation des repas, 71% des femmes estiment que cette tâche leur incombe le plus souvent, contre 21% qui considèrent que cette répartition est égalitaire entre les deux membres du couple et à peine 8% que c’est leur conjoint qui en fait le plus. Et si les regards croisés entre femmes et hommes ne sont pas complètement symétriques (par exemple 22% des hommes estiment qu’ils en font plus), il n’y en a pas moins une certaine convergence pour reconnaître que les femmes préparent davantage les repas au sein des foyers confinés.

Ainsi, cette étude confirme l’une des grandes constantes repérées concerne la division sexuelle des tâches relatives à l’alimentation (Warde et al., 2007), à savoir que l’activité culinaire reste inlassablement une affaire de femmes… La comparaison avec une enquête menée en 2017 montre que chez les couples hétérosexuels, la charge repose même un peu plus sur les épaules des femmes en période de confinement (60%) qu’auparavant (58%).

Une autre question de l’enquête montre d’ailleurs que peu d’hommes vivant en couple participent plus à l’élaboration des repas qu’avant le confinement : 21%, soit moins que le nombre de femmes (25%) mettant plus la main à la patte en période de confinement.

S’il a fortement baissé durant les dernières décennies, le temps de préparation culinaire reste en période de confinement une activité majoritairement féminine alors même qu’il appelle un ensemble de tâches qui pourraient être partagé (planification des menus, achats alimentaires, transport des achats, stockage des denrées alimentaires, anticipation et préparation des repas, service, vaisselle, rangement, etc.). En outre, les femmes conservent la « charge mentale » (Haicault, 1984) d’un approvisionnement anticipé qui n’est pas quantifié dans cette enquête.

Le point de vue de Quentin Molinié de Charlotte Jean : “Contrairement à ce que l’on aurait pu espérer, le confinement est loin d’avoir allégé la charge mentale – et la charge tout court – des femmes en matière de préparation des repas.”

6) Quel est l’impact du confinement sur les habitudes alimentaires des Français ?

Le “fait maison” a le vent en poupe : 42% d’entre eux consacrent plus de temps qu’avant à la préparation des repas, et 29% font plus d’aliments maison, comme le pain et les yaourts. Par ailleurs, 21% des Français déclarent avoir moins recourt aux livraisons à domicile. Consommer des produits locaux n’a jamais été aussi important : 35 % des sondés déclarent accorder plus d’importance au caractère local de leurs aliments depuis le 17 mars. La Ruche Qui dit Oui ! (réseau d’achat direct aux producteurs), par exemple, a ainsi vu son nombre de commandes tripler partout en France.

7) Vers une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement après le confinement ?

29% des français déclarent qu’ils accorderont plus d’importance à l’impact de leur alimentation sur l’environnement après le 11 mai. Sans surprise, les nouvelles générations sont particulièrement concernées : les jeunes, et notamment les étudiants, déclarent qu’ils accorderont plus d’importance à l’équilibre de leur alimentation post-confinement (42% des étudiants contre 33% toutes catégories confondues), et à l’impact de celle-ci sur l’environnement (37% des étudiants contre 29% toutes catégories confondues

POUR LIRE LES RESULTATS DE L’ETUDE, CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.darwin-nutrition.fr/actualites/alimentation-francais

«  Étude Ifop pour Darwin Nutrition réalisée par internet du 24 au 27 avril 2020 auprès d’un échantillon de 3 045 Français âgés de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine »

[1] Santé Publique France – Bulletin épidémiologique hebdomadaire – 25 octobre 2016
[2] Thibaut De Saint Pol. Surpoids, Normes et jugements en matière de poids : comparaisons européennes. Population et sociétés, INED, 2009, 4 p.
[3] Thibaut de Saint Pol, « Surpoids, normes et jugements en matière de poids : comparaisons européennes », Population et sociétés, INED, n°455, 2009.
[4] Solenn Carof, « Le régime amaigrissant : une pratique inégalitaire ? », Journal des anthropologues, 140-141 | 2015, 213-233.

News Santé

84 % des Français estiment que les écrans abîment leur vue

84 % des Français estiment que les écrans abîment leur vue

Le 25 septembre 2019

Les Français s’inquiètent de leur santé visuelle. Selon le baromètre Expert Santé Visuelle (ESV), 84% d’entre eux considèrent que les écrans affectent leur vue. De Plus, 70% des actifs souffrent de sécheresse oculaire.

Les effets néfastes des écrans

A l’occasion de l’édition 2019 du Mondial de l’Optique, les opticiens « Experts en Santé Visuelle » ont révélé les inquiétudes des Français concernant leur santé visuelle, plus particulièrement du fait des écrans. En effet, selon l’étude, 97% des participants sont préoccupés par leur santé visuelle. Ils décrivent une gêne oculaire qui ne se résorbe pas malgré le port de lunettes.

De plus en plus de Français s’interrogent sur l’impact des écrans et les changements des habitudes quotidiennes, les amenant à passer plus de temps sur leur PC ou leur Smartphone. Ils pensent, pour 84% d’entre eux, que les écrans abîment leur vue. De plus, 94% des moins de 30 ans sont convaincus que les écrans sont dommageables. D’ailleurs, depuis 2007, le syndrome de déficience numérique a été clairement identifié. Cette fatigue visuelle des yeux est apparue du fait de l’exposition aux écrans numériques et à la lumière bleue.

Mieux s’équiper

Malgré la prise de conscience, adultes comme enfants passent de nombreuses heures sur les écrans, en moyenne 2h45 par jour pour les plus jeunes. Les yeux piquent, pleurent et sont irrités. Les personnes peuvent également subir une sécheresse oculaire, des maux de tête mais aussi des tensions dans le cou et le dos. Pour mieux protéger leurs enfants, 4 répondants sur 10 ont indiqué avoir acheté des lunettes visant à protéger les yeux de leurs enfants. 

D’autres solutions sont à mettre en place pour se protéger de ce syndrome. Il est nécessaire de contrôler régulièrement sa vue par un professionnel en santé visuelle, qui pourra effectuer les examens nécessaires et proposer le matériel optique le plus adapté. De plus, vous bénéficierez de conseils quant à la posture afin de soulager vos yeux ainsi que vos autres maux.

 

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Avoir une bonne vue plus longtemps

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Le vapotage a permis à 700.000 Français d’arrêter de fumer

Le vapotage a permis à 700.000 Français d'arrêter de fumer

Le 26 juin 2019

Le vapotage s’est imposé comme substitut au tabac classique depuis 7 ans déjà. Selon une étude de Santé Publique France, 700.000 Français auraient limité voire stoppé leur consommation de tabac.  

Un sevrage tabagique grâce à la e-cigarette  

Depuis 2016, la consommation de tabac est en forte baisse du fait de la hausse des prix du tabac et de l’introduction du paquet neutre. Beaucoup de fumeurs sont passés à la cigarette électronique pour arrêter le tabac. Selon Santé Publique France, cette méthode de sevrage serait plutôt efficace. Dans cette étude, huit vapoteurs sur dix affirment que ce changement leur a permis de réduire leur consommation de tabac. L’étude fait état d’une dizaine de cigarettes contre un peu moins d’une vingtaine avant la cigarette électronique. Près de 68% des vapoteurs affirment qu’ils n’ont pas eu besoin d’une aide supplémentaire pour arrêter le tabac tels que les patchs.  

Le vapoteur moyen est un homme, dans 6 cas sur 10, et il a en moyenne 41 ans. Il détient un diplôme supérieur. Le vapoteur utilise généralement des e-liquides contenant de la nicotine. De plus, il faut noter que le vapoteur utilise la e-cigarette pendant 20 mois en moyenne, contre 4 mois trois ans plus tôt.  

Les risques du vapotage  

Depuis mardi 24 juin, San Francisco est devenue la première ville américaine à interdire la vente de cigarettes électroniques sur son territoire. Le vapotage étant devenu à la mode, la ville souhaite lutter contre la hausse du vapotage chez les jeunes, qui aurait des conséquences sur la santé.  

