Archives par mot-clé : identification

Alzheimer, Parkinson : identification de nouvelles cibles de traitement

L’agrégation des protéines alpha-synucléine, pour la maladie de Parkinson, et Tau, pour la maladie d’Alzheimer, fait partie des mécanismes de la progression de ces pathologies neurodégénératives.

Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés en janvier dans l’EMBO Journal, viennent d’identifier les processus par lesquels ces agrégats se propagent.

Ces travaux ouvrent la voie à la conception de traitements, souligne le communiqué de l’Inserm.

La propagation de ces agrégats d’une cellule neuronale à l’autre contribue à l’évolution de ces maladies.

L’étape clé dans cette propagation est la fixation d’agrégats provenant de cellules neuronales affectées aux membranes de cellules indemnes.

Après avoir identifié les cibles des agrégats de la protéine alpha-synucléine, l’équipe de chercheurs (CNRS/Université Paris-Sud), en collaboration avec l’Ecole normale supérieure, Sorbonne Université et l’Inserm, vient d’identifier les cibles des agrégats de la protéine Tau.

Il s’agit de la pompe sodium/potassium et des récepteurs du neurotransmetteur glutamate, deux protéines essentielles à la survie des neurones. L’expérience a été menée sur des neurones de souris en culture.

Les chercheurs ont également mis en évidence que les agrégats modifient la membrane des neurones en redistribuant les protéines membranaires. L’intégrité membranaire — et plus particulièrement celle des synapses, nœud de communication essentiel entre neurones — est affectée. Ces modifications entraînent une communication anormale entre les neurones ainsi que leur dégénérescence.

Ces travaux expliquent ainsi le dysfonctionnement précoce des synapses et la dégradation de la communication observés dans les réseaux neuronaux au cours de l’évolution de la maladie.

« Ils ouvrent aussi la voie à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques fondées sur la protection de l’intégrité synaptique, la restauration de l’activité des récepteurs membranaires de la protéine Tau et l’utilisation de leurres pour empêcher l’interaction délétère entre agrégats pathogènes de la protéine Tau et leurs cibles membranaires. »

Ces approches pourront être menées à l’aide de neurones humains puisque les chercheurs du laboratoire viennent de développer ce type de cultures en collaboration avec le laboratoire I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies oncogéniques, AFM-Téléthon, Inserm, Université Evry-Val d’Essonne) et Sorbonne Université. Cette dernière étude est également publiée en janvier 2019, dans la revue Stem Cell Reports.

Pour plus d’informations sur la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Inserm.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Cancer du sein : identification d’un interrupteur moléculaire contrôlant les cellules souches cancéreuses

Certaines cellules cancéreuses, qui sont des cellules souches, « sont résistantes au traitement et persistent. Si elles ont la capacité de proliférer à nouveau, même un très petit nombre de ces cellules peut suffire à reconstituer une tumeur après ou malgré le traitement. »

Pour éliminer ces cellules, « différentes approches ont été tentées au cours des dernières années : thérapies ciblées, vaccination, privation d’alimentation des tumeurs ».

Des chercheurs français de l’Inserm, dont les travaux sont publiés dans la revue Cell Reports, ont identifié une molécule d’ARN particulier qui joue le rôle d’interrupteur moléculaire capable « d’éteindre » ou « d’allumer » la prolifération des cellules souches cancéreuses (CSC) dans les cancers du sein.

Des travaux ont montré que les CSC « ont la capacité, quand elles sont isolées puis injectées dans des modèles animaux, de former une tumeur identique à celle d’origine. Ces cellules (…) peuvent proliférer (et ainsi s’auto-renouveler), se différencier (et ainsi donner naissance aux différentes populations qui composent la tumeur), ou encore entrer en dormance de façon momentanée, ce qui leur permet d’échapper à la plupart des traitements, puisque ceux-ci ciblent majoritairement des cellules en cours de division ».

Pour éliminer complètement la tumeur de façon à ce qu’elle ne puisse plus croître à nouveau, il faut neutraliser les CSC.

Or les micro ARNs ont été décrits comme des régulateurs capables d’orienter le « destin cellulaire » des cellules souches en général (notamment au cours de l’embryogenèse). Les chercheurs ont donc fait l’hypothèse qu’ils pourraient représenter des acteurs majeurs de la biologie des cellules souches cancéreuses.

« Les micro ARNs sont de petites molécules d’ARN qui, contrairement aux ARN messagers, ne servent pas d’intermédiaires dans la production d’une protéine à partir de l’information encodée dans les gènes, mais qui régulent l’activité d’autres ARNs ou de protéines. »

Christophe Ginestier et Emmanuelle Charafe-Jauffret de l’Inserm et leurs collègues ont criblé l’ensemble des micro ARNs présents dans le génome afin d’identifier des microARNs capables d’orienter le choix pour une CSC entre auto-renouvèlement ou différentiation.

« Ils ont ainsi observé que l’inactivation d’un micro ARN particulier, appelé miR-600 provoque une augmentation des CSC, alors que sa surexpression réduit la tumorigénicité. »

« Ils ont ensuite montré que le miR-600 fonctionne en agissant sur une enzyme nécessaire à l’activation d’une protéine (WNT) connue pour activer une cascade de signalisation impliquée dans l’embryogenèse. Quand ils inactivent le miR-600, les chercheurs observent l’expansion des CSC. A l’inverse, en augmentant la production de miR-600, la différenciation des CSC est favorisée aux dépens de leur prolifération : la progression tumorale est stoppée.

Ce mécanisme mis en évidence de façon expérimentale semble bien jouer un rôle dans le développement des cancers du sein, puisque les chercheurs ont aussi pu montrer, en analysant un panel de 120 tumeurs mammaires humaines, qu’un faible niveau de miR-600 est retrouvé associé à une forte activation de la protéine WNT et à un mauvais pronostic des patientes dont les tumeurs présentent ces caractéristiques.

“Si miR-600 est un interrupteur de l’agressivité tumorale, il peut donc constituer une excellente cible thérapeutique”, concluent les chercheurs. “Nos données tendent aussi à prouver que la résistance au traitement et la rechute après traitement pourraient être dues au fait que les thérapies utilisées ne ciblent pas les bonnes cellules cancéreuses”. »

Psychomédia avec sources : Inserm, Cell Reports.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia