Archives par mot-clé : Pénurie

Pénurie de médicaments : 26 médecins hospitaliers proposent des solutions (France)

Dans une tribune publiée le 18 août dans Le Journal du dimanche, le Pr Jean-Paul Vernant et 25 médecins hospitaliers proposent des solutions aux pénuries de médicaments.

En 2018, selon l’Agence du médicament (ANSM), « on a noté 868 signalements de tensions ou de ruptures d’approvisionnement dont les malades sont les premières victimes lorsque cela concerne des médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM) pour lesquels il n’y a, le plus souvent, pas d’alternative efficace disponible ».

C’est 20 fois plus qu’en 2008 (44 signalements).

Ces pénuries touchent des médicaments peu couteux qui, bien qu’anciens et tombés dans le domaine public, constituent toujours l’essentiel de la pharmacopée.

Les auteurs expliquent :

« Il y a dans la fabrication d’un médicament plusieurs intervenants. D’une part des laboratoires de chimie qui produisent le principe actif, d’autre part des laboratoires pharmaceutiques qui font le travail de façonniers et qui, après l’ajout d’excipients, fournissent le produit fini au dosage requis sous forme de gélules, de comprimés ou d’ampoules. Alors que ces laboratoires pharmaceutiques résident pour la plupart en Occident, la production des principes actifs de 80 % des médicaments passés dans le domaine public a été depuis plusieurs années, pour des raisons de moindre coût, délocalisée en Inde et en Chine.

Ces différents intervenants peuvent être à l’origine de ruptures d’approvisionnement. Une malfaçon du principe actif peut être à l’origine d’une pénurie qui sera d’autant plus grave et prolongée que le laboratoire en cause en est le seul producteur. Mais le plus souvent les ruptures d’approvisionnement sont liées à une incapacité plus ou moins prolongée de production des laboratoires pharmaceutiques -qu’ils soient eux-mêmes façonniers ou qu’ils aient confié cette tâche à des sous-traitants – souvent médiocrement intéressés par la fabrication de médicaments de faible rentabilité. Dans la plupart des cas, après des semaines ou des mois de pénurie, les médicaments réapparaissent sur le marché avec des augmentations non contrôlées des prix. »

« Les mesures actuelles visent à gérer les pénuries et non à les prévenir ».

Afin de prévenir les pénuries, ils soutiennent l’idée que :

  • « soient imposées dans l’urgence, aux laboratoires pharmaceutiques titulaires de l’autorisation de mise sur le marché, la constitution et la gestion de stocks de médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM) sous forme de produits finis pour lesquels il n’y a, le plus souvent, pas d’alternative efficace disponible » ;

  • « soit rapatriée en Europe la production des principes actifs – ils y étaient encore fabriqués il y a une quinzaine d’années » ;

  • « soit créé un établissement pharmaceutique à but non lucratif, si possible européen, sinon français, comme aux Etats-Unis. » (Là-bas, « plus de 500 établissements hospitaliers se sont réunis pour fonder un établissement pharmaceutique de ce type produisant des médicaments passés dans le domaine public ».)

Article complet dans Le Journal du Dimanche : Pénurie de médicaments : « Il faut relocaliser la production en Europe »

Une raison fréquente des pénuries de médicaments sans précédent en France (2018)

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De nouvelles mesures pour éviter la pénurie de médicaments

De nouvelles mesures pour éviter la pénurie de médicaments

Le 8 juillet 2019

Un Français sur quatre a des difficultés pour obtenir un médicament courant. Pour y remédier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a dévoilé son plan d’actions afin de limiter les ruptures de stocks de médicaments. Ces nouvelles pistes aboutiront en septembre à un plan définitif.

Une meilleure gestion du circuit du médicament

Antibiotiques, vaccins ou anticancéreux, les Français se retrouvent parfois à attendre leurs médicaments. Pour remédier à ce problème, Agnès Buzyn a présenté, ce lundi 8 juillet, sa feuille de route. D’autres préconisations devraient être ajoutées, de la part des professionnels de santé, afin d’aboutir à un plan définitif.

En 2017, l’Agence nationale du médicament a fait état de 538 cas de ruptures de stocks ou de difficultés d’approvisionnement de certains médicaments courants. Ces dernières semaines, ce sont les corticoïdes qui ont connu une rupture de stocks. Ces signalements sont au plus haut alors que l’on dénombrait seulement 44 situations similaires en 2008.

