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Comment la pandémie a-t-elle impacté la démographie française ?

Comment la pandémie a-t-elle impacté la démographie française ?

Mardi, l’Insee a publié son bilan démographique annuel. Sans surprise, la pandémie a eu un impact majeur sur la démographie française. 

La croissance de la population ralentit

Malgré la pandémie, la population française a continué de croître, mais moins vite que les années précédentes. Au 1er janvier 2021, la France comptait 67 422 241 habitants, soit 0,25 % de plus qu’en 2019. Mais entre 2017 et 2018, la hausse était de 0,48 % et de 0,35 % entre 2018 et 2019. Cette baisse de la croissance, entre 2019 et 2020, s’explique en partie par l’épidémie de coronavirus.

L’espérance de vie a reculé

En 2020, l’espérance de vie a reculé de plusieurs mois en France. Un recul qui s’explique notamment par l’excès de mortalité due au Covid-19, bien qu’il ne s’agisse pas de la seule donnée. Les hommes ont perdu davantage d’espérance de vie moyenne (0,5 an) que les femmes (0,4 an). Ce qui fait passer l’espérance de vie moyenne des femmes à 85,2 ans et à 79,2 ans pour les hommes. 

Moins de naissances et plus de décès

En 2020, 740 000 bébés sont nés en France, soit 13 000 naissances de moins qu’en 2019, et 79 000 de moins qu’en 2014. Mais ce phénomène ne peut pas encore être directement imputable à la pandémie. Parallèlement, la pandémie a fait grimper le nombre de décès : 658 000 personnes sont décédées en France en 2020, toutes causes confondues, soit 7,3 % de plus qu’en 2019, selon l’estimation de l’Insee. La baisse des naissances et la hausse des décès entraînent donc un solde naturel très bas, à 82 000 contre 140 000 en 2019. Le plus faible depuis 1945.

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Les vapoteurs fument moins de cigarettes mais rechutent plus (étude française)

Les vapoteurs ont tendance à diminuer leur consommation de tabac et à tenter davantage de l’arrêter que les autres fumeurs, mais ils ont aussi une plus grande probabilité de rechute, selon une étude française publiée en juillet dans le

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Ramchandar Gomajee, chercheur à l’Inserm et à l’université Paris-Sorbonne, et ses collaborateurs ont suivi 5 400 fumeurs quotidiens et 2 025 anciens fumeurs pendant près de deux ans.

Ces participants faisaient partie de la cohorte Constances, vaste enquête de santé publique française qui suit 200 000 volontaires âgés de 18 à 69 ans.

À la fin de la période observée, les fumeurs-vapoteurs fumaient en moyenne 4,4 cigarettes de moins par jour, comparativement à 2,7 de moins chez les fumeurs n’utilisant pas la cigarette électronique.

Les vapoteurs étaient 67 % plus nombreux à avoir essayé d’arrêter de fumer au moins une fois. Ceux qui vapotaient depuis plus d’un an étaient deux fois plus nombreux à avoir tenté un arrêt du tabac.

Mais, parmi les anciens fumeurs au moment du début de l’étude, ceux qui utilisaient régulièrement la cigarette électronique ont été 70 % plus nombreux à reprendre le tabac que les autres ex-fumeurs.

Pour plus d’informations sur les e-cigarettes et les façons d’arrêter de fumer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : JAMA Internal Medicine, Inserm.
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Tisane d’artemisia contre le paludisme (malaria) : dangereuse, selon l’Académie française de médecine

L’Académie française de médecine a mis en garde, le 26 février, contre les « dangers » de l’utilisation des feuilles séchées d’Artemisia annua (armoise annuelle, absinthe chinoise) pour le traitement et la prévention du paludisme.

L’OMS, rappelle le communiqué de l’Académie, recommande l’utilisation des moustiquaires, le diagnostic rapide et des « Combinaisons Thérapeutiques à base d’Artémisine » (CTA, pour « Artemisinin-based Combination Therapy ») contre les infections à Plasmodium falciparum.

En 2015, Youyou Tu, chercheuse chinoise, a reçu le prix Nobel de Médecine pour l’extraction à partir d’une plante de son pays, l’Artemisia annua, de l’artémisinine et la démonstration de son efficacité dans le traitement du paludisme.

