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Manque de sommeil : les capacités influencées différemment dans le temps par 2 systèmes

Différentes régions du cerveau ne sont pas affectées de la même façon par le manque de sommeil, montre une étude publiée dans la revue Science.

Cette étude précise comment le cycle sommeil/veille est contrôlé par deux systèmes différents : les rythmes circadiens (ou horloge biologique) et l’homéostat du sommeil qui concerne le temps passé éveillé et la dette de sommeil.

Derk-Jan Dijk et ses collègues des universités de Liège et de Surrey ont mené cette étude avec 33 participants éveillés pendant 42 heures consécutives. Pour chaque participant, des images cérébrales ont été prises 13 fois au cours de cette période et après une nuit de sommeil.

L’effet du manque de sommeil était plus marqué lorsque les participants effectuaient des tâches simples, par exemple de temps de réaction, que des tâches complexes faisant appel à la mémoire.

L’activité de nombreuses régions, en particulier celles du cortex frontal qui est le siège de processus cognitifs de haut niveau (raisonnement, planification…) diminuait progressivement en fonction de la durée de veille, témoignant de l’accumulation du besoin de sommeil (et de leur régulation par l’homéostat du sommeil). Leur niveau d’activation était restauré après le sommeil.

Alors que l’activité de plusieurs autres régions, en particulier des régions sous-corticales, suivait un rythme circadien de 24 heures dont le timing, « de façon surprenante », était spécifique à chaque région et variait d’une à l’autre.

Certaines régions présentaient un pattern qui était une combinaison d’un effet rythmique et d’une baisse associée au temps éveillé.

Au cours d’une période de privation de sommeil, la performance ne se détériore pas linéairement avec le temps éveillé, soulignent les chercheurs. Elle a tendance à être moins affectée au cours de la journée, à se détériorer plus rapidement au cours de la nuit biologique, puis à s’améliorer légèrement le lendemain.

Cette étude confirme que la performance est à tout moment la résultante de deux effets principaux : la dette de sommeil et l’horloge circadienne, souligne le Pierre Maquet de l’Université de Liège, coauteur.

Psychomédia avec sources : University of Surrey, Université de Liège, Science.
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Antidépresseurs : même la plupart des méta-analyses sont influencées par l’industrie

Il est connu depuis longtemps que les études publiées sur les médicaments qui sont financées par l’industrie pharmaceutique ont plus tendance que les études indépendantes à avoir des résultats positifs. Pour cette raison, les chercheurs et cliniciens se fient souvent davantage aux méta-analyses, qui combinent les résultats de plusieurs études, pour se faire une idée plutôt qu’à des études individuelles.

Mais, une étude publiée dans le Journal of Clinical Epidemiology montre que 80% des méta-analyses sur les antidépresseurs ont des liens avec l’industrie, et conséquemment ont davantage tendance à ne pas tenir compte des études qui ont des résultats négatifs.

Ce qui est très troublant, soulignent les auteurs, car ces études sont considérées comme étant celles ayant le plus haut niveau d’évidence scientifique.

John Ioannidis de la Stanford University School of Medicine et ses collègues ont évalué 185 méta-analyses, qui constituaient toutes celles portant sur les antidépresseurs approuvés, publiées entre 2007 et mars 2014.

Ils ont constaté que 80 % des méta-analyses avaient des liens avec l’industrie, soit par le financement direct, soit par les conflits d’intérêts dans lesquels un ou plusieurs auteurs étaient des employés de l’industrie ou des chercheurs indépendants recevant tout type de soutien de l’industrie (honoraires de conférence ou subventions de recherche).

Un tiers des méta-analyses étaient écrites par des employés des firmes pharmaceutiques et 60 % étaient écrites par des chercheurs indépendants affiliés à des universités qui avaient des conflits d’intérêts.

Pour les 53 méta-analyses qui n’étaient pas rédigées par des employés de l’industrie et qui ne rapportaient pas de conflits d’intérêts, 25 % avaient omis de rapporter ces derniers.

Les méta-analyses réalisées par les employés de l’industrie étaient 22 fois moins susceptibles de rapporter des résultats défavorables. Quand aucun employé n’était impliqué, près de 50 % rapportaient des réserves ou des mises en garde.

Ioannidis estime que les sociétés pharmaceutiques ne devraient pas financer des méta-analyses afin de sauvegarder l’objectivité.

Psychomédia avec source : Scientific American.
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