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Le masque, un facteur aggravant pour les migraines ?

Le masque, un facteur aggravant pour les migraines ?

Si aucune étude scientifique ne peut encore prouver les effets secondaires causés par le port du masque, plusieurs personnes atteintes de migraines ont témoigné avoir souffert de maux de tête après avoir porté un masque de manière prolongée. C’est le constat que fait Sabine Debremaeker, présidente de l’association La Voix des migraineux.

Le masque pourrait déclencher des maux de tête 

Selon Sabine Debremaeker, présidente de l’association La Voix des migraineux : « un port prolongé de masque peut déclencher une migraine, même dans une pièce confinée, avec de l’air renfermé ». Ayant reçu plusieurs témoignages de patients migraineux qui affirment avoir davantage de maux de tête lorsqu’ils portent le masque de manière prolongée, Sabine Debremaeker l’explique par plusieurs raisons. 

D’une part, les maux de tête peuvent être causés par un manque d’oxygène. Selon elle, « les migraineux ont besoin de bien respirer, et de l’air le moins vicié possible. Par exemple, être dans une pièce sans aération avec un air confiné est déclencheur. D’ailleurs, pouvoir respirer de l’air pur peut parfois enrayer une crise, sortir de la pièce peut suffire ». Autres facteurs déclenchant les maux de tête liés au masque : la chaleur (on respire de l’air chaud) et les odeurs (comme la lessive dans le cas de masques lavables).

Encore peu d’études pour prouver les effets secondaires du masque

Si la présidente de l’association a déjà reçu de nombreux témoignages au sujet des maux de tête causés par le port du masque, il n’y a, pour l’heure, aucune étude qui démontre les effets indésirables du port du masque. Comme l’explique journal Alexandre Bellier, vice-président de Bibliovid , une association de veille scientifique sur le Covid-19 : « Le niveau de preuve reste assez faible et il manque de larges études bien conduites pour pouvoir avoir une meilleure idée de la fréquence de ces effets indésirables ». 

A ce jour, seul un article scientifique paru en juin dernier au ClinMed International Library y fait référence. L’article expose les résultats d’une étude menée aux Etats-Unis sur des soignants mobilisés lors de la crise du coronavirus. Sur 343 soignants, 245 avaient signalé souffrir de maux de tête après avoir porté des masques chirurgicaux de type FFP2 ou N95 (l’équivalent américain) de manière prolongée. Les maux de tête étaient d’ailleurs, l’effet secondaire le plus signalé.

Selon les chiffres de l’OMS, la migraine fait partie des trois premières maladies considérées comme invalidantes. Elle toucherait près de 20% de la population adulte en France d’après la Fédération française de neurologie. Pourtant, la migraine reste encore peu reconnue. 

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Maux de tête et migraines : l’efficacité du cannabis selon 2 000 utilisateurs

Le cannabis fumé serait efficace pour réduire la sévérité des maux de tête et migraines, selon une étude publiée dans le Journal of Pain.

Carrie Cuttler, professeure adjointe de psychologie à l’Université d’État de Washington, et ses collègues ont analysé des mégadonnées (« big data ») fournies en temps réel par des personnes souffrant de maux de tête ou de migraines et utilisant du cannabis.

Des études précédentes demandaient aux patients de se rappeler les effets de la consommation passée de cannabis. Un essai clinique a montré que le nabilone, un cannabinoïde synthétique, était plus efficace que l’ibuprofène pour soulager les maux de tête.

« Nous avons été motivés à faire cette étude parce qu’un nombre important de personnes disent consommer du cannabis pour les maux de tête et la migraine, mais étonnamment peu d’études ont abordé le sujet », explique la chercheure.

Avec ses collègues, elle a analysé les données de l’application Strainprint, qui permet aux patients de suivre leurs symptômes avant et après la consommation de cannabis médical acheté auprès de producteurs et distributeurs canadiens. Les informations ont été soumises par plus de 1 300 personnes qui ont utilisé l’application plus de 12 200 fois pour suivre l’évolution de la sévérité de céphalées et 653 personnes qui l’ont utilisée plus de 7 400 fois pour suivre l’évolution de migraines.

