Archives par mot-clé : l’alcoolisme

Lutte contre l’alcoolisme – le Baclofène autorisé en mars ?

«Sans le baclofène, vous n’y arriverez pas» lâchait au début de l’année 2012 le professeur de cardiologie Olivier Ameisen revenant notamment sur son histoire, celle d’un homme qui n’arrivait pas à se défaire de sa dépendance à l’alcool, d’un homme qui, après avoir alterné cures de désintoxication et réunions chez les alcooliques anonymes, avait pensé à mettre fin à ses jours.

Quelques semaines plus tard il était conforté par les résultats d’une étude confirmant l’efficacité du baclofène (Lioresal® et génériques) à de très fortes doses contre la dépendance à l’alcool.

Puis l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé reconnaissait à son tour que les nouvelles données relatives à l’utilisation et à la sécurité d’emploi du baclofène montraient des bénéfices cliniques chez certains patients. Mais d’en recommander toutefois la prescription au cas par cas.

« Le recours au baclofène doit être considéré au cas par cas et avec une adaptation de la posologie individuelle afin de garantir dans le temps la dose utile pour chaque patient » précisait l’Afssaps dans son communiqué.

Aujourd’hui, et selon des informations publiées par le Figaro Santé, l’agence du médicament s’apprêterait à autoriser les praticiens à prescrire du baclofène à leurs patients dans le traitement de l’alcoolo-dépendance et ce dès le mois de mars.

A l’origne le baclofène est un relaxant musculaire d’action centrale qui a été autorisé depuis 1975 dans le traitement des contractures musculaires involontaires (spasticité) d’origine cérébrale ou survenant au cours d’affections neurologiques telles que la sclérose en plaques ou certaines maladies de la moelle épinière.

Lutte contre l’alcoolisme: la Russie va augmenter le prix de la vodka

Pour lutter contre l’alcoolisme qui la ronge, la Russie va augmenter le prix de la vodka, rapporte The Moscow Times. Entre janvier et août, la boisson verra son prix grimper de 30%. Par exemple, la bouteille d’un demi-litre la moins chère du marché passera de 170 roubles à 200 roubles (3,75 euros à 4,40 euros) au 1er janvier, puis à 220 roubles, soit 4,80 euros, au mois d’août.

L’âge minimum légal pour acheter un alcool fort pourrait lui aussi être relevé et passer de 18 ans à 21 ans.

Si la consommation d’alcool des Russes a baissé depuis vingt ans, comme le rapportait Forbes en octobre 2013, elle n’en est pas moins toujours dramatique. Dans ce pays de 143 millions d’habitants, 30% des décès sont directement liés à l’alcool (et les accidents de la route ne sont pas comptabilisés). L’espérance de vie des hommes en Russie, 59 ans, n’atteint même pas l’âge de la retraite, fixé à 60 ans.

La hausse des prix des alcools forts, déjà expérimentée en 2010 en même temps que l’interdiction de la publicité, pourrait effectivement en faire baisser la consommation. Cependant, comme s’en inquiète Vadim Drobiz, vice-président de l’union nationale des producteurs et distributeurs d’alcool auprès de WebManagerCenter.com, elle pourrait aussi mécaniquement augmenter la consommation de vodka «maison» et autres tord-boyaux frelatés, qui tuent plus de 40.000 Russes chaque année.

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Au Kenya, l’alcoolisme gagne du terrain

En janvier, Slate Afrique nous alertait au sujet du développement de l’alcoolisme sur le continent, où l’OMS constatait le record mondial d’excès de boisson (25% des consommateurs d’alcool africains sont des «binge drinkers»). Time Magazine fait le point sur le phénomène, en se focalisant sur la situation du Kenya. Ses conclusions sont loin d’être rassurantes.

En 2010, le politicien John Mututho, récemment médiatisé pour son opposition à l’usage des OGM au Kenya, avait réussi à faire passer les premières mesures législatives encadrant la consommation d’alcool sur le continent. Mais le rapport des Kenyans à l’alcool reste très alarmant.

