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Stresam contre l’anxiété : pas d’efficacité, risques d’effets secondaires graves

Autorisée en France comme anxiolytique, l’étifoxine « n’a pas d’efficacité démontrée au-delà de celle d’un placebo, alors qu’elle expose à des effets indésirables graves, telles des hépatites et des réactions d’hypersensibilité », rapporte la revue.En 2019, l’Agence française du médicament (ANSM) a conclu à une balance bénéfices-risques défavorable de l’étifoxine, puis demandé la réévaluation européenne du médicament.

Suite à un avis de la Haute autorité française de santé (HAS) en 2020, qui constatait une absence de démonstration d’efficacité et des effets indésirables rares mais graves, le médicament n’est plus remboursable par la Sécurité sociale depuis fin 2021.

« Début 2022, la Commission européenne a décidé, sur avis de la Commission d’autorisation de mise sur le marché (CHMP) de l’Agence européenne du médicament (EMA), que l’étifoxine peut continuer à être autorisée dans les troubles anxieux, moyennant de simples modifications de ses informations officielles : ajouts de contre-indications et de mises en garde dans la notice. Et sous réserve que la firme fournisse les résultats d’un essai clinique supplémentaire “bien conçu et suffisamment puissant” d’ici… mars 2027. »

« Côté efficacité, le CHMP a en effet pointé les insuffisances des essais cliniques menés avec l’étifoxine avant sa commercialisation, mais en conclut de manière étonnante que “les résultats ne sont pas considérés comme suffisamment solides pour établir que l’étifoxine manquait d’efficacité”. »

« Les firmes n’ont donc pas à démontrer que leur médicament est efficace pour qu’il soit maintenu sur le marché. Il suffit que le CHMP ne soit pas sûr de l’inefficacité du médicament. Et les risques avérés d’atteintes hépatiques et de réactions d’hypersensibilité graves, reconnus par le CHMP, ne changent pas la donne. Autrement dit, un médicament qui n’a pas d’efficacité prouvée mais dont les risques sont avérés reste sur le marché. »

« Depuis très longtemps, les soignants sont invités à “d’abord ne pas nuire au patient”. En 2022, les autorités européennes du médicament, elles, préfèrent d’abord ne pas nuire aux firmes », conclut la revue.

L’étifoxine (Stresam) fait partie de la liste des médicaments plus dangereux qu’utiles que Prescrire met à jour chaque année.

« Quand un anxiolytique est justifié, une benzodiazépine pour une durée la plus courte possible est un meilleur choix. Il est prudent d’envisager d’emblée avec le patient les conditions et les modalités d’arrêt du médicament afin de réduire les risques liés à un usage prolongé », précise la revue.

Le Xanax (alprazolam) et le Lexomil (bromazépam), par exemple, sont des benzodiazépines (liste).

Les benzodiazépines (Xanax, Lexomil, Valium…) contribuent à la crise des surdoses d’opioïdes

Plus de 30 % des surdoses impliquant des opioïdes impliquent aussi des médicaments benzodiazépines comme l’alprazolam (Xanax), rapporte le National Institute on Drug Abuse (NIDA) sur son site.

Les benzodiazépines sont des médicaments sédatifs qui augmentent l’activité du neurotransmetteur inhibiteur GABA dans le cerveau.

Les benzodiazépines courantes incluent notamment le diazépam (Valium) et le clonazépam (Klonopin, Rivotril en France), note le NIDA. Une cinquantaine de benzodiazépines et médicaments apparentés sont commercialisés internationalement dont une vingtaine en France où le Xanax est suivi par le zolpidem (Stilnox) et le bromozépam (Lexomil).

La combinaison d’opioïdes et de benzodiazépines peut être dangereuse parce que ces deux types de médicaments sont sédatifs et suppriment la respiration – la cause du décès par surdose – en plus d’altérer les fonctions cognitives.

En 2015, 23 % des personnes décédées d’une surdose d’opioïdes ont également été testées positives aux benzodiazépines, rapporte le NIDA. « Malheureusement, de nombreuses personnes se font prescrire les deux types de médicaments simultanément. »

Dans une étude portant sur plus de 300 000 personnes assurées qui ont reçu des ordonnances d’opioïdes entre 2001 et 2013, la proportion ayant également reçu une prescription de benzodiazépines est passée de 9 % en 2001 à 17 % en 2013. L’étude a montré que les personnes qui consommaient simultanément les deux médicaments étaient plus à risque de se rendre aux urgences ou d’être admises à l’hôpital pour une urgence liée aux médicaments.

Des études précédentes ont également montré les dangers de la co-prescription d’opioïdes et de benzodiazépines. Une étude de cohorte menée en Caroline du Nord a montré que le taux de décès par surdose chez les personnes recevant les deux types de médicaments était 10 fois plus élevé que chez celles qui prenaient seulement des opioïdes.

Dans une étude sur les décès par surdose chez des personnes ayant reçu une prescription d’opioïdes pour traiter une douleur non cancéreuse au Canada, 60 % des patients ont également reçu des benzodiazépines.

« Les personnes à qui l’on prescrit des médicaments devraient informer leur médecin de tous les autres médicaments qu’elles prennent, et elles devraient consulter leur médecin au sujet des dangers potentiels de l’utilisation conjointe de divers médicaments et substances, dont l’alcool », conclut le NIDA. (L’alcool agit également sur le neurotransmetteur GABA, amplifiant ainsi les effets des benzodiazépines.)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : NIH National Institute on Drug Abuse.
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Une nourrice mise en examen pour du Lexomil à un bébé

UNE NOURRICE MISE EN EXAMEN POUR DU LEXOMIL À UN BÉBÉMARSEILLE (Reuters) – Une assistante maternelle de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) soupçonnée d'avoir donné un anxiolytique à un nourrisson a été mise en examen dimanche après 48 heures de garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire. La nourrice a été mise en examen pour des faits "d"administration de substance nuisible". Déférée devant le parquet d'Aix-en-Provence au terme de sa garde à vue, elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, précise-t-on de même source. …



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