Une meilleure communication

Parmi les préconisations, Agnès Buzyn recommande une généralisation de la plateforme permettant aux pharmaciens de signaler une rupture d’approvisionnement au laboratoire en question. D’autres actions sont mises en avant. Il serait, par exemple, possible de donner le pouvoir au pharmacien de remplacer un médicament indisponible par un autre médicament similaire.

La dimension européenne est également abordée dans ce plan provisoire. L’une des pistes serait de travailler davantage en coopération avec d’autres pays européens notamment pour l’achat groupé de vaccins essentiels. Un comité de pilotage impliquant l’Agence du médicament (ANSM) et les acteurs concernés (laboratoires pharmaceutiques, grossistes, associations de patients) devrait voir le jour pour mettre en œuvre ces nouvelles mesures.

Stéphanie Haerts

À lire aussi : La feuille de soins : tout savoir pour se faire rembourser

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Corticoïdes : y a-t-il toujours un risque de pénurie ?

Corticoïdes : y a-t-il toujours un risque de pénurie ?

Le 24 mai 2019.

Alors que les médecins ont alerté les patients face à un risque de pénurie de corticoïdes, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a tenu à rassurer les consommateurs : un retour à la normale est prévu d’ici la fin du mois de juin 2019.

Le risque de pénurie de corticoïdes en France est écarté

« Le risque de pénurie est écarté ». Voici la conclusion de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le  vendredi 24 mai 2019, qui tente de rassurer professionnels et patients sur les difficultés d’approvisionnement de corticoïdes en France, ces derniers jours. 

Le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR) avait en effet tiré la sonnette d’alarme, dans un communiqué, sur la rupture de stock de certains corticoïdes, après l’annonce du retrait de plusieurs produits des étals des pharmacies. Solupred, Prednisolone ou encore Cortancyl, ces médicaments à base de cortisone prescrits contre les douleurs et les inflammations, commençaient à être difficiles à trouver dans les pharmacies. 

Un retour à la normale d’ici la fin du mois de juin 2019

Selon l’agence, il n’est ainsi plus nécessaire de restreindre l’utilisation de corticoïdes par voie orale à base de prednisone (Cortancyl comprimés sécables et ses génériques) et de prednisolone (Solupred comprimés effervescents et comprimés orodispersibles et ses génériques).

Concernant les médicaments corticoïdes par voie injectable (Diprostene, Celestene et Celestene Chronodose), le Celestene est de nouveau disponible. « Ce médicament peut être utilisé en remplacement du Diprostene qui n’est plus disponible depuis fin février 2019 », précise l’ANSM.

Pour autant, si l’Agence de sécurité du médicament se veut rassurante, le retour à la normale dans les pharmacies de ville ou hospitalières risque de prendre un peu de temps : même s’il « peut être encore difficile pour certains patients ou professionnels de santé de se procurer facilement des corticoïdes par voie orale ou injectable, le retour à une disponibilité normale de ces médicaments dans les pharmacies d’officine ou hospitalières est attendu d’ici la fin du mois de juin 2019 », prévient l’ANSM.

Aurélie Giraud

À lire aussi : Tout savoir sur la cortisone

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Grippe : attention, la pénurie de vaccins n'est pas loin !

Grippe : attention, la pénurie de vaccins n'est pas loin !

Le 19 décembre 2018

Les stocks de vaccins contre la grippe sont tous à zéro ou presque. De nouveaux vaccins arriveront bientôt.

Les Français se sont massivement fait vacciner cette année

C’est en théorie une bonne nouvelle. La quasi-totalité des vaccins contre la grippe a en effet été utilisée dans le cadre de la campagne de vaccination organisée par l’Assurance Maladie. Alors même que les stocks constitués cette année étaient supérieurs de 10% au volume commandé l’an dernier.

D’après Agnès Buzin, ministre de la Santé, qui a annoncé cette pénurie de vaccins, c’est la preuve que les messages de prévention commencent à porter leurs fruits. Tous les professionnels de santé impliqués dans la campagne de vaccination (y compris les pharmaciens, qui dans plusieurs régions pilotes, peuvent réaliser eux-mêmes l’injection) témoignent d’une demande croissante de la part des populations à risque.

Des populations pour lesquelles la vaccination est remboursée à 100 %. Il s’agit des femmes enceintes, des personnes âgées, des diabétiques, et des insuffisants cardiaques, entre autres.

De nouveaux vaccins ont été commandés

Bien évidemment, les autorités de santé publique n’en resteront pas là. De nouvelles commandes de vaccins ont été lancées auprès des laboratoires compétents. Mais pour l’instant, aucune date de livraison des vaccins n’a été communiquée. 

