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S’attendre à être presque toujours heureux et détendu est nuisible

Le stress et l’anxiété sont inévitables et ils jouent souvent un rôle utile dans la vie quotidienne, a souligné la psychologue Lisa Damour dans une présentation au congrès annuel de l’American Psychological Association qui s’est tenu au début du mois d’août.

Le stress survient habituellement lorsqu’une personne fonctionne à la limite de ses capacités – lorsqu’elle se pousse ou qu’elle est forcée par les circonstances à dépasser ses limites familières, explique-t-elle.

« Fonctionner à la limite de nos capacités renforce souvent celles-ci et ce niveau modéré de stress peut avoir une fonction d’inoculation, qui conduit à une résilience supérieure à la moyenne lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles difficultés », dit-elle. (Ce qui ne tue pas rend plus fort, dans une certaine mesure)

Quant à l’anxiété, elle « est un système d’alarme interne (…) qui nous avertit en cas de menaces à la fois externes – comme un conducteur qui dévie de sa voie – et internes – comme lorsque nous avons procrastiner trop longtemps et qu’il est temps de nous mettre au travail ».

« Considérer l’anxiété comme parfois utile et protectrice permet d’en faire bon usage. »

Lorsqu’en consultation « une cliente dit qu’elle s’inquiète au sujet d’un test à venir pour lequel elle n’a pas encore étudié », illustre-t-elle, « je lui assure rapidement qu’elle a la bonne réaction et qu’elle se sentira mieux dès qu’elle se mettra dans ses livres ».

Cela ne veut pas dire que le stress et l’anxiété ne peuvent pas être nuisibles.

« Le stress peut devenir malsain s’il est chronique (ne laissant pas la possibilité de récupération) ou s’il est traumatique (psychologiquement catastrophique). »

« En d’autres termes, il cause du tort lorsqu’il dépasse tout niveau qu’une personne peut raisonnablement absorber ou utiliser pour développer sa force psychologique », explique la psychologue.

« De même, l’anxiété devient malsaine quand son alarme n’a pas de sens. Parfois, les gens se sentent régulièrement anxieux sans aucune raison. À d’autres moments, l’alarme est totalement disproportionnée par rapport à la menace, par exemple lorsqu’un élève fait une crise de panique pour un quiz d’importance mineure. »

« Lorsqu’excessifs, le stress et l’anxiété peuvent causer une misère persistante, mais peuvent aussi contribuer à une foule d’autres symptômes psychologiques et médicaux, comme la dépression ou un risque accru de maladie cardiovasculaire ».

« Une personne qui se sent dépassée par le stress devrait, si possible, prendre des mesures pour le réduire et/ou demander l’aide d’un professionnel qualifié pour apprendre des stratégies de gestion du stress. Pour la gestion de l’anxiété, certaines personnes trouvent un soulagement dans des livres qui les aident à évaluer et à remettre en question leurs propres pensées irrationnelles. Si cette approche n’est pas fructueuse, ou préférée, un professionnel qualifié devrait être consulté », conseille-t-elle.

« Ces dernières années, les techniques de pleine conscience ont aussi émergé comme constituant une approche efficace pour gérer le stress et l’anxiété », mentionne-t-elle. (Méditation de pleine conscience : 4 exercices pour s’initier)

Elle appelle les psychologues « à jouer un rôle actif pour fournir un contre-message à ce qu’elle appelle “l’industrie du bonheur”, ou à ces entreprises du mieux-être qui vendent l’idée que les gens devraient se sentir calmes et détendus la plupart du temps ».

Les psychologues, dit-elle, veulent favoriser le bien-être, mais sans fixer la barre à être heureux presque tout le temps. « C’est une idée dangereuse parce qu’elle est inutile et irréalisable. Si vous avez l’impression qu’il faut toujours être joyeux, votre expérience quotidienne peut s’avérer plutôt misérable. »

Pour plus d’informations sur le stress, l’anxiété et le bien-être (bonheur), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : American Psychological Association.
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L’homéopathie : nuisible ou utile ?

Crédits : Céline S./Santenews.eu

Crédits : Céline S./Santenews.eu

L’homéopathie a toujours suscité de vifs débats. Il y a ceux qui l’ont toujours défendue mais aussi ceux pour qui elle serait totalement inefficace même si certains lui reconnaissent un effet placebo. Aujourd’hui son efficacité est de nouveau remis en cause par des scientifique de l’EASAC (Conseil scientifique des académies des sciences européennes). Voici d’ailleurs la traduction de leur communiqué de presse dont le texte original est disponible ICI. Cette traduction « non officielle » a été effectuée par l’Institut de France / Académie des sciences.

Dans un nouveau rapport, l’EASAC (Conseil scientifique des académies des sciences européennes) confirme l’absence de preuve solide et reproductible de l’efficacité des produits homéopathiques.

Les produits homéopathiques sont utilisés dans toute l’ Europe par un grand nombre de personnes et pour un large éventail de maladies que ces produits sont supposés soigner. En dépit de la popularité de ces produits dans certains pays, les scientifiques se demandent s’ils sont utiles ou nocifs. Dans une nouvelle déclaration, le groupe de travail de l’EASAC – un groupe composé de scientifiques européens de premier plan – déclare qu’il n’existe, pour aucune maladie, aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques – même s’il y a parfois un effet placebo. En outre, l’homéopathie peut avoir un effet nocif en retardant la consultation d’un médecin ou dissuadant le patient de rechercher les soins médicaux appropriés, qui seront basés sur des preuves scientifiques, et en fragilisant finalement la confiance des patients et du public envers la démarche scientifique fondée sur les preuves. Ce phénomène a des conséquences importantes en termes de politiques publiques, de santé publique et de réglementation de l’homéopathie dans l’Union européenne.