« Nous voulions aborder cette question d’une manière écologiquement valable, c’est-à-dire en examinant les patients qui consomment du cannabis à base de plantes entières pour se soigner chez eux et dans leur environnement », explique la chercheure. « Ce sont aussi de très vastes données, ce qui nous permet de généraliser de façon plus appropriée et plus précise à l’ensemble des patients qui consomment du cannabis pour traiter ces affections. »

Cuttler et ses collègues n’ont trouvé aucune indication que le cannabis causerait lui-même des maux de tête, à la différence des traitements plus conventionnels qui peuvent les aggraver ceux-ci. Ils ont cependant constaté que des patients consommaient de plus grandes doses de cannabis au fil du temps, ce qui indique qu’ils pourraient développer une tolérance.

Chez les hommes et les femmes, le cannabis réduisait les céphalées respectivement 90 % et 89 % du temps. Les concentrés, comme l’huile de cannabis, produisaient une plus grande réduction des céphalées que la fleur de cannabis.

Il n’y avait pas de différence dans la réduction de la douleur entre les souches de cannabis avec différents niveaux de tétrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD), deux des cannabinoïdes (constituants chimiques du cannabis) les plus couramment étudiés. Comme le cannabis est composé de plus de 100 cannabinoïdes, cette découverte suggère que d’autres cannabinoïdes ou constituants comme les terpènes peuvent jouer un rôle central dans le soulagement des maux de tête et des migraines.

D’autres recherches sont nécessaires, et Cuttler reconnaît les limites de l’étude Strainprint puisqu’elle repose sur un groupe de personnes autosélectionnées qui s’attendent déjà à ce que le cannabis soulage leurs symptômes et qu’il n’a pas été possible d’employer un groupe témoin placebo.

« Je soupçonne qu’il y a de légères surestimations de l’efficacité », a déclaré la chercheure. « J’espère que cette recherche motivera les chercheurs à entreprendre le difficile travail de mener des essais contrôlés avec placebo. En attendant, cela donne au moins aux patients et à leurs médecins un peu plus d’informations sur ce à quoi ils peuvent s’attendre de la consommation de cannabis pour gérer ces conditions. »

En 2018, cette équipe a publié une étude analysant les données de l’application Strainprint pour explorer les effets de variétés de cannabis avec différents niveaux de THC et de CBD sur la dépression, l’anxiété et le stress.

Pour plus d’informations sur les migraines et les maux de tête et sur l’utilisation thérapeutique du cannabis, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Washington State University, Journal of Pain.
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Un excès de café peut causer des migraines

Un excès de café peut causer des migraines

Le 12 août 2019

Des chercheurs de l’université de Harvard ont montré qu’une ou deux tasses de café par jour n’augmentait pas le risque de migraine. Toutefois, la caféine peut entraîner des migraines plus fréquentes à partir de trois tasses de café par jour.

Le lien entre café et migraine

Des scientifiques ont étudié les effets du café sur 98 patients présentant régulièrement des migraines. L’objectif de l’étude qui a été publiée dans The American Journal of  Medicine était de déterminer si la consommation de caféine pouvait avoir un lien avec les crises migraineuses. 

Ces crises se caractérisent par des maux de tête, ou céphalées, intenses. L’équipe d’Elizabeth Mostofsky a remarqué que l’impact de la caféine dépendait de la dose, mais aussi de la fréquence à laquelle le café était consommé. Pour réaliser cette étude, les patients ont rempli un carnet de bord chaque matin et chaque soir pendant six semaines en indiquant leur état. 

Pas plus de deux tasses

Les participants ont également indiqué d’autres facteurs qui pouvaient déclencher des migraines, tels que la consommation d’alcool, de médicaments, les habitudes de sommeil ou encore leur niveau d’activité physique. La migraine, qui touche environ 15% de la population mondiale, est également due à des facteurs génétiques associés à des facteurs environnementaux.

En comparant toutes ces données, les chercheurs ont noté que la consommation d’une ou deux tasses de café n’était pas associée à un risque accru de migraine. L’étude montre que le risque peut s’accroître à partir de trois tasses de café par jour ou plus. D’autres travaux seront nécessaires pour valider ces résultats.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : En savoir plus sur les effets du café sur la santé

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Aimovig : un nouveau médicament miracle contre les migraines ?

Aimovig : un nouveau médicament miracle contre les migraines ?

Le 24 mai 2018.

Un nouveau médicament, visant à prévenir les migraines, vient d’être autorisé aux États-Unis. L’Aimovig a fait ses preuves lors de plusieurs essais cliniques et pourrait, peut-être, bientôt être autorisé en France.

