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La perte auditive est plus complexe que vous ne le pensez

La perte auditive est plus complexe que vous ne le pensez

Le 17 avril 2017.

Si vous croyez que les problèmes d’audition ne touchent que les personnes âgées, ou que pour faire partie des personnes à risque, il faut avoir un travail bruyant, vous avez tort ! Si le mode de vie moderne rend le bruit inévitable, certaines précautions permettraient néanmoins d’atténuer son exposition.

Le fait d’habiter une ville bruyante ferait vieillir de 10 ans !

Selon une étude publiée en 2014 par Lai Meng Looia, Detlev Gantenb, Peter F McGrathc, Manfred Grossd et George E Griffine dans la prestigieuse revue The Lancet, le fait de vivre dans une ville bruyante augmente de 63 % le risque de perte d’audition. Et ce n’est pas uniquement notre ouïe qui est en jeu : l’exposition prolongée au bruit est source d’agacement, de troubles du sommeil et de somnolence pendant la journée. De plus, elle augmente le risque de développement d’hypertension et de maladies cardiovasculaires et amoindrit la performance cognitive chez les enfants.

Plus récemment, en mars 2017, la société allemande Mimi Hearing Technologies a publié les résultats de ses recherches sur les liens entre la pollution sonore en milieu urbain et la perte auditive. L’étude menée sur 200 000 personnes habitant dans 50 villes différentes a révélé que les individus vivant dans les communes les plus bruyantes étaient 10 ans « plus vieux » en ce qui concerne leur audition, par rapport aux personnes vivant à la campagne. Pour avoir les données sur le niveau de bruit dans chaque ville et quartier étudiés, les chercheurs ont utilisé les données de mesures réalisées après que l’obligation de cartographier le bruit a été introduite dans l’Union européenne pour les villes de plus de 200 000 habitants.

Ce n’est pas uniquement le niveau de bruit qui joue, mais aussi la durée d’exposition

Selon l’étude publiée dans The Lancet, une exposition prolongée à un bruit excédant 85 décibels est potentiellement dangereuse. Pour information, une conversation typique tourne autour des 60 décibels, et le silence perçu comme complet par l’homme se situe aux alentours de 0 décibel. Cela veut dire que lorsque vous marchez dans une rue avec une circulation dense ou que vous passez la soirée dans un bar bruyant, votre audition en souffre. Cela change considérablement nos idées reçues selon lesquelles seule notre présence à un concert bruyant ou le fait de travailler avec un marteau-piqueur seraient préjudiciable pour notre ouïe.

Au Royaume-Uni, toute personne dont le travail implique une exposition prolongée à un bruit dépassant 85 décibels a droit à un équipement protecteur et à un suivi régulier par un médecin. En même temps, nos téléphones, ordinateurs ou lecteurs mp3 peuvent produire un son dépassant ces 85 décibels, sans qu’il y ait un obstacle technique à un tel réglage.

Comme le rappellent les auteurs de l’étude, 360 millions de personnes à travers le monde, dont 32 millions d’enfants, souffrent de problèmes d’audition.

Anton Kunin

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Futures mères, pensez à votre enfant: ne vous reposez pas totalement

Vous êtes enceinte? Vingt minutes d’exercice modéré. Et ce trois fois par semaine. Voilà qui permettra d’«améliorer le développement du cerveau du fœtus».

Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs de l’université de Montréal et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. Ils ont présenté le fruit de leur travail dans le cadre du colloque Neuroscience 2013 organisé à San Diego.

«Nos recherches indiquent que l’exercice pendant la grossesse améliore le développement du cerveau du fœtus», explique le professeur Dave Ellemberg, qui a dirigé l’étude également conduite par le Pr Daniel Curnier et Elise Labonté-LeMoyne.

Des recherches sur des animaux avaient déjà donné des résultats analogues, mais c’est selon eux le premier essai clinique aléatoire réalisé avec des humains. Le but? Mesurer objectivement l’effet direct de l’exercice pendant la grossesse sur le développement cérébral du fœtus.