Une étude préliminaire américaine a montré que l’utilisation de la cigarette électronique comportait certains risques. L’étude révèle notamment que le taux de dépression et d’anxiété est supérieur de 55% chez les vapoteurs. La hausse s’élève à 34% en ce qui concerne les crises cardiaques. Toutefois, il faut noter que ces risques sont encore plus importants chez un fumeur de tabac.  

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Fumer : des conseils pour arrêter !

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Vaccins : les Français les plus sceptiques parmi 144 pays

Vaccins : les Français les plus sceptiques parmi 144 pays

Le 19 juin 2019

Un Français sur trois considère que les vaccins sont dangereux selon une enquête mondiale réalisée par l’institut de sondage Gallup pour l’ONG britannique Wellcome.  

Une méfiance des vaccins dans l’hexagone

Selon le sondage américain Gallup pour l’ONG médicale britannique Wellcome, près de 20% des français estiment que les vaccins sont inefficaces et un Français sur trois pense qu’ils ne sont pas sûrs. La France est le pays le plus sceptique parmi les 140.000 personnes de plus de 15 ans interrogées dans 144 pays. La France est également le seul pays où la majorité des participants (55%) se dit persuadée que la science et les technologies vont mener à des suppressions d’emplois dans leur région.  

L’étude souligne que les habitants des pays développés sont en général plus méfiants face aux vaccins. Dans certains États développés, dont la France, les mouvements anti-vaccins sont considérés comme l’un des facteurs du retour de la rougeole. Toutefois, dans les chiffres, la couverture vaccinale est à la hausse selon le gouvernement français. Pour les enfants nés depuis 2018, 11 vaccins sont désormais obligatoires contre trois auparavant.  

L’effet de laisser-aller  

Au niveau mondial, 79% des interrogés pensent que la vaccination est sûre et 84% qu’elle est efficace. L’étude met en avant la différence entre la France et le Bangladesh ou le Rwanda. Dans ces pays, la majeure partie de la population a une totale confiance dans l’efficacité des vaccins. Selon Imran Khan, un responsable de Wellcome, cela pourrait s’expliquer parce que les habitants de ces pays voient davantage les effets néfastes des maladies contagieuses en comparaison avec la France ou les États-Unis. Il appelle cela l’effet du laisser-aller. Lorsqu’une personne n’est pas vaccinée en France, elle aura probablement moins de risque de tomber malade et même contaminée, elle bénéficiera d’un bon système de santé.  

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Les symptômes de la rougeole

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Master de psychologie : la problématique des étudiants français dans les universités belges

Les facultés de psychologie francophones de Belgique surveillent avec inquiétude l’évolution des demandes d’inscriptions pour la rentrée 2019-2020

, rapporte Etienne Quertemont, doyen de la faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education à l’Université de Liège sur le site

.

À date équivalente, les demandes sont plus élevées que l’année précédente qui avait déjà enregistré une hausse record.

« À l’université de Liège, un peu plus de 20 % des étudiants du master en sciences psychologiques (soit 128 sur 561 étudiants) sont des étudiants français. En deux ans, ce nombre a plus que doublé. »

« Cette subite explosion est une conséquence de la réforme des conditions d’entrée en première année de master dans les universités françaises, intervenue en 2017.

À l’issue des trois années de licence (l’équivalent du bachelier en Belgique), les étudiants français doivent passer le cap d’un concours ou d’un examen de dossier pour poursuivre leur cursus. D’après la Fédération nationale des étudiants en psychologie (Fenepsy), environ 30 % des étudiants français sortant de licence n’auraient pas obtenu d’admission dans un master en psychologie en France. »

Pour les facultés de psychologie belges, la difficulté est surtout liée au contexte budgétaire, explique le doyen.

« Depuis quelques années, les filières de psychologie rencontrent un succès grandissant auprès des étudiants belges. A la faculté de l’université de Liège, les effectifs sont ainsi passés de 1311 inscrits en 2011 à 2165 inscrits en 2019. Cependant, dans le système budgétaire à enveloppe fermée qui est d’application en Belgique francophone, l’accroissement du nombre d’étudiants ne s’accompagne pas d’une augmentation des moyens alloués pour les encadrer.

