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Comment l’hormone de la faim influence les décisions financières

Des niveaux élevés de ghréline, une hormone digestive qui stimule l’appétit, sont liés à une plus grande impulsivité dans les décisions financières, montre une étude présentée au congrès annuel 2021 de l’Endocrine Society.

La ghréline, qualifiée d’« hormone de la faim », signale au cerveau le besoin de manger et peut moduler les voies cérébrales qui régulent le traitement de la récompense.

Les niveaux de ghréline fluctuent tout au long de la journée, en fonction de l’apport alimentaire et du métabolisme individuel.

Franziska Plessow de l’Université Harvard et ses collègues ont mené cette étude avec 84 participantes âgées de 10 à 22 ans dont 50 souffraient d’un trouble du comportement alimentaire lié à un poids insuffisant (CALCUL rapide de votre poids idéal), comme l’anorexie, et 34 participantes n’avaient pas de trouble alimentaire.

Les taux sanguins de ghréline étaient mesurés avant et après un repas standardisé, identique pour toutes les participantes, qui avaient été préalablement à jeun.

Après le repas, les participantes ont passé un test de décisions financières hypothétiques. On leur demandait de faire une série de choix dans lesquels elles indiquaient leur préférence pour une somme d’argent immédiate plus faible ou une somme différée plus importante, par exemple 20 dollars aujourd’hui ou 80 dollars dans 14 jours.

Les participantes sans trouble alimentaire qui présentaient des taux de ghréline plus élevés étaient plus susceptibles de choisir la récompense monétaire immédiate mais moins grande. Cette préférence indique une impulsivité.

La relation entre le niveau de ghréline et les choix monétaires était absente chez les participantes souffrant d’un trouble alimentaire et ayant un faible poids. Les personnes atteintes de ce trouble sont connues pour présenter une résistance à la ghréline. Ces résultats pourraient être un autre indicateur d’une déconnexion entre la signalisation de la ghréline et le comportement chez les personnes qui en sont atteintes.

« Nos résultats indiquent que la ghréline pourrait jouer un rôle plus large que celui qui avait été précédemment reconnu dans le comportement et la prise de décision liés à la récompense, comme les choix monétaires », souligne la chercheure. « Nous espérons que cela inspirera de futures recherches sur son rôle dans la perception et le comportement indépendants de la nourriture. »

Les résultats de recherches récentes sur les rongeurs ont aussi suggéré que la ghréline pouvait jouer un rôle dans les choix et les comportements impulsifs, indique la chercheure.

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Psychomédia avec source : Endocrine Society.
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Petits cadeaux des labos aux médecins : influence négative sur les prescriptions (France)

Les cadeaux des laboratoires pharmaceutiques aux médecins généralistes français influencent négativement les prescriptions, montre une étude publiée dans le British Medical Journal.

« L’importance de ces travaux tient au fait, démontré par plusieurs études, que les médecins recevant des avantages, même modestes, sont parfois inconscients de l’influence exercée via ceux-ci par l’industrie pharmaceutique sur leurs prescriptions », soulignent les chercheurs.

« C’est pour tenir compte de ce constat qu’en mars 2019, un amendement à la loi de santé a été voté pour interdire à cette industrie d’offrir des avantages aux étudiants au sein des facultés de médecine. »

Bruno Goupil de l’Université de Rennes et Pierre Frouard du CHU de Rennes, ont, avec leurs collègues (1), vérifié s’il existait une association entre d’une part les avantages offerts par l’industrie pharmaceutique aux médecins généralistes français en 2016 (équipement, repas, frais de transport, logement, etc.) et d’autre part le coût de leurs prescriptions médicamenteuses et l’efficience (rapport coûts/bénéfices) de leur prescription.

Ils ont croisé les données de 2016 de la base de données Transparence Santé du ministère de la Santé avec celle de l’Assurance-maladie.