Mais cet antipaludique, d’élimination rapide, doit toujours être associé à un autre antipaludique d’action plus prolongée (CTA), rappelle l’Académie.

L’utilisation de l’Artemisia annua seule, en poudre ou en tisane, n’a aucune garantie d’efficacité et risque d’aggraver l’émergence de formes résistantes de la maladie, souligne-t-elle.

L’institution dénonce la campagne de promotion « Éliminons le paludisme à l’aide de feuilles d’Artemisia », menée par l’association française La maison de l’Artemisia, incitant à traiter les malades avec des tisanes ou des capsules de feuilles séchées de la plante.

Elle critique la méthodologie d’une étude publiée en décembre 2018 par la revue Phytomedicine, qui prétend démontrer la supériorité de l’Artemisia par rapport à un traitement classique de CTA.

« La consommation d’Artemisia seule pendant 7 jours, par des litres de tisane de composition incertaine, expose les jeunes enfants (plus jeunes que 5 ans) impaludés à un risque élevé d’accès pernicieux », indique le communiqué. L’accès pernicieux est une complication grave qui se traduit par une atteinte du système nerveux pouvant mener au décès. « De plus, cette monothérapie favorise l’émergence de souches de P. falciparum résistantes, alors qu’aucune molécule n’est actuellement disponible pour remplacer l’artémisinine dans les CTA ».

En 2007, l’OMS se prononçait pour le retrait de tout médicament à base d’artémisine seule et en 2012, elle déconseillait formellement l’utilisation de feuilles séchées en raison de la concentration faible et variable d’artémisine dans la plante et de sa dégradation dans l’eau à forte température, rappelle l’Académie.

En France, l’Agence du médicament (ANSM) a suspendu en 2015 et 2017 la mise sur le marché de produits à base d’Artemisia, « susceptibles de présenter un danger pour la santé humaine ».

Une tisane d’artemisia pour prévenir et traiter le paludisme (malaria) ?

Psychomédia avec source : Académie de médecine.
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Bientôt en ligne : les 9 éditions du Dictionnaire de l’Académie française depuis 1694 (voyez l’évolution du mot femme)

L’Académie française met son Dictionnaire à la disposition du public grâce à un portail web en accès libre et gratuit.

L’Académie édite des dictionnaires depuis 1694. La plateforme donne pour l’heure accès à la 9e édition en voie d’achèvement et à la 8e édition. Mais avant la fin de l’année s’ajouteront les sept précédentes.

Avant la fin 2019, il sera possible de circuler d’une édition à l’autre à partir de la définition d’un mot.

« L’Académie a été créée par Richelieu, sous Louis XIII en 1635. Il a donc fallu 59 ans pour établir le premier dictionnaire », rapporte France Inter.

France Inter a testé la plateforme de consultation en avant-première avec le mot « femme ».

Selon la définition de la 1re édition en 1694, la femme est la « femelle de l’homme ». À la 6e édition, en 1832, elle est toujours « la femelle de l’homme », mais apparait l’expression « compagne de l’homme ».

Dans la 8e édition (1932-1935), la définition est devenue « être humain du sexe féminin, la compagne de l’homme ».

Dans l’édition actuelle de 2019, la femme n’est plus ni la femelle ni la compagne de l’homme, elle est un « être humain défini par ses caractères sexuels, qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants. »

Psychomédia avec sources : Académie française, France Inter.
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Test de sévérité de la dépression : version française du PHQ-9 (proposé par Google)

Le Questionnaire sur la santé du patient (« Patient Health Questionnaire » – PHQ) est un test de dépistage de certains troubles mentaux. Le PHQ-9 est le module évaluant la présence et la sévérité de la dépression.

Le développement du PHQ dans les années 1990 et celui du PHQ-9 en 1999 par Robert J. Spitzer de l’Université Columbia et ses collègues (1) a été financé par le laboratoire Pfizer, fabricant notamment de l’antidépresseur Zoloft.

Une caractéristique du PHQ-9, comparativement à d’autres tests de dépistage et de diagnostic de la dépression couramment utilisés, est d’être particulièrement bref.

