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Le manque de sommeil peut nuire à la santé des os

Le manque de sommeil est associé à un risque plus élevé de faible densité osseuse et d’ostéoporose, selon une étude publiée dans le Journal of Bone and Mineral Research.

Heather M. Ochs‐Balcom de l’Université de Buffalo (États-Unis) et ses collègues ont mené cette étude avec 11 084 femmes ménopausées.

Celles qui dormaient 5 heures ou moins par nuit avaient une densité osseuse plus faible comparativement à celles qui dormaient au moins 7 heures.

Après ajustement, celles qui dormaient 5 heures ou moins par nuit avaient des risques de faible masse osseuse et d’ostéoporose de la hanche accrus de 22 % et 63 % respectivement. Des résultats similaires étaient observés pour la colonne vertébrale.

« Notre étude suggère que le manque de sommeil peut avoir un impact négatif sur la santé des os, ce qui s’ajoute à la liste de ses effets négatifs sur la santé. »

Un impact du manque de sommeil sur le vieillissement

Le manque de sommeil est lié à une accélération du vieillissement biologique et un risque accru de maladies cardiovasculaires, selon une étude publiée dans la revue Communications Biology.

Patrick Tan et ses collègues de l’Université Duke (États-Unis) et du National Heart Centre Singapore ont analysé les habitudes de sommeil de 480 participants à l’aide de données recueillies pendant une semaine par un bracelet connecté (Fitbit).

Ces données ont été mises en relation avec des données sur leur mode de vie et sur des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires tels que la tension artérielle, le cholestérol et la glycémie. Une analyse du génome a permis de déterminer la longueur des télomères, laquelle est un indicateur du vieillissement biologique.

Les télomères sont des structures, composées d’ADN à l’extrémité des chromosomes des cellules, dont la longueur diminue avec l’âge. Il est considéré qu’ils représentent l’âge biologique d’une personne, par opposition à l’âge chronologique.

Des études antérieures ont notamment établi un lien entre des télomères raccourcis et un risque accru de maladie cardiovasculaire.

L’équipe de recherche a constaté que les 7 % de volontaires qui dormaient moins de cinq heures par nuit étaient deux fois plus susceptibles d’avoir des télomères raccourcis que ceux qui dépassaient la durée de sommeil recommandée de sept heures. Ils présentaient également des facteurs de risque cardiovasculaire accrus, comme un indice de masse corporelle (Calcul rapide de votre IMC et votre poids idéal) et une circonférence de taille plus élevés.

« Il est temps de prendre le sommeil au sérieux », concluent les chercheurs. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste, celui de l’étude SingHEART, qui examine comment le mode de vie et les facteurs génétiques des Singapouriens peuvent influer sur le développement de maladies. La popularité croissante des bracelets connectés représente une nouvelle opportunité de cueillette efficace de données de santé, soulignent notamment les chercheurs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : SINGHEALTH, Communications Biology.
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Homéopathie : parution d’un décret ouvrant la voie à un éventuel déremboursement pour manque d’efficacité (France)

Un décret fixant le cadre d’un éventuel déremboursement de l’homéopathie est paru, dimanche 17 mars, dans Journal officiel.

Il permet à la « commission de la transparence » de la HAS d’évaluer le service médical rendu par l’homéopathie et de statuer sur son remboursement. L’avis est attendu à la « fin du printemps » 2019.

Jusqu’à présent, l’homéopathie bénéficiait d’un statut privilégié selon lequel son efficacité n’avait pas à être démontrée.

La commission de la transparence ne pouvait se prononcer que sur les médicaments classiques qui bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une indication précise.

Selon les termes du décret, «  l’appréciation du bien-fondé de la prise en charge prend principalement en compte l’efficacité des médicaments concernés, leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique (…), la gravité des affections auxquelles ils sont destinés et leur intérêt pour la santé publique ».

« La commission peut rendre un avis global commun à l’ensemble des médicaments homéopathiques ou à un ensemble d’entre eux regroupés par catégorie homogène », précise le texte. »

« Une fois rendu, l’avis sera communiqué aux laboratoires fabriquant les médicaments homéopathiques concernés. Ils auront dix jours pour le contester et pourront être entendus par la commission dans un délai de 45 jours après réception de leur demande d’audition », rapporte l’AFP.

Pour plus d’informations sur l’homéopathie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Légifrance, France 24 (AFP).
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Le manque de sommeil cause une augmentation de la douleur

Le cerveau réagit différemment à la douleur chez les personnes qui manquent de sommeil, montre une étude publiée dans le Journal of Neuroscience. La qualité du sommeil influence la sensibilité à la douleur dès le lendemain.