« La base Transparence Santé montre que près de 90 % des médecins généralistes ont déjà reçu au moins un cadeau depuis 2013 », précise Pierre Frouard, coordonnateur de l’étude.

Les 41 257 médecins généralistes libéraux inclus dans l’étude ont été divisés en six groupes en fonction de la valeur monétaire des avantages reçus.

« De par sa méthodologie, l’étude ne peut pas montrer de lien de cause à effet. Elle permet seulement d’affirmer qu’en moyenne, par rapport aux groupes de médecins ayant reçu des avantages, le groupe de médecins n’ayant reçu aucun avantage en 2016 ni depuis la création de la base Transparence Santé en 2013 est associé à :

  • des prescriptions moins coûteuses ;

  • plus de prescriptions de médicaments génériques par rapport aux mêmes médicaments non génériques (antibiotiques, antihypertenseurs, statines) ;

  • moins de prescriptions de vasodilatateurs et de benzodiazépine pour des durées longues [uniquement comparativement aux groupes de médecins ayant reçu le plus d’avantages] (alprazolam [Xanax…] et bromazépam [Lexomil…] sont des exemples de benzodiazépines, ndlr) ;

  • moins de prescriptions de sartans comparativement aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), recommandés pour leur efficacité similaire avec un moindre coût [uniquement comparativement aux groupes de médecins ayant reçu le plus d’avantages].

Il n’existe pas de différence significative pour la prescription d’aspirine, de génériques d’antidépresseurs ou de génériques d’inhibiteurs de la pompe à protons. »

Des analyses suggèrent une relation dose-effet entre le montant des avantages reçus et les indicateurs des prescriptions.

« Ces recherches constituent un premier travail d’analyse des données de la base Transparence Santé », souligne le Dr Bruno Goupil.

« Il semble peu probable que l’argent dépensé par l’industrie pharmaceutique pour la promotion des médicaments le soit à perte. Et en effet, les résultats de notre analyse concordent avec les études existantes qui concluent en faveur d’une influence sur les prescriptions. »

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(1) Frédéric Balusson, Florian Naudet, Maxime Esvan, Benjamin Bastian et Anthony Chapron.

Psychomédia avec sources : Université de Rennes 1, British Medical Journal.
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Route des vacances : l’alimentation influence fortement la vigilance et la somnolence au volant (conseils)

A la veille d’un nouveau week-end de départs en vacances, l’association française d’assureurs Attitude Prévention dévoile les résultats d’une étude portant sur le lien entre l’alimentation et la vigilance.

« En France, la somnolence au volant est la première cause de mortalité sur autoroute, impliquée dans 1/3 des accidents mortels », souligne l’association.

L’étude, dirigée par le Dr Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et le Pr Fabrice Bonnet, médecin endocrinologue, a été menée au moyen d’un simulateur. Elle a évalué les risques d’hypovigilance avant et après un repas normal ou hypercalorique ou un jeûne séquentiel (10 heures).

La baisse de la vigilance était évaluée par l’observation du mouvement des yeux et les postures grâce à un boitier infrarouge.

Deux repas « hypercaloriques » étaient testés. L’un de ceux-ci était constitué de chips, d’une tranche de saucisson sec, d’un hamburger fromage/jambon, suivis d’une part de fromage et d’un moelleux au chocolat pour un total de 1500 calories environ.

Un fort impact de la nutrition sur la vigilance a été observé. Le repas « hypercalorique » altérait les capacités de freinage dans 100 % des cas, augmentait la distance de freinage et diminuait significativement la vigilance chez 60 % des conducteurs. Le niveau maximal d’extrême somnolence a même été atteint chez 17,5 % d’entre eux.

Ces chiffres ont été atteints alors que l’expérience s’est déroulée sur des parcours de seulement 40 minutes, un temps bien inférieur à la durée moyenne des trajets de départs en vacances.

