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Cancer : pourquoi il faut se méfier des médecines alternatives

Cancer : pourquoi il faut se méfier des médecines alternatives

Le 23 juillet 2018.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs et médecins de la faculté de médecine rattachée à l’université de Yale, aux États-Unis, le recours aux médecines alternatives diminue les chances de survie en cas de cancer.

Diminution des chances de survie

Les médecines alternatives telles que l’acupuncture, l’homéopathie, la naturopathie, le jeûne « thérapeutique » ou encore médecine chinoise, rencontrent de plus en plus de succès. Si ces médecines permettent de régler un certain nombre de maux, elles ne doivent pas être utilisées en cas de maladies graves, comme le cancer. C’est en tout cas ce que recommandent des chercheurs américains dans une étude publiée dans la revue scientifique JAMA Oncology.

Selon ces travaux, avoir recours aux médecines alternatives réduit de manière significative les chances de survie des patients atteints de cancer. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 1.290 patients atteints d’un des quatre cancers les plus fréquents : le cancer du sein, de la prostate, du poumon et le cancer colorectal. Ces cancers avaient été diagnostiqués à un stade peu avancé, sans métastases.

Défiance à l’égard des traitements conventionnels

Parmi ces patients, 258 ont eu recours à des thérapies alternatives en plus d’un traitement conventionnel. Par traitement conventionnel, il faut comprendre la chimiothérapie, la chirurgie, la radiothérapie ou encore l’hormonothérapie. Les chercheurs ont ainsi pu constater que les personnes de ce groupe comptait 82,2% de survivants au bout de 5 ans, contre 86,6% pour ceux qui avaient reçu uniquement les soins conventionnels.

Mais comment l’expliquer ? Il semblerait que les patients aient fait davantage confiance aux médecines alternatives. Dans le premier groupe, 34% des participants ont refusé la chimiothérapie contre 3,2% dans le second ; 53% ont refusé la radiothérapie contre 2,3% dans l’autre groupe ; et 7% ont refusé la chirurgie. En clair, les médecines alternatives ne sont pas responsables du décès des patients mais elles peuvent donner l’impression que les traitements conventionnels sont inutiles, ce qui est très dangereux.

Marine Rondot

À lire aussi : Médecines alternatives : un effet placebo ?

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Cancer : même guérison avec les médecines alternatives ?

Cancer : même guérison avec les médecines alternatives ?

Le 21 août 2017

Des chercheurs américains viennent de publier une étude portant sur la guérison du cancer et le type de traitement utilisé. Le taux de décès est-il le même en cas de recours exclusif à la médecine alternative que lorsque le patient est soigné par une thérapie classique ? Les résultats sont sans appel…

Cancer et médecines alternatives en complément ou en remplacement ?

Pour soigner leurs patients atteints d’un cancer, les médecins ont recours à la chimiothérapie et/ou à la radiothérapie. Mais le traitement ne se limite pas à ces deux thérapies et afin d’améliorer le quotidien du malade, d’autres médicaments lui sont proposés en complément. Ainsi, l’acupuncture, l’homéopathie et autres médecines douces peuvent apporter un supplément de confort.

Si les médecines alternatives viennent en complément des traitements plus lourds proposés par les médecins, certains patients choisissent d’y avoir recours de manière exclusive et refusent de se faire soigner par chimiothérapie ou radiothérapie.

La guérison est-elle la même pour les malades qui traitent leur cancer avec des médecines alternatives uniquement ? Pour le savoir, des chercheurs américains de l’université de Yale ont observé l’évolution de la maladie de 560 patients soignés avec le traitement « classique » (chimiothérapie, radiothérapie et intervention chirurgicale), ainsi que 280 patients ayant recours à l’usage exclusif des traitements alternatifs.

