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Thyroïde : beaucoup trop d’ablations inutiles en France

Trop d’ablations de la thyroïde (thyroïdectomie) « sont réalisées sans que l’on ait pris la peine de vérifier que c’était nécessaire », rapporte l’UFC-Que Choisir.

« Pour éviter cette maltraitance », la Haute Autorité de santé (HAS) a édité, en septembre 2021, des documents de bonnes pratiques à destination des médecins et des patients.

Les nodules sur la glande thyroïde sont très fréquents : ils sont présents chez environ 50 % de la population. Plus de 9 fois sur 10, ils sont bénins. La plupart du temps ils ne nécessitent qu’une simple surveillance.

« Dans 5 à 10 % des cas, les nodules peuvent correspondre à un cancer », précise la HAS. « Ce sont généralement des cancers de bon pronostic, peu agressifs, d’évolution lente. »

Mais, en France, on constate que l’ablation « est réalisée dans deux cas sur trois sans qu’il y ait eu, au préalable, de cytoponction », rapporte l’association. « Or, cet examen, qui consiste à prélever avec une fine aiguille des cellules du nodule en vue de les analyser, est pourtant un prérequis indispensable pour voir si le nodule est cancéreux ou non. L’absence de réalisation de cet examen signifie donc que les personnes se voient retirer leur thyroïde… sans que l’on sache si c’était vraiment nécessaire. Les conséquences de cette opération sont pourtant loin d’être anodines : en plus des risques inhérents à l’intervention chirurgicale, de nombreux patients doivent ensuite être traités à vie par des hormones (lévothyroxine – Levothyrox). »

Le document destiné aux patients de la HAS précise en termes simples ce que doit être une bonne prise en charge en cas de découverte d’un nodule thyroïdien. « Cela évitera peut-être aux patients d’être opérés sans que les conditions requises ne soient remplies », espère l’association.

Document destiné aux patients sur le site de la HAS : Nodule de la thyroïde – Comment l’explorer ?

Déjà en 2013, une étude de l’Assurance maladie montrait que trop de personnes porteuses d’un nodule bénin subissaient une ablation de la thyroïde inutile, par manque d’examens préalables.

Levothyrox : un rapport judiciaire blâme Merck et les autorités sanitaires

Psychomédia avec sources : UFC-Que Choisir, HAS.
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Opérations inutiles : un scandale qui coûte 50 milliards d'euros par an à l’État

Opérations inutiles : un scandale qui coûte 50 milliards d'euros par an à l’État

Le 27 novembre 2017.

Selon une étude Odoxa pour la Fédération Hospitalière de France, révélée par le Journal du Dimanche, de très nombreuses opérations chirurgicales seraient parfaitement inutiles.

Des disparités selon les régions

Combien de fois avons-nous entendu : « On m’a poussée à accoucher par césarienne alors que j’aurais pu accoucher par voie basse » ? Le nombre d’actes chirurgicaux inutiles comme celui-ci serait très nombreux. C’est en tout cas ce que révèle une étude de la Fédération Hospitalière de France. Selon ces travaux, il existe de vraies disparités selon les départements. On opère plus souvent les hernies discales dans le Sud-Est qu’en région parisienne, par exemple.

Autre exemple : dans les Landes, en Haute-Corse ou dans la Vienne, on comptabilise 149 césariennes pour 100 000 habitants, quand on en recense 308 dans l’Aisne, dans les Yvelines ou dans les Alpes-Maritimes. Par ailleurs, on programmerait davantage de césariennes dans le privé que dans le public. Il est difficile de déterminer si cela s’explique par la pression des femmes ou par l’appât du gain des chirurgiens, mais les faits sont là.

Un impact financier colossal

Il faut savoir également que les hôpitaux sont rémunérés en fonction du nombre d’opérations et d’actes médicaux qu’ils font. Cette logique pousse donc certains établissements à pratiquer des opérations parfaitement inutiles, comme un pontage coronarien, une chirurgie de la colonne vertébrale, une pose d’un stent (petit ressort) coronaire ou vasculaire, ou encore une chirurgie du cristallin.