(…) Comment dans ces circonstances, accueillir décemment une importante cohorte supplémentaire ? Entre les carences de lieux de stage, de tutorat pour les mémoires de fin d’étude ou de locaux pour les activités pratiques, les enseignants ont de plus en plus l’impression de ne plus pouvoir assurer des cours d’une qualité satisfaisante. Sentiment partagé, comme en témoigne la manifestation des étudiants de psychologie de l’Université Libre de Bruxelles en novembre 2018. »

À cela s’ajoute un autre problème : l’hétérogénéité de la formation antérieure de ces nouveaux venus selon leur université d’origine.

« Les programmes du cursus en psychologie ont été agencés de manière à assurer une progression cohérente des apprentissages. Même s’il n’est pas impossible de s’insérer dans le cursus en cours de route, les étudiants doivent généralement récupérer par eux-mêmes une série de prérequis insuffisamment ou pas du tout maîtrisés. »

Lorsque les étudiants qui ne maîtrisent pas tous les prérequis deviennent nombreux, c’est la cohérence même de la formation qui est ébranlée.

« Aucune solution satisfaisante ne semble se dégager à l’heure actuelle », explique le doyen.

« Les règles européennes de libre circulation interdisent d’appliquer aux citoyens européens des discriminations à l’admission sur base de la nationalité. Pas question donc d’appliquer des critères d’admission qui seraient différents pour les étudiants belges et français.

Les universités belges pourraient imposer un contingentement général du nombre d’étudiants inscrits en psychologie, sous la forme par exemple d’un concours d’entrée. Cependant, si l’objectif est de limiter l’afflux d’étudiants français, ce concours devrait être instauré après le bachelier au moment de l’entrée en master.

En effet, un concours en début de bachelier limiterait le nombre d’étudiants belges sans aucun effet sur les étudiants français qui arrivent essentiellement en master. Inacceptable évidemment pour les citoyens belges qui financeraient un peu plus les parcours des étudiants français au détriment de leurs propres nationaux.

L’application d’un concours d’entrée plus tard dans le cursus, en début de master, semble tout aussi inacceptable. En Belgique, le bachelier en psychologie ne permet pas d’exercer la profession. Il s’agit d’un bachelier de transition qui autorise uniquement l’inscription au master. Contingenter les inscriptions à l’entrée du master empêchera inévitablement certains étudiants de terminer leur formation pour les abandonner avec un diplôme sans grande valeur sur le marché du travail. Cette mesure serait jugée particulièrement injuste.

Une autre possibilité serait d’inscrire la psychologie dans le décret “non-résident” qui permet de limiter le nombre d’étudiants non-résidents à 30 % dans certaines formations. C’est le cas par exemple en kinésithérapie ou en orthophonie. Cette mesure se heurte cependant à deux écueils. Le premier est la nécessité de démontrer que l’excès d’étudiants étrangers en psychologie entraînerait un risque pour la santé publique en Belgique. Le second est que le décret non-résident est lui-même juridiquement contesté pour sa contradiction avec les règles européennes de libre circulation.

En Belgique, certains ont proposé de demander à la France une contribution financière pour la formation des étudiants français qui retournent ensuite majoritairement exercer dans leur pays. S’il n’est pas interdit d’espérer, on voit mal pourquoi la France qui prend des mesures de contingentement en partie pour des raisons budgétaires accepterait de financer les étudiants qui contournent le système en étudiant à l’étranger. »

« En attendant qu’une hypothétique solution se dégage, les facultés de psychologie prennent des mesures d’urgence pour parer au plus pressé. Il faut tant bien que mal gérer la pléthore d’inscriptions et éviter une dégradation de la qualité de l’enseignement. »

Pour plus d’informations sur les études de psychologie, voyez les liens plus bas.

