Archives par mot-clé : gènes

Les gènes seraient en partie responsables de la minceur

Les gènes seraient en partie responsables de la minceur

Le 30 janvier 2019.

Si vous êtes mince et que vous arrivez à le rester facilement, ce serait en partie grâce à vos gènes. C’est la conclusion d’une récente étude anglaise. 

Les personnes minces prennent moins facilement de poids que les autres

Une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge (Grande-Bretagne) a cherché à savoir pourquoi certaines personnes parviennent à rester minces tandis que d’autres prennent du poids facilement. Selon les résultats de leur étude, publiée dans la revue PLOS Genetics, les facteurs génétiques entrent en ligne de compte : certains gènes seraient impliqués dans la minceur.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les données de génotype, c’est-à-dire le patrimoine héréditaire dépendant des gènes, de 1.622 personnes minces en bonne santé, 1.985 cas d’obésité sévère dans l’enfance et 10.433 personnes dont le poids était normal. Leur ADN a été prélevé et ils ont répondu à un questionnaire sur leur état de santé ainsi que sur leur mode de vie.

Personnes obèses : « Les dés génétiques jouent en leur défaveur »

Le Dr. Inês Barroso, l’un des auteurs de l’étude, explique : « Comme nous l’avions anticipé, nous avons trouvé que les personnes obèses avaient un score de risque génétique plus élevé que les personnes de poids normal, ce qui contribue à leur risque d’être en surpoids. Les dés génétiques jouent en leur défaveur ».

À l’inverse, « ces recherches montrent pour la première fois que les personnes minces et saines sont généralement minces parce qu’elles disposent d’un fardeau plus léger de gènes qui augmentent les risques de surpoids et pas parce que ces personnes sont moralement supérieures », explique Sadaf Farooqi, professeur à l’Université de Cambridge et co-auteur de l’étude. D’autres recherches sont toutefois nécessaires pour identifier le gène influençant la minceur : « Si nous trouvons ces gènes qui les empêchent de prendre du poids, nous pourrons peut-être les cibler pour développer de nouvelles stratégies de perte de poids et aider les personnes qui ne disposent pas de cet avantage ».

Aurélie Giraud

À lire aussi Une nouvelle découverte pour expliquer l’obésité

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Tabac : la rechute pourrait être inscrite dans les gènes

Tabac : la rechute pourrait être inscrite dans les gènes

Le 5 octobre 2018.

Une équipe de chercheurs français a démontré, dans une récente étude, que les porteurs d’une certaine mutation génétique auraient plus de risques de reprendre la cigarette et de ne pas pouvoir s’arrêter de fumer.

Une mutation génétique à l’origine de l’addiction à la nicotine pourrait aussi expliquer la rechute

Si vous faites partie de ces fumeurs qui n’arrivent pas à arrêter définitivement la cigarette, vous êtes peut-être porteur d’un gène qui en serait la cause. « Une mutation présente dans le gène CHRNA5 codant pour la sous-unité a5 des récepteurs nicotiniques » est impliquée dans le comportement de rechute du tabagisme. C’est la conclusion d’une récente étude publiée dans la revue Current Biology. En d’autres termes, les personnes porteuses de cette mutation génétique auraient ainsi plus de risques de reprendre le tabac.

Pour mener leurs travaux et parvenir à cette conclusion, les chercheurs français de l’Institut Pasteur de Paris et du CNRS sont partis des résultats d’études génétiques antérieures qui avaient démontré que cette mutation, présente dans le gène CHRNA5 codant pour la sous-unité a5 des récepteurs nicotiniques, augmente le risque d’addiction à la nicotine. Les chercheurs ont voulu savoir précisément quelle phase de l’addiction à la nicotine était affectée par cette mutation et quel était son mode d’action, pour comprendre pourquoi certaines personnes arrivaient plus facilement que d’autres à arrêter de fumer.

Un médicament pourrait être mis au point pour éviter les rechutes

Les chercheurs ont introduit dans le génome de rats de laboratoire cette fameuse mutation favorisant l’addiction à la nicotine, découverte chez les humains, dont 35% des Européens et près de 50% de la population du Moyen-Orient seraient porteurs. Ils ont pu constater que la mutation génétique provoquait chez les rats « une plus forte consommation de nicotine à des doses élevées, et découvert qu’elle induisait une proportion plus élevée de rechute après sevrage nicotinique ». 