Traitement alternatif exclusif : 2,5 fois plus de décès

Les résultats de l’étude sont sans appel et montrent que les médecines alternatives sont une thérapie bien moins efficace que le traitement habituellement proposé par les médecins. En effet, le risque de décès est en moyenne multiplié par 2,5 pour les malades se faisant soigner uniquement par des médecines alternatives

Selon les chercheurs, c’est pour le cancer du sein que la disparité est la plus flagrante. En effet, chez les femmes qui en sont atteintes, le risque de décès est 5,68 fois plus élevé. Pour le cancer colorectal, la différence est également significative, puisque le risque de décès est multiplié par 4,57. En revanche, concernant le cancer de la prostate, les écarts sont nettement moins marqués, puisque le taux de survie à 5 ans pour ceux qui ont reçu un traitement « classique » est de 91,5 % contre 86,2 % pour ceux qui ont eu recours à un traitement alternatif. Un résultat qui s’explique par la lente évolution de ce cancer.

Perrine Deurot-Bien

À lire aussi : La prévention du cancer enfin expliquée

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Médoucine : des médecines douces décryptées et validées, les praticiens sélectionnés

Les médecines complémentaires sont en vogue, plus de 25 millions de français les utilisent régulièrement.

Mais dans un domaine où les offres sont multiples, il n’est pas évident de s’y retrouver et les informations que l’on obtient ne sont pas toujours sérieuses ni rassurantes.

C’est ce qui a poussé Solange Arnaud, polytechnicienne ayant travaillé pendant 10 ans dans un grand laboratoire pharmaceutique, à fonder Medoucine.com afin que chacun puisse bénéficier de pratiques reconnues et efficaces dans un cadre éthique et rassurant.

Quelles sont les pratiques efficaces ? Quelles sont les disciplines adaptées à ma situation ?

Medoucine.com a fait le tri et ne recense que des disciplines ayant réuni des preuves d’efficacité publiées dans des revues médicales.

Ostéopathie, hypnose, médecine traditionnelle chinoise, sophrologie, naturopathie, yoga, méditation et massages et d’autres encore sont ainsi représentées.

Pour vous aider à choisir parmi les pratiques, vous aurez accès à des centaines de vidéos de praticiens qui décryptent leur discipline ainsi qu’à une recherche par mot clé proposant des solutions adaptées à chaque situation.

Comment trouver un thérapeute de confiance ?

Dans un univers très peu réglementé où le pire côtoie le meilleur il n’est pas aisé de trouver un praticien de qualité.

Medoucine.com a voulu rendre le bouche-à-oreille transparent et accessible à tous, en constituant un réseau sélectionné de praticiens de confiance :

Recommandés par leurs clients et leurs confrères dont les avis sont disponibles en ligne, leurs formations sont vérifiées et ils s’engagent à respecter un code de déontologie bien établi.

Ce site vous intéressera-t-il ?

Le site s’adresse à tous ceux qui souhaitent utiliser les médecines naturelles dans leur plein potentiel :

– Vous cherchez un praticien et voulez être sûr de vous adresser à quelqu’un de sérieux, que vous aurez vous-même choisi en connaissant son parcours.

– Vous préférez « prévenir que guérir » et voulez vous faire accompagner pour vraiment améliorer votre état de santé à long terme.

– Vous avez des  symptômes ou problèmes récurrents contre lesquels vous avez (presque) tout essayé et pour lesquels vous cherchez de nouvelles solutions d’accompagnement.

Vous vous êtes reconnu(e) ? Rendez-vous sur www.medoucine.com !

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Les médecines complémentaires et alternatives sont plébiscitées. Mais qu’en dit la science aujourd’hui ?

Propos recueillis par Jean-Rémi Deléage de therapeutes.com

Une étude récente indique que les Français sont de plus en plus nombreux à plébisciter les approches complémentaires pour leur santé. Par exemple, 72 % d’entre eux considèrent ces pratiques comme importantes en support des traitements médicaux du cancer. Ils souhaitent une meilleure prise en charge de la douleur, du soutien psychologique, de l’accompagnement social, avec notamment des approches telles que l’ostéopathie, l’acupuncture, la relaxation, la sophrologie, la nutrition, l’hypnose, le yoga ou le Qi gong… (Baromètre cancer 2013, Institut Curie et Viavoice). Les « médecines complémentaires et alternatives » sont devenues un enjeu de société, tant du point de vue humain et social, que du point de vue économique et de l’organisation de la santé en France. Directement ou indirectement, on peut dire que ces pratiques non-conventionnelles permettent de mieux prendre en compte les demandes des Français, d’être une des réponses aux problématiques des déserts médicaux, d’offrir une gamme plus large d’accompagnement de santé, de donner des clés pour que chacun puisse devenir un véritable acteur de sa santé.