«Nous espérons que ces résultats orienteront les interventions de santé publique et la recherche sur la plasticité du cerveau, précisent les chercheurs. Nous avons bon espoir que cette découverte incitera les femmes à changer leurs habitudes, puisque le simple fait de faire de l’exercice pendant la grossesse pourrait changer l’avenir de leur enfant.»

Non à la sédentarité

Les femmes enceintes changeront-elles «leurs habitudes»? Il n’y a pas si longtemps, la grande majorité des gynécologues-obstétriciens conseillaient aux femmes attendant un enfant de tout mettre en œuvre pour se ménager et se reposer le plus possible pendant leur grossesse.

Puis on a commencé à comprendre que l’inactivité pouvait souvent être une source de préoccupation pour la santé, un état générateur d’inquiétudes.

«La sédentarité accroît le risque de complications pendant la grossesse, et le fait d’être active peut favoriser le rétablissement après l’accouchement, rendre la grossesse plus confortable et réduire le risque d’obésité chez l’enfant, résume le Pr Curnier. Comme on sait que l’exercice est bon pour le cerveau adulte, nous avons émis l’hypothèse que le niveau d’activité de la mère pourrait également avoir un effet bénéfique sur le cerveau de l’enfant à naître.»

Comment vérifier la justesse d’une telle hypothèse? Les chercheurs de Montréal ont réparti en deux groupes, de manière aléatoire, des femmes qui commençaient le deuxième trimestre de leur grossesse: un groupe de femmes actives et un autre de femmes sédentaires. Les premières étaient volontaires pour faire au moins vingt minutes d’exercice mobilisant leur fonction cardiovasculaire avec une intensité modérée (l’exercice devait les amener à être légèrement essoufflées). Et ce trois fois par semaine. A l’inverse les femmes du groupe sédentaire ne pratiquaient aucun exercice.

Peu après la naissance (entre huit et douze jours après) les chercheurs ont évalué l’activité électrique du cerveau des nouveau-nés grâce à l’électroencéphalographie. «Nous avons placé 124 électrodes souples sur la tête de chaque bébé, puis avons attendu qu’il s’endorme dans les bras de sa mère. Nous avons ensuite mesuré la mémoire auditive en évaluant la réaction inconsciente du cerveau à des sons répétés ou à des sons nouveaux», explique Elise Labonté-LeMoyne.

Les résultats de l’équipe montrent que le système d’activation cérébrale est plus mature chez les bébés dont la mère a été physiquement active pendant la grossesse. Ceci laisse entendre que les cerveaux de ces bébés se sont développés plus rapidement que ceux des autres.

Grossesses non pathologiques

Cette étude n’est pas finie: les chercheurs la poursuivent pour évaluer les différences qui pourront exister dans un an chez les enfants des deux groupes. Différences dans le développement cognitif, de la motricité et du langage. Ils nous diront alors si les écarts neurologiques observés dans les jours suivant la naissance se maintiennent au fil du temps, s’ils diminuent ou s’ils augmentent. En attendant, ils estiment que leurs résultats doivent être diffusés auprès des femmes enceintes et des professionnels de santé qui les suivent durant leur grossesse.

Sans doute toutes les femmes enceintes ne sont-elles pas concernées au premier chef. L’état de certaines justifie pleinement le repos, voire le repos absolu en position allongée. Pour autant les résultats venus de Montréal viennent nous rappeler que la grossesse ne doit pas être médicalisée à outrance et qu’elle ne saurait être considérée comme un état pathologique.

J.-Y.N.

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Une étude menée à la Harvard School of Public Health fait un parallèle entre l’activité physique et les critères de bonne santé des cellules sexuelles mâles. Révélons d’emblée le chiffre le plus explicite: la pratique régulière d’une heure de sport par jour augmente de près de 50% la concentration du sperme en spermatozoïdes. Ce qui augmenterait également (cela reste à démontrer) la fertilité.

Quinze heures par semaine

Publiés en février dernier sur le site de la revue British Journal of Sports Medicine, ces résultats ont été complétés en octobre et présentés à la réunion de l’International Federation of Fertility Societies à Boston. Ce travail, signé par des chercheurs américains, espagnols et danois, a été dirigé par les Drs Audrey Jane Gaskins et Jorge E Chavarro (département de nutrition, Harvard School of Public Health, Boston, Massachusetts).