Illustration : Ville de Liège

Psychomédia avec source : The Conversation France.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Sommeil : les Français dorment moins de 7 heures par nuit

Sommeil : les Français dorment moins de 7 heures par nuit

Le 12 mars 2019

Selon le dernier Baromètre de l’agence Santé publique France sur la durée quotidienne de sommeil des Français, le temps moyen de sommeil la nuit est passé sous la barre des 7 heures. 

Plus d’un Français sur trois dorment moins de 6 heures par nuit

Un temps de sommeil moyen la nuit, de 6h34 en semaine et de 7h12 le week-end, et de 6h42 en semaine et 7h26 le week-end en incluant la sieste. Voici la conclusion de l’agence Santé publique France, qui a publié mardi 12 mars son dernier Baromètre sur le Temps de sommeil en France dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). 

Pour parvenir à cette conclusion, l’agence sanitaire s’est basée sur le Baromètre de Santé publique France 2017 portant sur le temps de sommeil, la dette de sommeil, la restriction de sommeil et l’insomnie chronique des 18-75 ans, pour lequel 12.637 personnes de 18-75 ans ont été interrogées. L’agence s’inquiète également du fait que « les proportions de personnes dormant moins de 6 heures en semaine augmentent significativement, en particulier chez les jeunes adultes et les jeunes professionnels chez lesquels elles atteignent respectivement jusqu’à 25 et 33% des sujets interrogés ».

Les écrans perturbent le sommeil des Français

Autre information intéressante apportée par le Baromètre : l’insomnie chronique semble « moins importante que celle estimée en 2010 » et toucherait 13,1% des 18-75 ans, 16,9% des femmes et 9,1% des hommes.

Sont pointés du doigt notamment les soucis financiers, la maladie, les horaires de travail et le temps de trajet, mais aussi les écrans. On le sait pourtant, l’utilisation des écrans juste avant de se coucher ou même, pour de très nombreuses personnes, dans le lit, nuit à la qualité du sommeil, pourtant aussi important pour la santé qu’une alimentation saine et la pratique d’une activité sportive régulière. 

Le manque de sommeil peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé : « de très nombreuses études épidémiologiques prouvent que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents », peut-on lire dans le BEH.

Aurélie Giraud

À lire aussi : Régime spécial insomnies et troubles du sommeil

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Fin du changement d’heure en Europe : date prévue et consultation des Français

Le 4 février, la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale française a mis en ligne une consultation citoyenne portant sur la fin du changement d’heure proposée par la Commission européenne.

« Des pays européens ont commencé à mettre en place un système d’heure d’été à la fin des années 60, essentiellement pour réaliser des économies d’énergie. La France l’a fait en 1976 », peut-on lire.

« Afin d’unifier les pratiques et les dates de passage à l’heure d’été, l’Union européenne est intervenue, en 1980 puis en 2001. Depuis cette date, tous les États membres de l’Union européenne doivent passer à l’heure d’été le dernier dimanche de mars et revenir à l’heure légale (dite “heure d’hiver”) le dernier dimanche d’octobre. »

« Pour la France métropolitaine, cette heure légale est celle du fuseau horaire GMT +1 (quand il est 12 h à Londres ou à Lisbonne, il est 13 h à Paris). »

« Ce système étant de plus en plus contesté, la Commission européenne a proposé une nouvelle directive mettant fin aux changements d’heure saisonniers dans l’Union européenne.

Les ministres des transports européens, réunis le 3 décembre 2018, envisagent la date de 2021 pour abandonner ce système. A l’issue d’une action de coordination, chaque État membre devra alors faire le choix de rester à l’heure d’été ou d’hiver. »

D’ici avril 2019, les pays européens doivent se prononcer sur le choix d’un fuseau horaire.

Jusqu’au 3 mars, les Français peuvent participer à la consultation.

Celle-ci comporte 7 questions « qui feront l’objet d’une analyse et d’une présentation auprès des institutions européennes ».

L’une des questions précise :

  • En restant toute l’année à l’heure d’hiver, avec les fuseaux horaires existants, le soleil se couchera le 20 juin (journée la plus longue) à 21 h 21 à Brest et à 20 h 23 à Strasbourg (au lieu de 22 h 21 et 21 h 23 à l’heure d’été).