Cependant, ces pratiques restent encore controversées, parfois décriées et rarement prescrites par les médecins. Nous avons cherché à en pister quelques raisons en rencontrant Bruno Falissard1, Professeur de santé publique à la faculté de médecine de l’université Paris XI et directeur de l’unité INSERM U669 et Juliette Gueguen, qui prépare une thèse sur le sujet.

Vous avez suivi un parcours atypique. Qu’est-ce que l’approche pluridisciplinaire apporte à votre pratique ?

Bruno Falissard – Pour le dire de façon brève, j’ai fait Polytechnique parce que j’adorais les mathématiques et la physique. Mais je souhaitais faire un métier dans lequel je pouvais m’occuper des gens, les soigner. Ce pour quoi j’ai fait médecine. En ce qui concerne la pluridisciplinarité, j’aime bien ce mot anglais de Channeling. En fac, nous avons appris à penser en silos. Nous sommes dans une pensée « silotée » par des idéologies. Vous avez des idéologies magiques, et puis vous avez des idéologies scientifiques. Même au sein de la science vous avez plusieurs types d’idéologies scientifiques. On ignore souvent que l’idéologie biologique par exemple est très différente de celle de la médecine statistique. D’ailleurs, Claude Bernard détestait les statistiques. Dans le monde de l’évaluation du médicament par exemple, il y a des chercheurs très proches des statistiques et qui sont « antibiologique ». La multidisciplinarité permet de prendre du recul et de se rendre compte que parfois, on est enfermé dans des idéologies scientifiques. Et lorsqu’on est enfermé dans un schéma, on finit par dire des bêtises.

Il y a des représentations sociales de la santé et sur comment « il faut » se soigner ?

Bruno Falissard – Oui tout à fait. Prenez le terme classique d’ »Evidence Based Medicine« . Il y a des acteurs sociaux et scientifiques médicaux qui disent : « nous avons trouvé une méthodologie qui permet de dire qu’il y a des soins dont on a prouvé l’efficacité« . Donc, tout à coup, nous sommes devant un discours de vérité qui dit : « ça y est nous avons trouvé la lumière ! » Mais ça ne tient pas debout. Il suffit de regarder par exemple le sens du mot « prouvé ». La « médecine fondée sur des faits prouvés« . Cette dernière dit qu’une « proposition est prouvée lorsqu’elle est établie par une méthodologie reconnue et qu’elle entraîne une croyance« . C’est-à-dire qu’en fait, tout le monde croit que derrière quelque chose de prouvé, il y a la vérité. Mais c’est faux. On a utilisé une méthodologie reconnue qui a prouvé l’efficacité de soins, et ça c’est très bien, on croit à tout cela, et ça c’est très bien aussi, mais ça n’est qu’une croyance. Ce discours d’Evidence Based Medicine, j’y participe aussi et ça amène du progrès dans les soins, il n’y a aucun doute, mais quand on se dresse dans sa « cape blanche » en disant qu’on a trouvé la vérité, alors on dit n’importe quoi.

Il y a des pratiques comme l’auriculothérapie, expérimentée à l’hôpital, qui ont bénéficié d’études approfondies et ont prouvé leur efficacité et pourtant il y a encore des chefs de clinique qui estiment que ça n’est pas sérieux. Qu’en pensez-vous ?

Juliette Gueguen – Dans l’évaluation des approches complémentaires, quels que soient les résultats des études, il est très difficile de donner des conclusions fiables en partant des méthodologies classiques, tout simplement parce que la plupart du temps, ces approches ne permettent pas de respecter intégralement les standards méthodologiques appliqués dans l’évaluation du médicament. Et du coup, il est possible, devant des résultats qui paraissent à première vue très positifs, d‘en avoir une lecture très critique en mettant en avant les biais des études…

Les médecines complémentaires sont-elles trop aléatoires, les résultats trop subjectifs pour être efficaces selon les critères scientifiques ? Peut-on mesurer cette subjectivité malgré tout ?