Dans le groupe de conducteurs ayant consommé un repas classique de 500 calories, seuls 17,5 % des conducteurs ont atteint un état allant vers la « somnolence modérée ». Lors de la séquence de freinage, même si une majorité (75 %) a vu ses capacités de freinage légèrement s’altérer, ceci n’avait que peu d’impact sur la distance supplémentaire nécessaire à l’arrêt total du véhicule.

Concernant le groupe des conducteurs à jeun (depuis la veille au soir du trajet), aucun n’a dépassé le niveau dit « légèrement somnolent ».

Ainsi, l’étude démontre clairement l’impact très important de l’alimentation, en dehors de toute prise d’alcool ou de restriction de sommeil, sur la vigilance du conducteur.

« Les repas trop copieux sont à proscrire car ils ont tendance à aggraver la somnolence », conclut l’association.

« La somnolence entraîne des périodes de microsommeil de 1 à 4 secondes : 4 secondes, c’est 150 mètres parcourus si on roule à 130 km/h », indique l’association. (Somnolence au volant : entre Paris et Nice, plusieurs minutes de microsommeil)

Conseils à mettre en pratique avant de prendre la route des vacances et pendant le trajet :

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Psychomédia avec sources : Attitude Prévention.
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Comment l’alimentation des bébés influence le risque d’allergie et de maladie auto-immune futur

Une réaction immunitaire, se produisant lors de la diversification alimentaire chez les bébés, est cruciale pour prévenir l’apparition des maladies inflammatoires, ont découvert des chercheurs français.

Ces travaux sont publiés dans la revue Immunity.

Le communiqué des chercheurs explique :

« Les microbes colonisent l’ensemble des surfaces de notre corps et participent au bon équilibre de notre système immunitaire.

Chez les nouveau-nés, le microbiote intestinal est d’abord formaté par les composants du lait maternel. Lors de la diversification alimentaire, il se développe et de nombreuses bactéries prolifèrent.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm montrent chez la souris qu’une réponse immunitaire importante se produit lors de l’introduction de nourriture solide et du développement du microbiote. Mais surtout, ils ont montré que cette réaction immunitaire était essentielle car elle participe à l’éducation du système immunitaire, et permet, à l’âge adulte, une faible susceptibilité aux maladies inflammatoires (allergies, colites, maladies auto-immunes, cancer). »

« L’introduction d’une hygiène de qualité au milieu du XIXe a drastiquement fait diminuer la mortalité due aux maladies causées par des micro-organismes. »

« Dans nos sociétés industrielles actuelles, l’hypothèse hygiéniste affirme désormais que la réduction de l’exposition en bas âge aux microbes entraînerait une augmentation de la sensibilité aux maladies allergiques ou auto-immunes.

De précédentes études ont montré que la perturbation du microbiote, notamment par l’exposition aux antibiotiques, peut se traduire par des réponses allergiques.

Chez le nouveau-né, la constitution du microbiote se fait lors de l’accouchement par l’acquisition des bactéries de la mère mais aussi, grâce à la composition du lait maternel. Il est alors majoritairement composé de bifidobacteria et de lactobacilles.

A l’introduction de nouveaux aliments dans le régime, le microbiote prolifère et le nombre de bactéries augmente de 10 à 100 fois. »

Ziad Al Nabhani et Gérard Eberl ont, avec leurs collègues, découvert chez la souris que ce phénomène était accompagné d’une réponse immunitaire intense.

« “Nous avons pu montrer que ce mécanisme se produisait dans une fenêtre de temps très spécifique : entre 2 et 4 semaines chez la souris ce qui correspondrait à 3 et 6 mois chez l’homme”, explique Gérard Eberl.

“Nous avons ensuite supposé que l’existence d’une fenêtre de temps déterminée indique que la réponse immunitaire est programmée dans le temps et possède de ce fait une fonction unique dans le développement du système immunitaire”, poursuit Gérard Eberl. En effet, les chercheurs ont pu démontrer qu’en traitant les souris par antibiotiques sur la fenêtre critique de la réponse immunitaire, elles étaient par la suite plus sujettes à développer certaines maladies inflammatoires : les allergies intestinales, le cancer colorectal et les colites.