Au final, selon cette étude, 9 médecins sur 10 avouent prescrire des actes ou des examens injustifiés. Des pratiques qui auraient un coût qui s’élève à 50 milliards d’euros chaque année. Ce scandale a été dénoncé à plusieurs reprises et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a d’ores et déjà fait savoir qu’elle allait s’attaquer au problème. Selon elle, 30 % des dépenses de l’Assurance maladie seraient dues à des actes inutiles. À suivre…

Marine Rondot

À lire aussi : 6 questions à poser au chirurgien avant une opération

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Trop de chirurgies inutiles en France

Depuis une dizaine d’années, la Fédération hospitalière de France (FHF) alerte sur les actes médicaux inutiles. Elle réitère son message dans le Journal du Dimanche (JDD).

« Certains chirurgiens, du privé mais aussi du public, opèrent beaucoup trop ou beaucoup trop vite ; des médecins prescrivent à tour de bras IRM et prises de sang non pertinentes. »

« Notre travail montre qu’il y a un problème d’actes inutiles en France », dénonce Frédéric Valletoux, président de la FHF. Dans un sondage Odoxa commandé par la FHF, 88 % des médecins interrogés disent avoir déjà prescrit certains actes ou examens qui, après coup, leur ont semblé non justifiés.

La FHF constate d’importantes disparités selon les territoires. Elle s’est intéressée plus particulièrement à cinq types de chirurgie : césarienne, pontage coronarien, chirurgie de la colonne vertébrale, chirurgie du cristallin et pose d’un « stent » artériel.

Pour ces cinq chirurgies, d’importantes disparités régionales sont constatées. « Nous ne sommes pas égaux face à la maladie, selon l’endroit où nous habitons », constate Frédéric Valletoux.

Par exemple, on compte 149 césariennes pour 100 000 habitants dans des départements comme la Haute-Corse ou la Vienne contre 309 dans l’Aisne ou les Yvelines. Quant aux hernies discales, elles sont beaucoup plus traitées par chirurgie dans le Sud-est et le Sud-ouest qu’en région parisienne.

Autre disparité : celle entre les structures publiques et les cliniques. 40 % des césariennes sont par exemple programmées en clinique. Pour le pontage coronarien, la probabilité pour un patient en clinique de se faire opérer est 50 plus élevée dans certains départements que dans d’autres.

« Appât du gain, difficulté d’accès aux spécialistes dans les déserts médicaux, pression des patients, les raisons avancées par les professionnels sont multiplies », résume l’Express.

« Ce qui est difficile quand on aborde le sujet de la pertinence, c’est qu’on touche à la rémunération, puisque l’acte est maintenant un élément de la rémunération. Plus vous faites d’actes, plus vous êtes rémunéré. Réguler les pratiques, c’est aussi toucher à la rémunération des uns et des autres. Donc il y a eu beaucoup de conservatisme et de manque de volonté », explique le docteur Valletoux.

« Aujourd’hui, un chirurgien hospitalier qui n’utilise pas assez son bloc opératoire perd des infirmiers dans son service donc il préfère pousser la machine », illustre par exemple Israël Nisand, du CHU de Strasbourg.

Des chiffres du ministère de la Santé, publiés en novembre 2016, montraient aussi que pour des pathologies similaires, les Français ont une probabilité variant grandement d’un département à l’autre de subir une chirurgie : Les variations de fréquences de 10 chirurgies à travers la France soulèvent des questions.

La ministre de la Santé, rapporte le JDD, « a promis de lancer enfin la bataille pour une meilleure “qualité” des soins ».

Une étude de chercheurs de l’université Harvard, publiée en 2017 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), montrait aussi que le mode de rémunération des médecins semble influencer le choix entre une chirurgie ou d’autres traitements : Chirurgie ou médicaments ? Le choix peut dépendre de ce qui est plus payant pour le médecin.

3 questions à poser à son médecin pour obtenir de meilleures informations

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Journal du Dimanche, L’Express, France Info.
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15 à 18 % des prescriptions et traitements seraient inutiles, voire préjudiciables

Du 17 au 19 août, se tient à Québec, la 5e Conférence internationale sur le surdiagnostic organisée par l’Association médicale du Québec (AMQ) en collaboration avec la faculté de médecine de l’Université Laval et l’Association médicale du Canada.

« Le surdiagnostic survient quand on diagnostique chez une personne une maladie qui ne causera jamais ni symptôme, ni mort, ou qu’on pose tout geste qui n’apporte pas de valeur ajoutée à un traitement », précise la présentation de la conférence.

Des études montrent que 15 à 18 % de ce que les médecins prescrivent ou traitent « n’est pas nécessaire ou peut même s’avérer préjudiciable à la santé » des patients, indique le Dr Hugo Viens, président de l’AMQ.

L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) a publié en avril dernier un rapport indiquant que 30 % des examens, traitements ou interventions dans huit domaines médicaux pourraient ne pas être nécessaires et ne pas améliorer la santé, a-t-il rappelé en entrevue téléphonique au Devoir.

« Les études menées par la Dre France Légaré de l’Université Laval ont montré que l’on pourrait réduire le surdiagnostic et la surmédication en fournissant aux patients davantage d’informations susceptibles de leur permettre de faire un choix éclairé et en les impliquant plus activement dans les prises de décision », rapporte la journaliste Pauline Gravel dans Le Devoir.

« Les patients sont ainsi moins enclins à avoir recours à des tests de dépistage, comme l’APS pour le cancer de la prostate par exemple, qui n’ont pas de réelle valeur ajoutée. Ils ont aussi moins tendance à opter pour des plans de traitement qui comportent plus d’effets secondaires que de gains réels, affirme la chercheuse. Mais malheureusement, les gens comprennent souvent qu’on veut leur enlever des services parce que le système de santé n’en a plus les moyens. Ce n’est pourtant pas le cas. C’est plutôt que la science nous informe qu’on prescrit trop de tests et de traitements et qu’il y a des dangers et des effets délétères à trop en faire, et qu’il nous faut essayer d’être plus judicieux. »

3 questions à poser à son médecin pour obtenir de meilleures informations

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Psychomédia avec sources : AMQ, AMQ, Le Devoir
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Beaucoup de traitements et examens médicaux inutiles au Canada

« Le rapport Les soins non nécessaires au Canada, diffusé par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et la campagne Choisir avec soin, confirme l’ampleur du phénomène identifié par l’Association médicale du Québec (AMQ) il y a cinq ans », souligne celle-ci dans un communiqué.

« Le surdiagnostic, le surtraitement et la surmédicalisation affectent les ressources du système de santé, freinent l’accès aux soins, et entraînent des risques pour la santé des patients. »

Selon le rapport, « environ 30 % des examens, traitements ou interventions dans les 8 secteurs visés par les recommandations de la campagne Choisir avec soin pourraient ne pas être nécessaires ».

« Ces chiffres rejoignent l’estimation faite par l’AMQ en 2013 et qui se situe entre 18 % et 35 %. »

Par exemple, parmi les huit recommandations étudiées, figurent celles :

  • « de ne pas utiliser de benzodiazépines ou d’autres sédatifs hypnotiques chez les personnes âgées comme premier choix pour traiter l’insomnie, l’agitation ou le delirium » en raison de « préjudices associés à l’utilisation à long terme de ces médicaments »

  • « de ne pas utiliser d’antipsychotiques atypiques comme intervention de première intention pour traiter l’insomnie chez les enfants et les jeunes »

Or, une personne âgée sur 10 utilise un médicament benzodiazépine de façon régulière dans le cadre d’un traitement contre l’insomnie, l’agitation ou le delirium et le taux d’utilisation de la quétiapine (Seroquel) à faible dose chez les enfants et les jeunes (sans doute pour le traitement de l’insomnie) a connu une croissance rapide dans certaines provinces.

