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Les différences entre trouble obsessionnel-compulsif et trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive sont méconnues

« Notre culture a tendance à valoriser les individus qui sont très organisés et soucieux du détail », souligne Elyse Stewart, doctorante en psychologie à l’Université de Binghamton.

« Il est courant d’entendre quelqu’un plaisanter : “Je suis tellement obsessionnel-compulsif” à cause de cette emphase culturelle. Mais ces déclarations ne reconnaissent pas que le trouble obsessionnel-compulsif et le trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive sont tous deux des maladies invalidantes. »

Elyse Stewart et Meredith Coles, professeure de psychologie, et leurs collègues ont analysé les données de centaines d’entrevues téléphoniques afin d’étudier comment le public reconnaît et comprend ces deux troubles.

Elles ont constaté que le public n’était généralement pas certain de la différence entre les deux. Près de la moitié des participants estimaient qu’il n’y avait aucune différence entre les deux.

« Les personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif éprouvent une détresse extrême liée à des pensées ou à des sentiments envahissants non désirés », explique Mme Stewart. « Elles s’engagent dans une compulsion (un comportement ou un acte mental) pour réduire cette détresse ».

« Celles atteintes d’un trouble de personnalité obsessionnelle-compulsive se caractérisent par un souci de perfectionnisme et d’ordre qui peut nuire à leur capacité de faire preuve de souplesse dans différentes situations. »

Le projet a confirmé ce que les recherches antérieures avaient indiqué, à savoir qu’il faut travailler davantage pour accroître les connaissances et la sensibilisation du public au trouble obsessionnel-compulsif (TOC), concluent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur le TOC, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Binghamton University, Community Mental Health Journal.
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Trouble obsessionnel-compulsif : amélioration des symptômes et changements cérébraux avec une thérapie cognitivo-comportementale

Une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) entraîne des changements cérébraux en même temps qu’une amélioration des symptômes, selon une étude publiée dans la revue Translational Psychiatry.

Jamie Feusner de l’Université de Californie à Los Angeles et ses collègues ont mené cette étude avec 43 personnes ayant un diagnostic de TOC.

Elles ont été assignées au hasard à participer à une thérapie quotidienne pendant un mois ou à être inscrites sur une liste d’attente. Des images cérébrales par résonance magnétique fonctionnelle ont été prises avant et après l’intervention et comparées à celles des participants sur la liste d’attente et celles de 24 personnes n’ayant pas le trouble.

Les images des participants qui ont reçu la TCC montraient une augmentation de la connectivité dans huit circuits neuronaux, notamment entre le cervelet et le striatum, et entre le cervelet et le cortex préfrontal. L’augmentation de la connectivité était en corrélation avec l’amélioration des symptômes.

Les changements semblaient compenser, plutôt que corriger, le dysfonctionnement cérébral sous-jacent, précise le chercheur.

Une psychothérapie cognitive pour le trouble obsessionnel-compulsif

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UCLA, Translational Psychiatry
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Trouble obsessionnel-compulsif : excès de confiance dans l’imagination et dissociation

Confondre le réel et l’imaginaire et perdre contact avec le réel pourraient jouer un rôle dans le développement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC), selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychology. L’étude visait à mieux comprendre les mécanismes cognitifs qui peuvent contribuer au développement du TOC.

Des « théories stipulent que ce n’est pas le contenu de la pensée qui est en cause dans le développement des obsessions mais la façon dont ces pensées sont interprétées par la personne », explique Frederick Aardema, du Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

« Alors que la majorité des personnes vont écarter une idée si elles jugent qu’elle n’a pas de sens, une personne atteinte de TOC se dira que si elle pense comme cela, c’est qu’il y a une raison. »

En 2011, l’équipe de recherche avait observé que les personnes qui font plus confiance à leur imagination et qui présentent une forte tendance à se dissocier de la réalité avaient plus de symptômes obsessionnels. L’objectif de la présente étude était de confirmer ces observations auprès d’une population souffrant de TOC.

M. Aardema et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 75 personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif. Elles ont complété des tests standardisés mesurant :

  • leur confusion inférentielle : processus de raisonnement par lequel un doute obsessionnel s’installe (par exemple, la personne croit que l’eau de la piscine municipale est contaminée, car on y met du chlore, donc il y a inévitablement des bactéries dans l’eau) ;

  • leurs traits de personnalité schizotypique : caractérisée par des idées bizarres, des croyances rigides, un manque de discernement et une tendance à faire trop confiance à son imagination (par exemple, la personne peut être convaincue que ce qu’elle entend aux nouvelles ou lit dans le journal la concerne personnellement et directement) ;

  • leur état de dissociation : se manifeste par des pertes de contact avec la réalité et des trous de mémoire lors de certains événements, phénomène qui s’observe surtout chez les gens qui font beaucoup de vérification (certaines personnes trouvent qu’elles peuvent se comporter tellement différemment selon la situation, qu’elles ont l’impression d’être deux personnes distinctes) ;

  • la force de leurs croyances obsessionnelles ;

  • leurs symptômes dépressifs mesurés par l’Inventaire de dépression de Beck (faites le test) et anxieux.

Les résultats mettent en lumière le rôle important de la confusion inférentielle et de l’état de dissociation, qui sont les indices qui prédisent le mieux l’apparition des symptômes du TOC.

« Il semble que les personnes souffrant de TOC sont si absorbées dans leur obsession due à la confusion inférentielle qu’une coupure avec la réalité se fait », explique le professeur Aardema. « Concrètement, nous constatons que la personne ne fait pas confiance à ses perceptions sensorielles ou à son bon sens mais plutôt à son imagination. Par exemple, elle craint que ses mains soient contaminées par des bactéries, donc elle les lavera à plusieurs reprises, car elle est convaincue que ses mains sont sales malgré qu’elles soient visiblement propres. »

Les autres facteurs, tels que les symptômes anxieux et dépressifs, les traits schizotypiques et les croyances obsessionnelles ne semblent pas jouer un rôle significatif dans le développement des symptômes TOC, mais plutôt dans la sévérité du trouble.

Selon plusieurs études et une importante méta-analyse, indique le communiqué, les symptômes du TOC peuvent être catégorisés en cinq dimensions :

  • la symétrie
  • le nettoyage
  • l’accumulation (« hoarding »)
  • les pensées interdites (p.ex. agression, religion)
  • la vérification

(1) Stella-Marie Paradisis et Kevin D. Wu.

Psychomédia avec sources : Université de montréal, JCP (abstract), JCP (article).
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