Ainsi, le microbiote une fois détruit par les antibiotiques, on constate que la réaction immunitaire ne se produit pas. “C’est ce que l’on appelle l’empreinte pathogénique” explique Gérard Eberl, “c’est-à-dire que des évènements se produisant dans la prime enfance déterminent une future susceptibilité aux maladies inflammatoires”. »

« Les chercheurs ont également pu mettre en évidence la présence des cellules spécifiques au moment de cette réaction et qui participent au bon fonctionnement des réponses immunitaires : les cellules T régulatrices (Tregs), des modulateurs clés sans lesquels les réponses immunitaires sont exacerbées, entraînant par la suite des maladies inflammatoires. »

« L’ensemble de ces données montre l’importance d’une exposition précoce au microbiote, ciblée dans le temps, pour le développement d’un système immunitaire équilibré. »

« Nous aimerions maintenant valider ces résultats sur l’influence du microbiote au moment de la diversification alimentaire sur l’apparition d’autres types de pathologies comme les maladies neurodégénératives par exemple », conclut Gérard Eberl.

L’aspartame et autres édulcorants seraient toxiques pour le microbiote

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Psychomédia avec sources : Institut Pasteur, Immunity.
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Crèches : une influence positive sur le développement comportemental et émotionnel des enfants

L’accès à un mode de garde collectif entre 0 et 3 ans est lié à moins de difficultés émotionnelles ou relationnelles ultérieurement comparativement aux autres modes de garde, selon une étude française publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health (JECH).

Les études sur le sujet montrent des résultats contrastés.

Maria Melchior et ses collègues de l’Inserm, de Sorbonne Université et de l’Université de Bordeaux ont analysé des données concernant 1428 enfants de la cohorte EDEN (Etude sur les Déterminants pré- et post-natals précoces du développement psychomoteur et de la santé de l’Enfant), basée à Nancy et Poitiers qui a suivi des mères pendant leur grossesse ainsi que leurs enfants jusqu’à 8 ans.

Le communiqué de l’Inserm précise :

« Les mères ont rapporté le mode de garde principal utilisé pour leur enfant à 4 mois, 8 mois, 1 an, 2 ans et 3 ans : mode de garde informel (principalement les parents et parfois les grands-parents, voisins…), assistante maternelle ou mode de garde collectif (garderie, crèche).

Puis à 3 ans, 5 ans et demi, et 8 ans, elles ont rempli le “Strengths and Difficultés Questionnaire” qui mesure les symptômes comportementaux et émotionnels à travers 5 échelles (symptômes émotionnels, problèmes relationnels, hyperactivité-inattention, problèmes de comportement, et comportement prosocial).

Après ajustement sur des nombreuses caractéristiques sociodémographiques, l’étude montre que comparés aux enfants qui restent à la maison avant l’entrée à l’école maternelle, ceux qui ont fréquenté un mode de garde collectif sont moins susceptibles d’éprouver ensuite (entre 3 et 8 ans) des problèmes émotionnels ou de rencontrer des difficultés relationnelles (environ 3 fois moins).

Ils ont aussi un comportement plus prosocial, c’est-à-dire plus empathique (par exemple, partager, être gentil avec les enfants plus jeunes). »

« Ces résultats issus de données de deux grandes villes doivent maintenant être confirmés à plus grande échelle. »

Psychomédia avec sources : Inserm, JECH.
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La caféine influence la sensibilité à la douleur

La consommation régulière de caféine influence la sensibilité à la douleur, selon une étude publiée dans la revue Psychopharmacology.

« Il a déjà été montré que la caféine administrée de façon ponctuelle en laboratoire ou utilisée comme adjuvant à la médication a des propriétés qui aident à soulager la douleur », rapportent les auteurs de l’étude.