En se fondant sur une analyse approfondie des résultats disponibles, l’étude révèle que chaque cas, pour lequel une efficacité clinique d’un produit homéopathique a été revendiquée, peut s’expliquer par l’effet placebo, une mauvaise conception de l’étude, des variations aléatoires, une régression des résultats vers la moyenne ou un biais de publication. L’effet placebo peut certes être utile pour le patient, mais on ne connaît cependant aucune maladie pour laquelle l’efficacité de l’homéopathie soit établie par des preuves robustes et reproductibles. Les revendications scientifiques de l’homéopathie ne sont pas plausibles et sont incompatibles avec les concepts établis de la chimie et de la physique.

Il est certes important de laisser au malade le pouvoir de décision, et de l’enrichir. Mais le choix effectué par le patient doit être dûment informé, ce qui nécessite un cadre réglementaire normalisé, basé sur la connaissance scientifique et utilisant des pratiques sérieuses de publicité qui puissent s’appliquer équitablement à tous les médicaments, quels que soient leurs origines et quels que soient leurs mécanismes d’action.

La promotion et l’utilisation des produits homéopathiques risquent d’entraîner des dommages importants, déjà mentionnés. En outre, l’homéopathie soulève des questions relatives au consentement éclairé du patient, dans le cas où des praticiens prescrivent ou recommandent des produits qu’ils savent biologiquement inefficaces. Enfin, les préparations homéopathiques posent également, en raison du manque de contrôle de leur production, des problèmes potentiels de sécurité.

L’EASAC recommande

-une exigence réglementaire minimale et cohérente pour que les affirmations d’innocuité, de sécurité et de qualité des produits homéopathiques soient, comme pour tous les médicaments, basées sur des preuves vérifiables et objectives, en accord avec les prétentions affirmées. La nécessité de disposer de données vérifiées s’applique à la fois aux produits destinés à la médecine humaine, comme à ceux destinés à la médecine vétérinaire.

– en raison des pressions croissantes exercées sur les systèmes de santé, que ces derniers ne devraient pas offrir le remboursement des produits et des services homéopathiques, à moins que démonstration n’ait été faite, par des tests rigoureux, qu’ils étaient efficaces et sans danger.

– la composition des produits homéopathiques devrait être indiquée de manière similaire à celle utilisée pour les autres produits de santé disponibles dans les pharmacies (OTC) ou par les autres moyens de distribution. Cela implique que l’étiquetage actuellement autorisé de manière exceptionnelle pour les produits homéopathiques soit remplacé par une description simple des ingrédients et de leurs quantités présentes dans la formulation.

– la réglementation de la publicité et de la commercialisation des produits et services homéopathiques doit veiller à les rendre précises et claires : les prétentio ns publicitaires relatives à leur efficacité et à leur sécurité ne devraient pas être autorisées sans preuve démontrable et reproductible.

Les recommandations de l’EASAC concernant les essais, la réglementation, l’étiquetage, ainsi que le marketing ont des implications importantes pour la Commission européenne : en particulier, pour la Direction générale dela santé et de la sécurité alimentaire (pour la médecine humaine et vétérinaire), l’Agence européenne du médicament (EMA) et la Direction Générale pour la justice et les consommateurs. Elles ont également des implications majeures pour les services de santé des États-membres et les organismes de réglementation des médicaments. En outre, l’éducation des patients, le dialogue et la relation avec le public devraient tenir compte de ces recommandations.

Homéopathie : de précédentes études en étaient arrivées aux mêmes conclusions

Il n’y pas si longtemps, c’était en 2015, l’agence nationale de santé australienne en était également arrivée à des conclusions similaires après voir compilé les résultats de pas moins de 225 études sur l’homéopathie.

En effet, l’agence nationale de santé australienne (National Health and Medical Research Council) indiquait à l’époque qu’il n’y a « aucune preuve fiable » d’une quelconque efficacité de l’homéopathie.

Elle était même allée plus loin encore mettant carrément en garde les personnes qui préfèrent utiliser l’homéopathie que de consulter un médecin et de recevoir rapidement un traitement efficace.

« Les personnes qui choisissent l’homéopathie peuvent mettre leur santé en danger si elles rejettent ou retardent les traitements qui ont prouvé leur sécurité et leur efficacité. » affirmait alors la NHMRC.

« Il va y avoir plusieurs personnes qui vont affirmer que ce rapport est le fruit d’une conspiration » avait déclaré le professeur Paul Glasziou, superviseur de l’étude. « Mais nous espérons qu’il il y aura une quantité importante de personnes raisonnables qui réexamineront l’utilisation de ces substances. »

L’agence nationale de santé australienne avait également affirmé que les médecins qui décident de recevoir une formation en homéopathie « perdaient leur temps et leur argent ». Et d’espérer que résultat de leur étude les dissuaderait de le faire.

Un sondage réalisé à l’époque par Ipsos pour les laboratoires Boiron avait révélé que 56% des français avaient recours à l’homéopathie pour leurs petits maux du quotidien.

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