Des études précédentes ont déjà montré que le manque de sommeil amplifie l’expérience de douleur.

Mais les mécanismes cérébraux qui sous-tendent cette altération du traitement cérébral de la douleur demeurent inconnus. Et il n’est pas clair si cette relation se manifeste au jour le jour et si des changements modestes du sommeil ont un impact sur la douleur ressentie dès le lendemain.

Pour répondre à ces questions, Matthew Walker de l’Université de Californie à Berkeley et ses collègues ont mené deux études, l’une avec de jeunes adultes dans un laboratoire du sommeil et l’autre en ligne.

Lorsque les participants étaient gardés éveillés toute la nuit en laboratoire, des changements dans la réactivité cérébrale à un stimulus douloureux (chaleur) étaient observés.

La réactivité était augmentée dans le cortex somatosensoriel primaire et diminuée dans les régions du striatum et du cortex insulaire, qui effectuent un traitement de plus haut niveau de la douleur.

En accord avec cette signature neurale modifiée, la privation de sommeil abaisse le seuil de douleur (une température plus basse est considérée comme douloureuse). De plus, le degré de réactivité amplifiée dans le cortex somatosensoriel est en corrélation avec le seuil de perception d’une douleur.

La 2e étude, menée avec des participants en ligne, a montré que même de modestes changements de la qualité du sommeil déterminaient des changements quotidiens de la douleur ressentie.

Ces résultats mettent en lumière l’interrelation entre le sommeil et la douleur, qui diminue et augmente, respectivement, dans les sociétés du monde entier, concluent les chercheurs.

Ils suggèrent que l’amélioration de la qualité du sommeil pourrait être une approche efficace pour la gestion de la douleur.

Pour plus d’informations sur la relation entre le sommeil et la douleur, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Society for Neuroscience, Journal of Neuroscience.
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Comment le manque de sommeil des ados favorise leurs idées noires

Comment le manque de sommeil des ados favorise leurs idées noires

Le 24 décembre 2018.

Le manque de sommeil des adolescents aurait de lourdes conséquences sur leur santé. Une étude américaine vient, une nouvelle fois, de le prouver.

Le manque de sommeil favoriserait les idées noires des adolescents

Et si les idées noires, caractéristiques de certaines crises d’adolescence, étaient la simple conséquence d’un manque de sommeil ? C’est ce que des chercheurs américains, enseignants à Harvard, ont tenté de démontrer dans une récente étude publiée dans la revue Jama Pediatrics en octobre dernier. Selon ces derniers, dormir moins de six heures par nuit, à l’âge de l’adolescence, favoriserait la mélancolie et les pensées suicidaires.

Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheurs ont soumis, pendant neuf ans, 68.000 adolescents à un questionnaire pour déterminer leur nombre d’heures de sommeil par nuit ainsi que leur comportement et leur niveau d’anxiété. Ce questionnaire leur a permis de recouper différentes données, et de déterminer que de nombreux adolescents se privaient de sommeil. Ils seraient 70% à dormir moins de huit heures par nuit.

Diabète, obésité sont également des conséquences d’une privation de sommeil

Or, en-deçà de six heures par nuit, la privation de sommeil aurait de graves effets sur le cerveau puisque, selon les chercheurs, elle provoquerait « une réduction de l’activité du cortex préfrontal, cette zone du cerveau qui est impliquée dans les fonctions exécutives et les raisonnements logiques », explique Matthew Weaver, principal auteur de cette étude.

Le manque de sommeil serait, selon cette étude, également lié à une augmentation du risque de consommer de l’alcool, de se droguer, ainsi que d’avoir une activité sexuelle dangereuse mais pas seulement. Selon Santé Publique France, qui a maintes fois émis des recommandations sur le sommeil des adolescents, la privation de sommeil favoriserait également l’apparition de diabète, d’obésité et de maladies cardiovasculaires.

Gaëlle Latour

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Le manque de latitude décisionnelle, un facteur de burnout chez les femmes

Les causes du syndrome d’épuisement professionnel sont différentes pour les hommes et les femmes, selon des chercheurs en relations industrielles et en sociologie de l’Université de Montréal dont les travaux sont publiés dans la revue Annals of Work Exposures and Health (AWEH).

Les hommes et les femmes sont soumis à des conditions de travail différentes, souligne Nancy Beauregard, professeure à l’École de relations industrielles et chercheure à l’Observatoire sur la santé et le mieux-être au travail.

