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Aspirine, paracétamol et ibuprofène : bientôt uniquement sur ordonnance ?

Aspirine, paracétamol et ibuprofène : bientôt uniquement sur ordonnance ?

Jeudi 3 octobre 2019

L’aspirine, le paracétamol et l’ibuprofène pourraient bientôt être obligatoirement délivrés sur ordonnance et non plus en libre service dans les pharmacies. L’Agence du médicament (ANSM) réfléchit à limiter l’accès direct à ces médicaments pour éviter leurs mauvais usages.

Vers la fin du libre-service

L’Agence du médicament réfléchit à limiter l’accès à certains médicaments qui sont, pour le moment, en vente libre dans les pharmacies. Il s’agit du paracétamol (Doliprane, Efferalgan), de l’ibuprofène (Nurofen, Advil) et de l’aspirine. 

Ces médicaments sont largement utilisés par les Français en automédication pour soigner les douleurs ou la fièvre. Toutefois, l’ANSM voudrait limiter les risques associés au mauvais usage de ces médicaments.

Des surdosages dangereux

La prise de ces médicaments est sans danger dès lors que ces molécules sont ingérées correctement. Mais, en cas d’abus, l’Agence du médicament explique que le paracétamol peut aboutir à des lésions graves du foie. La première cause de greffe hépatique en France est d’ailleurs due à des surdosages de médicaments. 

L’ANSM rappelle qu’un adulte de plus de 50 kilos peut uniquement prendre une dose de 3 grammes par 24 heures. De plus, sans ordonnance il est impératif de ne pas dépasser trois jours de traitement en cas de fièvre et cinq jours en cas de douleurs. L’Agence du médicament souhaite également que les pharmaciens conseillent davantage sur les risques liés à ces molécules. Un message devrait également bientôt apparaître sur les boîtes des médicaments au paracétamol pour informer sur les risques liés au foie. 

Stéphanie Haerts

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Dépistage du sida : un test gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance

Dépistage du sida : un test gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance

Le 1er juillet 2019.

Pour de multiples raisons, le dépistage du sida n’est pas assez réalisé. À Paris et en PACA, une expérimentation pilote propose un test VIH gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance. Objectif : « Accélérer la fin du sida ».

Sida : un dépistage gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance

« Au labo sans ordo », c’est ainsi que s’appelle ce nouveau dépistage du sida qui prend effet dès ce lundi 1er juillet 2019. Le but ? « Accélérer la fin du sida », a expliqué Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la Santé, à CNews.

Gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance, ce test VIH, également connu sous le terme « test ou analyse de sérologie VIH (ou HIV) », ne nécessite même pas de carte vitale. « Objectif sida zéro » annonce la campagne de « Au labo sans ordo ». « Faire le test du VIH n’a jamais été aussi facile ». Plus aucune bonne raison de ne pas faire ce dépistage !

Test VIH : une expérimentation à Paris et en PACA qui devrait s’élargir à toute la France

Ce dépistage du VIH gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance est le fruit d’une expérimentation pilote. Elle se déroule à Paris, dans tous les laboratoires de la capitale. Selon Anne Souyris, « La région Île-de-France est particulièrement concernée, car les populations les plus touchées y sont les plus représentées ». Selon l’Observatoire Régional de Santé, en Île-de-France, le sida a causé 139 décès (94 hommes et 45 femmes).

Deuxième région la plus touchée de France, la région PACA. C’est pourquoi cette expérimentation a aussi lieu là-bas. Il se pourrait que ce dépistage organisé dans le cadre de l’opération « Au labo sans ordo » se généralise. C’est en tout cas ce que souhaite Anne Souyris qui espère que ce test sera « élargi à toute la France ».

Selon l’OMS « Avec plus de 35 millions de morts à ce jour, le VIH continue de représenter un problème mondial majeur de santé publique ». En 2017, 940.000 personnes sont décédées dans le monde à cause du sida et l’on comptait, cette même année, 36,9 millions de personnes vivant avec la maladie.

Perrine Deurot-Bien

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Maladies chroniques : bientôt une activité prescrite sur ordonnance ?

Maladies chroniques : bientôt une activité prescrite sur ordonnance ?

