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Des insecticides pour la maison et le jardin qui tuent les chats

Après avoir traité leurs parquets contre une invasion de puces, un couple a retrouvé leurs deux chats morts, rapporte, à titre d’exemple, le magazine 60 Millions de consommateurs de l’Institut français de la consommation.

Le produit contenait de la perméthrine, une substance présente dans de très nombreux produits destinés à éradiquer les fourmis, moustiques, mouches, poux, puces, cafards, etc..

Elle est disponible sous forme de spray, fumigène (« fogger »), pulvérisateur ou poudre et est appliquée directement sur les textiles, sur les plantes ou dans la maison.

« Pour ne prendre qu’un exemple », l’insecticide « Barrage aux insectes » en contient « une bonne dose : 8 grammes par litre ! »

« Avec une odeur caractéristique d’huile de lin, la perméthrine et ses petites sœurs de la famille des pyréthrinoïdes (dont le nom finit aussi par -thrine) sont largement utilisées par les professionnels pour la destruction des nids de guêpes, des fourmis et autres insectes. On la trouve aussi dans des médicaments, sous forme de pommade ou de shampooing, pour éradiquer la gale et les poux chez les enfants. En matière vétérinaire, cette substance est administrée en spray ou en pipettes sur les chiens pour les débarrasser de leurs puces et tiques. »

« Les scientifiques connaissent les effets ravageurs de la perméthrine sur de nombreux animaux, en particulier dits “à sang froid” comme les poissons et les batraciens. Si vous aspergez une pièce dans laquelle se trouve un aquarium, vos poissons risquent fort de finir ventre à l’air. Cette contre-indication pour les organismes aquatiques est d’ailleurs présente sur les emballages. »

« Mais les conséquences très néfastes de cette substance sur les chats n’ont été révélées qu’assez récemment. “Elle provoque convulsions, hyperthermie, hypersalivation, pertes d’équilibre, décrit un vétérinaire. Cette intolérance du chat est due au défaut d’une enzyme de détoxification commune chez les autres mammifères.” »

« Les effets mortels de la perméthrine ont été prouvés récemment, mais uniquement dans le cas d’application, sur le chat, de pipettes antiparasitaires pour chien. »

« Dans un quart des cas, l’intoxication résulte d’un contact proche et prolongé avec un chien récemment traité », précise le Dr William Bordeau, vétérinaire. « La substance tuera un minou sur dix dans cette situation, comme l’ont démontré plusieurs études épidémiologiques dans le monde. »

Combien de chats sont touchés chaque année ? « Impossible de le savoir vraiment. En 2007, le Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon a recensé 488 déclarations d’intoxications à la perméthrine chez le chat, et une cinquantaine de décès. Mais “ces déclarations spontanées ne représentent qu’une partie infime de la totalité des cas d’intoxication”, affirme le Dr Damien Delhaye, qui a consacré sa thèse de fin d’études vétérinaires aux effets néfastes de la perméthrine sur les chats. »

« En effet, “les signes décrits sont non seulement des trémulations musculaires ou des convulsions, mais aussi des troubles digestifs tels que des vomissements, diarrhées et anorexie, et quelquefois des troubles cardiovasculaires”… Autant de symptômes qui n’évoquent pas forcément l’empoisonnement aux pesticides. Bien des cas doivent donc passer inaperçus. »

« Aucune étude d’ampleur n’a pour le moment été lancée sur le sujet. Contrairement aux produits vétérinaires, les insecticides domestiques ne sont toujours pas soumis à une autorisation de mise sur le marché. Leurs fabricants n’ont donc aucune obligation d’évaluer une éventuelle nocivité sur les animaux. Rappelons qu’il a fallu plusieurs années pour établir que les pipettes à la perméthrine ne présentaient pas un risque “anecdotique” pour les chats… »

60 Millions de consommateurs demande aux autorités de santé de contraindre les fabricants à alerter les propriétaires de chats, en ajoutant sur tous les produits contenant de la perméthrine une mention du type « ne pas appliquer en présence de chats ».

« En attendant, éloignez vos minets des chiens traités, et maintenez-les dehors toute la journée si vous devez répandre des insecticides dans votre maison. Pour lutter contre les petites bêtes du jardin, choisissez des produits bio, par précaution. Et en cas d’intoxication, consultez rapidement un vétérinaire – même si, malheureusement, aucun traitement curatif n’existe… »

Au début du mois, l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a rappelé de ne jamais utiliser de produits contenant de la perméthrine destinés aux chiens sur les chats.

Pour plus d’informations sur la santé des chats, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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Cinq pesticides dont le Roundup classés cancérogènes « probables » par l’OMS

L’Iarc (Agence internationale de recherche sur le cancer de l’OMS) vient d’alerter sur la dangerosité de cinq pesticides qui ont été classés ce vendredi cancérogènes « possibles » ou « probables ». Un herbicide très utilisé dans le monde, le glyphosate, contenu notamment dans le Roundup de Mosanto mais aussi 4 insecticides, le malathion et le diazinon, mais aussi le tetrachlorvinphos et le parathion figurent au banc des accusés. Un bilan pour le moins inquiétant !

Le glyphosate est l’herbicide dont la production est la plus importante en volume dans le monde. Très utilisé dans le monde, il est notamment utilisé dans l’agriculture, mais également par les particuliers dans les jardins (Roundup) ou même pour traiter des forêts. Cet herbicide a été retrouvé dans l’eau, l’air ou encore la nourriture. Ce sont principalement les personnes qui habitent près des zones traitées qui y sont les plus exposées, bien que le niveau d’exposition reste généralement bas.

Les preuves concernant les risques cancérigènes du glyphosates restent limitées et concernent les lympomes non hodgkiniens et les cancers du sang. Ils ont été évalués en se basant sur des études d’exposition agricole effectuées aux États-Unis, au Canada et en Suède, ainsi que sur des animaux en laboratoire.

Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, déjà interdits ou restreints dans de nombreux pays, ont été classés cancérogènes « possibles » et les insecticides malathion et diazinon cancérogènes « probables » chez l’homme même si les preuves restent là aussi limitées. Pour le malathion, outre les risque de lymphomes non hodkiniens et des cancers du sang, il y aurait également des risques de cancer de la prostate. Le diazinon pourrait quant à lui être impliqué dans le cancer du poumon.

Les conclusions de l’Iarc ont très rapidement été remises en question par le groupe Monsanto (fabriquant du Roundup) qui a jugé que ces études n’étaient pas basées sur de nouvelles données scientifiques et sur suffisamment de travaux.