La chercheure et ses collègues (1) ont analysé les données de l’étude SALVEO, l’une des plus grandes recherches réalisées au Canada sur la santé mentale en milieu de travail de 2009 à 2012. Les 2026 travailleurs sélectionnés, employés dans 63 milieux de travail québécois, ont été recrutés par l’intermédiaire d’une compagnie d’assurance canadienne qui offre des régimes d’assurance collective dans plusieurs secteurs de l’économie.

L’état d’épuisement professionnel a été évalué par un questionnaire portant sur l’épuisement émotionnel, le cynisme et l’efficacité professionnelle. (Le burnout : 3 composantes, 6 facteurs)

Des conditions plus fréquentes chez les femmes

« Plusieurs femmes ont un emploi dans lequel elles ont peu de latitude décisionnelle, c’est-à-dire que leur travail ne leur procure qu’un faible niveau d’autorité et de prise de décision et il fait peu appel à leurs compétences. Ce type de travail, qu’occupent moins les hommes, conduit ces femmes à l’épuisement professionnel ».

Une estime de soi plus faible et des conflits travail-famille plus nombreux, comme le temps de travail qui empiète sur le temps passé avec leur famille ou qui prive de l’énergie dont elles ont besoin pour accomplir d’autres activités hors du travail, « sont des facteurs qui sont beaucoup plus présents chez les femmes que chez les hommes et qui mènent plus souvent les premières à l’épuisement professionnel, indique le communiqué des chercheurs ».

Le nombre d’heures hebdomadaires consacrées aux tâches dites domestiques (p. ex. faire la vaisselle ou les courses) constituerait un facteur de protection pour les femmes contre l’épuisement professionnel. « C’est l’une des conclusions de l’étude qui nous a le plus étonnés ! dit Mme Beauregard. Nous avons réalisé que plusieurs femmes utilisent les tâches domestiques comme stratégie de retrait face aux demandes du travail leur permettant de “ventiler”. À court terme, cela peut les protéger de l’épuisement professionnel. Cependant, à long terme, cela peut devenir un piège, car elles manquent ainsi des occasions d’avancement et restent confinées dans des postes à faible latitude décisionnelle. » (Plafond de verre : les femmes acceptent trop de tâches qui n’avancent pas leur carrière)

Des conditions plus fréquentes chez les hommes

« Les facteurs menant les hommes au syndrome d’épuisement professionnel sont plus complexes et liés à l’organisation du temps : plus d’heures travaillées ou des horaires atypiques plus fréquents provoquent davantage de conflits travail-famille, ce qui a une incidence sur leur santé mentale. »

Des points communs

« Mais certains facteurs ont le même effet sur le taux d’épuisement professionnel, peu importe le genre. Trop de demandes psychologiques, l’insécurité en emploi, le sont tous des facteurs qui conduisent autant les hommes que les femmes au syndrome d’épuisement professionnel. » (Quatre formes de la reconnaissance au travail)

« On peut raisonnablement émettre l’hypothèse que, en présence de conditions de travail qui sont les mêmes, les hommes et les femmes connaîtraient un taux d’épuisement semblable », avance la chercheure.

Agir sur les facteurs de burnout

« Les femmes sont épuisées de ne pas avoir de latitude décisionnelle au travail ? Pour diminuer l’absentéisme, pourquoi ne pas repenser l’organisation du travail et offrir à celles-ci des défis qui leur permettront de mettre leurs compétences à profit ? “C’est ce type de solutions qui sortent des sentiers battus qui seront plus susceptibles de briser le cercle vicieux de l’épuisement”, estime la chercheure. »

« Bien que les sujets de l’étude fassent partie de professions et secteurs d’activité diversifiés, nous ne sommes pas en mesure de généraliser les résultats à l’ensemble de la population québécoise. C’est néanmoins un excellent départ pour comprendre l’influence du genre dans l’épuisement professionnel et trouver des solutions plus adaptées », souligne-t-elle.

Pour plus d’informations sur le burnout et la psychologie du travail, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

(1) Alain Marchand, Jaunathan Bilodeau, Pierre Durand, Andrée Demers, Victor Y Haines.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, AWEH.
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Le manque de sommeil double les risques d'accidents de la route

Le manque de sommeil double les risques d'accidents de la route

Les Français ne dorment pas assez et, selon une récente étude américaine, les nuits trop courtes multiplieraient le risque d’accident de la route. On fait le point sur cette étude récente.

Le sommeil influe sur la vigilance au volant

L’étude publiée au mois de décembre dernier dans la revue américaine BMC Medicine, montre le lien entre le manque de sommeil et l’attitude au volant. Que signifie dormir peu ou trop peu ? Pour les chercheurs, dormir moins de sept ou huit heures de sommeil par nuit ne suffit pas à récupérer suffisamment.

 « Vous ne pouvez pas raccourcir vos nuits et vous attendre à conserver les mêmes capacités au volant », rappelle le Dr David Yang, qui a dirigé les entretiens auprès des volontaires. Les Français ne sont pas très bons élèves et les chiffres sont inquiétants : 10% d’entre eux se sont déjà endormis au volant.

Sommeil ou alcool, même danger

Les scientifiques ont prouvé par ailleurs qu’ « un conducteur qui a dormi moins de 5 heures est exposé au même risque d’accident que quelqu’un qui a bu ». Concrètement, l’étude explique que 17 heures de veille active ont le même impact sur l’organisme que la présence de 0,5 gramme d’alcool dans le sang

Le risque d’accident de la route est augmenté de 33% pour une personne qui dort seulement six heures par nuit. L’autre alerte lancée par les chercheurs concerne les personnes qui font des apnées du sommeil (parfois sans même le savoir). Ils risquent également de subir ou de provoquer des accidents de la route, faute d’un sommeil suffisamment récupérateur.

Maylis Choné

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Votre cerveau se mange lui-même lorsqu’il manque de sommeil

Votre cerveau se mange lui-même lorsqu’il manque de sommeil

Le 1er mars 2018.

Votre cerveau est particulièrement sensible au manque de sommeil, et lorsqu’il en manque, il peut s’autodétruire. Une étude scientifique italienne vient de le révéler.

Votre cerveau peut-il se manger lui-même ?

Lorsque vous dormez mal, ou trop peu, votre cerveau s’autodétruit. C’est l’effrayante conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs italiens dans une étude publiée dans le Journal of Neuroscience. Et pour illustrer leur découverte, ces chercheurs ont utilisé un terme plutôt parlant puisqu’ils expliquent qu’un cerveau qui manque de sommeil pourrait littéralement se manger lui-même.

Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheurs ont mené des expériences sur quatre groupes de souris. Certaines dormaient entre 6h et 8h, d’autres dormaient de façon intermittente, d’autres encore étaient privés de sommeil pendant 8h et le dernier groupe était maintenu éveillé pendant 5 jours.

Le manque de sommeil mis en cause dans l’apparition de nombreuses pathologies

Au terme de cette observation, les chercheurs ont fait des analyses sur les cerveaux des cobayes, qui ont montré que chez ceux qui avaient le moins dormi, les cellules qui sont censées « nettoyer » le cerveau durant le sommeil, s’attaquaient aux synapses, ces zones de contact entre les neurones, qui permettent de faire circuler l’information.

Ce n’est pas la première fois que le manque de sommeil est mis en cause dans l’apparition de différents troubles. Des études ont déjà montré que dormir trop peu peut entraîner une diminution de la concentration et de la vigilance. Un manque de sommeil peut également favoriser un état dépressif, un surpoids, un affaiblissement du système immunitaire ainsi que du diabète, une hypertension et certains cancers.

Gaëlle Latour

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Manque de sommeil : l’endormissement de régions cérébrales pendant l’éveil lié aux déficiences cognitives

Le manque de sommeil perturbe la capacité des cellules cérébrales à communiquer entre elles, montre une étude publiée dans la revue Nature Medicine. Ce qui entraîne des défaillances cognitives affectant notamment la mémoire et la perception.

Itzhak Fried de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et ses collègues israéliens, américains et français (1) ont mené cette étude avec 12 personnes qui se préparaient à subir une intervention chirurgicale pour le traitement de l’épilepsie.

Des électrodes étaient implantées dans leur cerveau afin de déterminer, avant la chirurgie, l’origine de leurs crises. Parce que le manque de sommeil peut provoquer des crises, les participants restaient éveillés toute la nuit afin d’accélérer l’apparition d’un épisode épileptique et raccourcir leur hospitalisation.

Les chercheurs demandaient aux participants de catégoriser une variété d’images le plus rapidement possible. Pendant qu’ils répondaient, les électrodes ont enregistré le déclenchement de près de 1 500 cellules cérébrales au total. Les chercheurs ont analysé spécifiquement l’activité des neurones du lobe temporal, lequel régule la perception visuelle et la mémoire.