Le 18 février 2019

Une activité sportive prescrite par ordonnance pour les patients atteints de maladies chroniques. C’est ce que préconise l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans une expertise publiée le 14 février dernier.

L’activité physique comme « médicament » pour les maladies chroniques

« L’activité physique est un véritable « médicament » de prévention et de soin des maladies chroniques. » C’est la conclusion d’une équipe de 10 experts de l’Inserm missionnée par le ministère des Sports, dont le rapport a été publié le 14 février dernier. Un Français sur quatre souffre d’une maladie chronique, dont trois sur quatre après 65 ans,  rappelle l’Inserm dans son communiqué.

Les experts se sont principalement intéressés aux cancers, maladies cardiovasculaires, troubles respiratoires et diabète, qui sont les maladies chroniques les plus fréquentes, mais aussi à l’obésité, certaines maladies mentales comme la dépression ou la schizophrénie, les troubles musculosquelettiques (TMS) et la multimorbidité.. 

Maintenir une activité physique régulière adaptée chez les personnes atteintes de maladies chroniques

Selon les experts, la pratique d’une activité physique régulière permettrait d’éviter les hospitalisations, les complications et les récidives des maladies chroniques. Ainsi, « l’activité physique doit être prescrite de façon systématique et aussi précocement que possible dans le parcours de soin » recommandent les experts. Elle devrait même l’être en premier recours, avant les médicaments, en cas de dépression légère à modérée, de diabète de type 2 ou d’obésité.

L’Inserm insiste sur l’importance de prescrire une activité physique adaptée à chaque maladie, pour tenir compte notamment du niveau de fatigue, de douleurs ou d’effets secondaires de certains traitements. Les experts dressent ainsi une liste de pathologies associées à certains sports, en détaillant ses bienfaits : entraînement à l’effort pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, activités d’endurance en cas d’asthme ou encore renforcement musculaire combiné à l’endurance pour les personnes atteintes de cancers ou de dépression

Aurélie Giraud

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Télémédecine : vous pouvez désormais obtenir une ordonnance via votre smartphone

Télémédecine : vous pouvez désormais obtenir une ordonnance via votre smartphone

Le 15 mars 2018.

Votre smartphone pourrait être une réponse aux déserts médicaux qui vous empêchent de pouvoir consulter un médecin facilement. Désormais, à distance, vous pouvez consulter un généraliste, et ce dernier peut même vous envoyer une ordonnance.

Il est désormais possible de consulter un médecin depuis son téléphone

Lutter contre les déserts médicaux est un enjeu de santé publique auquel la télémédecine apporte un élément de réponse très intéressant, d’autant qu’il ne nécessite que peu de moyens, si ce n’est technologiques. Ces moyens se développent aujourd’hui très rapidement et, grâce à un simple smartphone, il est désormais possible de bénéficier d’une consultation médicale, en à peine quelques minutes, et même d’obtenir une ordonnance.

Faute de médecins généralistes dans de nombreuses régions françaises, ces applications de téléconsultations se développent rapidement. Mais alors qu’elles étaient, jusqu’à présent, considérées comme de simples avis médicaux par l’Assurance maladie, elles ont aujourd’hui un réel statut de consultation et pourraient d’ailleurs bientôt être remboursées par la Sécurité sociale.

Des déserts médicaux dans des dizaines de départements français

Pour Mathilde Le Rouzic, co-fondatrice d’une application de télémédecine, Hellocare, cette nouvelle forme de médecine répond à des enjeux fondamentaux du quotidien des Français, parmi lesquels l’accompagnement des « patients qui ont besoin de joindre un médecin immédiatement ainsi que ceux qui souhaitent accéder à une réponse médicale fiable sans avoir besoin de faire de nombreux kilomètres ou de se rendre aux urgences, faute de médecin disponible près de chez eux ».

Selon les prévisions de l’Ordre des médecins, les déserts médicaux devraient s’aggraver dans les années à venir. Le dernier Atlas de la démographie médicale montre en effet que le nombre de médecins généralistes en activité régulière baisse et dans 45 départements français, alors que la population générale augmente, le nombre de praticiens diminue.

Gaëlle Latour

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Médicaments sans ordonnance : une flambée des prix

Médicaments sans ordonnance : une flambée des prix

Le 13 décembre 2017.