  • En restant toute l’année à l’heure d’été, avec les fuseaux horaires existants, le soleil se lèvera le 20 décembre (journée la plus courte) à 10 h 6 à Brest et à 9 h 18 à Strasbourg (au lieu de 9 h 6 et 8 h 18 à l’heure d’hiver).

  • « Si le changement d’heure est supprimé, que choisissez-vous ? Toujours rester à l’heure d’hiver ; toujours rester à l’heure d’été ; pas d’opinion. »

Les Français sont également appelés à se prononcer sur les fuseaux horaires.

« Selon vous, en cas de suppression du changement d’heure, quel fuseau horaire la France métropolitaine doit-elle choisir ?

  • UTC+0 ou actuellement heure d’hiver de l’Europe occidentale (ex : Portugal et Royaume-Uni en hiver) ;

  • UTC+1 ou actuellement heure d’hiver de l’Europe centrale (ex : France métropolitaine, Allemagne, Italie et Espagne en hiver) ;

  • UTC+2 ou actuellement heure d’été de l’Europe centrale (ex : France métropolitaine, Allemagne, Italie et Espagne en été). »

Changement d’heure : le choix de l’heure d’été ou d’hiver peut être très difficile en France

Pour plus d’informations sur le changement d’heure, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec source : Assemblée nationale.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

De nombreux étudiants français refusés en master de psychologie affluent vers la Belgique : pour combien de temps ?

Sans master en France, de nombreux étudiants français en psychologie affluent vers les universités francophones de Belgique à Bruxelles, Liège, Mons ou Louvain, rapporte Le Monde.

A Liège, par exemple, 22 % des étudiants en master sont français, une proportion qui a doublé en deux ans.

En France, depuis 2017, la sélection se fait entre la 3e année de licence et la 1re année de master. La Fédération des étudiants en psychologie (Fenepsy) estime que, sur 3 000 demandes, 400 environ recevraient une réponse positive.

En Belgique, il n’y a pas de sélection autre que la réussite aux examens et pas de discrimination en fonction de la nationalité. Mais plusieurs craignent que ce modèle soit mis en péril par l’afflux de Français.

En cause, des problèmes de locaux et d’encadrement pédagogique. L’organisation des stages notamment est un casse-tête.

S’ajoute au tableau, indique Etienne Quertemont, doyen de la faculté de psychologie, logopédie et sciences de l’éducation de l’Université de Liège, la prise en compte, sur le plan pédagogique, de l’hétérogénéité des auditoires. Les étudiants français arrivent, souligne-t-il, avec un niveau de formation et de préparation parfois très variable en fonction de leur université d’origine.

« Sous le couvert de l’anonymat, un de ces enseignants évoque les différences d’approche entre les facultés belges et certaines de leurs homologues françaises, “encore très marquées, voire beaucoup trop, par l’influence persistante du courant psychanalytique, bien moins présent ici, et où se développent davantage les aspects scientifiques de la psychologie”. »

Les responsables politiques et les recteurs songent à des mesures de contingentement, rapporte Le Monde.

« Confrontés, dans le passé, à un afflux de Français en médecine, en orthophonie, en kiné ou en sciences vétérinaires, les pouvoirs publics ont, selon les disciplines, instauré en 2006 des quotas de 20 % ou 30 % de non-résidents, les inscriptions se faisant après tirage au sort.

Des recours ont été introduits auprès de la justice européenne et pourraient entraîner l’annulation de ces mesures. Invitée à intervenir, la Commission européenne n’a pas trouvé de solution. Certains, à Bruxelles et en Wallonie, envisagent dès lors une autre option : une forte augmentation des droits d’inscription, qui serait compensée par une aide versée aux seuls étudiants belges. »

Master de psychologie : les universités belges débordées par l’afflux d’étudiants français recalés

Pour plus d’informations sur les études en psychologie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Le Monde.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Alzheimer : des Français font un pas de géant dans la recherche

Alzheimer : des Français font un pas de géant dans la recherche

Le 14 janvier 2019.