L’étude est basée sur les analyses de 189 échantillons de sperme de participants volontaires, âgés de 18 ans à 22 ans. Outre leur sperme, ces jeunes avaient fourni une série de renseignements détaillés sur leurs activités physiques habituelles.

Après croisement des données, les chercheurs observent que sept heures d’exercice physique par semaine sont associées à une concentration de spermatozoïdes accrue de 48% (par rapport à une pratique hebdomadaire inférieure à une heure). Quant aux hommes qui pratiquent plus de quinze heures d’activité physique par semaine, leur concentration spermatique est de 73% supérieure à ceux qui font moins de cinq heures d’exercice.

Haltérophilie: rentable

Quels sports sont les plus profitables? C’est l’haltérophilie qui semble tout particulièrement efficace sur la concentration en spermatozoïdes. Ainsi, deux heures et demie d’haltérophilie par semaine sont associées à une augmentation de 25%.

Il en va de même pour les activités de plein air: une heure et demie chaque semaine d’activité physique en plein air est à elle seule associée à une concentration accrue de 42% de la concentration en spermatozoïdes.

Pourquoi? Les auteurs font valoir que l’haltérophilie a des effets (déjà amplement démontrés) sur les niveaux de testostérone et l’amélioration de la sensibilité à l’insuline. D’autre part, l’exposition aux rayons du soleil pourrait stimuler la fertilité en augmentant les niveaux de vitamine D.

Cyclistes: inquiétudes scrotales

Tous les sports ne présentent pas les mêmes avantages. Il semblerait notamment que les cyclistes auraient des concentrations en spermatozoïdes particulièrement faibles. Pour la chercheuse Audrey Gaskins, l’une des hypothèses retient les pressions durablement exercées par les selles sur les scrotums.

Point important: l’exercice physique ne semble pas associé à la mobilité et aux caractéristiques morphologiques des spermatozoïdes, critères également déterminants de l’infertilité masculine.

Prescrire du sport?

Peut-on dès lors raisonnablement prescrire des activités physiques comme remède contre l’infertilité? La plupart des spécialistes restent ici très prudents. Pour Audrey Gakins, il est possible que l’activité physique puisse aider à prévenir l’infertilité (ou l’hypofertilité) masculine, voire même à la guérir. Mais les données manquent encore. Le Dr Jorge Chavarro a expliqué au Figaro:

«Dans cette étude, nous n’avons pas examiné la relation entre l’activité physique et les taux de grossesse. Nous ne pouvons donc pas faire le lien entre les concentrations de sperme plus élevées chez les hommes pratiquant une activité sportive et une amélioration de la fertilité. Cela demandera d’autres travaux.»

Vous allez vous mettre au poisson

Quoi qu’il en soit, cette étude vient confirmer le rôle majeur des facteurs comportementaux et de mode de vie sur les critères objectifs de la fertilité masculine. Une étude qui a été publiée en octobre dans la revue Fertility et Sterility va ainsi dans le même sens.

Les auteurs y ont analysé plus de 350 échantillons de sperme provenant de 156 hommes allant en consultation au Massachusetts General Hospital Fertility Center. Ces hommes avaient fourni de nombreux renseignements sur les caractéristiques de leur alimentation.

L’analyse constate au final que la consommation de viandes rouges «transformées» a un effet néfaste sur la morphologie des spermatozoïdes, leur taille et leur forme. Soit un impact négatif sur la fertilité.

Les résultats suggèrent que l’apport de graisses saturées est lié à la baisse du nombre de spermatozoïdes. Une seule tranche de bacon ou une seule saucisse par jour entraînerait une baisse de 30% du nombre de spermatozoïdes.

En revanche, la consommation régulière de chairs de poissons blancs est associée à une amélioration de la qualité du sperme et de la forme des spermatozoïdes. Et celle de poissons «rouges» à l’augmentation, jusqu’à 34%, de leur nombre.

J.-Y.N.

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