Bruno Falissard – Il y a plusieurs questions dans ce que vous dites. Peut-on mesurer la subjectivité ? Comment évaluer les soins ? Le problème c’est que cette évaluation relève aujourd’hui essentiellement des médicaments. Plus de 90 % des études, qui évaluent des soins, évaluent des médicaments.  Les médicaments sont fabriqués par des firmes pharmaceutiques, qui gagnent de l’argent avec. Je n’ai aucun problème avec ça. Or, vous avez remarqué que ce sont les firmes pharmaceutiques qui gagnent de l’argent avec les médicaments qui évaluent leurs propres produits. C’est comme ça dans tous les pays du monde. Donc, il y a une situation très étrange, de conflits d’intérêts majeurs, et qui sont de notoriété publique. Pour lutter contre ça, nous avons développé des méthodologies d’évaluation des médicaments extrêmement strictes à base d’essais contrôlés où on tire au sort — parce que les tirages au sort permettent d’avoir des réponses extrêmement convaincantes — qui s’intéressent non seulement aux effets du médicament sur les gens, mais aussi à l’effet de la molécule du médicament. Parce que ce qui coûte cher, c’est la molécule. Si un médicament a autant d’effet qu’un placebo, moi en tant que médecin, ça ne me pose pas de problème, sauf que si je le paye beaucoup plus cher que le placebo, alors il y en a un, de problème. Donc, il est tout à fait licite que la société, qui paye cher les médicaments, les évalue de façon très stricte et qu’elle évalue l’activité intrinsèque de la molécule.

En conséquence, le problème qui se pose, c’est qu’on apprend l’évaluation des soins à partir de l’évaluation des médicaments. Et comme depuis que nous avons fait des essais randomisés, la médecine a prouvé son efficacité, alors il y a eu une espèce de généralisation de l’évaluation des soins selon ces critères. Évidemment, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’hypnose, l’acupuncture, l’ostéopathie, on se demande bien ce que pourrait être un placebo d’hypnose ou d’ostéopathie. On se demande comment on va faire. Mais cela n’a aucun sens parce que l’on transpose une méthodologie qui vient d’un domaine très précis, avec un contexte sociologique très précis, d’un autre domaine qui n’a rien à voir. Sans doute, ce qu’il faudrait faire, c’est s’inspirer de ces méthodologies pour voir comment l’appliquer à ces pratiques complémentaires. Trouver le critère pertinent, le moyen de transposer l’approche méthodologique classique pour évaluer des soins non médicamenteux. Et ce, en étant décomplexé par rapport au placebo et au tirage au sort.

Est-ce que les médecines personnalisées complémentaires et alternatives peuvent permettre inversement de mieux évaluer les médicaments ?

Bruno Falissard – Oui, je pense que nous allons bénéficier des améliorations dans l’évaluation de ces médecines complémentaires pour évaluer différemment l’impact des médicaments. Par exemple, dans le diabète de type 2, il y a un problème de subjectivité très important qu’il faut prendre en compte : c’est que les gens ne prennent pas leurs médicaments. Pourquoi ? Parce qu’ils ne se sentent pas malades. On leur demande de faire un régime, de faire du sport, de prendre des médicaments, mais ils ne comprennent pas pourquoi, ils en ont marre. Ils savent que ce type de diabète est très embêtant, mais c’est une compréhension intellectuelle.

Les médecines complémentaires ressortent du qualitatif. Pourquoi ne pas prendre plus cet aspect en compte ?

Bruno Falissard – On pourrait tout à fait faire des études qualitatives, de ressenti dans l’évaluation des médicaments. Mais le problème est culturel. Au jury du Programme hospitalier de recherche clinique (qui attribue beaucoup d’argent pour évaluer les soins, indépendamment des entreprises pharmaceutiques), on a soulevé l’hypothèse du qualitatif : et bien, la majorité du jury ignorait même qu’il existait des méthodologies qualitatives. Il y a des problèmes de culture méthodologique. Et c’est le même problème chez les collègues qui font des études qualitatives et qui ne supportent par les études randomisées. Il s’agit bien de problématiques idéologiques, de chapelles, de préjugés.