« Mais on en sait beaucoup moins sur l’impact potentiel de la consommation habituelle de caféine sur l’expérience de la douleur. »

Demario S. Overstreet de l’Université de l’Alabama à Birmingham et ses collègues ont mené cette étude avec 62 personnes en santé âgées de 19 à 77 ans afin de déterminer si la caféine consommée quotidiennement influence la sensibilité à la douleur.

Les participants ont noté leur consommation de caféine de différentes sources (café, thé, soda, boissons énergisantes et chocolat) pendant 7 jours. Ils consommaient en moyenne 170 mg de caféine par jour, soit environ la quantité contenue dans deux tasses de café ; 15 % des participants consommaient plus de 400 mg par jour. (Caféine : combien de cafés filtre, expressos, thés ou colas recommandés par jour ? – Santé Canada)

Au 7e jour, ils se sont présentés au laboratoire de recherche pour tester leur tolérance à la douleur à l’aide d’appareils qui augmentaient graduellement la chaleur ou une pression sur l’avant-bras ou le dos. Les participants appuyaient d’abord sur un bouton lorsque la sensation devenait douloureuse, puis de nouveau lorsqu’elle devenait intolérable.

Plus la consommation de caféine était élevée, plus le seuil de douleur et la tolérance à la chaleur étaient élevés ainsi que le seuil de douleur à la pression mécanique.

Et ce, même en tenant compte, dans l’analyse des données, de la consommation de tabac et d’alcool, entre autres variables qui pourraient influer sur la sensation de douleur.

« L’alimentation peut en fait être une intervention utile pour diminuer la sensibilité à la douleur », souligne, Burel R. Goodin, professeur de psychologie et coauteur, relayé par le New York Times. « Il n’y a pas que de la caféine. Une étude a montré, par exemple, qu’une alimentation à base de plantes peut aider à augmenter la tolérance à la douleur. »

Pour plus d’informations sur les bénéfices de la caféine et sur les effets de l’alimentation sur la douleur, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Psychopharmacology, New York Times.
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Influence de l’intestin sur la motivation et les émotions via le nerf vague

L’intestin influence la motivation et les émotions via le nerf vague, selon une étude publiée dans la revue Cell.

Ces résultats peuvent fournir de nouvelles cibles pour les traitements de stimulation vagale, en particulier pour les troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.

Des recherches précédentes ont montré que l’intestin est un régulateur majeur des états motivationnels et émotionnels, indiquent les chercheurs, mais jusqu’à présent, les circuits neuronaux intestinaux et cérébraux pertinents demeuraient insaisissables. (Association entre les bactéries intestinales et les émotions)

Le nerf vague, le plus long des nerfs crâniens, contient des fibres motrices et sensorielles et passe par le cou et le thorax pour atteindre l’abdomen. Traditionnellement, les scientifiques croyaient que le nerf ne médiait que des fonctions suppressives telles que la satiété et la nausée ; et que les hormones circulantes, plutôt que le nerf vagal, transmettaient les signaux de récompense de l’intestin au cerveau.

« Notre étude révèle, pour la première fois, l’existence d’une population de “neurones de récompense” parmi les neurones de la branche droite du nerf vague », explique Ivan de Araujo de la Mount Sinai Icahn School of Medicine, auteur principal. « Nous nous sommes concentrés sur la remise en question de l’opinion traditionnelle selon laquelle le nerf vague n’est pas lié à la motivation et au plaisir et nous avons découvert que la stimulation du nerf, en particulier de sa branche intestinale supérieure, est suffisante pour exciter fortement les neurones de récompense situés profondément dans le cerveau. »

Les branches du nerf vague sont très entremêlées, ce qui rend extrêmement difficile la manipulation de chaque organe séparément. Pour relever ce défi, l’équipe de recherche a utilisé une combinaison d’outils moléculaires administrés par voie virale qui lui ont permis de cibler exclusivement les neurones sensoriels vagaux reliés à l’estomac et au gros intestin.

