Archives par mot-clé : médicaments

Une impureté cancérigène dans des médicaments contre les brûlures d’estomac

Les agences du médicament européenne (EMA), américaine (FDA) et canadienne (Santé Canada) ont informé, le 13 septembre, que la présence d’une impureté classée comme cancérigène probable, la nitrosamine N-nitrosodiméthylamine (NDMA), a été détectée dans des lots de certains médicaments contenant de la ranitidine.

La ranitidine, un antihistaminique H2 qui inhibe la production d’acide gastrique, est notamment la molécule active du médicament en vente libre Azantac ou Zantac (et autres noms commerciaux).

« Les médicaments à base de ranitidine en vente libre sont approuvés pour prévenir et soulager les brûlements d’estomac associés à l’indigestion acide et l’aigreur d’estomac », précise Santé Canada.

La NDMA est la même impureté dont la présence a entraîné des rappels de différents médicaments contre l’hypertension de la classe des sartans depuis plus d’un an.

« La NDMA est classée parmi les agents cancérogènes possibles pour l’humain, ce qui veut dire qu’une exposition à long terme à des concentrations dépassant celles jugées sûres pourrait accroître le risque de cancer », indique Santé Canada. « Nous sommes tous exposés à de faibles concentrations de NDMA, que l’on trouve dans certains aliments (comme les viandes, les produits laitiers et les légumes) et dans l’eau potable. La NDMA ne devrait pas avoir d’effets nocifs en cas d’ingestion à de très faibles concentrations. »

Les agences poursuivent leurs analyses afin de déterminer la source de NDMA dans les médicaments contenant de la ranitidine et si les niveaux détectés représentent un danger pour la santé.

« Il existe un grand nombre de médicaments d’ordonnance et de médicaments en vente libre qui sont homologués pour le même usage que la ranitidine ou pour un usage semblable », mentionne Santé Canada. « Toute personne qui cherche d’autres options de traitement devrait en parler avec son médecin ou son pharmacien. »

Les médicaments contre l’acidité gastrique liés à une augmentation des allergies

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : EMA, FDA, Santé Canada.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Nouveaux médicaments des cancers : trop d’inconnues, selon Prescrire

« Une majorité » des nouveaux médicaments contre le cancer « sont autorisés sans preuve qu’ils allongent la durée et/ou la qualité de vie des patients », rapporte la revue Prescrire dans son numéro de septembre 2019.

La revue rapporte :

« Des auteurs de diverses autorités de santé autrichiennes ont analysé les 102 médicaments antitumoraux mis sur le marché européen de janvier 2009 à mai 2015. Pour 38 médicaments, il n’y avait aucune information sur leur effet sur la durée de vie des patients au moment de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), et pour 5 médicaments, il y avait même une réduction de la durée de vie.

Trois ans au moins après leur AMM, 27 nouveaux essais étaient disponibles sur ces 38 médicaments : un allongement de la durée de vie des patients était observé pour 14 médicaments seulement.

Cette étude vient en confirmer de nombreuses autres. Aux États-Unis d’Amérique, une étude a porté sur les 54 médicaments antitumoraux autorisés par l’Agence étatsunienne du médicament (FDA) de 2008 à 2012. 36 sur 54 ont été autorisés sans preuve d’allongement de la durée de vie des patients, dont la totalité des 15 médicaments autorisés selon une procédure accélérée. Après une durée de suivi d’environ 4 ans, pour 5 médicaments seulement sur 36, un essai a montré une augmentation de la durée de vie des patients. Les essais ne montraient pas d’augmentation pour 18 médicaments, et pour 13 médicaments on ne savait toujours pas ce qu’il en était. »

« Les auteurs de l’équipe autrichienne estiment que les médicaments antitumoraux dont il n’est pas démontré qu’ils allongent la durée de vie plusieurs années après leur mise sur le marché devraient en être retirés. »

« Pour Prescrire, l’Agence européenne du médicament a surtout à exiger une évaluation plus solide des médicaments avant leur autorisation de mise sur le marché : elle éviterait ainsi d’exposer des patients aux effets indésirables de médicaments sans intérêt, et de dilapider les ressources collectives par des dépenses injustifiées. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Arthrose : un risque cardiovasculaire plus élevé dû aux médicaments

Arthrose : un risque cardiovasculaire plus élevé dû aux médicaments

Le 13 août 2019

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) utilisés contre l’arthrose contribueraient à accroître le risque de maladies cardiovasculaires.