« L’AMQ est par ailleurs préoccupée par l’absence de données probantes en provenance du Québec dans le rapport de l’ICIS. (…) le Québec a pris un retard considérable sur les autres provinces canadiennes (…), entres autres en refusant de participer et de fournir ses données sur la question de la pertinence clinique.

Depuis son lancement, l’AMQ travaille en partenariat avec Choosing Wisely Canada pour le volet francophone de la campagne Choisir avec soin. Des réseaux régionaux sont mis en place afin de favoriser la mobilisation à l’échelle provinciale. À titre de leader québécois, l’AMQ a le mandat de rassembler différentes organisations partenaires dans la mise en œuvre du réseau Choisir avec soin Québec. (…)

« L’AMQ sensibilise les médecins québécois depuis près de cinq ans aux effets pernicieux du surdiagnostic et du surtraitement. Nos initiatives se multiplient, nous offrons maintenant des formations, mais ce n’est pas suffisant. Pour contrecarrer ce phénomène, il faut une prise de conscience globale, systémique. Le gouvernement doit se saisir de l’enjeu et rendre publiques les données qu’il possède. C’est la seule façon d’entamer une conscientisation qui aura un réel effet », a tenu à rappeler Dre Yun Jen, présidente de l’AMQ. »

Pour prendre connaissance des traitements et examens médicaux jugés inutiles, voire nuisibles, voyez la section destinée aux patients sur le site de la campagne Choisir avec soin.

Réduction des surdiagnostics et surtraitements : Québec à la traîne

Psychomédia avec sources : AMQ, ICIS.
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20 % des dépenses de santé sont inutiles en Europe

Gaspillage pour les dépenses de santé en Europe

Selon un récent rapport de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), une grande part des dépenses de santé dans les pays européens seraient inutiles. Une information qui est à mettre en parallèle de la part des dépenses de santé par rapport au PIB : en France, elle était de 11,5 % en 2014, contre 5 % dans les autres pays européens (OMS).

Gaspillage pour les dépenses de santé en Europe

Selon l’OCDE, en Europe, 20 % des dépenses de santé sont jugées inutiles. Des dépenses « gaspis » qui inquiètent les experts du secteur. Le rapport vise 35 pays membre de l’OCDE et montre du doigt un « gaspillage est omniprésent dans les systèmes de santé » selon Francesca Colombo, chef de la division Santé de l’OCDE, lit-on dans Les Echos.

Comme les dépenses de santé sont-elles gâchées ?

Liées notamment au vieillissement de la population, coût de l’innovation dans la santé, la hausse des dépenses de santé comporte beaucoup de gaspillages, répartis comme suit :

  • Dépenses sans intérêt médical pour le patient, incluant les césariennes évitables, les examens d’imagerie injustifiés, les prescriptions d’antibiotiques toujours trop importantes, etc.
  • Dépenses qui ont un coût trop important : prescription insuffisante de médicaments génériques, recours aux urgences trop fréquents
  • Erreurs, fraudes à la Sécurité Sociale et autres abus

L’OCDE alerte : il faut réorganiser les dépenses de santé

Bien que la lutte contre le gaspillage des dépenses de santé soit une réalité pour la grande majorité des pays européens, l’OCDE appelle à davantage d’efforts, notamment en changeant les comportements, aussi bien des patients que des personnels de santé.

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Les régimes pauvres en graisses inutiles ?

Une méta-analyse de 53 études scientifiques réalisée auprès de 70 000 adultes répartis sur le globe vient de montrer que les régimes pauvres en graisses ne feraient pas plus maigrir que d’autres régimes amaigrissants sur le long terme. Selon le Dr Deirdre Tobias, l’auteur principal de cette étude américaine, aucune preuve scientifique ne permettrait de recommander plus particulièrement des régimes pauvres en graisses. Des conclusions surprenantes, quant on pense à tous les conseils diététiques.