L’exécution de la tâche devenait de plus en plus difficile à mesure que les participants manquaient de sommeil. À mesure que leurs réponses ralentissaient, leurs cellules cérébrales ralentissaient aussi.

« Nous avons été fascinés d’observer comment la privation de sommeil ralentissait l’activité des cellules cérébrales », a déclaré Yuval Nir de l’Université de Tel-Aviv, coauteur. « Contrairement à la réaction rapide habituelle, les neurones réagissaient lentement, l’influx nerveux était plus faible et la transmission prenait plus de temps que d’habitude. »

Le manque de sommeil entravait la capacité des neurones à encoder l’information et à traduire les données visuelles en pensées conscientes.

« Le même phénomène peut se produire lorsqu’un conducteur privé de sommeil remarque un piéton se trouvant soudainement devant sa voiture », explique Fried. « L’acte même de voir le piéton est ralenti. Le cerveau met plus de temps à enregistrer ce qu’il perçoit. »

Les chercheurs ont également découvert que des ondes cérébrales plus lentes accompagnaient cette activité cellulaire réduite dans le lobe temporal et d’autres parties du cerveau.

« Des ondes lentes, semblables à des ondes de sommeil, perturbaient l’activité cérébrale des patients et l’exécution des tâches », explique Fried. « Ce phénomène suggère que certaines régions du cerveau s’assoupissaient, causant des défaillances mentales, tandis que le reste du cerveau était éveillé et fonctionnait normalement. »

Les résultats de l’étude soulèvent notamment des questions sur la façon dont la société perçoit le manque de sommeil, soulignent les chercheurs.

La fatigue extrême exerce sur le cerveau une influence semblable à celle de la consommation excessive d’alcool », dit Fried. « Pourtant, il n’existe aucune norme légale ou médicale pour identifier les conducteurs fatigués sur la route de la même manière que nous ciblons les conducteurs ivres. »

Lorsque fatigué, des zones du cerveau se mettent en sommeil pendant l’éveil observait déjà la même équipe dans une étude publiée en 2014.

Manque de sommeil : les capacités influencées différemment par les rythmes circadiens et l’homéostat du sommeil

Pour plus d’informations sur le manque de sommeil, voyez les liens plus bas.

(1) Yuval Nir, Thomas Andrillon, Amit Marmelshtein, Nanthia Suthana, Chiara Cirelli et Giulio Tononi.

Psychomédia avec sources : UCLA, Nature Medicine.
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Le manque de sommeil de stade paradoxal lié à l’Alzheimer

Le sommeil de stade paradoxal est lié au risque de démence, selon une étude publiée dans la revue Neurology.

Il y a cinq stades de sommeil : l’endormissement, le sommeil léger, deux stades de sommeil profond et le sommeil paradoxal. Ce dernier est celui durant lequel surviennent la plus grande partie des rêves.

Au cours de ce stade, les yeux bougent rapidement, il y a une augmentation de l’activité cérébrale, de la température corporelle et du pouls ainsi qu’une respiration plus rapide.

Le sommeil paradoxal se produit pour la première fois environ une heure à une heure et demie après le début du sommeil, puis se répète plusieurs fois au cours de la nuit alors que les cycles se répètent.

Matthew P. Pase de la Swinburne University of Technology (Australie) et ses collègues ont mené cette étude avec 321 personnes âgées en moyenne de 67 ans dont les cycles du sommeil avaient été mesurés et qui ont été suivies pendant 12 ans en moyenne. Au cours de cette période, 32 ont reçu un diagnostic de démence et 24, de maladie d’Alzheimer.

Un lien a été constaté entre le sommeil paradoxal et la démence. Aucun lien n’a été observé avec le sommeil profond.

Une proportion plus faible de sommeil paradoxal et un temps plus long pour atteindre ce stade étaient liés à plus grand risque de démence.

Les participants qui ont développé une démence passaient en moyenne 17 % du temps de sommeil dans le stade paradoxal, comparativement à 20 % chez ceux qui n’ont pas développé la maladie.

Pour chaque réduction de 1 % du temps de sommeil paradoxal, le risque de démence augmentait de 9 %.

La prochaine étape des chercheurs consistera à déterminer les mécanismes qui expliquent ce lien. L’espoir est d’éventuellement identifier des moyens de retarder la démence ou même de l’empêcher de survenir.

Des études avec une plus grande population sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats soulignent les chercheurs.

Le sommeil profond, une fontaine de Jouvence ?

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : American Academy of Neurology (AAN), Neurology
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