L’Aimovig agit sur la molécule à l’origine des migraines

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) vient d’approuver la commercialisation d’un nouveau médicament censé prévenir l’apparition de migraines chez les adultes. Vendu sous le nom Aimovig, ce traitement a montré ses bénéfices sur la prévention de maux de tête lors de trois essais cliniques réalisés ces dernières années.

C’est en bloquant l’activité du peptide lié à la calcitonine, une molécule qui joue un rôle majeur dans l’apparition de crises de migraines, que l’Aimovig parvient à anticiper l’apparition d’une céphalée. Tous les patients qui ont expérimenté cette molécule lors des essais cliniques ont affirmé que le nombre de leurs migraines avait nettement diminué, de l’ordre de 2,5 fois moins de migraines par mois que les patients test à qui un placebo avait été donné.

16 % des migraineux déclarent que leurs maux de tête sont incapacitants

« Aimovig offre aux patients une nouvelle alternative pour réduire le nombre de jours durant lesquels ils souffrent de migraines », a ainsi déclaré le Dr Eric Bastings, directeur adjoint des produits neurologiques au Centre d’évaluation et de recherche de la FDA, dans un communiqué de presse. « Nous avons besoin de nouveaux traitements pour cette maladie douloureuse et souvent incapacitante ».

Selon l’Assurance-maladie, près d’une personne sur deux âgée de plus de 15 ans déclare être sujette à des maux de tête. « Ceux-ci sont le plus souvent ponctuels et de courte durée (deux heures ou moins chez 46 % des personnes). Ces maux s’accompagnent d’une douleur gênante dans 60 % des cas, voire incapacitante pour 16 % des personnes interrogées », précise en outre l’organisme.

Gaëlle Latour

À lire aussi 10 choses qui provoquent des migraines

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Migraines : une meilleure prise en charge des patients

Le 21 novembre 2016.

Selon l’organisation mondiale de la Santé (OMS) les migraines, dans les pays développés, touchent plus du tiers des hommes et plus de la moitié des femmes. Pourtant, des traitements existent.

Des alternatives aux traitements médicamenteux

Près d’un adulte sur 20 souffre de maux de tête tous les jours ou presque, selon les chiffres de l’OMS. Face à l’ampleur du phénomène, des progrès ont été réalisés pour mieux prendre en charge les patients, mieux les informer et diagnostiquer précisément l’origine de ces migraines à répétition. En cas de migraines chroniques, le patient est invité à se rendre chez son médecin traitant, qui lui conseillera de se rendre chez le neurologue si nécessaire.

Ces différents médecins pourront donner à la personne souffrante des traitements médicamenteux qui pourront calmer la douleur et contrôler les crises. Mais ces traitements médicamenteux ne sont pas les seules solutions qui existent. De nouvelles pistes comme la neuromodulation ou la stimulation électrique ont prouvé leur efficacité sur de nombreux patients.

Développer des thérapies non invasives

« Autre axe de recherche assez avancé : les anticorps anti-CGRP (Calcitonin-Gene-Related Polypeptide) qui ciblent un neurotransmetteur sécrété au moment de la céphalée (migraine, mais aussi algie vasculaire de la face) », explique le Dr Anne Donnet du centre antidouleur au CHU de Marseille, dans les colonnes du Figaro. « Comme il n’y avait pas eu d’avancée dans le traitement de fond de la migraine depuis fort longtemps, cette nouvelle thérapie ciblée, spécifique, actuellement en phase 3 de recherche (avec l’espoir d’une mise sur le marché dans les 3 à 5 ans), est vraiment porteuse d’espoir. »

Ce traitement est administré au patient sous forme d’injection tous les 28 jours. Les essais de ce traitement sont prometteurs mais de nouvelles études seront nécessaires pour savoir si les effets secondaires ne sont pas trop importants.

À lire aussi : La migraine, ce mal de tête…

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Migraines et maux de tête : les aliments déclencheurs selon une revue des études

Une étude, publiée dans le Journal of Head and Face Pain (JHFP), fait le point sur les aliments qui peuvent provoquer les crises de migraine.

L’un des déclencheurs les plus importants pour le mal de tête est le retrait de la caféine, indiquent Vincent Martin et Brinder Vij de l’Université de Cincinnati, qui ont réalisé une analyse de plus de 180 études sur le sujet.