Les chercheurs ont également remarqué que « sous l’influence de la mutation génétique, la forte rechute est liée à une réduction de l’activation des neurones du noyau interpédonculaire », une zone spécifique du cerveau qui présente la plus forte concentration en « sous-unités α5 » des récepteurs nicotiniques sur lesquels vient se fixer la nicotine lorsqu’on fume. En diminuant l’activité de cette région du cerveau, « la mutation génétique pourrait participer à l’activation d’autres structures cérébrales impliquées dans la rechute et donc conduire le fumeur sevré à retomber dans l’addiction lorsqu’il est exposé de nouveau à une cigarette », expliquent les chercheurs.

Ainsi, « un médicament capable d’augmenter l’activité des récepteurs nicotiniques contenant la sous-unité α5 pourrait permettre de réduire la consommation de tabac et le risque de rechute après sevrage », concluent les scientifiques.

Aurélie Giraud

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Fast-food : des conséquences néfastes pour nos gènes !

Fast-food : des conséquences néfastes pour nos gènes !

Le 7 mars 2018.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Bonn (Allemagne), consommer régulièrement une nourriture riche en gras et en sucres serait mauvais pour notre système immunitaire.  

Une modification de notre équilibre génétique

Les hamburgers, les frites, les pizzas, les crèmes glacées… L’ensemble des plats que nous trouvons dans les fast-foods sont appréciés des petits et des grands, mais ils ne doivent pas être consommés en trop grande quantité. Ces aliments riches en gras et en sucres et pauvres en fibres peuvent en effet être des facteurs de maladies cardiovasculaires et d’obésité, mais ce n’est pas tout.

Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Cell, cette nourriture est reçue par l’organisme comme une attaque infectieuse et provoque une réaction de défense du corps. L’organisme se met alors à sécréter des cellules immunitaires supplémentaires qui contribuent à modifier durablement notre équilibre génétique. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont soumis des souris à un régime riche en lipides et en glucides.

Un risque de développer des maladies

« Le système immunitaire inné a une forme de mémoire », explique le professeur Eicke Latz, principal auteur de l’étude. « Après une infection, les défenses du corps restent dans une sorte d’état d’alarme et réagissent même aux plus petits stimuli avec des réponses inflammatoires plus fortes ». Ces réponses inflammatoires pourraient favoriser le développement accéléré de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.

Selon les auteurs de cette étude, « la malbouffe provoque des modifications épigénétiques induisant une réponse immunitaire exagérée qui enflamme l’organisme ». Les personnes qui consomment régulièrement la nourriture proposée dans les fast-foods multiplieraient ainsi significativement leurs risques d’AVC et d’infarctus. Il est donc très important de préserver les enfants et de leur proposer une alimentation saine indispensable pour rester en bonne santé. 

Marine Rondot 

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La perception de la douleur serait influencée par nos gènes

« La perception de la douleur serait influencée par nos gènes » par le Docteur Erard de Hemricourt.

Dans le milieu médical, les spécialistes de la douleur connaissent bien la difficulté qu’il y a à mesurer et à évaluer la perception de la douleur. Non seulement cette valeur reste quelque chose d’extrêmement subjectif, mais dépend surtout du contexte donné.

La douleur peut être décrite comme aiguë ou chronique. Et tout le monde connaît évidemment la situation aiguë où notre organisme, grâce à la douleur, peut éviter tout danger immédiat. Pensez à l’eau bouillante, au clou qui traine par terre, etc.

À côté de cette situation dite de stress aigu se trouve une autre situation, beaucoup plus difficile à appréhender du fait de sa chronicité. La douleur chronique peut être perçue de manière totalement différente en fonction de l’individu qui s’en plaint.

Une douleur dans le dos, une rage de dents, une douleur liée à un cancer ou aux effets secondaires de la chimiothérapie. Il existe une infinité de cas où la douleur peut s’exprimer de manière différente dans un contexte chronique.