Pour parvenir à ces conclusions, le Dr Deirdre Tobias du Brigham and Women ‘s Hospital and Harvard Medical School de Boston dans le Massachusetts aux États-Unis ont analysé les résultats de 53 études scientifiques de personnes réparties à travers le monde. Les conclusions de cette étude, parues vendredi dans la revue spécialisée The Lancet Diabetes & Endocrinology montrent que sur un an, les régimes à faible teneur en glucides permettraient une perte de poids supérieure de l’ordre de un kilo à celle qui est obtenu avec des régimes pauvres en graisse (-3660 grammes).

Selon le Dr Deirdre, son étude apporte des preuves que la réduction de l’apport en graisses ne va pas naturellement conduire à une perte de poids, contrairement à ce qui a été enseigné pendant des années. La diminution des graisses a en effet été très longtemps au cœur des régimes, notamment parce que chaque gramme de graisse contient plus du double de calories qu’un gramme de glucides ou de protéines.

Pourtant, de plus en plus d’études tendent à montrer les effets “néfastes” des régimes alimentaires, qu’ils soient faibles en graisses ou en sucres, sur le long terme

Pour Tom Sanders du King College de Londres, “le message à retenir de cette étude est que l’apport énergétique détermine l’importance de la perte de poids plutôt que les proportions relatives de lipides et de glucides dans l’alimentation”.

De plus en plus d’experts dans le domaine s’accordent pour dire que le meilleur régime est de manger moins et faire plus d’exercices. Un élément à prendre en compte face au surpoids et à l’obésité augmentent de façon alarmante

Alors que le surpoids et l’obésité augmente dans le monde de façon alarmante, l’identification de stratégies efficaces pour la maîtrise du poids devient capital.

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Campagnes pour réduire des traitements médicaux inutiles et risqués

La Société suisse de médecine interne (SSMI) (1) a lancé en mai 2014 la campagne « Smarter Medicine », dans le but de réduire certaines interventions médicales inutiles.

La campagne repose sur des études nationales et internationales, ainsi que sur les expériences de campagnes semblables menées dans plusieurs pays, dont les pays anglo-saxons et l’Italie, notamment la campagne « Choosing Wisely » (choisir avec sagesse) aux États-Unis et la campagne « Choisir avec soin » au Québec.

La pierre angulaire de la campagne suisse est une liste « Top 5 » d’examens diagnostiques et de traitements en médecine interne générale qui n’offrent aucun bénéfice mesurable pour les patients, et présentent plus de risques que d’avantages.

Une autre liste est en cours d’élaboration pour la médecine interne en milieu hospitalier, a annoncé, le 25 septembre, Nicolas Rodondi, médecin-chef à l’Hôpital de l’Ile de Berne, devant 400 médecins et professionnels de la santé réunis pour un congrès sur la surmédicalisation, rapporte 24 heures.ch. Il vient de recevoir un fonds de recherche européen de 6,6 millions de francs pour mener une étude avec 1900 patients de 75 ans et plus afin d’identifier les moyens de supprimer les médicaments superflus ou dangereux.

20 % des plus de 80 ans, rappelle-t-il, prennent au moins dix médicaments par jour ; à leur sortie d’hôpital, 35 % des patients ingurgitent des médicaments inappropriés, a montré une étude dans six pays dont la Suisse ; c’est le cas de 60 % des pensionnaires en EMS.

(1) Qui réunit les internistes généraux et les généralistes exerçant en hôpital et en cabinet.

Psychomédia avec sources : Smarter Medicine, 24 heures.ch.
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Les vaccins inutiles et dangereux ? Les pédiatres souhaitent rétablir la vérité »

afpa

Alors que le débat sur l’intérêt de la vaccination obligatoire est relancé,et face aux nombreuses polémiques qui l’entourent, les pédiatres de l’AFPA et du GPIP tiennent aujourd’hui le rôle majeur de la VACCINATION pour notre société.

Si la majorité des Français semblent favorables à la vaccination (9 sur 10), les polémiques n’ont de cesse d’alimenter les débats, notamment depuis la pandémie grippale A (H1N1) de 2009 : « Les vaccins ne servent à rien à part enrichir les labos » ; « La sclérose en plaque est une conséquence du vaccin contre l’hépatite B » ; « Le vaccin contre le papillomavirus provoque des maladies auto-immunes » ; « L’aluminium présent dans les vaccins est dangereux pour la santé »… Autant de controverses nonappuyées par des études fiables et validées.