Il évalue, en 9 questions, 9 critères diagnostiques de la dépression clinique, aussi appelée dépression majeure ou caractérisée, du DSM-IV (4e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2) de l’American Psychiatric Association). Ces critères, largement adoptés internationalement, sont demeurés les mêmes dans le DSM-5 publié en 2013.

C’est ce test, notamment, que Google a récemment choisi de proposer aux utilisateurs de langue anglaise qui effectuent une recherche sur la dépression à partir d’un smartphone.

FAITES LE TEST (gratuit, sans inscription requise)

Pour plus d’informations sur la dépression, voyez les liens plus bas.

(1) Kurt Kroenke et Janet B.W. Williams (1999).

(2) Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »- DSM).

Psychomédia avec sources : Blog Google, J Gen Intern Med.
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La Mutualité française chiffre les plans santé des candidats aux Présidentielles

La Mutualité française chiffre les plans santé des candidats aux Présidentielles

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Alors que les Français estiment que la santé est l’un des postes budgétaires les plus importants pour eux, renonçant parfois aux soins par manque de moyen, la Mutualité française a réalisé quelques calculs pour chiffrer les programmes santé des candidats déclarés à la Présidentielle.

Programmes de santé : combien vont-ils couter aux Français ?

La Mutualité rappelle que pour les Français, la santé est au cœur des sujets qu’ils souhaiteraient entendre débattre à l’occasion des élections Présidentielles. A cette occasion, l’institution n‘a pas manqué de réaliser une analyse chiffrée des programmes de santé proposés par les candidats.

L’objectif de ces analyses est de « nourrir les débats et éclairer les véritables choix de société qu’impliquent certaines propositions », précise Thierry Beaudet.

Justement de ces analyses, il en ressort que certaines parties des programmes de santé risquent de laisser un goût amer et une facture salée aux Français.

Programme de santé de François Fillon : la facture va augmenter

François Fillon propose que l’Assurance maladie se concentre sur le remboursement des affections graves ou de longue durée (ALD), afin de réaliser 20 milliards d’euros d’économies…une somme que devront prendre à leurs charge les Français, ou de leur complémentaire santé. En tout, 300 euros annuels supplémentaires à assumer pour les Français, selon les calculs de la Mutualité française, ou 1 200 euros pour un couple avec 2 enfants.

Jean Luc Mélenchon propose une baisse pour les ménages

De son côté, Mr Mélenchon propose à l’inverse 42,4 milliards d’économies pour les ménages ou leur mutuelles santé. Comment ? En mettant 100 % à contribution l’Assurance Maladie. Chaque français économiserait ainsi 638 euros par an, soit 2 553 euros pour un couple avec deux enfants selon la Mutualité française.

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Des escrocs usurpent l'identité de la Mutualité française

Attention la Mutualité française est victime d'une arnaque...et vous aussi

La Mutualité française qui gère environ 500 mutuelles santé en France est depuis quelques temps victime d’usurpation d’identité. Les personnes à l’origine de cette arnaque cherchent à obtenir les données personnelles des adhérents de la Mutualité française. Explications.

Arnaque à la Mutualité française : des escrocs tentent de voler vos données personnelles

La Mutualité française est depuis peu victime d’usurpation d’identité. Des escrocs utilisent illégalement le nom de la Mutualité française dans les départements de Provence-Alpes-Côte-D’azur, Poitou-Charentes, Aquitaine, Auvergne (et peut-être d’autres).

L’objectif des personnes cachées derrière cette arnaque consiste à appeler au téléphone les adhérents de la Mutualité française afin de leur soutirer – sous couvert d’appartenir soi-disant à la Mutualité – leurs données personnelles comme les coordonnées bancaires ou encore le numéro de sécurité sociale.

Comment ? En prétextant gérer des contrats de complémentaire santé.

La Mutualité appelle à la vigilance

Face à cette arnaque, la Mutualité appelle ses adhérents à la plus grande vigilance avant de donner des données personnelles au téléphone. Elle invite également les personnes victimes à porter plainte contre X, une démarche que l’institution a déjà réalisé.

