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Dur pour l’image corporelle d’utiliser Tinder

Être sur Tinder semble difficile pour l’image corporelle et l’estime de soi, selon une étude présentée au congrès annuel de l’American Psychological Association.

Le site de rencontre Tinder compte environ 50 millions d’utilisateurs actifs, indiquent les auteures. Les profils individuels sont notés par les utilisateurs comme acceptables ou inacceptables. Si deux utilisateurs se jugent acceptables l’un l’autre, ils peuvent commencer à communiquer ensemble.

Jessica Strübel et Trent Petrie de la University of North Texas ont mené cette étude avec 1 044 femmes et 273 hommes âgés en moyenne de 20 ans (principalement des étudiants universitaires de premier cycle).

Environ 10 % utilisaient Tinder. Ceux-ci, femmes et hommes, rapportaient être moins satisfaits de leur corps et de leur apparence comparativement aux non-utilisateurs. Les utilisateurs masculins rapportaient des niveaux inférieurs d’estime de soi.

« L’utilisation de Tinder, pour les hommes et les femmes, était associée à l’insatisfaction corporelle, la honte de son corps, la surveillance de son apparence, l’internalisation des attentes de la société concernant les standards de beauté, la comparaison aux autres physiquement, et le recours aux médias pour obtenir des informations sur l’apparence et attractivité », a expliqué Jessica Strübel.

En raison de la façon dont fonctionne l’application et ce qu’elle exige de ses utilisateurs, les gens qui sont sur Tinder peuvent commencer, après un certain temps, à se sentir dépersonnalisés et jetables dans leurs interactions sociales, à développer une conscience accrue (et critique) de leur apparence et de leur corps et, même en remettant en question leur propre valeur, à croire qu’il ya toujours quelqu’un de mieux au tournant, ou plutôt au prochain glissement d’écran, dit-elle.

Une autre explication pour la corrélation observée pourrait aussi être que les gens qui ont une faible estime d’eux-mêmes soient plus portés à utiliser ce type d’application.

Psychomédia avec sources : APA (press release), APA (article).
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Comment le jus d’orange est devenu une boisson à l’image saine

Certains jus de fruits sont très sucrés, autant que des sodas. Pourtant, le jus d’orange a une image de boisson «santé», saine, rafraîchissante et  énergétique. The Atlantic se penche sur la question en étudiant l’évolution aux Etats-Unis: comment le jus d’orange est devenu un élément indispensable d’un «petit déjeuner équilibré» ?

En gros, le jus d’orange a joué le rôle d’«élixir de guérison de l’Amérique», «promu par les nutritionnistes, les producteurs de fruits, les commerçants, le gouvernement, tous vantant ses mérites contre le scorbut, l’apathie ou même une maladie rare appelée acidose».

Pendant des années, il était trop cher, ou pas très bon, principalement parce qu’il était vendu en conserve et beaucoup trop bouilli. La plupart des gens mangeaient alors des oranges plutôt que de les boire. Le fruit est devenu synonyme d’une alimentation saine grâce «aux efforts des annonceurs et d’un biochimiste ambitieux, Elmer McCollum», devenu le «nutritionniste officieux de la nation» dans les années 1920 en vantant les mérites des vitamines. Il a notamment alerté sur les risques d’acidose, à contrecarrer avec des agrumes. Les producteurs se sont glissés dans la brèche en reprenant l’argument dans diverses campagnes de pub.

Une fois la folie de l’acidose (finalement assez rare) passée, le marketing s’oriente dans les années 1930 sur les bienfaits de la vitamine C en particulier. En 1948 naît le concentré d’orange congelé. Vous ajoutez de l’eau, vous agitez et c’est prêt… On appelle ça du «fresh-frozen», du frais-congelé, miam.  

Looking back ~ OJ, 1951/ e r j k p r u n c z y k via Flickr CCLicence By

Puis, «dans les années 1950, les chimistes ont développé plus de 400 nouveaux additifs pour aider au traitement et à la conservation des aliments». Ce qui donne lieu à la diffusion de jus d’orange en poudre, spécial gain de temps…

Dans les années 1980, le «prêt à servir» prend le dessus, proposé ensuite en version «sans concentré». Ainsi, «la fraîcheur et la pureté dans un carton remplace les vitamines dans une boîte de conserve». Une pureté parfois relative quand on observe certaines étiquettes.

En tous cas, même si on ne craint plus vraiment l’acidose, un consommateur pense toujours inconsciemment qu’un jus d’orange va lui faire du bien. 

Jus en poudre pour tout le monde

Et en France? Eh bien on a aussi eu notre jus en conserve, notre jus en poudre, le Banga Quick (marketé avec de belles oranges fraîches dans le spot télé de 1979) ou le fameux Tang (que l’on trouve encore dans de nombreux pays). 

Plus tard, on a vanté le pur jus, le frais, le vitaminé, la quête du naturel.

Aujourd’hui, pour le PNNS (Programme national nutrition santé), un jus d’orange peut faire partie des «5 fruits et légumes par jour», sauf s’il n’est pas «pur jus» (et à condition que les autres portions soient de vrais fruits ou légumes non pressés). Car derrière l’image «saine», on peut rencontrer des breuvages de composition bien différentes au rayon des bouteilles orange.

Le jus fait maison permet de préserver plus de vitamines (et bon, c’est meilleur). Dans un «pur jus» du supermarché, il n’y a, comme son nom l’indique, que des oranges pressées. Le sucre n’est que celui qui est naturellement présent dans le fruit. Comme l’explique Que Choisir, le jus «à base de concentré» est fabriqué à partir d’un jus auquel on enlève un maximum d’eau près du lieu de production des oranges, qui est ensuite transporté en prenant un minimum de place, et reconstitué avec de l’eau près du lieu de consommation. Dans un «nectar», il y a du jus ou de la purée de fruits, de l’eau et du sucre.

100 ml d’un jus d’orange «pur jus» pasteurisé dans le commerce, c’est 10,2 g de sucre, soit à peine moins que le Coca (10,6 g). Evidemment, on ne peut pas se contenter de comparer cette donnée, puisque le jus apporte plus de vitamines (92% des apports journaliers recommandés en vitamine C dans un verre de 200 ml), de minéraux, de fibres (même si le pressage en fait fait disparaître une bonne partie), pas de sucre blanc raffiné… Mais on peut bien constater que l’image «santé» d’un jus d’orange est radicalement différente de celle d’un Coca. C’est aussi le cas des smoothies, des «eaux aromatisées» et autres «boissons aux fruits», souvent très sucrés et bénéficiant aussi d’une image plutôt saine et positive.

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