Plus précisément, les chercheurs ont combiné différents virus porteurs d’outils moléculaires de manière à leur permettre d’activer optiquement les neurones vagaux reliés à l’intestin tandis que les neurones vagaux menant à d’autres organes restaient muets. L’approche, une technique de pointe connue sous le nom d’« optogénétique », permet aux chercheurs d’utiliser la lumière pour manipuler l’activité d’un ensemble de neurones prédéfinis.

L’étude a révélé que les neurones-récompenses nouvellement identifiés du nerf vague droit fonctionnent sous les mêmes contraintes que celles des neurones-récompenses du système nerveux central, c’est-à-dire qu’ils relient les cellules sensorielles périphériques aux populations de neurones-récompenses du cerveau précédemment cartographiées.

« Étonnamment », les neurones du nerf vague gauche étaient associés à la satiété, mais pas à la récompense. L’étude révèle également que les branches vagales droite et gauche montent de façon asymétrique dans le système nerveux central.

« Nous avons été surpris d’apprendre que seule la branche vagale droite entre en contact avec les neurones de récompense contenant de la dopamine dans le tronc cérébral », explique Wenfei Han, coauteur. La dopamine est un neurotransmetteur essentiel pour la récompense et la motivation.

La découverte de ces neurones dans le nerf vagal ouvre des opportunités pour de nouvelles cibles de stimulation plus spécifiques qui peuvent augmenter l’efficacité de la thérapie de stimulation du nerf vague, consistant à appliquer des impulsions électriques, pour le traitement de troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec sources : Mount Sinai Icahn School of Medicine, Cell.
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Régimes, exercices : le microbiote influence la perte de poids

Les bactéries intestinales peuvent jouer un rôle dans la perte de poids, selon une étude publiée dans le numéro d’août de la revue Mayo Clinic Proceedings.

« Chez certaines personnes, des bactéries intestinales spécifiques peuvent être responsables de leur incapacité à perdre du poids, malgré le respect d’un régime alimentaire strict et des exercices réguliers. »

« Nous savons que certaines personnes ne perdent pas de poids aussi efficacement que d’autres, malgré la réduction de la consommation calorique et l’augmentation de l’activité physique », souligne Purna Kashyap, gastro-entérologue à la Clinique Mayo et coauteur.

« Les bactéries intestinales ont la capacité de décomposer des particules alimentaires complexes, ce qui fournit de l’énergie supplémentaire. Et c’est normalement bénéfique », explique Vandana Nehra, gastro-entérologue de la Clinique Mayo, également coauteure.

« Cependant, pour certaines personnes essayant de perdre du poids, ce processus peut devenir un obstacle. »

Les Drs Kashyap et Nehra ont, avec leurs collègues, recueilli et analysé des échantillons de bactéries intestinales d’un groupe de 26 participants à un programme de traitement de l’obésité. Les bactéries intestinales chez ceux qui n’ont pas perdu de poids étaient différentes de ceux en ayant perdu.

En particulier, la bactérie Phascolarctobacterium était associée au succès de la perte de poids, tandis que la bactérie Dialister était associée à l’échec. La capacité accrue d’utiliser certains glucides était associée à l’incapacité de perdre autant de poids.

Il s’agit d’une conclusion préliminaire d’une petite étude et d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer le rôle des bactéries intestinales dans la perte de poids, souligne le Dr Kashyap.

Pour plus d’informations sur la perte de poids et l’influence du microbiote, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Mayo Clinic, Mayo Clinic Proceedings.
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Câjoler un nourrisson influence son ADN

Câjoler un nourrisson influence son ADN

Le 1er mai 2018.

Une étude américaine vient de démontrer le lien entre l’attention portée à un nourrisson et les effets sur son ADN et sa santé future. 