Un risque cardiaque accru

Une étude parue dans la revue Arthritis & Rheumatology révèle que les médicaments antidouleurs augmenteraient le risque cardiaque des patients souffrant d’arthrose. Des chercheurs canadiens ont comparé les données de 7.743 patients atteints d’arthrose à 23.229 personnes non atteintes.

Ils ont noté que les personnes souffrant d’arthrose avaient 23% plus de risques de développer une maladie cardiovasculaire en comparaison aux personnes non atteintes. Les chercheurs ont évalué que le risque d’insuffisance cardiaque congestive était 42% plus élevé chez les personnes atteintes d’arthrose que chez les personnes non-arthrosiques. Le risque de cardiopathie ischémique augmenterait de 17% chez les personnes atteintes d’arthrose et le risque d’accident vasculaire cérébral serait 14% plus élevé.

L’utilisation des AINS en cause

Les scientifiques ont pris en compte des facteurs tels que le diabète, l’hypertension, l’indice de masse corporelle mais aussi le statut socioéconomique. Ils ont établi que 41% du risque accru d’une maladie cardiovasculaire était dû à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). 

L’auteur de l’étude, Aslam Anis, a déclaré qu’il s’agissait de « la première étude longitudinale à évaluer le rôle médiateur de l’utilisation des AINS dans la relation entre l’arthrose et les maladies cardiovasculaires« . Il recommande aux personnes atteintes d’arthrose de discuter avec leur médecin des risques que comportent les anti-douleurs. 

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Comment soigner l’arthrose ?  

 

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Pénurie de médicaments : 26 médecins hospitaliers proposent des solutions (France)

Dans une tribune publiée le 18 août dans Le Journal du dimanche, le Pr Jean-Paul Vernant et 25 médecins hospitaliers proposent des solutions aux pénuries de médicaments.

En 2018, selon l’Agence du médicament (ANSM), « on a noté 868 signalements de tensions ou de ruptures d’approvisionnement dont les malades sont les premières victimes lorsque cela concerne des médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM) pour lesquels il n’y a, le plus souvent, pas d’alternative efficace disponible ».

C’est 20 fois plus qu’en 2008 (44 signalements).

Ces pénuries touchent des médicaments peu couteux qui, bien qu’anciens et tombés dans le domaine public, constituent toujours l’essentiel de la pharmacopée.

Les auteurs expliquent :

« Il y a dans la fabrication d’un médicament plusieurs intervenants. D’une part des laboratoires de chimie qui produisent le principe actif, d’autre part des laboratoires pharmaceutiques qui font le travail de façonniers et qui, après l’ajout d’excipients, fournissent le produit fini au dosage requis sous forme de gélules, de comprimés ou d’ampoules. Alors que ces laboratoires pharmaceutiques résident pour la plupart en Occident, la production des principes actifs de 80 % des médicaments passés dans le domaine public a été depuis plusieurs années, pour des raisons de moindre coût, délocalisée en Inde et en Chine.

Ces différents intervenants peuvent être à l’origine de ruptures d’approvisionnement. Une malfaçon du principe actif peut être à l’origine d’une pénurie qui sera d’autant plus grave et prolongée que le laboratoire en cause en est le seul producteur. Mais le plus souvent les ruptures d’approvisionnement sont liées à une incapacité plus ou moins prolongée de production des laboratoires pharmaceutiques -qu’ils soient eux-mêmes façonniers ou qu’ils aient confié cette tâche à des sous-traitants – souvent médiocrement intéressés par la fabrication de médicaments de faible rentabilité. Dans la plupart des cas, après des semaines ou des mois de pénurie, les médicaments réapparaissent sur le marché avec des augmentations non contrôlées des prix. »

« Les mesures actuelles visent à gérer les pénuries et non à les prévenir ».

