Archives par mot-clé : l’intestin

Syndrome de l’intestin irritable : deux médicaments parfois utiles selon Prescrire

« Chez les adultes, en dehors de la grossesse, le pinavérium (Dicetel ou autre) ou l’huile essentielle de menthe poivrée (Colpermin) sont parfois utiles pour soulager certaines douleurs abdominales d’origine digestive », indique la revue Prescrire dans son numéro de mars.

« Les médicaments dits antispasmodiques sont notamment utilisés dans les douleurs abdominales, pour leur activité sur les muscles lisses. »

L’efficacité des médicaments antispasmodiques « a surtout été évaluée chez des patients souffrant de douleurs abdominales rapportées à des troubles intestinaux bénins récurrents, alias “syndrome de l’intestin irritable”, ou “colopathie fonctionnelle”. »

« L’évaluation comparant les différents traitements proposés dans cette situation est globalement peu solide. »

« En pratique, par prudence, tous les antispasmodiques sont à éviter chez les femmes qui pourraient être ou devenir enceintes. Chez les enfants, leur efficacité au-delà de celle d’un placebo n’est démontrée dans aucune situation clinique. »

« Chez les adultes, en dehors de la grossesse, selon les résultats de l’essai comparatif le plus solide, le pinavérium (Dicetel ou autre) en trois prises orales quotidiennes de 50 mg semble plus efficace qu’un placebo pour soulager les douleurs, sans exposer à trop d’effets indésirables graves, à condition de respecter les conditions de prise afin d’éviter les atteintes œsophagiennes. »

« Plusieurs essais comparatifs montrent une efficacité antalgique de trois prises orales quotidiennes d’environ 190 mg d’huile essentielle de menthe poivrée (Colpermin) chez les adultes souffrant de troubles intestinaux bénins récurrents. Les effets indésirables de l’huile essentielle de menthe poivrée par voie orale aux doses utilisées dans les essais sont pour la plupart bénins. »

Pour plus d’informations sur le syndrome du côlon irritable, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Influence de l’intestin sur la motivation et les émotions via le nerf vague

L’intestin influence la motivation et les émotions via le nerf vague, selon une étude publiée dans la revue Cell.

Ces résultats peuvent fournir de nouvelles cibles pour les traitements de stimulation vagale, en particulier pour les troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.

Des recherches précédentes ont montré que l’intestin est un régulateur majeur des états motivationnels et émotionnels, indiquent les chercheurs, mais jusqu’à présent, les circuits neuronaux intestinaux et cérébraux pertinents demeuraient insaisissables. (Association entre les bactéries intestinales et les émotions)

Le nerf vague, le plus long des nerfs crâniens, contient des fibres motrices et sensorielles et passe par le cou et le thorax pour atteindre l’abdomen. Traditionnellement, les scientifiques croyaient que le nerf ne médiait que des fonctions suppressives telles que la satiété et la nausée ; et que les hormones circulantes, plutôt que le nerf vagal, transmettaient les signaux de récompense de l’intestin au cerveau.

« Notre étude révèle, pour la première fois, l’existence d’une population de “neurones de récompense” parmi les neurones de la branche droite du nerf vague », explique Ivan de Araujo de la Mount Sinai Icahn School of Medicine, auteur principal. « Nous nous sommes concentrés sur la remise en question de l’opinion traditionnelle selon laquelle le nerf vague n’est pas lié à la motivation et au plaisir et nous avons découvert que la stimulation du nerf, en particulier de sa branche intestinale supérieure, est suffisante pour exciter fortement les neurones de récompense situés profondément dans le cerveau. »

Les branches du nerf vague sont très entremêlées, ce qui rend extrêmement difficile la manipulation de chaque organe séparément. Pour relever ce défi, l’équipe de recherche a utilisé une combinaison d’outils moléculaires administrés par voie virale qui lui ont permis de cibler exclusivement les neurones sensoriels vagaux reliés à l’estomac et au gros intestin.

Plus précisément, les chercheurs ont combiné différents virus porteurs d’outils moléculaires de manière à leur permettre d’activer optiquement les neurones vagaux reliés à l’intestin tandis que les neurones vagaux menant à d’autres organes restaient muets. L’approche, une technique de pointe connue sous le nom d’« optogénétique », permet aux chercheurs d’utiliser la lumière pour manipuler l’activité d’un ensemble de neurones prédéfinis.