Ce qui peut mettre la puce à l’oreille des personnes contactées par ces escrocs, c’est que la Mutualité ne gère pas les contrats de mutuelle des adhérents et ne les commercialise pas non plus. Les mutuelles gèrent directement leurs contrats avec leurs adhérents.

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Mutualité française : au revoir monsieur le Président

Etienne Caniard quitte la présidence de la Mutualité française après 6 ans de mandat

Etienne Caniard quitte ses fonctions de Président de la Mutualité française, regroupant 426 mutuelles et revendiquant 18 millions d’adhérents. C’est Thierry Beaudet qui lui succède à la présidence du mouvement mutualiste.

« Les mutuelles sont devenues indispensables »

En guise de conclusion de son mandat présidentiel à la tête de la Mutualité française, Etienne Caniard a esquissé quelques regrets concernant l’inaction autour de sujets pourtant primordiaux tels que  «l’augmentation du reste à charge, le rôle et la part des complémentaires santés ainsi que les difficultés d’accès aux mutuelles ». Autres regret concernant l’immobilisation de « l’organisation de l’offre de soins et l’architecture de la protection sociale ».

Autre regret concernant l’immobilisme de la médecine libérale, notamment au sujet de la liberté d’installation.  Pour Etienne Caniard qui souhaite distiller ses conseils jusqu’au bout juge que la médecine doit se refonder sur de nouvelles valeurs.

Le remboursement de la Sécurité Sociale est également un sujet d’actualité qui rend d’ailleurs les mutuelles indispensables. D’ailleurs, les Français qui en sont privés renoncent deux fois plus aux soins que les autres. 

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Victime d’un infarctus à New York, elle bénéficie d’une greffe du coeur à Paris

C’est une aventure médicale hors du commun que vient de vivre une Française de 66 ans. Une illustration des différences pouvant exister entre la France et les Etats-Unis dans la prise en charge des urgences vitales.

On désespère souvent de la médecine française, de ses hôpitaux fatigués, de ses urgences sursaturées. Il est pourtant des dossiers qui permettent de relativiser ce désenchantement. Le cas de Noëlle (le prénom a été changé) en est un. Française, âgée de 66 ans, salariée à Paris, elle est en vacances à New York quand, début octobre, elle souffre brutalement de douleurs thoraciques. Diagnostic: infarctus du myocarde, qui se compliquera d’un choc cardiogénique puis d’une insuffisance ventriculaire gauche. Elle est prise en charge, dès le 3 octobre, dans une unité de soins intensifs du New York Presbyterian, l’un des établissements hospitaliers les plus réputés des Etats-Unis.

Son état impose la mise en place d’une circulation extracorporelle et interdit, de ce fait, tout rapatriement sanitaire. Des contacts sont aussitôt pris avec la compagnie d’assurance de Noëlle, celle-ci prenant en charge les dépenses de santé occasionnées par un accident médical survenant à l’étranger. Le plafond de 150.000 euros de garantie est vite atteint. Une deuxième assurance de la malade est sollicitée, qui déboursera la même somme. Puis une troisième, qui fera de même. C’est là une situation qui n’a rien d’étonnant, de nombreux Français étant polyassurés sans toujours le savoir.

450.000 euros, donc. Toutes les possibilités sont épuisées, le temps passe et la question se pose de la poursuite des soins en sachant qu’une nouvelle solution thérapeutique doit impérativement être trouvée. L’hypothèse américaine (la pose d’un cœur artificiel temporaire pour pallier l’insuffisance ventriculaire gauche) se révèle financièrement impossible pour la famille de la malade: elle est facturée environ 900.000 dollars (840.000 euros) au Presbyterian Hospital.

Système sophistiqué d’oxygénation par membrane extracorporelle

Côté français, des contacts ont été pris avec le Dr Hervé Raffin, urgentiste et directeur général de la société française Medic’Air International, spécialisée dans le rapatriement sanitaire. Langue est aussi prise avec des spécialistes du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, qui se font communiquer le dossier médical par leurs confrères new yorkais.