Pourtant, l’hypnose est très étudiée et comporte une littérature scientifique extrêmement abondante. Ne peut-on pas faire pareil sur d’autres domaines comme la sophrologie, le Qi Gong, l’EMDR… ? Qu’est-ce qui bloque ?

Juliette Gueguen – C’est vrai que, dans le domaine de l’hypnose, il y a eu de nombreux travaux réalisés en neurologie, en neuro-imagerie pour comprendre les mécanismes à l’œuvre, les aires cérébrales impliquées, il y a aussi des études cliniques… Mais si vous prenez les 10 000 études récentes sur le sujet et que vous regardez celles qui sont contrôlées, randomisées, vous descendez à 400. Autres exemples : la sophrologie s’est beaucoup développée en France, mais finalement relativement peu dans d’autres pays, et vous manquez donc d’études internationales ; et pour le Qi Gong thérapeutique, c’est encore très nouveau et on accède difficilement à la littérature chinoise sur le sujet. Je pense donc que c’est en partie lié à l’historique de ses pratiques.

On parle beaucoup de troubles bipolaires, d’enfants hyperactifs, d’addictions aux nouvelles technologies, pensez-vous qu’il y a de nouveaux troubles mentaux liés à la modernité ? Et y a-t-il du nouveau dans les thérapies ?

Bruno Falissard – En première approximation, je dirais qu’il n’y a pas de nouvelles maladies mentales. On parlait déjà des troubles bipolaires chez les Grecs. Du fait de l’arrivée de l’Internet, des réseaux sociaux en observent par exemple au Japon le Hikikomori, qui est vraisemblablement un trouble psychiatrique complètement nouveau. Il s’agit de l’isolement d’adolescents et de jeunes adultes qui n’ont de contact avec la société que pour manger et qui ne font que communiquer à partir de leur chambre via l’Internet, sans qu’il y ait de trouble psychotique, de phobies sociales ou autres. On commence à avoir quelques cas en France, mais ça reste sporadique. Pour le reste, les pathologies psychiatriques résistent à l’épreuve du temps.

Quand on regarde l’histoire du traitement des maladies psychiatriques, il y a eu des placebos et des molécules actives, comme l’opium dès le moyen âge. Parfois, ça se passait mal, et on brûlait les gens. Après est arrivé Pinel, au XIXe siècle. Avec lui, la relation au « fou » change : il est devenu un patient et on commence à lui parler car le fait de lui parler peut le faire aller mieux. En 1960, il y a la révolution du médicament dans laquelle on est toujours aujourd’hui. Mais depuis 20 ans, on peut dire qu’il y a un essoufflement de l’innovation dans les médicaments, et du coup il y a une montée en puissance des traitements non médicamenteux, avec une rationnalisation, une meilleure évaluation, avec de la recherche. Il y a émergence de nouveaux traitements psychologiques.

Cette trajectoire est curieuse, car nous sommes partis de la psychanalyse, au plus près de la subjectivité, puis passés par un virage avec des soins très comportementaux ou cognitifs — dans lesquels on s’intéresse de façon assez carrée au traitement d’informations — à des soins qui se rapprochent de considérations extrêmement subjectives et intérieures, notamment avec la méditation de pleine conscience. C’est comme si en traçant une ligne, on allait retrouver dans 20 ans la psychanalyse, mais avec un langage un peu plus scientifique.

Assiste-t-on à la fin du tout médicament, comme à l’hôpital Sainte-Anne qui utilise les méthodes de méditation de pleine conscience ? Et aussi la prise en compte d’approche globale incluant par exemple la nutrition ?

Bruno Falissard – Nos sociétés occidentales ont toujours eu un rapport ambivalent avec les psychotropes. Ils sont diabolisés, mais presque tout le monde en prend. On dit du mal des médicaments, mais on ne rembourse pas les solutions alternatives.