L’ADN du nourrisson influencé par le comportement des parents

On savait qu’un bébé câjolé était un enfant heureux ! On sait désormais, grâce à une étude américaine menée par des chercheurs de l’université de San Francisco, que l’attitude et la qualité de la relation des parents envers leur nourrisson influencent concrètement son ADN. De manière plus précise, l’étude explique que ces interactions de la naissance jusqu’au sevrage (autour de six mois) peuvent modifier « la structure même de l’ADN des cellules cérébrales ». 

C’est donc la « répartition et le nombre de gènes sur le brin d’ADN » qui peut changer selon l’environnement du tout-petit. On ne connaît pas encore les conséquences précises sur les bébés privés de ces attentions mais on sait déjà que les câlins et les soins effectués par l’entourage du bébé jouent sur sa santé psychologique et son stress futurs.

Des expériences sur les bébés souris

Les chercheurs estiment également que l’adaptation à l’environnement, la dépression et la schizophrénie pourraient être liées à ces modifications de l’ADN des premiers mois de vie d’un enfant. Ils se sont assurés également que ces changements n’étaient pas héréditaires, et ce, notamment grâce à leurs expériences sur plusieurs souris et leurs petits. Deux groupes de souris ont été étudiés : le premier comportait des mères souris très protectrices et attentionnées.

Dans le second groupe en revanche, les mères souris étaient moins prévenantes envers leurs petits souriceaux. Ils ont aussi échangé les petits d’un groupe à l’autre pour constater les mêmes changements. Résultats, les nouveau-nés souris les plus choyés comptent moins de « gènes sauteurs », c’est-à-dire des gènes qui se dupliquent, se copient-collent, plusieurs fois sur un brin d’ADN : c’est la rétrotransposition. L’ADN des souriceaux choyés reste stable, mais celui des bébés délaissés se modifie.

Maylis Choné

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Un environnement précaire durant l'enfance aurait une influence néfaste sur la santé

Un environnement précaire durant l'enfance aurait une influence néfaste sur la santé

Le 23 octobre 2017.

Selon une récente étude, une enfance dans un environnement précaire conduirait un individu à avoir son premier rapport sexuel et son premier enfant plus tôt, et se traduirait par un surpoids et un état de santé général plus médiocre à l’âge adulte.

Enfance précaire et précocité des rapports sexuels semblent liées

Un individu qui aurait vécu son enfance dans un milieu précaire serait en moins bonne santé, qu’une personne dont l’enfance aura été plus favorable à un bon épanouissement. Cette conclusion vient d’être tirée par une chercheuse de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans une publication parue dans la revue Evolution and Human Behavior.

Partant du constat que cette situation est observable chez les animaux, la chercheuse a voulu déterminer si ce modèle était applicable chez les humains. Pour cela, elle a demandé à 1 000 volontaires âgés de 19 à 87 ans de répondre à plusieurs questions portant sur leur environnement durant leur enfance, l’âge auquel ils ont eu leur premier rapport sexuel, leur premier enfant, leur état de santé, etc.

Un constat qui doit amener les pouvoirs publics à mener des actions de sensibilisation

« L’analyse de ces données montre qu’il existe une association entre la précarité durant l’enfance et la stratégie de reproduction et de santé des individus : débuts plus précoces de la vie sexuelle, arrivée du premier enfant plus tôt, moins bonne santé à l’âge adulte (surpoids, tabagisme…) », explique l’Inserm dans un communiqué. En d’autres termes, « recevoir des signaux indiquant que l’environnement est dangereux pendant la période juvénile amènera l’organisme à ajuster sa stratégie vers une reproduction précoce, au détriment d’investissements à plus long terme dans l’entretien et la réparation du corps ».

Pour l’auteur de cette étude, puisque l’exposition des individus à des environnements précaires lorsqu’ils sont enfants a des conséquences sur la santé tout au long de la vie, il est désormais important que ces conclusions se transforment en stratégies de politiques publiques ciblées.

Gaëlle Latour

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