Afin de prévenir les pénuries, ils soutiennent l’idée que :

  • « soient imposées dans l’urgence, aux laboratoires pharmaceutiques titulaires de l’autorisation de mise sur le marché, la constitution et la gestion de stocks de médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM) sous forme de produits finis pour lesquels il n’y a, le plus souvent, pas d’alternative efficace disponible » ;

  • « soit rapatriée en Europe la production des principes actifs – ils y étaient encore fabriqués il y a une quinzaine d’années » ;

  • « soit créé un établissement pharmaceutique à but non lucratif, si possible européen, sinon français, comme aux Etats-Unis. » (Là-bas, « plus de 500 établissements hospitaliers se sont réunis pour fonder un établissement pharmaceutique de ce type produisant des médicaments passés dans le domaine public ».)

Article complet dans Le Journal du Dimanche : Pénurie de médicaments : « Il faut relocaliser la production en Europe »

Une raison fréquente des pénuries de médicaments sans précédent en France (2018)

Psychomédia
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Arthrose : un risque cardiovasculaire accru est en partie dû aux médicaments

L’arthrose a été associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Une étude publiée en août dans la revue Arthritis & Rheumatology suggère qu’une partie substantielle du risque provient de l’utilisation de médicaments antidouleurs de la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Ces médicaments incluent l’ibuprofène (Advil…) et le naproxène (Aleve) ainsi que divers AINS d’ordonnance.

Aslam H. Anis de l’University of British Columbia (Canada) et ses collègues ont analysé des données concernant 7 743 personnes atteintes d’arthrose et 23 229 personnes témoins en santé qui ont rarement ou jamais utilisé des AINS.

Comparativement aux personnes en bonne santé, celles atteintes d’arthrose présentaient un risque d’insuffisance cardiaque accru de 42 %, un risque de coronaropathie (maladie coronaire) accru de 17 % et un risque d’AVC accru de 14 %.

Après avoir tenu compte de facteurs tels que le statut socioéconomique, l’indice de masse corporelle (calcul rapide de votre IMC et de votre poids idéal), l’hypertension, le diabète, l’hypercholestérolémie et d’autres facteurs de santé, les chercheurs ont calculé que 41 % du risque accru d’événement cardiovasculaire était attribuable à l’utilisation des AINS.

Pour plus d’informations sur arthrose et sur les AINS, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Wiley, Arthritis & Rheumatology.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Attention aux médicaments à base d’argile, ils contiennent du plomb

Attention aux médicaments à base d'argile, ils contiennent du plomb

Attention aux médicaments à base d’argile, ils contiennent du plomb

Le 6 août 2019

Selon la revue Prescrire, les médicaments à base d’argile seraient contaminés par du plomb. Et comme l’efficacité de ces produits n’a pas été prouvée, ils auraient un intérêt limité.

Médicaments à base d’argile : efficacité non prouvée et présence de plomb

Les médicaments à base d’argile, souvent utilisés lors de diarrhée comme le Smecta, sont dans le viseur de la revue médicale indépendante Prescrire. On découvre qu’il n’ont pas d’efficacité tangible dans le traitement des divers troubles digestifs pour lesquels ils sont indiqués. Et ce n’est pas tout, ils sont pointés du doigt pour leur contamination au plomb.

Et pour cause, les argiles qu’ils contiennent sont extraites du sol et malheureusement leurs propriétés adsorbantes les rend susceptibles de contenir certains métaux lourds présents dans l’environnement, dont le plomb. Une contamination qui avait déjà fait réagir l’Agence nationale de sécurité médicament et des produits de santé (ANSM). 

Des taux de plomb trop importants pour les enfants de moins de 2 ans

En 2018, l’ANSM avait alerté en révélant les résultats d’une étude sur les mesures de plombémie après prise de ce genre de médicaments. Les conclusions avaient établi que les enfants de moins de 2 ans traités pendant 7 jours pourraient être exposés à des taux supérieurs à 50 microgrammes par litre.

Par conséquent, l’Agence avait décidé en février 2019 de demander aux prescripteurs de ne « plus utiliser ces médicaments chez l’enfant de moins de 2 ans, en raison de la possible présence d’infime quantité de plomb, même si le traitement est de courte durée. » Il est donc préférable d’éviter l’argile pour les tout-petits et de se renseigner chez un professionnel.

Marie-Eve Wilson-Jamin

À lire aussi : Des solutions naturelles contre la diarrhée

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Les médicaments contre l’acidité gastrique liés à une augmentation des allergies

Les médicaments contre l’acidité de l’estomac sont liés à une hausse des prescriptions subséquentes de médicaments antiallergiques, montre une étude publiée en juillet dans la revue Nature Communications.

Cette étude, basée sur la quasi-totalité de la population autrichienne, valide les conclusions d’études épidémiologiques et expérimentales antérieures selon lesquelles les médicaments antiacides peuvent intensifier ou même déclencher des allergies, soulignent les chercheurs.

« Les inhibiteurs de l’acide gastrique réduisent la production d’acide gastrique, soulagent les brûlures d’estomac et favorisent la guérison d’une muqueuse gastrique endommagée », rappellent les chercheurs. « Ils sont souvent prescrits en accompagnement de traitements médicamenteux pour prévenir les problèmes d’estomac ou pour contrer les ballonnements. Ils sont souvent le médicament de choix pour les réactions de stress menant au reflux (brûlures d’estomac). »

Erika Jensen-Jarolim et ses collègues de la Medical University of Vienna, en collaboration avec les institutions autrichiennes d’assurance sociale, ont analysé les prescriptions de médicaments antiallergiques (antihistaminiques, immunothérapies allergéniques) à des personnes ayant déjà reçu des prescriptions de médicaments antiacides (dits de protection de l’estomac). Les données ont été fournies principalement par toutes les institutions autrichiennes d’assurance sociale.

L’étude établit une corrélation entre la prise de ces médicaments, en particulier ceux de la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), et la prescription subséquente de médicaments antiallergiques.

La corrélation était frappante, explique Galateja Jordakieva, coauteur. « Les gens qui prennent des médicaments de protection de l’estomac comme les IPP doublent, voire triplent, leur risque de développer des symptômes allergiques qui nécessitent un traitement. »

Toutes les classes d’inhibiteurs de l’acide analysées dans cette étude (IPP, sucralfate, antagonistes des récepteurs H2, prostaglandine E2) sont corrélées à une augmentation des taux de prescription de médicaments antiallergiques.

« L’acide gastrique remplit une fonction importante dans le tube digestif. Les enzymes acidodépendantes qu’il contient décomposent les protéines des aliments et les transportent pour un traitement ultérieur. Il agit également comme barrière contre les bactéries et autres pathogènes. Si ces fonctions sont diminuées en raison d’une inhibition de la production d’acide gastrique, les allergènes peuvent se retrouver dans l’intestin sans traitement. Cela peut déclencher des allergies ou aggraver les symptômes des personnes souffrant d’allergies préexistantes. »

L’utilisation de ces médicaments ne devrait pas durer plus longtemps que nécessaire, souligne Jensen-Jarolim. « Ils empêchent la digestion des protéines, modifient le microbiome du tractus gastro-intestinal et augmentent le risque de réactions allergiques. Dès qu’ils ont rempli leur fonction médicale, il faut les arrêter le plus vite possible. »

De plus, les inhibiteurs de l’acide gastrique ne traitent que les symptômes et non la cause. Il vaut parfois mieux modifier le mode de vie que de prendre ces médicaments, souligne la chercheure.

Pour plus d’informations sur les médicaments antiacides inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Medical University of Vienna, Nature Communications.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Plante médicinale kava : sa molécule anti-anxiété et antidouleur synthétisée en vue de médicaments

Le kava (piper methysticum) est une plante originaire des îles polynésiennes qui est utilisée en boisson lors de rituels religieux et culturels depuis des millénaires.

Au cours des dernières décennies, la plante a suscité un intérêt croissant à l’extérieur de ces îles pour ses propriétés antidouleur et anti-anxiété qui en font une alternative potentielle aux médicaments comme les opioïdes et les benzodiazépines (telles que le Xanax, Lexomil – Lectopam…, Valium…).

Ce, parce que les kavalactones, les molécules d’intérêt médical du kava, utilisent des mécanismes légèrement différents pour affecter le système nerveux central et semblent non addictives.

« Les bars à kava ont fait leur apparition aux États-Unis, les compléments de kava et les tisanes garnissent les rayons des magasins, et les sportifs, dont d’anciens et actuels joueurs de la NFL qui ont besoin d’un soulagement sûr de la douleur, vantent ses bienfaits », soulignent les chercheurs.

« Cette utilisation croissante suggère qu’il y aurait un marché important pour des traitements médicaux à base de kavalactone, mais il y a des obstacles au développement : pour commencer, le kava est difficile à cultiver, surtout en dehors des tropiques », expliquent les chercheurs.

« Le Kava met des années à arriver à maturité et, en tant qu’espèce domestiquée qui ne produit plus de graines, il ne peut être reproduit que par bouturage. Il peut donc être difficile pour les chercheurs d’obtenir une quantité suffisante de kavalactones pour la recherche ou les essais cliniques. »

De nouveaux travaux, menés par Jing-Ke Weng et Tomáš Pluskal du Whitehead Institute et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et leurs collaborateurs, publiés en juillet dans la revue Nature Plants, décrivent une façon de résoudre ce problème, ainsi que de créer des variantes de kavalactone non découvertes dans la nature qui pourraient constituer des traitements plus efficaces ou sûres.

Le laboratoire de Weng a déjà montré que si les chercheurs découvrent les gènes qui se cachent derrière une molécule naturelle souhaitable – en l’occurrence les kavalactones – ils peuvent cloner ces gènes, les insérer dans des espèces comme la levure ou les bactéries qui se développent rapidement et sont plus faciles à entretenir dans divers environnements qu’une plante tropicale capricieuse, et ensuite faire produire la molécule en masse par ces bio-usines microbiennes.

La kavalactone n’est cependant pas produite directement par un gène mais est créée par une série d’étapes utilisant des molécules intermédiaires. Ainsi, afin de recréer la production de kavalactone, les chercheurs ont dû identifier la voie de production complète des plantes pour la synthétiser, dont les gènes des enzymes impliquées.

Les chercheurs n’ont pas pu utiliser le séquençage génétique ou les outils communs d’édition de gènes pour identifier les enzymes parce que le génome du kava est énorme ; il a 130 chromosomes comparativement à 46 chez les humains. Ils se sont plutôt tournés vers d’autres méthodes, dont le séquençage de l’ARN de la plante pour étudier les gènes exprimés, afin d’identifier la voie de biosynthèse des kavalactones.

Les chercheurs décrivent la démarche les ayant amenés à identifier les gènes codant pour les enzymes qui produisent les molécules voulues. Ils ont ensuite inséré ces gènes dans des bactéries et des levures pour commencer à produire les molécules.

Ce modèle, expliquent les chercheurs, pourrait également permettre la production de nouvelles molécules issues de la combinaison des gènes kava avec d’autres gènes afin que les microbes puissent produire des kavalactones modifiées. Ce qui pourrait permettre d’optimiser l’efficacité et l’innocuité des molécules à des fins thérapeutiques.

« Le kava n’est qu’une des nombreuses plantes au monde qui contiennent des molécules uniques qui pourraient avoir une grande valeur médicinale. Weng et Pluskal espèrent que leur modèle (…) sera utilisé pour mieux exploiter la grande diversité de la chimie végétale dans le monde afin d’aider les patients dans le besoin. » (Une grande part des médicaments demeure issue de la médecine traditionnelle à base de plantes)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Whitehead Institute (MIT), Nature Plants.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Un risque de démence supérieur à 50% avec certains médicaments

Un risque de démence supérieur à 50% avec certains médicaments

Le 1er juillet 2019

Chaque année, 200.000 nouveaux cas de démence sont diagnostiqués et 900.000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un nombre croissant qui suscite des interrogations autour de certains médicaments.