Pourquoi ?

Bruno Falissard – C’est complexe. Les torts sont partagés, d’un côté les psychothérapeutes ont été pendant longtemps réticents au remboursement, en particulier parce que le processus de remboursement impliquait de définir ce qu’était un psychothérapeute, et dans ce processus, certains auraient pu perdre leur étiquette. Et de l’autre côté, si on rembourse ces pratiques, la sécurité sociale va encore augmenter son déficit.

Aujourd’hui on sait que le soin psychiatrique ne doit pas se limiter au médicament. La notion de handicap psychique montre qu’un patient psychiatrique chronique sera bien mieux s’il travaille et que si on donne un toit à un SDF qui a des problèmes psychiatriques, il ira beaucoup mieux.

Une étude récente de l’institut Curie et ViaVoice montre que 72 % des Français plébiscitent les pratiques complémentaires et alternatives dans les soins anticancéreux, qu’en pensez-vous ?

Juliette Gueguen – Cela répond à une demande très forte, une demande d’approche globale, qui d’ailleurs parfois peut correspondre à une philosophie de vie. Il y a des études sur le sujet qui ont été réalisées, sur cette prise en charge, qui est d’ailleurs plus « complémentaire » « qu’alternative ».

Bruno Falissard – Plus qu’un changement de regard sur cette question, je pense qu’il s’agit d’un coming out. Maintenant, les gens le disent, ils ont moins peur d’en faire la demande. Cependant, ils ne vont peut-être pas en parler à leur médecin de peur de sa réaction. C’est d’abord un problème culturel, car il y a un « choc de représentation ». La France est un des pays où l’on commence des études de médecine juste après le baccalauréat, avec une formation extrêmement biologique. Quasiment la moitié des cours de médecine sont des cours de biologie. Donc on a des médecins qui ont une formation biologique extrêmement solide, ce qui a des avantages c’est indéniable, mais qui, du coup, ont une représentation de la maladie très « Claude Bernardienne ».

Donc quand les patients viennent leur parler d’un soin complémentaire — acupuncture, nutrition, sophrologie — cela rentre en conflit avec leur représentation de ce qu’est la médecine. Et dès qu’il y a choc de représentation, on a tendance à repousser. Et puis le deuxième point important, c’est que cela crée une blessure narcissique. Je vous donne un exemple : j’ai eu un jeune patient qui avait une encoprésie (forme d’incontinence fécale) et nous n’arrivions pas à trouver une solution. Et un jour les parents sont venus me voir en disant qu’il était guéri. Comment ont-ils fait ? Ils sont allés voir un rebouteux. J’ai dit, très bien, bravo ! Mais quelque part je me suis trouvé un peu imbécile. Vous êtes pédopsychiatre, vous avez des dizaines d’années d’études, vous travailliez dans un hôpital universitaire, et ce que vous n’arrivez pas à faire, le rebouteux le peut. Même si ce qu’il a réussi a peut-être bénéficié de tout le travail qui avait été fait précédemment avec l’enfant, à l’hôpital. Cela fait réfléchir…

Le Pr Turtz, directeur du Centre Gustave Roussy à Villejuif, après un voyage en Inde et la découverte de la médecine ayurvédique, a estimé qu’il vaudrait mieux former les médecins sur les approches psychologiques, sociales, voire anthropologiques…

Juliette Gueguen – C’est tout à fait vrai. Heureusement il y a certaines facs qui commencent à intégrer des modules de sensibilisation aux approches complémentaires pendant le cursus des études de médecine pour que les praticiens puissent être mieux à même de répondre aux besoins de leurs patients, de mieux les orienter, et éviter le cloisonnement. C’est vrai qu’il peut y avoir un choc des cultures entre des critères cliniques, symptomatiques et des pratiques qui ne sont pas basées sur les mêmes critères. Des malades, qui peuvent avoir conservé des symptômes, mais qui se sentent beaucoup mieux grâce à ces pratiques.