Des chercheurs français viennent de découvrir comment, en se fixant sur certaines protéines de la membrane d’une cellule, des agrégats pathogéniques parvenaient à assurer la propagation de la maladie d’Alzheimer.

Des chercheurs expliquent comment la protéine Tau agit

Dans la recherche contre les maladies neurodégénératives, la question est, aujourd’hui, de savoir quelle génération connaîtra les premiers traitements curatifs. La recherche progresse rapidement et c’est une équipe de chercheurs français qui vient apporter sa pierre à ce vaste édifice. À Fontenay-aux-Roses, les scientifiques du laboratoire des maladies neurodégénératives : mécanismes, thérapie, imagerie du CNRS, en collaboration avec l’École normale supérieure, la Sorbonne et l’Inserm, viennent de découvrir par quelle porte la protéine responsable de l’évolution de la maladie d’Alzheimer entrait dans une cellule.

Pour parvenir à cette découverte, ces chercheurs ont étudié, in vitro, sur des neurones de souris, le comportement des agrégats de la protéine Tau, dont on savait déjà que la propagation et la fixation sont des étapes clés dans le développement de la maladie. Ils se sont aperçus que ces agrégats ciblaient la pompe sodium/potassium et les récepteurs de glutamate, deux protéines essentielles à la survie des neurones.

De nouveaux traitements curatifs pourraient bientôt être imaginés

Au cours de leur expérience, les chercheurs ont également découvert qu’en se fixant à la cellule, ces agrégats modifiaient la structure de sa membrane, l’empêchant ainsi de communiquer avec les autres neurones.

Pour les auteurs de cette étude, ces travaux permettent d’expliquer un des aspects de la maladie : la dégradation de communication entre les neurones. Mais pas seulement, expliquent les chercheurs : « Ils ouvrent aussi la voie à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques fondées sur la protection de l’intégrité synaptique, la restauration de l’activité des récepteurs membranaires de la protéine Tau, et l’utilisation de leurres pour empêcher l’interaction délétère entre agrégats pathogènes de la protéine Tau et leurs cibles membranaires ».

Gaëlle Latour

À lire aussi De la caféine pour contrer la maladie d’Alzheimer

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Alcool et conduite : encore trop de Français n’ont pas prévu de solution pour la soirée du Nouvel An

Cette année, 87 % des Français vont consommer de l’alcool dans la soirée du Nouvel An.

Alors que près d’un Français sur deux sera concerné par la problématique de l’alcool et la conduite, seuls 44 % ont prévu une solution, selon une enquête des associations Prévention routière et Attitude Prévention.

Lors de la soirée du réveillon, 64 % des Français prévoient boire 3 verres ou plus. En moyenne, ils prévoient consommer 4 verres.

Plus d’un quart des Français (26 %) prévoit de se déplacer avec un véhicule personnel ; 47 % des Français seront concernés par la question de l’alcool et de la conduite pour eux-mêmes ou leur entourage.

Seuls 44 % des personnes concernées ont prévu des dispositions particulières.

Parmi celles-ci :

  • 34 % choisissent des solutions inadaptées, voire dangereuses, pour rentrer du réveillon : emprunter des petites routes, conduire lentement ou attendre avant de reprendre le volant, alors même que 52 % des Français ignorent le temps nécessaire à l’élimination d’un verre d’alcool (une à deux heures par verre d’alcool consommé).

  • 27 % choisissent de ne boire qu’un ou deux verres (Qu’est-ce qu’un verre standard d’alcool ? – et alcoolémie légale au volant) ;

  • 32 % envisagent de dormir sur place ;

  • 28 % envisagent de désigner un « capitaine de soirée »

La campagne #BienRentrer des deux associations incite les Français à anticiper leur solution de retour :

  • désigner un Sam, le capitaine de soirée,
  • dormir sur place,
  • utiliser les transports en commun, ou réserver un taxi/VTC.

Le site bienrentrer.fr suggère des modes d’emploi et des conseils pour mettre ces solutions en œuvre.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Association Sécurité routière.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia