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Et si l'ablation des amygdales n'était pas une bonne idée ?

Et si l'ablation des amygdales n'était pas une bonne idée ?

Le 21 août 2018.

Une étude récente vient remettre en cause une habitude assez fréquente dans nos hôpitaux : l’ablation des amygdales et des végétations chez l’enfant. Cette opération est-elle vraiment sans risques ? 

Une opération très fréquente chez les enfants

Une étude menée par des chercheurs danois, américains et australiens et publiée début juin dans « Journal of the American Medical Association (JAMA) Otolaryngology–Head & Neck Surgery » pointe du doigt une opération plutôt fréquente chez les enfants mais qui, finalement, ne serait pas sans conséquences sur la santé et particulièrement celle de la sphère ORL : l’ablation des amygdales et des végétations. 

Combien d’enfants passent chaque année sur la table d’opération pour qu’on leur retire les amygdales et/ou les végétations afin de sortir d’un cycle sans fin d’angines, d’otites ou de bronchites ? Les parents sont soulagés, l’enfant va mieux. Oui mais. Selon les chercheurs, cette opération ne doit pas être l’unique solution car elle peut entraîner d’autres maladies sur le long terme.

Des conséquences futures sur la santé des enfants opérés

Pour l’étude, les chercheurs ont suivi 1,2 million d’enfants : 17.460 avaient subi une adénoïdectomie, 11.830 une amygdalectomie et 31.377 avaient subi les deux. Résultats ? Après une amygdalectomie (ablation des amygdales), le risque relatif des maladies des voies respiratoires supérieures a presque triplé par rapport aux enfants non opérés. Parmis ces maladies : l’asthme, la grippe, la pneumonie et la bronchopneumopathie chronique obstructive.

Du côté des végétations, on observe un phénomène assez semblable. Le risque de bronchopneumopathie chronique obstructive et de conjonctivite a plus que doublé après une adénoïdectomie. La solution préconisée par les scientifiques serait donc de laisser le système immunitaire de l’enfant se développer avant de lui ôter les amygdales et/ou les végétations. Cela éviterait les complications sur un horizon plus lointain.

Maylis Choné

À lire aussi : Soigner la douleur aux amygdales

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Pourquoi se brosser la langue est une mauvaise idée

Pourquoi se brosser la langue est une mauvaise idée

Le 1er janvier 2018

Si se brosser les dents est conseillé par tous les dentistes, les médecins s’accordent à dire que la langue est beaucoup plus fragile et qu’il faut en prendre soin.

La langue s’auto-nettoie

Aucune publicité pour dentifrice ou autre produit bucco-dentaire n’y échappe : elles montrent toutes une personne se brossant la langue. Mais selon les médecins, ça n’est pas une bonne idée. En effet, une langue saine s’auto-nettoie grâce à la salive que l’on déglutit, en moyenne, mille à deux mille fois par jour

Pour ce faire, la langue frotte le palais : c’est sa méthode douce et efficace pour se laver. Tout le contraire du brossage beaucoup trop agressif, avec son lot de petites blessures, inflammations et même infections. Pire, le risque est d’abîmer nos papilles gustatives. Cela s’appelle une dysgueusie, un trouble du goût. Les seuls cas où le brossage de langue est tout de même conseillé : quand on fume, ou quand on a la bouche sèche.

Se brosser les dents deux fois par jour réduit les risques d’avoir mauvaise haleine

Les quelque 700 espèces de bactéries qu’abrite la bouche et en particulier la langue, ont très mauvaise réputation. On les met notamment très souvent en cause lors d’une mauvaise haleine. Or, elles ont un rôle bénéfique : elles aident à digérer, produisent des vitamines et en recouvrant la langue, les muqueuses buccales réduisent le risque de colonisation par des bactéries étrangères. La mauvaise haleine est due dans 90 % des cas à la plaque dentaire.

Les bactéries, issues d’un déséquilibre microbien, libèrent des substances malodorantes et très collantes sur lesquels les bains de bouche n’agissent pas. L’UFSBD recommande de se brosser les dents deux fois par jour pendant deux minutes, à l’aide d’une brosse à dents souple et d’un dentifrice fluoré, en balayant de la gencive vers la dent, puis en passant du fil dentaire ou une brossette interdentaire le soir.