Bruno Falissard – On a ça dans le domaine de la psychiatrie d’ailleurs. Lacan dans ses espèces de provocations disait que dans une cure analytique « la guérison vient de surcroît ». C’est très provocateur évidemment puisque si c’est un soin qui n’a pas pour but de guérir les gens, alors à quoi ça sert, d’autant que ça coûte cher…. Les Anglo-saxons parlent de « recovery » : je n’ai pas guéri, mais je ne me considère plus comme un malade. C’est très utilisé en schizophrénie, car on ne peut pas guérir un patient schizophrène même si nous pouvons améliorer sa symptomatologie. Certaines thérapies permettent aux patients de s’accepter tels qu’ils sont, de faire en sorte qu’ils soient mieux intégrés dans leur environnement et cela change tout dans le regard. Le leur et celui de leurs proches. Mais ce type de traitement échappe complètement aux essais randomisés.

Quel est votre point de vue sur les médecines complémentaires et alternatives ?

Juliette Gueguen – Mon sujet de thèse concerne principalement les méthodologies d’évaluation de ces médecines pour voir comment combiner des méthodes quantitatives et qualitatives. Je travaille notamment sur une étude qualitative s’intéressant à l’expérience du Qi Gong par des patientes anorexiques. J’ai également une étude de synthèse en cours des travaux sur l’hypnose dans le cadre de l’accouchement. Dans ce dernier cas, je peux vous donner un exemple issu de la confrontation des approches quantitatives et qualitatives : les essais contrôlés randomisés vont estimer qu’un des critères de jugement le plus logique si on veut évaluer l’hypnose est le recours à la péridurale, et les méta-analyses ne montrent pas d’efficacité de l’hypnose sur ce critère. Mais en fait, si nous regardons les études qualitatives, l’objet de l’hypnose n’est pas de réduire le recours à la péridurale, c’est de modifier le vécu des femmes. Non pas principalement en rapport avec la douleur, mais en rapport avec leur vécu, le rôle plus actif qu’elles vont pouvoir jouer et le meilleur souvenir qu’elles vont garder de cet événement. On peut donc s’interroger sur la pertinence du critère de jugement retenu par les études quantitatives…

Ainsi, pour évaluer les approches complémentaires, il semblerait pertinent de réaliser des études qualitatives en amont des essais contrôlés randomisés, afin de préciser le critère de jugement le plus adapté. En l’occurrence, de futurs essais sur l’hypnose dans le cadre de l’accouchement gagneraient peut-être à utiliser comme critère de jugement principal l’expérience de l’accouchement et non le recours à la péridurale.

 

La startup de l’eSanté therapeutes.com, pour qui « la santé doit être accessible à tous », vient de lancer un service : « La couverture sociale des médecines douces » offrant une réduction de 23 € sur toute 1re consultation effectuée sur son site Web en Ostéopathie, Diététique, Psychologie, Psychothérapie, Hypnose, Sophrologie,… Cette « sécurité́ sociale » des médecines complémentaires est financée avec une communauté́ de thérapeutes solidaires, ce qui assure sa gratuité pour tous.

1. Dr Bruno Falissard. Ancien élève de l’école Polytechnique, pédopsychiatre, docteur en statistique et santé. Professeur de santé publique à la faculté de médecine de l’université Paris XI, directeur de l’unité « Troubles du comportement alimentaire de l’adolescent » INSERM U669 – Maison de Solenn. Cochin. Il préside depuis 2007 le comité autisme de la Fondation de France. Président de l’International Association for Child and Adolescent Psychiatry and Allied Professions (IACAPAP). Il est l’auteur de nombreux articles dans des revues scientifiques.

Livres : 2008 : Mesurer la subjectivité en santé : perspective méthodologique et statistique, Masson, 2008 : Cerveau et psychanalyse : tentative de réconciliation, L’harmattan.

2. Dr Juliette Gueguen. Médecin de santé publique, ingénieur méthodologiste, unité INSERM U669. Prépare une thèse sur l’évaluation les médecines complémentaires.

 

 

 

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Se débarrasser des mycoses des pieds avec les médecines douces

Avec le printemps, on se remet au sport et les mycoses de pied font leur retour. Pour les combattre, testez les méthodes naturelles.