Compte tenu des impossibilités financières, un rapatriement sanitaire est alors décidé, le jeudi 29 octobre. Un Challenger 604 immatriculé en Allemagne est aussitôt affrété par Medic’Air International. Venu de Cologne, cet avion «agréé ambulance» aux normes européennes est équipé, au Bourget, d’un système sophistiqué d’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) et d’un complément en bouteilles d’oxygène pour s’affranchir des systèmes d’oxygène américains, incompatibles avec les appareils médicaux français.

L’avion-ambulance repart du Bourget le 23 pour New York. A son bord, un médecin anesthésiste-réanimateur, un infirmier spécialisé en réanimation, un chirurgien vasculaire et un infirmier perfusionniste. Après signature d’une décharge quant aux responsabilités, la malade est prise en charge à l’hôpital américain et transportée dans l’avion (son mari y sera admis) où l’équivalent du dispositif hospitalier de réanimation et de ventilation est assuré. Un vol direct rejoindra l’aéroport du Bourget en sept heures, la malade étant aussitôt admise à la Pitié-Salpêtrière dans la soirée du samedi 24 octobre. Entretemps, une procédure de demande de greffe cardiaque prioritaire avait été mise en place, qui devait permettre une transplantation. Celle-ci a été pratiquée dans la nuit du 30 au 31 octobre. La malade est aujourd’hui hors de danger.

«Dans de tels cas de figure, l’éthique médicale prime»

C’est là un cas de rapatriement sanitaire assez rare. Aucun avion-ambulance n’est équipé d’ECMO. Et seules quelques sociétés dans le monde en disposent qui peuvent les équiper sur des avions avec les soignants sachant les utiliser. Connue notamment pour avoir été la seule structure civile européenne à effectuer des transferts au plus fort de l’épidémie d’Ebola (dont un Freetown-Le Bourget-Oslo), Medic’Air International avait déjà effectué avec succès deux transports en urgence sous ECMO: un Lyon-Bruxelles à bord d’un Beech King 1900C et un Maramis-Liège avec un Learjet 55.

Dans le cas du New York-Paris, le rapatriement sera, au final, facturé 200.000 euros, une somme prise en charge par le «premier» assureur de la malade (celui qui a reçu l’appel de la famille en premier, qui a ouvert et suivi le dossier). Cette prise en charge s’ajoutera à celle de 150.000 euros car la plupart des contrats français d’assistance prévoient (fort heureusement) une dissociation entre la prise en charge des frais médicaux hospitaliers et celle du rapatriement. Il faut aussi savoir que tout ou partie des frais d’hospitalisation peuvent être remboursés par la Sécurité Sociale française et le cas échant par une autre assurance santé à la société d’assistance. Ces montants sont presque toujours plafonnés suivant le contrat (donc la prime payée) mais aussi en fonction du pays de destination. A l’inverse, il est très rare que le coût du rapatriement proprement dit soit limité ou plafonné, mais la décision de rapatrier ou pas est du seul ressort des médecins de la compagnie d’assistance.

C’est clairement la notion de «perte de chance» (la possibilité pour un médecin de faire perdre une chance de survie à un patientà qui est au centre du dossier, exemplaire, de Noëlle. «Pour ma part, je n’ai pas d’exemple de « perte de chance » dans des hôpitaux européens pour des patients graves, a expliqué à Slate.fr le Dr Hervé Raffin. On peut dire que dans de tels cas de figure, l’éthique médicale prime –et ce d’autant qu’il existe, via la « carte européenne d’assurance maladie », une couverture de soins de santé dans l’Union européenne.»

Que se passerait-il en cas de situation inverse, si un diagnostic d’infarctus du myocarde était porté chez un citoyen américain séjournant en France? «Dans le cas d’une urgence semblable, le service où est hospitalisé le patient demandera une ‘’aide de soins urgents’’ (à ne pas confondre avec l’aide médicale gratuite) auprès du service des admissions de l’établissement, précise le Dr Raffin. Le service des admissions reste ensuite libre de rechercher une assurance (étrangère) pour prendre en charge tout ou partie des frais d’hospitalisation. Mais en toute hypothèse, les soins complets seront normalement assurés. Et dans le cas bien particulier d’un patient sous ECMO, le malade peut, en France, être mis en attente de greffe en « super urgence » –et ce quelle que soit sa nationalité.»