« Si vous prenez régulièrement trois ou quatre tasses de café tous les matins et que vous décidez un jour de sauter cette routine, vous aurez probablement un bon mal de tête ce jour-là », explique Vincent Martin. Mais trop de café peut également présenter un risque : 400 mg par jour (une tasse contient 125 mg) est probablement le maximum pour les personnes qui souffrent de migraine, précise-t-il.

Un autre déclencheur de la migraine est le MSG, qui est un exhausteur de goût utilisé dans une variété d’aliments transformés, dont les aliments surgelés ou en conserve, les soupes, les plats internationaux, les grignotines, les vinaigrettes, les sels d’assaisonnement, le ketchup, la sauce barbecue, et, de façon importante, la cuisine chinoise.

« Vous éliminez cet ingrédient en consommant moins d’aliments transformés », explique le chercheur. « Vous consommez des aliments plus naturels tels que des légumes et des fruits frais ainsi que des viandes fraîches. Le MSG est plus provocateur lorsqu’il est consommé dans des liquides tels que les soupes. »

Dans l’une des études recensées, 5 % des personnes souffrant de migraine étaient plus susceptibles d’avoir une attaque les jours où elles consommaient des nitrites qui sont des agents de conservation utilisés dans les viandes transformées comme le bacon, les saucisses, le jambon et les viandes froides. Lire les étiquettes nutritionnelles pour vérifier leur présence est une bonne idée, dit-il.

L’alcool est un des facteurs alimentaires déclencheurs les plus fréquemment rapportés. Des études suggèrent que la vodka et le vin rouge, en particulier ceux qui ont une teneur élevée en histamine, sont problématiques.

Une alimentation sans gluten n’était utile pour réduire les maux de tête que chez les personnes souffrant de maladie cœliaque, ont montré des études.

Pour ce qui est des régimes alimentaires globaux, l’un des plus prometteurs pour les personnes qui ont des attaques de migraine fréquentes est celui qui augmente les niveaux de graisses oméga-3 et diminue ceux d’oméga-6. Ce qui signifie de diminuer les huiles végétales polyinsaturées (de maïs, tournesol, carthame, canola et soja) et augmenter l’huile de lin, dit le chercheur. Les aliments à consommer incluraient les graines de lin, le saumon, le flétan, la morue et les pétoncles tandis que ceux à éviter seraient les arachides et les noix de cajou.

Psychomédia avec sources : University of Cincinnati, JHFP.
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Pourquoi le chocolat et le vin peuvent provoquer des migraines ?

Le 1er novembre 2016.

À première vue, les épinards, le chocolat et la charcuterie n’ont aucun lien entre eux. Et pourtant, ces trois aliments sont régulièrement cités par les migraineux comme étant à l’origine de leurs maux de tête, la science vient sans doute d’en découvrir la raison.

La flore intestinale des migraineux à l’origine de leurs maux de tête

Les migraineux le savent, certains aliments sont à oublier tant ils déclenchent quasi-instantanément des maux de tête difficiles à supporter. La science, qui n’avait jusqu’ici pas trouvé d’explication à cette étrange conséquence de l’ingestion de certains aliments, vient peut-être de trouver une théorie qui convaincra les personnes sujettes aux migraines de s’éloigner du vin, du chocolat ou encore de la charcuterie.

Des chercheurs de l’université de San Diego, aux États-Unis, viennent de publier une étude dans laquelle ils montrent les résultats d’analyses effectuées sur des échantillons de selles et de salives de plus de 2 000 personnes. En observant ces données, les scientifiques ont noté que la flore intestinale des personnes migraineuses était plus riche de certaines bactéries qui se nourrissent notamment de nitrates.

Chocolat, épinards et salade verte sont à éviter

Or, ces nitrates, qui sont particulièrement présents dans le vin et la charcuterie, qu’ils permettent de mieux conserver, se transforment, au contact de ces bactéries, en monoxyde d’azote. Également appelé oxyde nitrique, le monoxyde d’azote se diffuse ensuite dans le sang et c’est à ce moment qu’il peut déclencher des migraines.

Les migraineux savent désormais les aliments qu’ils doivent éviter de consommer pour être épargnés par les maux de tête. Les nitrates, qui ne sont pour autant pas à éliminer totalement de la nourriture, notamment parce qu’ils sont nécessaires au bon fonctionnement du cœur, sont également présents dans le fromage, la salade verte ou encore les épinards.