Une pathologie causée par des champignons

Les mycoses du pied sont appelées aussi pied d’athlète parce que les sportifs en sont fréquemment atteints. Elles sont dues à des champignons, les dermatophytes. Si vous pratiquez régulièrement la course à pied, le tennis, la gymnastique, la danse, le cyclisme, vous êtes le candidat idéal car vos pieds sont enfermés dans des chaussures qui favorisent la transpiration et la macération. L’infection se transmet également par contact en marchant pieds nus dans des milieux humides (piscine, douche, vestiaire) et même dans la salle de bain familiale (le tapis éponge de sortie de bain est un nid à mycoses). Pour les éviter, il est conseillé de respecter certaines règles d’hygiène. À la salle de sport, portez des sandales, après la douche, séchez bien vos pieds, aérez et désinfectez vos baskets et préférez les chaussettes en coton, laine ou bambou. À la maison, après un bain ou une douche, essuyez bien chaque espace inter-orteil avec une serviette propre et surtout ne la partagez pas. Il est également recommandé de ne pas porter de chaussures trop serrées, ni de se promener tous les jours en basket.

Les Huiles essentielles diminuent l’infection

L’Arbre à Thé est l’huile essentielle (HE) efficace pour soigner le pied d’athlète dès les premiers symptômes. Mettre 5 gouttes d’HE dans une cuillère à café d’huile d’amande douce ou de macadamia et passez sur les zones infectées, matin et soir pendant deux à trois semaines. On peut lui associer l’HE de cannelle à prendre par voie orale : mettre sur un comprimé neutre 1 goutte HE de cannelle, matin, midi et soir pendant 8 jours.
Le bain de pied purifiant : dans un bouchon de base pour bain, mettre 10 gouttes d’HE d’Arbre à thé et 5 gouttes de Niaouli. Versez le mélange dans une bassine et relaxez-vous pendant une vingtaine de minutes.

L’homéopathie améliore la cicatrisation

En cas de lésions prononcées et suintantes, Graphites 5 CH associé à Nitricum Acidum 5 CH, 5 granules de chaque (…) Lire la suite sur Topsanté

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Torticolis: le coup de pouce des médecines douces

Le torticolis est un signe d’alerte : le corps nous dit je n’en peux plus, stop ! », explique le Dr Dominique Blanc, ostéopathe. Courant d’air, mauvaise position devant l’écran… La douleur provient d’une contracture musculaire qui empêche le mouvement. Les bons réflexes ? Repos et chaleur. En principe, la douleur passe au bout de deux ou trois jours. Sinon, consultez votre généraliste, surtout si elle s’accompagne de raideur de la nuque, de fièvre ou de maux de tête.

Les huiles essentielles diminuent la douleur

Masser la zone sensible. « Appliquer 2 gouttes d’huile essentielle de romarin à camphre, trois ou quatre fois dans la journée », conseille Danièle Festy, pharmacienne. Attention, l’huile essentielle de romarin à camphre ne convient pas aux femmes enceintes.

Si les symptômes persistent : mélanger 1 goutte d’huiles essentielles de romarin à camphre, d’hélichryse italienne, de menthe des champs et de gaulthérie avec 3 gouttes d’huiles végétales de millepertuis et d’arnica. Masser trois à cinq fois par jour.
Autre solution : se décontracter avec un massage aux pierres chaudes. Réchauffer quelques galets lisses au bain-marie, puis les placer sur la zone douloureuse avant ou après l’application d’huile essentielle. Effet relaxant garanti !

L’homéopathie réduit les contractures

Si les muscles de l’épaule (trapèzes) sont contractés et presque aussi durs que du bois. Prendre une dose d’Actaea racemosa 9 CH, une fois.

Si la douleur s’aggrave au moindre mouvement. Associer Lachnantes 5 CH et Bryonia 5 CH. Prendre 3 granules de chaque toutes les heures si le torticolis est toujours douloureux, puis espacer dès que l’on peut de nouveau bouger la tête. Les symptômes s’atténuent en principe dans la journée.


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