Marie-Eve Wilson-Jamin

À lire aussi : Brossage de dents, la bonne méthode

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La pratique du vélo en cas de pic de pollution n’est pas (toujours) une bonne idée

Plus de 30 départements sont concernés par les pics de pollution ce vendredi. La situation devrait perdurer jusqu’à au moins dimanche soir. L’Ile-de-France, mais aussi la Bretagne, la Haute Normandie, ou encore la région Rhône-Alpes, la Picardie ou le Nord-Pas-de-Calais, sont exposés à des particules fines: les particules PM10. Dans Les Echos, l’association France Nature Environnement a déclaré que «le seuil record de 100 mg/m3 d’air» avait été atteint ce jeudi dans la capitale«soit le double de la limite acceptable».

Les conseils ne manquent pas dans les médias, mais ils sont parfois contradictoires, ou ne répondent pas à toutes vos questions. Nous allons tenter de vous éclairer grâce aux recommandations de Stéphane Le Calvé, chercheur au CNRS spécialisé dans la physico-chimie de l’atmosphère, et du docteur Lise Rosencher, pneumologue à Paris.

Dois-je prendre le vélo ou les transports en commun? 

Depuis jeudi, la mairie de Paris a rendu gratuits les Velib, et de vendredi à dimanche soir, tous les transports en commun sont accessibles sans payer dans toute l’Ile-de-France. Même chose à Caen et Rouen, et ce vendredi à Grenoble et Reims. L’objectif: inciter les automobilistes à laisser la voiture.

Mais entre le vélo, le métro, le bus ou le tram, je choisis quoi?

La plupart des médias conseillent le vélo ou la marche à pieds. C’est le cas de l’Express ou du Monde. Selon des études réalisées par l’Observatoire de l’Air en Midi-Pyrénées (ORAMIP), les transports en commun sont extrêmement pollués. En effet, tous ont l’inconvénient d’être à la fois ouverts sur l’extérieur (avec les ouvertures des portes notamment), tout en restant dans des lieux clos, où les particules stagnent. 

Mais Lise Rosencher et Stéphane Le Calvé n’ont pas tout à fait le même raisonnement que l’ORAMIP. En faisant du sport, expliquent-ils, on inhale davantage de particules polluantes. Durant les pics de pollution, cela augmente les risques d’accidents pulmonaires ou cardiaques, notamment chez les personnes sujettes à de telles maladies. 

Il resterait donc conseillé, surtout pour ces personnes-là, d’éviter le vélo et de privilégier les transports en commun. Pour les autres, la marche à pieds, en marchant doucement et au plus loin des voitures, reste la meilleure solution, car elle limite l’effort physique.

Pour les personnes en bonne santé toutefois, en roulant doucement et si possible avec un masque, prendre son vélo, c’est toujours mieux que de prendre sa voiture.

Est-ce que je me protège en me couvrant le visage avec mon écharpe?

«Absolument pas», selon Lise Rosencher. La seule vraie protection serait les masques que l’on trouve notamment dans certains magasins de vélo. Mais pas de panique: si vous vous contentez de vous balader quelques minutes dehors, vous n’êtes pas obligé de porter un masque.

Est-ce que je peux aérer mon appartement ou ma maison?

«Le tout est de savoir ce qui est le plus pollué: l’intérieur ou l’extérieur», explique Lise Rosencher. Le problème durant les pics de pollution est qu’il y a des dépôts de particules tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Celles qui sont à l’intérieur sont dues aux mouvements des habitants d’une maison (respiration, transpiration, faire la cuisine, mettre le chauffage, etc), et celles à l’extérieur à la pollution, entre autres.

«C’est pourquoi je déconseillerais d’aérer en ce moment, confie Lise Rosencher, surtout pour les personnes les plus vulnérables. Mais ce conseil n’est pas valable si votre maison est en travaux, par exemple.»

Pour Stéphane Le Calvé, le plus prudent serait de continuer d’aérer, mais aux moments de la journée où les particules sont les moins denses:

«Tôt le matin ou tard le soir, lorsque le trafic automobile est réduit.»

Est-ce plus dangereux de fumer en ce moment?

Fumer est dangereux, peu importe quand. Les pics de pollution n’aggravent cependant pas les effets du tabac –mais ils ne les atténuent pas non plus. N’allez cependant pas croire que ceci est un encouragement à fumer, au contraire: pendant les pics de pollution, chers fumeurs, vous subissez à la fois les effets du tabac, et ceux des particules.

C.J.

Pour davantage de recommandations, vous pouvez consulter le site du ministère de la Santé.

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