Pour en savoir plus : La migraine, ce mal de tête…

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Cinq conseils concernant le sommeil pour diminuer les migraines

Par Dr Elizabeth Leroux, M.D., FRCPC, auteure de La Migraine, Au-delà du mal de tête

Les liens entre la migraine et le sommeil sont multiples. Le sommeil peut soulager ou déclencher une crise, ce qui constitue un des grands paradoxes apparents relatifs aux migraines.

Le manque de sommeil est un déclencheur fréquent et puissant des crises identifié par plus de 40 % des patients. À l’inverse, le fait de dormir plus tard qu’à l’habitude peut aussi contribuer aux fameuses migraines de fin de semaine – une forme détestable de la migraine qui empêche de profiter des jours de congé. Les horaires irréguliers, sur appel ou comptant des gardes de nuit, ainsi que le fait d’avoir de jeunes enfants ou un partenaire dont le sommeil est agité sont des situations susceptibles d’augmenter la fréquence des migraines.

Dormir reste un des traitements classiques pour soulager une crise. Les patients rapportent souvent que les médicaments aident, mais tant qu’ils n’ont pas dormi, la crise n’est pas vraiment terminée. Cependant un pourcentage important des migraines survient durant le sommeil profond ou au petit matin. Ces crises nocturnes ou présentes au petit matin sont souvent difficiles à traiter, car la douleur est déjà bien installée au réveil. Cette tendance des migraines à survenir durant le sommeil s’accentue avec l’âge, puisque le pourcentage de migraineux rapportant de telles crises passe de 16 % dans la vingtaine à 58 % après l’âge de soixante ans.

Plusieurs théories pourraient expliquer ce lien entre migraine et sommeil. Durant le sommeil profond, il y a un certain degré de rétention de gaz carbonique, puisque la respiration ralentit. Le CO2 est un vasodilatateur puissant des artères cérébrales. Il est donc possible que la vasodilatation survenant naturellement durant certains stades du sommeil induise des migraines. Par ailleurs, le sommeil est géré par plusieurs zones du tronc cérébral situées à proximité des noyaux responsables des crises migraineuses. Il est possible qu’une activité électrique plus importante de ces centres déclenche des crises.

Peut-on réduire la fréquence des crises en modifiant les habitudes de sommeil ? Une étude très intéressante menée par le Dr Anne Calhoun a tenté de répondre à cette question. Un groupe de patients souffrant de migraine chronique a fait l’objet d’une intervention sur le sommeil. Le groupe actif a reçu cinq conseils « réels » et le groupe placebo a reçu des conseils « neutres » qui ne devaient pas, en théorie, améliorer la qualité du sommeil des sujets. Le résultat a été encourageant ! En tout, 35 % des patients qui avaient reçu les conseils réels avaient eu moins de crises, alors qu’aucun patient du groupe contrôle ne s’était amélioré. Par la suite, les deux groupes ont reçu les conseils réels et, six semaines plus tard, près de la moitié des patients s’étaient améliorés dans chaque groupe.

Cinq conseils concernant le sommeil pour diminuer les migraines

1. Horaire de sommeil régulier qui prévoit de sept à huit heures de sommeil par nuit.

2. Cesser de lire, d’écouter la télévision ou de regarder un écran au lit.

3. Utiliser une technique de visualisation pour faciliter l’endormissement.

4. Souper quatre heures ou plus avant de se coucher et limiter les boissons à deux heures avant le coucher.

5. Cesser de faire des siestes le jour.

En conclusion, il est possible de réduire ses migraines en améliorant la qualité de son sommeil. Une bonne hygiène de sommeil peut être rétablie en quelques semaines, mais dans certains cas un encadrement professionnel (thérapie cognitivo-comportementale) et l’utilisation temporaire de médicaments sont nécessaires. L’utilisation chronique de somnifères est à proscrire tant que les habitudes de sommeil ne sont pas corrigées. Comme pour tout essai thérapeutique, un calendrier devrait être tenu pour observer l’effet des modifications apportées.

 

Pour plus de conseils concernant la migraine, lire La Migraine, Au-delà du mal de tête

Aussi disponible en format numérique 

 

Nombre de pages : 192

Année d’édition : 2015

ISBN : 9782895686743

 

 

 

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