Non, la vaccination n’est pas une invention récente du lobby pharmaceutique mondial. Elle a été introduite au XVIIIème siècle par Edward Jenner. En France, selon l’INSERM, les vaccinations ont, depuis 1950, contribué à diviser par 30 ou plus la mortalité due à certaines maladies infectieuses. Quant à l’OMS, elle estime que la vaccination sauve la vie de 2 à 3 millions de personnes chaque année dans le monde.

Alors le vaccin serait-il victime de son succès ? Les pédiatres de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) souhaitent rappeler leur utilité et l’importance d’informer pour une meilleure compréhension du rapport bénéfice/risque de la vaccination.

La vaccination : un acte individuel pour un bénéfice collectif

Si la vaccination permet de se protéger individuellement de maladies graves, elle a également un intérêt collectif. Chez les personnes vaccinées, les virus ou les bactéries des maladies prévenues par les vaccins ne se développent pas. Ils ne sont donc pas malades mais ne peuvent pas non plus être une source de contagion pour leur entourage : ils ne participent donc pas au développement d’une épidémie. Les bénéfices de la vaccination sont  donc à la fois individuels mais aussi collectifs d’où leur immense intérêt en termes de santé publique. Aujourd’hui, grâce aux recommandations vaccinales, certaines maladies comme la variole ont été totalement éradiquées et leur vaccination a été supprimée. Pour d’autres maladies, comme la poliomyélite, le virus est toujours présent dans certains pays et pourrait réapparaître en France si la vaccination n’était plus régulièrement pratiquée. D’autres maladies ne pourront jamais être éradiquées mais peuvent être contrôlées par la vaccination  comme le tétanos ou la coqueluche par exemple.

« Les Français moins motivés par des maladies qu’ils ne rencontrent plus, sont de plus en plus perturbés par la cacophonie d’une minorité militante anti-vaccinale bien que la sécurité des vaccins n’ait jamais été aussi développée et efficace » souligne le Dr François Vié le Sage, Pédiatre à Aix-les-Bains et responsable du groupe Infectiologie et Vaccinologie de l’AFPA.

Un taux de vaccination encore trop faible en France notamment pour protéger les adolescents et les prématurés

En France, la couverture vaccinale est insuffisante pour beaucoup de vaccins et même très insuffisante chez les populations les plus à risque, à savoir les adolescents, les malades chroniques (asthmatiques par exemple) et les prématurés.

Même si la couverture des adolescents pour le ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) a atteint 88% en 2012, elle est encore loin des taux nécessaires pour contrôler ces maladies et protéger complétement la population des épidémies. Des signes de reprise de la rougeole ont d’ailleurs été constatés de nouveau ces derniers mois dans plusieurs pays d’Europe (Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Roumanie, Suède, Suisse). Pour certaines maladies, le taux de couverture vaccinale a même une tendance à la baisse. C’est notamment le cas pour deux des maladies qui concernent le plus les adolescents.

La couverture pour l’hépatite B est passée de 34,7% en 2009 à 34,1% en 2012 après avoir connu un pic à 37,7% en 2010. Celle pour le papillomavirus (HPV), responsable du cancer du col de l’utérus, était de 31,3% en 2009 et est descendue à 22,9% en 2012. Autre maladie à laquelle les adolescents sont particulièrement confrontés : le méningocoque C dont le taux de couverture vaccinale est de seulement 27,5% en 2012.

Chaque année en France, environ 55 000 enfants naissent prématurés (6,6% des naissances). Ces enfants ont une sensibilité accrue aux infections bactériennes et virales dont certaines peuvent être prévenues par la vaccination : coqueluche, pneumocoque, grippe, Haemophilus influenzae stérotype b -HIB-. Pour cette population particulièrement vulnérable, encore plus que pour l’enfant à terme, la stratégie du « cocooning » est particulièrement nécessaire mais n’est malheureusement pas encore suffisamment appliquée. On entend par « cocooning du nouveau-né », la vaccination de l’entourage proche du bébé, c’est-à-dire les parents, la fratrie, les grands-parents et les personnes qui s’en occupent. Premières sources de transmission des maladies, il est indispensable qu’ils soient à jour dans leurs vaccins, en particulier pour ceux contre la rougeole, la varicelle, la grippe ainsi que la coqueluche qui connait une recrudescence en France depuis quelques années et qui présente un risque accru de complications chez les prématurés.

Combattre certaines idées reçues

« L’aluminium présent dans les vaccins est dangereux pour la santé » . À ce jour, lesétudes disponibles indiquent que bien que l’aluminium vaccinal puisse parfois persister au site d’injection pendant des années, celui-ci n’est pas responsable de l’existence d’une atteinte inflammatoire musculaire diffuse et n’est pas associé à une maladie systémique. Le 11 juillet 2013, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a fait un rapport complet sur le sujet qui a abouti aux mêmes conclusions.

« La sclérose en plaque est liée à la vaccination contre l’hépatite B ». Onze études internationales différentes n’ont pas réussi à mettre en évidence un lien de causalité entre vaccin et sclérose en plaque (SEP). Les populations vaccinées n’ont pas plus de sclérose en plaque que celles non vaccinées. Sur une population générale, 3 habitants sur 100 000 sont susceptibles de présenter la maladie. Avoir 3 cas de sclérose en plaque lorsque l’on vaccine 100 000 personnes est donc attendu.

« Le vaccin contre le papillomavirus provoque des maladies auto-immunes ». La méfiance vis-à-vis de cette vaccination s’est instaurée à la suite de la médiatisation d’effets indésirables mais aucune étude de pharmacovigilance n’a montré que les manifestations présentées étaient dues aux vaccins. Les effets indésirables doivent de principe être déclarés dans tous les pays aux différents systèmes de pharmacovigilance : à l’échelle internationale, aucun signal d’alerte n’a été retenu à ce jour. Pour les maladies auto-immunes, le nombre total de manifestations recueillies reste faible (< 6 cas pour 100 000) et bien inférieur à celui attendu dans la population générale.

« Il existe un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme ».Le lien entre la vaccination ROR et l’autisme a été évoqué dans une étude,parue en 1998. Elle s’est révélée être un « trucage élaboré », financée et commanditée à des fins financières. En 2010, le General Medical Council anglais a publié un rapport mettant en cause la validité de cette étude.

« Il est de notre rôle de pédiatre d’informer et de rassurer les Français sur la vaccination. Si nous laissons les « rumeurs » se propager sans réagir au profit de la non vaccination, nous prenons le risque d’exposer les populations à des maladies graves et de favoriser leur recrudescence. Et si l’on impute tous les symptômes à la seule responsabilité de la vaccination, nous risquons également de passer à côté de la vraie cause des symptômes présentés », précise le Dr Robert Cohen pédiatre membre de l’AFPA et président du GPIP.

Source : Communiqué et dossier de presse de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP)


News Santé

Cancer du sein : Trop de mammographies inutiles ?

« Cancer du sein : Trop de mammographies inutiles ? » par le Docteur Erard de Hemricourt.

Comme on le dit très souvent, l’enfer est pavé de bonnes intentions et la médecine n’y échappe pas avec par exemple le dosage routinier du taux de PSA sanguin permettant de détecter précocement les cancers de la prostate (ce dosage reste selon de nombreuses instances officielles et experts de peu de valeur et conduit surtout à des traitements inutiles pour les patients).

Une autre technique de dépistage qui pourrait se révéler trop belle pour être vraie concerne le cancer du sein et la mammographie. Cette semaine paraît un article qui, de nouveau risque de mettre le feu au lac, en annonçant tout simplement que le dépistage de masse du cancer du sein par la technique de la mammographie est inutile, nuisible et surtout conduit à des surdiagnostics pouvant atteindre 20 à 30%.

Pour rappel, le surdiagnostic consiste à détecter une tumeur qui soit est inexistante (erreur de diagnostic) soit n’évoluera pas sur le plan clinique. Nous savons en effet que certaines tumeurs de petite taille resteront continuellement dans un état de pseudo-léthargie et ne progresseront pas. Pire ! Certaines petites tumeurs pourront également disparaître, comme par magie. Toute la problématique du surdiagnostic est donc centrée in fine sur des traitements inutiles, qui n’ont pas lieu d’être.

L’étude parue cette semaine, la Canadian National Breast Screening Study, a suivi près de 90 000 femmes pendant plus de 25 ans. Toutes ces femmes ont été réparties au hasard dans deux groupes distincts comprenant pour l’un un dépistage systématique par mammographie et pour l’autre, rien.

Et les résultats publiés cette semaine dans le British Medical Journal (Twenty five year follow-up for breast cancer incidence and mortality of the Canadian National Breast Screening Study: randomised screening trial. Anthony B. Miller et al. BMJ. 2014; 348:g366) confirment que la mortalité pour les deux groupes au bout de 25 années de suivi reste quasi identique.

Parmi les 89 835 femmes âgées de 40 à 59 ans, 666 cas de cancers du sein invasifs ont pu être mis en évidence dans le groupe des patientes avec mammographie et 524 dans le groupe contrôle (sans mammographie). Ces tumeurs du sein ont mené au décès des patientes dans 180 cas pour le groupe ‘mammographie’et dans 171 cas pour le groupe contrôle. Autant dire que la différence à cette échelle reste quasi insignifiante.

Selon la conclusion de l’article, la mammographie annuelle réalisée chez les femmes âgées de 40 à 59 ans au-delà d’un examen physique bien réalisé ne produirait donc aucun bénéfice en terme de réduction de la mortalité. Par contre, cette technique de dépistage entraîne un surdiagnostic de près de 22% concernant les tumeurs dites invasives (1 patiente sur 424) avec des traitements inutiles à la clé.

Au lendemain de cette publication, de nombreuses voix se sont fait entendre tant en Europe qu’aux États-Unis pour affirmer que cette étude était en contradiction flagrante avec d’autres études qui, elles, rapportaient un bénéfice net de près de 15% en terme de survie globale. Comme souvent, le simple quidam risque ici d’assister à une bataille de chiffres, de statistiques et surtout d’experts qui vont commencer à se contredire.

Sachant que tous stades confondus, les traitements du cancer du sein ne cessent de s’améliorer avec des chiffres de survie globale dépassant actuellement les 85%, les détracteurs de cette étude sont les premiers à dire que les conclusions des données présentées cette semaine sont d’interprétation difficile puisque, quel que soit le stade clinique, avec les nouveaux traitements actuellement disponibles, le cancer du sein qu’il se trouve à un stade extrêmement précoce ou à un stade plus avancé n’est plus une fatalité absolue.

Par contre, comme le dit très pertinemment le Docteur Laura Kruper, directeur du Rita Cooper Finkel Women’s Health Center, cette étude ne regarde que la mortalité et non pas la morbidité. En effet, nous sommes arrivés à un stade où, grâce aux moyens thérapeutiques actuels, nous pouvons nous permettre de ‘pinailler’ non sur l’efficacité de telle ou telle mesure mais sur la nécessité et le choix de telle ou telle mesure eu égard au confort de la patiente et non à sa survie.

Ainsi est-il plus intéressant de diagnostiquer plus précocement une tumeur qui sera facilement retirée par chirurgie sans obligation de passer par la case ‘chimiothérapie’. Mais cela n’enlève toujours pas l’épineux problème des cas de surdiagnostics et des traitements inutiles.

Et comme le rappelle le Professeur Otis Brawley, vice-président de la Société Américaine du Cancer : « Je peux comprendre la frustration des individus mais la vérité est que la médecine n’est pas une science exacte et que c’est pour cette raison que la recherche reste importante car elle nous permet d’approcher et de trouver la vérité ».

Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé – Tous droits réservés-
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