La corruption est telle que les lois sur l’alcool apparaissent plus comme une source de revenus supplémentaires pour les policiers que comme une mesure de santé publique.

Multinationales et contrebandiers se disputent le marché. Dans des pays majoritairement peuplés de jeunes, dont une bonne partie risque de se retrouver au chômage, le risque d’alcoolisme est décuplé. Le combat des entreprises légales pour leur faire consommer leurs produits, plutôt que ceux disponibles sur le marché noir, ne résoudra pas ce problème, se contentant de le déplacer.

Bill Sinkele, un ancien alcoolique originaire des Etats-Unis, a travaillé pendant des années auprès des populations marginalisées du Kenya (prostituées, enfants des rues, etc.). Depuis 2005, il dirige une association visant à promouvoir un mode de vie sain dans le pays.

Dans un rapport qu’il vient de rédiger pour l’OMS, il s’inquiète de voir un bon nombre de mineurs capables de déterminer leur marque d’alcool favorite avant même d’avoir l’âge légal pour en consommer. Il exprime son désarroi face aux déductions de taxes dont bénéficie les alcooliers, et fustige les campagnes publicitaires visant les jeunes filles. Ce spot ventant les mérites de Snapp, une boisson alcoolisées au goût de pomme, en offre un bon exemple:

En juin, le président Uhuru Kenyatta a affirmé lors d’un congrès sur le sujet que le pays était entré dans une situation critique, à laquelle il fallait répondre par des réformes législatives. Mais de nombreux participants ont souligné que de telles mesures n’auraient aucune utilité dans la mesure où la police, qui serait chargée de les faire appliquer, est particulièrement touchée par l’alcoolisme. 

Une situation très préoccupante, à rapprocher, dans une certaine mesure, de celle observée en Polynésie, que Jean-Yves Nau décrivait en juillet sur Slate.

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Mort du Dr Olivier Ameisen, promoteur du Baclofène, un nouveau traitement contre l’alcoolisme

Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions. Il avait non sans courage tout dit de lui, ou presque, dans une autobiographie atypique publiée en 2008, «Le dernier verre», aux Editions Denoël. Un ouvrage né, expliquait-il alors, du silence de ses confrères face à une auto-expérience qui lui avait permis de continuer à vivre. Le silence de ses confrères pour ne pas parler d’une certaine condescendance, voire d’une véritable gêne.

Son histoire était-elle trop belle? Médecin après avoir été musicien, pratiquant la cardiologie aux Etats-Unis, il était devenu alcoolique et avait atteint des stades d’où l’on ne revient habituellement pas. Après avoir tout tenté pour briser cet esclavage suicidaire il avait in fine «tenté le baclofène». Personne ou presque ne savait, avant lui, que l’on pouvait utiliser ce vieux médicament neurologique pour soigner les malades alcooliques. Il expérimenta, augmenta les doses quotidiennes à des niveaux jusqu’à dix fois supérieurs au maximum autorisé. C’est ainsi qu’il avait atteint un stade inconnu: le désintérêt  pour les boissons alcooliques.

Il insistait: le désintérêt. Pas le dégoût ou la nausée. Pas l’abstinence radicale et définitive, unique objectif  de toute l’histoire de la désintoxication alcoolique mais une forme de détachement vis-à-vis de liquides pour lesquels on ne serait, la veille, damné.

Le malade pouvait regarder une bouteille de gin, voire prendre un verre mais ce verre n’avait plus d’intérêt et, surtout, n’en appelait pas tous les autres. La fin des ivresses, mais sans la rédemption de l’abstinence. Contrainte : le traitement médicamenteux était a priori destiné à être pris à vie.

Il y a cinq ans, son «Dernier verre» rencontra un très grand succès. Olivier Ameisen devint un habitué des studios radiophoniques et des plateaux de télévision. Sans toujours être bien compris. Il fit quelques adeptes dans le corps médical français et des milliers de malades alcooliques ou de leurs proches sont aujourd’hui persuadés qu’ils lui doivent la survie et la guérison. On estime aujourd’hui que plus de 50.000 personnes sont en France «sous baclofène» avec succès mais en toute illégalité.