Selon le baromètre annuel de l’Observatoire Familles rurales, les prix des médicaments sans ordonnance n’ont cessé de grimper ces derniers mois. Explications.

Une augmentation générale des prix

Vous vous en êtes certainement rendu compte en achetant du Maalox ou de l’Activir, les prix des médicaments délivrés sans ordonnance ont augmenté au cours de l’année passée. Cette information a été confirmée par le baromètre annuel de l’Observatoire Familles rurales qui a observé une augmentation moyenne de 4,3 % du prix de 10 à 15 médicaments en accès libre, dans les pharmacies.

Pour mener à bien leurs travaux, les auteurs de cette enquête ont examiné avec soin les prix d’une dizaine de produits fréquemment utilisés par les familles dans 83 pharmacies (40 pharmacies physiques et 43 sites Internet). Ils ont ainsi constaté que la plupart des médicaments avaient augmenté ces derniers mois. Les deux plus fortes hausses concernent l’Activir, utilisé contre l’herpès, et le Dacryum, une solution de lavage oculaire (+9 %).

Faut-il acheter ses médicaments sur Internet ?

Seuls deux médicaments sont en baisse : l’Imodiumcaps et le Strepsils. Mais ce qui est intéressant, c’est que les prix peuvent varier d’une pharmacie à l’autre. La boîte de Nicopass, qui aide à arrêter de fumer, peut coûter 13,90 € dans certaines pharmacies et 34,10 € dans d’autres. Quant à l’anti-maux d’estomac Maalox, son prix oscille entre 2,75 € et 9,10 €. Où faut-il donc se rendre pour payer moins cher ?

Selon les données récoltées par l’Observatoire Familles rurales, les prix sont clairement moins élevés sur Internet mais ce n’est pas pour autant intéressant d’acheter ses médicaments en ligne car les frais de port sont importants. « Les frais de port s’élèvent en moyenne à 5,92 € », notent les auteurs de cette étude. « Ils ne sont offerts qu’à partir de 60 € d’achat en moyenne ». Soyez vigilants !

Marine Rondot

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Surdoses d’opioïdes : l’antidote naloxone disponible pour tous gratuitement et sans ordonnance au Québec

Depuis le 10 novembre 2017, des trousses de naloxone, antidote aux médicaments et aux drogues opioïdes tels que le fentanyl, sont disponibles dans toutes les pharmacies du Québec, gratuitement, sans ordonnance médicale requise, pour toute personne de 14 ans et plus présente au Québec.

Les pharmaciens informeront les personnes qui se procurent le médicament afin de faciliter son utilisation.

Les utilisateurs d’opioïdes ou les aidants peuvent se procurer la naloxone sans avoir « à payer le médicament, ni les fournitures, ni l’enseignement. Le patient n’a pas non plus à payer de coassurance et de franchise », précise le communiqué de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). « De plus, le programme s’applique à toute personne présente au Québec, qu’elle soit résidente ou non. »

Toute personne âgée de plus de 14 ans qui en fera la demande dans une pharmacie participante se verra remettre une trousse de naloxone gratuitement sur présentation d’une carte d’assurance maladie, a expliqué le ministre de la Santé.

Cependant, a-t-il précisé, « toute personne qui en ferait la demande et dont l’état clinique suggérerait au pharmacien que cette personne est en détresse se verra octroyer l’accès à ce médicament ». Cette mesure concerne surtout les personnes itinérantes qui ne sont souvent pas inscrites à l’assurance maladie.

« C’est sans question et sans enquête », a précisé le ministre.

La trousse contient un maximum de huit fioles injectables avec le nombre de seringues nécessaires à l’administration du médicament, précise Radio-Canada.

De 2000 à 2016, 2559 décès ont été attribués dans la province à une intoxication aux opioïdes, rappelle Radio-Canada.

Pour plus d’informations sur les opioïdes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Ministère de la Santé, AQPP, Radio-Canada.
Tous droits réservés.

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Overdoses d’opioïdes : l’antidote naloxone en spray autorisé sans ordonnance en France

L’Agence française du médicament (ANSM) a accordé, le 28 juillet 2017, une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la naloxone en spray nasal (Nalscue)

Le médicament est indiqué dans le traitement d’urgence des surdosages aux opioïdes, « caractérisés ou suspectés, se manifestant par une dépression respiratoire et dans l’attente d’une prise en charge par une structure médicalisée », précise le communiqué de l’ANSM.

Les opioïdes incluent des drogues comme l’héroïne et des médicaments antidouleurs comme la morphine et le fentanyl.

La naloxone est utilisée depuis 40 ans par injection à l’hôpital, mais les patients arrivent souvent trop tard, l’espérance de vie étant d’une dizaine de minutes en cas de perte de conscience suite à une overdose, rapporte l’AFP.

L’AMM accordé au spray nasal, commercialisé par le laboratoire britannique Indivior, permettra d’élargir sa distribution aux pharmacies, avec ou sans ordonnance, et aux structures d’accueil des toxicomanes d’ici trois mois, après la mise en conformité de la notice et de l’étiquetage.

En attendant, les conditions d’accès à Nalscue restent celles d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) accordée en 2015 et élargie en 2016 : le médicament « doit être dispensé dans un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), ainsi que par des centres et structures disposant d’équipes mobiles de soins aux personnes en situation de précarité ou d’exclusion gérés par des organismes à but non lucratif ».

Dès que l’AMM sera effective, « Nalscue sera disponible en prescription médicale non obligatoire, avec une dispensation aux patients ayant reçu une formation spécifique à son utilisation, comme cela est déjà le cas ». Les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) pourront alors également délivrer le médicament.

L’ANSM rappelle que l’administration de Nalscue ne se substitue pas aux soins d’urgence dispensés par une structure médicale. Par conséquent, les secours (15 ou 112) doivent être appelés immédiatement et systématiquement.

En France, 220 000 personnes sont considérées comme dépendantes aux opioïdes et 340 décès par overdose ont été constatés en 2015, rapporte l’AFP.

La naloxone en vaporisateur, antidote aux opioïdes, autorisée sans ordonnance au Canada

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : ANSM, AFP (Sciences et Avenir).
Tous droits réservés.

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Médicaments codéinés : une ordonnance sera désormais nécessaire

Médicaments codéinés : une ordonnance sera désormais nécessaire

Le 13 juillet 2017.

Un arrêté « à effet immédiat », signé par la ministre de la Santé, vient d’inscrire tous les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l’éthylmorphine ou de la noscapine sur la liste des médicaments disponibles uniquement sur ordonnance.

Stopper l’usage détourné de ces médicaments

Les médicaments contenant de la codéine ne pourront plus être disponibles en vente-libre dans les pharmacies. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, vient en effet de signer un arrêté pour que des ordonnances soient exigées des pharmaciens pour l’achat de médicaments qui en contiendraient. Le gouvernement souhaite ainsi « mettre un terme à des pratiques addictives dangereuses et potentiellement mortelles ».

De nombreux jeunes achetaient jusqu’alors ces médicaments contenant de la codéine et d’autres dérivés de l’opium pour faire des expériences euphorisantes. « Des demandes suspectes de délivrance de codéinés, des cas d’abus, voire de dépendance, chez des adolescents et jeunes adultes ont continué de faire l’objet de signalements avec une multiplication de cas à partir de 2015 », avait noté l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Un problème de santé publique

L’usage de la codéine pour fabriquer des cocktails euphorisants est connu aux États-Unis sous le nom de Purple drank. Ces boissons vantées par les rappeurs américains ne sont pourtant pas sans risque pour la santé. Selon le ministère de la Santé, depuis le début de l’année, ces cocktails ont provoqué la mort de deux adolescents. Chez les moins de 25 ans, 30 cas graves liés au Purple Drank auraient par ailleurs été recensés ces deux dernières années.

Parmi les deux victimes, Pauline, une jeune fille de 16 ans, originaire de Beynes, dans les Yvelines. Elle est morte d’une overdose de médicaments à base de codéine le 10 mai dernier, après 10 jours dans le coma. Sa mère avait alors voulu sensibiliser l’opinion publique en lançant une pétition visant à interdire cette « nouvelle drogue des ados ». Elle avait recueilli 50 000 signatures. 

Marine Rondot

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Bientôt un accès à la pilule sans ordonnance ?

Bientôt un accès à la pilule sans ordonnance ?

Le 19 avril 2017.

Un collectif a publié mardi 18 avril une lettre ouverte pour demander « la mise sur le marché d’une pilule contraceptive sans ordonnance ». Mais que souhaite concrètement ce collectif ?

Une mesure qui ne concernerait que les pilules micro-dosées

Dans un appel intitulé « Libérez ma pilule », un collectif, composé de professionnels de santé, de personnels du Planning familial et d’associations féministes, réclame l’accès à la pilule sans ordonnance. Ce serait « une avancée pour les droits des femmes », écrit le collectif. Ne serait concernée par cette mesure que la contraception progestative, c’est-à-dire celle qui est sans œstrogènes et micro-dosée.

« Il est regrettable de constater qu’en Europe et en France cette avancée pour le droit des femmes à disposer d’un accès facilité à la contraception est au point mort », ajoute le collectif, à l’intention des laboratoires pharmaceutiques français, de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de l’Agence européenne du médicament (EMA). Selon les auteurs de ce texte, cette mesure a été approuvée par le Collège américain des gynécologues obstétriciens, en 2012.

Permettre aux femmes de se passer d’un rendez-vous chez le médecin

Mais pourquoi cette mesure est-elle si urgente ? La contraception pour les femmes n’est-elle pas déjà suffisamment accessible en France ? « Ça serait une avancée pour les femmes par rapport aux délais d’attente », explique Caroline Rebhi, co-présidente du Planning familial, sur France Info. « Aujourd’hui, ne peuvent délivrer la pilule que les sages-femmes, les gynécologues et les médecins généralistes. »

Mais dans ce cas, comment éviter les abus ? Pour éviter tout risque médical, le collectif propose que cette mesure soit assortie « d’un protocole », une sorte de questionnaire que le pharmacien devra faire passer à ses clientes qui souhaiteront se procurer une contraception orale. Les patientes pour qui la pilule progestative ne serait pas recommandée seraient alors redirigées vers leur médecin. L’ANSM n’a pas encore fait connaître son avis sur cette question.

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Marine Rondot

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Drogues sans ordonnance, mode d’emploi

Tout ce qui peut s’acheter sans ordonnance en pharmacie n’est pas sans danger. Il existe toute une gamme de médicaments qui ont de solides propriétés psychoactives; des caractéristiques qui peuvent conduire à des abus et à une forme de dépendance pharmacologique. Parmi eux, des antalgiques associés à de la codéine, ou encore des médicaments de la classe dite des antihistaminiques H1. Les antihistaminiques H1 étudiés comportent différents principe actifs (alimemazine , chorphenamine, dimenhydrinate,  doxylamine, oxomemazine, pheniramine et promethazine).

Parmi eux seuls trois (alimemazine, doxylamine et promethazine) comportent des recommandations d’utilisation très limitées dans le temps pour le traitement d’insomnies chez l’adulte dans le contexte d’automédication. Le paracétamol (médicament le plus prescrit en France)  peut, lui aussi, être acquis librement.

Ce phénomène de mésusage et de dépendance n’est pour l’essentiel pas chiffré. Il se situe dans la «zone grise» de la réalité médicamenteuse –une zone que personne, pas même les pouvoirs publics en charge de la sécurité sanitaire, ne cherche véritablement à éclairer.

Une équipe de cinq pharmacologues et épidémiologistes français a voulu en savoir un peu plus. Elle vient de lever une partie du voile de cette inquiétante réalité cachée. Dirigée par le Pr Anne Roussin (centre d’addictovigilance, CHU de Toulouse, Insem), cette équipe vient de publier ses résultats dans la revue PLoS ONE. Ce travail a été financé par la Mission interministérielle de la lutte contre les drogues et toxicomanies (MILDT) en liaison avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les auteurs déclarent n’avoir ici aucun conflit d’intérêt.

Et pour vous, ce sera paracétamol ou paracémato+codéine?

En France, les spécialités associant un antalgique à de la codéine peuvent être achetées en pharmacie sans que le client présente d’ordonnances médicales. Treize spécialités différentes peuvent ainsi être acquises sans limitation dans le temps (et sans remboursement). Elles se situent toutefois derrière le comptoir de l’officine; aussi l’acheteur doit-il la demander au pharmacien.

Les chercheurs ont mené leurs recherches grâce à la participation de 145 pharmacies réparties sur l’ensemble du territoire français. Il était demandé aux pharmaciens de proposer un questionnaire aux douze premières personnes se présentant pour acheter spontanément un des médicaments des deux classes visées (paracétamol associé à de la codéine ou antihistaminiques H1). Le «groupe témoin» de l’étude était constitué des clients venant simplement acheter du paracétamol. Au total neuf cent-quinze questionnaires ont été distribués.

Il apparaît au final que les niveaux de mésusage et de dépendance chez les consommateurs sont élevés pour les deux types de médicaments retenus dans l’étude. Les auteurs ont notamment observés que près des trois-quarts des consommateurs de doxylamine  (Donormyl, Lidène, Noctyl) le prenaient quotidiennement et près des deux-tiers depuis plus de six mois. Or la durée recommandée spécifiée sur la notice est inférieure à cinq jours (pour des insomnies occasionnelles). Pour les antalgiques codéinés, prés d’un consommateur sur cinq consommait ce type de médicament quotidiennement et ce, là encore, depuis plus de six mois —principalement pour des céphalées chroniques.

«Une dépendance s’installe effectivement chez de nombreux utilisateurs. Cela pose plusieurs problèmes. D’abord, l’efficacité des antihistaminiques sédatifs a été évaluée sur du court terme et rien ne garantit leur efficacité au-delà de quelques jours ou quelques semaines», explique le Pr Anne Roussin.

Pour cette spécialiste la situation est d’autant plus paradoxale que l’on sait que l’abus ou l’usage persistant d’antalgiques codéinés contribue à l’installation de céphalées quotidiennes chroniques.

«Par ailleurs, ces deux types de médicaments entraînent des problèmes de vigilance. Ces prises prolongées posent donc la question d’un risque accru d’accidents de la route ou d’accidents de la vie quotidienne.»

La «méthadone des pauvres»

Un célèbre médicament n’est pas pris en compte dans cette étude: le cas du Néo-Codion®, parfois présenté comme la méthadone des pauvres, élaboré par les Laboratoires Bouchara-Recordati. Ce médicament contient lui aussi de la codéine (ou méthylmorphine) l’une des substances contenues dans le pavot somnifère (Papaver somniferum. C’est une version mineure de la morphine, dont elle ne partagerait pas les puissants effets d’attraction et d’accoutumance. Officiellement, le Néo Codion est «préconisé pour calmer les toux sèches d’irritation chez l’adulte». Un comprimé contient 15 mg de codéine base. Conseil: ne pas dépasser 120 mg par jour. Parmi ses effets secondaires, la codéine peut produire un état général de somnolence. Elle peut également induire une sorte d’état d’euphorie assez caractéristique des opiacés.

En juillet dernier, l’Agence européenne du médicament (EMA) lançait une alerte pour limiter l’utilisation de la codéine pour la prise en charge de la douleur chez l’enfant du fait d’un risque d’insuffisance respiratoire. Ce risque accru théorique avait déjà, en pratique, été mis en évidence aux Etats-Unis avec des cas mortels. Une nouvelle évaluation menée par l’EMA faisait apparaître des cas survenus pour l’essentiel après l’ablation des amygdales –mais aussi après l’ablation des «végétations adénoïdes» (pour lutter contre la  trop bruyante apnée obstructive du sommeil). 

Que représente le Néo-Codion aujourd’hui en France? La société spécialisée Celtipharm situe les ventes sur un an à hauteur d’un peu plus de 3 millions d’unités adultes (boîtes de comprimés et flacons de sirop). Tous les spécialistes des grandes addictions savent que  la codéine est  aujourd’hui utilisée comme produit de substitution par les toxicomanes aux opiacés, au même titre que la méthadone et la buprénorphine mais de manière non encadrée –et non remboursée. Le phénomène Néo-Codion est pour l’essentiel apparu en France il y a un quart de siècle. On pouvait alors en acheter la quantité désirée. Ce n’est plus le cas aujourd’hui: une seule boîte est désormais autorisée. «Prix maximum conseillé: 4,5 euros.» Une seule boîte à la fois.

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr