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CANCER : Réduire les inégalités sociales de santé

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Le rapport de M. Marmott (Review fair healthy society – february 2010) souligne que « le premier objectif politique concernant la réduction des inégalités de santé est de donner à chaque enfant le meilleur départ possible dans la vie par des dispositifs d’éducation et de prise en charge développés proportionnellement au gradient social ». En termes de santé publique, la priorité est de prendre en compte les situations de vulnérabilité, individuelles et locales.

Parmi toutes les pathologies, le cancer constitue celle pour laquelle les inégalités de santé sont les plus importantes, d’où la nécessité de reconsidérer la prévention des cancers sous l’angle des inégalités sociales.

Les constats suivants peuvent être faits dans ce domaine : une faible prise en compte des inégalités dans les mesures concernant la prévention. Le terme « inégalités » n’apparait pas dans le texte de la mesure 11 visant à « Promouvoir des actions de prévention sur les liens entre l’alimentation, l’activité physique et les cancers ». Il n’avait pas été prévu d’orienter explicitement certaines actions en fonction de critères sociaux. Pourtant, les comportements nutritionnels et les comportements d’alcoolisation sont très socialement marqués, de même que la mortalité des cancers liés à l’alcool ou au tabac.

Si les inégalités ne sont pas non plus mentionnées dans l’explicitation de la mesure 12 « Renforcer la prévention des cancers liés à l’environnement en particulier dans le domaine professionnel », cette mesure aurait dû largement prendre en compte les inégalités sociales pour les réduire. Des mesures prévues par le plan et directement orientées vers la réduction des inégalités sociales trop peu nombreuses en matière de prévention et de dépistage.

De plus, les mesures prévues ne sont pas toutes engagées à mi-parcours. Malgré la mention dans les objectifs généraux de la mesure 10 consacrée au tabac, de la nécessité de « s’attaquer aux inégalités sociales et régionales face au tabac », les différentes actions relevant de cette mesure n’ont pas fait l’objet de déclinaison particulière en direction des populations les plus vulnérables.

La prévention des cancers liés à l’environnement, qu’il s’agisse de l’environnement professionnel ou de l’habitat devrait suivre de près la question des inégalités sociales. Ce n’est pas ou peu le cas. Le recensement des cancers professionnels (action 12.1 du 2e plan cancer) s’appuie sur des données comme les rapports annuels des médecins du travail qui, selon la Direction Générale du Travail, ne comportent aucun indicateur social.

Des disparités infranationales et infrarégionales de mortalité par cancer qui peuvent potentiellement s’accentuer.

Malgré des situations territoriales très différentes pour les principaux facteurs de risque que constituent le tabac, l’alcool ou la nutrition, la question des inégalités territoriales n’est pas mentionnée dans les mesures concernant la prévention dans le 2e plan cancer. Seuls deux objectifs quantifiés portent sur la réduction des écarts entre territoires. D’autre part, les ARS, acteurs centraux de la lutte contre les inégalités territoriales, sont peu citées dans le Plan.

Des structures de proximité peu mobilisées en matière de prévention et de dépistage pour réduire les inégalités sociales de santé.

De nombreuses collectivités territoriales ont mis en place des structures de proximité de type Ateliers santé Ville (ASV). Le HCSP considère dans son avis de 2013 que sur le terrain de la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé, les ASV constituent un exemple unique et innovant. Dispositifs impulsés au niveau national, les ASV se sont développés au niveau communal ou intercommunal pour une approche territoriale des problèmes de santé jusqu’à l’échelle d’un quartier. Ils permettent le développement de programmes de santé publique en s’appuyant sur des dynamiques et des réseaux d’acteurs locaux. En dehors de quelques expérimentations, ces structures sont peu mobilisées en termes de prévention ou d’incitation à la participation aux dépistages organisées.

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Santé bucco-dent​aire des enfants : des inégalités dès le plus jeune âge

© Fotolia

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C’est une bien triste réalité mais la santé dentaire des enfants est un marqueur d’inégalités sociales.

Tel est l’un des constats de la DREES qui vient de publier les résultats de son étude « Santé bucco-dentaire des enfants : des inégalités dès le plus jeune âge ».

Il en ressort, qu’à l’instar du surpoids et de l’obésité, la santé bucco-dentaire reste un marqueur d’inégalités sociales, et ce dès le plus jeune âge.

Si la situation s’améliore nettement depuis vingt ans, des disparités continuent de subsister selon le milieu social, tant sur l’état de santé bucco-dentaire que sur le recours au dentiste.

Ainsi, cette étude a permis de révéler qu’en 2006, à l’âge de 6 ans, 7 enfants d’ouvriers sur 10 n’ont jamais eu de caries contre 9 enfants de cadres.

Autre constat, les enfants d’ouvriers de 5 à 15 ans (selon les données de l’enquête Handicap-Santé 2008) vont moins au dentiste que les autres. 6 enfants d’ouvriers ont ainsi eu recours à un dentiste dans l’année contre 8 enfants de cadres sur 10.

La Haute Autorité de santé préconise pourtant une visite annuelle chez le dentiste dès l’apparition des dents de lait.

Ces écarts de recours se traduisent par un repérage plus tardif des caries. En maternelle, à l’examen de santé scolaire obligatoire, 4 % des enfants de cadres ont au moins une carie non soignée contre 23 % des enfants d’ouvriers.

Ces inégalités sociales dans l’enfance sont pénalisantes pour la santé bucco-dentaire. D’une part, les habitudes de soins et de suivi régulier non prises dans l’enfance auront plus de mal à s’acquérir à l’âge adulte.

C’est d’autant plus désolant qu’une identification précoce des problèmes dentaires permet d’éviter des traitements lourds et coûteux ensuite.

Rappelons enfin qu’une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des conséquences graves sur l’état de santé général, physique comme psychologique (maladies cardio-vasculaires, obésité…).

L’occasion de rappeler que, pour remédier à ces inégalités, l’Assurance-maladie a lancé en 2007 le programme de prévention « M’T’Dents ».

M’T dents c’est un examen bucco-dentaire pour faire vérifier la santé de ses dents. Cet examen est gratuit, intégralement pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie et sans avoir à faire l’avance des frais. En clair, et pour faire court, c’est un rendez-vous de prévention chez le dentiste pour vérifier si tout va bien.

Sont concernés les enfants et adolescents âgés de 6, 9, 12, 15 et 18 ans, âges les plus exposés aux caries. Attention il s’agit de rendez-vous complémentaires des visites habituelles chez le dentiste.

Les parents des enfants concernés reçoivent un mois avant la date anniversaire vous un courrier d’invitation de l’Assurance Maladie pour un rendez-vous de prévention dentaire.

Pour plus de détails, cliquez ici


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