La croisade de ce médecin suscita de nombreuses réserves et de franches oppositions médicales et réglementaires. Non sans raison. On ne disposait d’aucun essai clinique démontrant l’efficacité et l’innocuité du baclofène dans cette indication et à de telles doses. Pour des raisons qui restent encore à élucider, il fallu attendre plus de deux ans pour qu’une mobilisation officielle commence à se traduire dans les faits. Le promoteur du baclofène en nourrit de vives désillusions et put y percevoir une forme de trahison de la part de ses pairs.

En septembre 2012, il participait, sur France Culture, à l’émission «Science Publique» de Michel Alberganti (chroniqueur de Slate.fr). Il peinait alors à développer ses arguments comme il le faisait depuis 2008. En avril une centaine de personnalités, dont le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, lançaient un appel en faveur d’une «libération du baclofène». Un appel rappelant que l’alcool est directement à l’origine de cent morts prématurées chaque jour en France.

Cet appel devait avoir un rapide prolongement. Début 2013, Olivier Ameisen participait à l’hôpital Cochin de Paris à la première rencontre œcuménique sur le thème de «son» baclofène. Le Pr Jacques-Louis Binet, secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie de médecine et président de séance le félicita «d’avoir le courage de ne pas prendre la parole». Cela ne manquait pas d’élégance. Il nous a semblé, alors, que le Dr Ameisen était, déjà, ailleurs. Il est mort le 18 juillet d’une crise cardiaque survenue durant son sommeil.      

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr

Pr Lejoyeux : « Il faut améliorer le dépistage de l’alcoolisme »

Le professeur Michel Lejoyeux dirige le service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Bichat à Paris.

LE FIGARO.- L’alcool tue chaque année 49.000 personnes en France. Que vous inspire ce chiffre terrifiant?

Pr Michel LEJOYEUX. – Il ne fait que confirmer la réalité des quelques études conduites dans ce domaine et du ressenti des personnels hospitaliers. L’alcool est le déterminant majeur des maladies et des décès précoces dans notre pays, derrière le tabac avec lequel il est d’ailleurs souvent associé. Il y a un contraste saisissant entre la bonne image sociale de cette molécule et son impact sur la morbidité. Nous sommes piégés par notre ambivalence vis-à-vis de ce produit avec d’un côté son aspect terroir, culturel, hédoniste et de l’autre sa toxicité redoutable. Et comme il existe une consommation sans risque de l’alcool – car tout le monde ne sombre pas dans l’addiction!- on a tendance à escamoter ses dangers. Résultat: je ne connais pas de maladie aussi fréquente et aussi méconnue que la dépendance à l’alcool.

Comment expliquez-vous la forte hausse de l’alcoolisme, et notamment de l’ivresse, chez les jeunes?

Ils regardent ce que font leurs parents qui, du coup, se trouvent placés devant la difficulté d’interdire un produit dont ils sont eux-mêmes consommateurs! Il faut bien comprendre que pour les jeunes, l’alcool est le moyen le plus facile, le plus accessible et, en apparence le moins dangereux, de se «défoncer». Ils ont intégré l’idée que la fête c’est l’ivresse. L’alcool n’est plus seulement vécu comme un moyen de se désinhiber: on est passé de l’alcool festif à l’ivresse festive. La consommation alimentaire (le vin servi au moment des repas) disparaît au profit d’une consommation addictive et toxique qui explose.

Quelles sont, selon vous, les actions urgentes à mener?

J’en propose deux. La première consiste à se doter d’un baromètre du nombre de malades de l’alcool en France. Si incroyable que cela puisse paraître, on ne le connaît pas! (…)

Lire la suite sur Figaro.frLes jeunes découvrent la boisson avant la cigarette
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Le baclofène, médicament miracle contre l’alcoolisme?

Les médecins ont-ils trouvé, avec le baclofène, la parade face «au verre de trop»? Si des études donnent des résultats prometteurs, l’heure est encore à la prudence pour bon nombre de spécialistes. Le sujet est de retour dans l’actualité car le Professeur Olivier Ameisen, cardiologue et grand promoteur de l’efficacité …
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