Une étude sur les anticholinergiques

Les anticholinergiques sont des médicaments prescrits pour traiter la dépression, la maladie de Parkinson, l’épilepsie mais aussi l’hyperactivité de la vessie. Une étude britannique a montré que les personnes de plus de 55 ans qui consommaient ces médicaments avaient un risque de démence de 50%.

Des scientifiques de l’université de Nottingham ont étudié les données d’environ 58.000 personnes atteintes de démence. Les patients tous âgés de plus de 55 ans avaient en moyenne 82 ans. L’étude a révélé que 57% des participants qui sont atteints de démence avaient pris des anticholinergiques. Ces personnes ont reçu en moyenne six prescriptions. Le médicament le plus prescrit était l’antidépresseur, l’antimuscarinique mais aussi des médicaments contre les vertiges.

Un risque de démence plus important

L’étude, publiée dans JAMA Internal Medicine, a suivi les patients sur onze ans. Elle montre également que le risque de démence augmentait de 49% pour les personnes ayant consommé des médicaments anticholinergiques en comparaison à des personnes qui n’en avaient jamais pris. Ces médicaments pourraient causer des détériorations de certaines capacités cognitives. Ils auraient un impact sur la mémoire, le langage mais aussi le temps de réaction.

Le lien entre la démence et ces médicaments est plus important quand la maladie est diagnostiquée avant 80 ans. Les chercheurs recommandent certaines précautions avec les anticholinergiques d’autant plus chez les personnes d’âge moyen et les personnes âgées. Toutefois, il est déconseillé d’arrêter ce traitement brusquement et il est nécessaire d’en parler à un médecin avant de prendre une décision.

Stéphanie Haerts  

À lire aussi : Démence : trois fois plus de cas prévus d’ici 2050

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

De nouvelles mesures pour éviter la pénurie de médicaments

De nouvelles mesures pour éviter la pénurie de médicaments

Le 8 juillet 2019

Un Français sur quatre a des difficultés pour obtenir un médicament courant. Pour y remédier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a dévoilé son plan d’actions afin de limiter les ruptures de stocks de médicaments. Ces nouvelles pistes aboutiront en septembre à un plan définitif.

Une meilleure gestion du circuit du médicament

Antibiotiques, vaccins ou anticancéreux, les Français se retrouvent parfois à attendre leurs médicaments. Pour remédier à ce problème, Agnès Buzyn a présenté, ce lundi 8 juillet, sa feuille de route. D’autres préconisations devraient être ajoutées, de la part des professionnels de santé, afin d’aboutir à un plan définitif.

En 2017, l’Agence nationale du médicament a fait état de 538 cas de ruptures de stocks ou de difficultés d’approvisionnement de certains médicaments courants. Ces dernières semaines, ce sont les corticoïdes qui ont connu une rupture de stocks. Ces signalements sont au plus haut alors que l’on dénombrait seulement 44 situations similaires en 2008.

Une meilleure communication

Parmi les préconisations, Agnès Buzyn recommande une généralisation de la plateforme permettant aux pharmaciens de signaler une rupture d’approvisionnement au laboratoire en question. D’autres actions sont mises en avant. Il serait, par exemple, possible de donner le pouvoir au pharmacien de remplacer un médicament indisponible par un autre médicament similaire.

La dimension européenne est également abordée dans ce plan provisoire. L’une des pistes serait de travailler davantage en coopération avec d’autres pays européens notamment pour l’achat groupé de vaccins essentiels. Un comité de pilotage impliquant l’Agence du médicament (ANSM) et les acteurs concernés (laboratoires pharmaceutiques, grossistes, associations de patients) devrait voir le jour pour mettre en œuvre ces nouvelles mesures.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : La feuille de soins : tout savoir pour se faire rembourser

Les Nouvelles de PasseportSanté.net