L’étude a révélé que les neurones-récompenses nouvellement identifiés du nerf vague droit fonctionnent sous les mêmes contraintes que celles des neurones-récompenses du système nerveux central, c’est-à-dire qu’ils relient les cellules sensorielles périphériques aux populations de neurones-récompenses du cerveau précédemment cartographiées.

« Étonnamment », les neurones du nerf vague gauche étaient associés à la satiété, mais pas à la récompense. L’étude révèle également que les branches vagales droite et gauche montent de façon asymétrique dans le système nerveux central.

« Nous avons été surpris d’apprendre que seule la branche vagale droite entre en contact avec les neurones de récompense contenant de la dopamine dans le tronc cérébral », explique Wenfei Han, coauteur. La dopamine est un neurotransmetteur essentiel pour la récompense et la motivation.

La découverte de ces neurones dans le nerf vagal ouvre des opportunités pour de nouvelles cibles de stimulation plus spécifiques qui peuvent augmenter l’efficacité de la thérapie de stimulation du nerf vague, consistant à appliquer des impulsions électriques, pour le traitement de troubles émotionnels et alimentaires, soulignent les chercheurs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec sources : Mount Sinai Icahn School of Medicine, Cell.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Un fromage expérimental pour soulager les maladies de l’intestin

Des chercheurs de l’Inra de Rennes (Institut national de la recherche agronomique, ndrl) viennent de créer un fromage expérimental qui pourrait soulager, soigner et même prévenir certaines maladies inflammatoires chroniques.

PDPhotos/Pixabay

A Rennes, des chercheurs de l’Unité Mixte de Recherche “Science et Technologie du Lait et de l’Œuf ” (UMR STLO) conduisent en effet des recherches, très en amont des domaines de la nutrition et de la santé, sur des bactéries fromagères ayant des propriétés anti-inflammatoires.

Actuellement ces dernières portent sur un emmental de laboratoire testé sur des souris atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin. Les premiers résultats très prometteurs permettent d’envisager à long terme des aliments fermentés dont les propriétés anti-inflammatoires pourraient venir en accompagnement des traitements médicamenteux prescrits.

Ces recherches sont actuellement au stade exploratoire sur un emmental de laboratoire testé sur des souris atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin. Les premiers résultats très prometteurs permettent d’envisager à long terme des aliments fermentés dont les propriétés anti-inflammatoires pourraient venir en accompagnement des traitements médicamenteux prescrits.

Les scientifiques ont ainsi mis en évidence des propriétés immuno-modulatrices chez certaines souches de Propionibacterium freundenreichii utilisées comme flore d’affinage fromager et responsables, notamment, des « trous » dans l’emmental. Ils ont par ailleurs identifié les molécules à l’origine de l’effet anti-inflammatoire ce qui a donné lieu à un dépôt de brevet.

En parallèle, d’autres scientifiques de l’UMR Micalis, ont fait de même avec des souches de Lactobacillus delbrueckii et de Streptococcus thermophilus, utilisées comme levains dans les yaourts et certains fromages.

Un fromage modèle a été mis au point, grâce à une combinaison de souches parmi les plus actives dans celles précédemment identifiées par les deux laboratoires. Ce fromage a la capacité de prévenir la colite, comme l’ont démontré les essais conduits in vivo dans un modèle de souris. L’effet immunomodulateur de cet emmental fonctionnel est actuellement en cours de validation dans un essai clinique chez l’homme.

Il va de soi que ces recherches ouvrent de nouvelles perspectives pour des études pré-cliniques et cliniques à venir.

« Nous avons demandé à un industriel breton de nous fabriquer une meule d’emmental à partir des trois souches sélectionnées (…) Des tests menés chez des souris ont prouvé la capacité de ce fromage à freiner et prévenir les pathologies (…) Nous nous sommes aussi rendu compte qu’il pouvait atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie » a déclaré au Parisien Gwenaël Jan, directeur de recherche.

Les résultats de ces travaux ont été présentés la semaine dernière à Rennes à l’occasion du 10eme Cheese Symposium. Ce colloque a réuni près de 230 scientifiques et industriels venus du monde entier pour faire le point sur les derniers développements et applications de la recherche sur le fromage et de les communiquer aux industriels.

Cet événement était organisé par l’UMR Inra-Agrocampus Ouest « Science et Technologie du Lait et de l’Œuf » en collaboration avec le Teagasc, Institut pour le développement de l’agriculture et de l’alimentation en Irlande, et l’Université de Cork.

Crédit/Source : INRA

News Santé