Afin de mieux évaluer cette variabilité dans la perception de la douleur chronique et surtout de l’objectiver, les médecins de la douleur utilisent régulièrement une échelle visuelle de 0 à 10 grâce à laquelle le patient lui-même décrit l’intensité de sa douleur. Mais pourquoi une telle variabilité dans la perception d’une même cause douloureuse ? Est-ce le vécu de l’individu lui-même ? Le contexte dans lequel survient cette douleur chronique ?

Or voilà une équipe américaine qui annonce des résultats intéressants sur une explication génétique potentielle de cette variabilité. Lors du prochain Congrès Américain annuel de Neurologie qui se tiendra à Philadelphie d’ici quelques jours, le Dr Onojjighofia et son équipe présenteront les premiers résultats de leur étude ayant porté sur l’analyse de différents gènes liés de près ou de loin aux mécanismes de la douleur dans notre organisme

D’après les données récoltées, il existe certaines séquences génétiques qui seraient plus fréquemment rencontrées lorsque la perception de la douleur est à son plus haut point. L’équipe américaine a testé la présence de 4 gènes : COMT, DRD1, DRD2 et OPRK1, tous impliqués dans les mécanismes douloureux.

Outre cette analyse génétique, l’étude a consisté également à poser une série de questions aux 2721 patients volontaires, souffrant tous de douleur chronique et traités par des substances opioïdes analgésiques.

Ces patients ont été classés en 3 sous-groupes en fonction de l’intensité de leur douleur : un premier groupe correspondant à une perception faible (score de 1 à 3 sur l’échelle de la douleur), un second groupe pour une perception modérée (score de 4 à 6) et le troisième groupe pour la perception la plus importante (score de 7 à 10).

Les chercheurs ont trouvé que la séquence DRD1 était plus souvent rencontrée dans le groupe à faible perception de la douleur. Le groupe ‘douleur modérée’ était plus souvent associé aux séquences COMT et OPRK1. Finalement, les patients qui souffraient le plus de leur douleur chronique exprimaient en excès la séquence DRD2.

Selon le Dr Onojjighofia, cette étude est originale, car elle produit une méthode objective pour mieux comprendre la douleur et l’expression de celle-ci chez les individus avec des niveaux de tolérance différents.

Trouver des gènes qui ont un rôle dans la perception douloureuse pourrait produire une cible thérapeutique plus fine pour développer une nouvelle approche thérapeutique, plus précise par rapport aux médicaments analgésiques actuels.

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« Ne restez plus jamais seul face à votre cancer » avec Esperity, premier site multilingue destiné aux patients touchés par le cancer


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Comment le bonheur se traduit dans vos gènes

Crédits photo : © Fotolia

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« Comment le bonheur se traduit dans vos gènes » par le Docteur Erard de Hemricourt.

« Faire du bien est le plus vrai bonheur que le cœur humain puisse goûter » disait le poète et écrivain Jean-Jacques Rousseau en 1777. Et bien, presque 250 ans après, les faits scientifiques semblent lui donner entièrement raison.

Une équipe de chercheurs américains vient de montrer que le bien-être a une influence directe sur l’expression de certains de nos gènes, impliqués dans nos défenses immunitaires et l’état inflammatoire de notre organisme (A functional genomic perspective on human well-being. Barbara L. Fredrickson et al. PNAS 2013; July 29, 2013, doi:10.1073/pnas.1305419110).

Pour commencer, les spécialistes ont défini deux groupes de patients : ceux qui pratiquaient l’hédonisme et ceux qui aspiraient à l’eudémonisme. Pour faire simple, l’hédonisme est une manière de vivre pour obtenir du plaisir personnel. Le but de la vie est de rechercher le plaisir (par tous les moyens) et d’éviter tout ce qui nuit ou freine ce plaisir.

En comparaison, l’eudémonisme peut être considéré comme une sorte d’altruisme ou le plaisir personnel découle des actes que l’on fait ou que l’on rend autour de soi. Les philosophes retiennent plus aisément que l’hédonisme sert à renforcer son plaisir personnel et que l’eudémonisme sert à nouer et renforcer des liens sociaux, à créer un environnement social positif autour de soi.

Et bien que ces deux conceptions du plaisir semblent distinctes, ils sont souvent liés l’une à l’autre et peuvent s’influencer réciproquement. Le but de l’étude américaine était justement de voir quelles étaient les implications biologiques et génétiques liées à ces deux formes de bien-être.

Afin de réaliser cette étude, 80 patients ont été sélectionnés sur base d’un questionnaire précis (Short Flourishing Scale) et ensuite répartis dans les deux catégories de bien-être, en fonction des réponses apportées. Les chercheurs ont ensuite réalisé des prélèvements sanguins et analysés le profil génétique de chacun des patients.

Sur un total d’environ 21.000 gènes présents dans notre génome, une série de gènes avaient déjà montré une réponse adaptive en fonction des conditions externes comme le stress, le sentiment de menace ou d’inquiétude. Ces gènes regroupés sous le terme CTRA pour ‘Conserved Transcriptional Response to Adversity’ interviennent dans l’élaboration de certaines réponses inflammatoires, dans les réactions de défenses du système immunitaire, dans la production d’anticorps, etc.

D’après les résultats publiés, les patients qui présentaient un état de bonheur eudémonique/altruiste avaient une expression réduite des séquences CTRA liées aux molécules inflammatoires et présentaient également un renforcement de l’expression de gènes impliqués dans les réponses antivirales.

À l’opposé, les patients hédoniques avaient une surexpression des séquences CTRA et une réduction des réponses antivirales de l’organisme. Il semble donc que, d’après cette étude, bien que les deux formes de bien-être semblent liées conceptuellement, les implications génétiques et biologiques se situent totalement à l’opposé.

En d’autres termes, atteindre un état de bien-être en diffusant du bonheur autour de nous serait très bénéfique pour notre organisme. A l’inverse, un comportement purement hédonique où seul notre plaisir personnel nous importe serait plutôt délétère d’un point de vue biologique.

D’après le Dr Steven Cole ayant participé à cette étude, la présence de stimuli négatifs provenant de notre environnement social peut d’une manière activer une inflammation et provoquer des maladies cardiaques, neurodégénératives ou d’autres affections et limiter nos capacités de défenses antivirales.

Toujours d’après le Dr Cole : « cette étude nous dit que faire du bien [autour de soi] et se sentir bien ont des effets très différents sur nos gènes même si le sentiment de bien-être général qui en découle semble être de même nature. Apparemment, notre génome humain semble être beaucoup plus sensible que notre conscience aux différentes voies qui nous mènent au bonheur ».

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L’activité physique modifierait l’activité des gènes des cellules adipeuses

L’activité physique modifierait l’activité des gènes des cellules adipeuses

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Pratiquer une activité physique régulière pendant six mois modifierait favorablement l’expression des gènes dans les cellules adipeuses du corps, permettant ainsi de diminuer les risques de diabète, d’obésité et de mortalité, selon une étude suédoise publiée en ligne sur le site internet de la revue PLoS Genetics.

Faire du sport modifie l’activité des gènes des cellules adipeuses qui jouent un rôle important dans l’apparition de certaines pathologies (obésité, diabète, …).
Pour parvenir à cette conclusion, Charlotte Ling et ses collaborateurs de l’Université de Lund en Suède ont mené une vaste étude sur une trentaine d’hommes ayant près de 40 ans. Lire la suite

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Nos gènes humains ne sont pas brevetables

« Nos gènes humains ne sont pas brevetables » par le Docteur Erard de Hemricourt ». Les scientifiques attendaient cela depuis plus de vingt ans et c’est désormais chose faite : la semaine dernière, la Cour Suprême des États-Unis a rendu un jugement à l’unanimité qui fera date dans l’histoire de la médecine et de la recherche médicale : nos gènes humains et notre ADN ne peuvent être brevetés.

Tout simplement, comme le disent les juges de cette cour, notre ADN et nos gènes étant un produit de la ‘Nature’, il eut été inconcevable que pour des raisons de protection ou des motifs commerciaux, un quelconque brevet puisse être attribué à la découverte et à la manipulation de certaines séquences génétiques de notre ADN.

Par contre, la Cour Suprême a laissé la possibilité de protéger par brevet tout matériel génétique crée en laboratoire et notamment l’ADN synthétique, sorte d’ADN artificiel aussi appelé ADN complémentaire.

Sous cette affaire de justice se cache une autre affaire, essentiellement commerciale liée aux brevets déposés en son temps par la compagnie Myriad concernant deux gènes de prédisposition héréditaire au cancer, les gènes BRCA1 et BRCA2. Peut-être que ces deux noms n’évoquent rien pour la plupart des individus mais c’est en raison de la présence de ces gènes de prédisposition que l’actrice américaine Angelina Jolie avait pris la décision de se faire opérer de ses deux seins par double mastectomie. En effet, le BRCA1 et le BRCA2 correspondent à des gènes de prédisposition pour plusieurs types de cancer dont en particulier celui du sein et de l’ovaire et la mère et la tante de l’actrice américaine qui étaient décédées de ce cancer possédaient dans leur matériel génétique l’un de ces gènes.

Depuis la découverte de ces deux séquences génétiques il y a une vingtaine d’années, la société américaine Myriad détenait un brevet qui interdisait tout simplement les autres compagnies, les autres universités ou laboratoires scientifiques à faire de la recherche sur ces gènes. Les patientes qui voulaient se faire tester pour la présence de ces deux gènes de prédisposition devaient immanquablement passer par les kits de détection élaborés par la société Myriad et payer le prix fort.

Cette décision de justice apporte bien entendu un soulagement énorme pour les chercheurs (mais aussi les patients et patientes) qui vont pouvoir désormais utiliser toutes les séquences génétiques naturelles déjà brevetées ou non pour faire avancer la recherche médicale et les soins anticancéreux.

Par contre, comme le soulignent d’autres experts dans ce domaine, les sociétés de biotechnologie devront se trouver ou réinventer un nouveau modèle économique car il faut savoir que les investissements dans la recherche génétique coûtent très chers et prennent beaucoup de temps. Sachant qu’il sera de plus en plus compliqué de protéger ses recherches par un brevet, il existe un risque faible mais réel que par souci de rentabilité, certaines compagnies, des laboratoires et même des universités hésitent à investir des millions de dollars dans cette recherche et s’en éloignent tout simplement.

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Petit ou gros dormeur, une affaire de gènes

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. La sagesse populaire multiplie ces sentences que la science balaie à coup de découvertes. Si Napoléon dormait quatre heures par nuit, il en fallait onze à Einstein pour réfléchir correctement.

Nous ne sommes pas égaux devant le sommeil. Des chercheurs européens viennent d’identifier un gène responsable de la durée du sommeil. ABCC9 est son très soporifique nom. L’étude, sur plus de 4 000 personnes de 7 pays européens, a montré que ceux qui en sont dotés dorment une demi-heure de plus et passent plus de huit heures par jour au lit.

Parallèlement, les scientifiques ont analysé le sommeil des mouches drosophiles – la « mouche du vinaigre ». Leur génome, plus basique que le nôtre, peut néanmoins accueillir le fameux ABCC9. Les résultats sont encore plus frappants : les mouches privées de ce gène dorment trois heures de moins que les autres.

Toujours plus d’insomniaques

« Cette découverte confirme ce que l’on devinait : l’importance de la génétique dans la durée du sommeil, explique le professeur Damien Léger, chef du centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu de Paris. Nous savions déjà que certains gènes influencent la nature du sommeil. On les appelle les gènes de l’horloge. » Ce sont eux qui définissent si l’on est plutôt du soir ou du matin, noctambule ou couche-tôt.

« La plupart des gens sont au milieu. Aussi bien pour la durée qui est d’environ sept heures par nuit pour un adulte que pour le moment où l’on dort. » Mais d’autres souffrent de dérèglements. « Il existe des maladies génétiques de l’hypersomnie qui font que l’on a besoin de quatorze ou quinze heures de sommeil. » Elles sont extrêmement rares.

« En revanche, près de 20 % des Français souffrent d’insomnie et la tendance est à la hausse », poursuit Damien Léger. Difficulté à s’endormir, réveil au milieu de la nuit ou trop tôt le matin, sentiment d’avoir un sommeil peu réparateur… Autant de symptômes que la génétique peut expliquer. Mais pas seule.

Angoisses, stress au travail, alimentation sont aussi des perturbateurs du sommeil. Vous baillez ? Concentrez-vous. Voici quelques conseils : activité physique régulière dans la journée, alimentation à base de sucre lent le soir, pas de bruit ni de lumière trop forte et ne passez pas quatre heures à surfer sur Internet.