Coup de chance, il n’y a pas encore de réelle épidémie de grippe en France, alors qu’elle était arrivée en octobre, l’an dernier, et qu’elle avait duré très longtemps. Autre coup de chance : le vaccin de la cuvée 2018/2019 est jugé assez efficace, quand celui de l’an dernier assurait une protection minimaliste, les gênes du virus de la grippe arrivés en Europe ayant déjà muté par rapport aux souches étudiées pour concevoir le vaccin.

Jean-Baptiste Giraud

À lire aussi : 10 choses à savoir sur la grippe  

 

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Levothyrox : l’ancienne formule ne connaît pas de pénurie

Levothyrox : l’ancienne formule ne connaît pas de pénurie

Le 12 janvier 2018.

Le tribunal de grande instance de Toulouse vient de débouter un groupe d’une vingtaine de patients qui poursuivait le laboratoire Merck, fabricant du Lévothyrox. Ils se plaignaient de ne pas pouvoir se procurer l’ancienne formule.

Les patients ont été déboutés

Cette affaire de Levothyrox ne semble pas sur le point d’être enterrée. On se souvient que ce médicament, prescrit aux personnes souffrant de la thyroïde, a changé de formule sans que les patients en soient avertis. Or, cette nouvelle formule a entraîné chez certains des effets secondaires indésirables. Le laboratoire Merck, fabricant du Lévothyrox, a donc décidé de mettre à disposition de ces patients l’ancienne formule sous le nom d’Eurothyrox.

Mais les quantités n’étaient apparemment pas suffisantes. 23 personnes ont donc décidé d’attaquer le laboratoire devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse pour que la justice reconnaisse une pénurie du médicament dans les pharmacies françaises, ainsi que l’existence du préjudice d’angoisse et d’anxiété, lié à la recherche du traitement. Mais ce groupe de plaignants a été débouté.

La pénurie n’a pas été prouvée

Selon le TGI, il n’y a pas de pénurie. « Le TGI de Toulouse considère qu’aucune pénurie en Euthyrox n’est à déclarer depuis les réapprovisionnements de cette molécule sur le marché », a détaillé Florent Bensadoun, directeur juridique de Merck. « Sur les 200 000 boîtes livrées lors de cette commande, il en reste à ce jour 160 000 », a complété Thierry Hulot, président du groupe Merck France. « Le produit est donc largement disponible ».

Et d’ajouter que 90 % des patients avaient adopté la nouvelle formule du médicament. Mais Me Levy, l’avocat des plaignants, ne souhaite pas en rester là. Il a d’ores et déjà fait savoir qu’il allait se lancer dans une « tournée des pharmacies », accompagné d’un huissier de justice, pour prouver que l’Eurothyrox n’est plus disponible. L’affaire risque de faire encore beaucoup de bruit. 

Marine Rondot

À lire aussi Insolite : un juge se rend en pharmacie en pleine séance

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Pénurie de sperme et d’ovocytes : l’Agence de la biomédecine lance un appel aux dons

Encore trop méconnu, le don d’ovocytes et de spermatozoïdes est un geste de solidarité qui peut apporter à un couple stérile le bonheur de fonder une famille. Sauf que le nom reste encore insuffsant malgré les différents appels aux dons lancés ces dernières années. Aujourd’hui il y a urgence, la France connaissant une situation de pénurie marquée et des délais d’attente de plus en plus longs pour les plus confrontés à une infertilité médicale.

Et si le nombre de dons de spermatozoïdes permet le plus souvent de répondre à la demande, il n’en est pas de même pour les dons d’ovocytes qui restent insuffisants

Pixabay

C’est pourquoi l’Agence de la biomédecine a décidé de lancer une nouvelle campagne nationale d’information et de recrutement sur le don d’ovocytes et le don de spermatozoïdes. Par cette démarche elle  souhaite mieux faire connaître ce geste de solidarité et sensibiliser la population sur cette démarche.

Il faut savoir que chaque année 3 500 nouveaux couples souffrant d’une infertilité médicale à s’inscrivent en France pour bénéficier d’un don de gamètes. Une démarche à la fois éprouvante et porteuse d’espoir qui, bien souvent, représente la dernière étape d’un long parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP). Sauf qu’aujourd’hui on manque toujours cruellement de donneurs et de donneuses, notamment parce que le public ne connaît pas encore suffisamment l’existence du don de gamètes et ses modalités.

Pixabay/Creative Commons

Dons d’ovocytes et de spermatozoïdes : à propos de la campagne 2017

En 2015, 540 femmes ont donné des ovocytes (+8 % vs 2014) et 255 hommes ont donné des spermatozoïdes (+7 % vs 2014), permettant ainsi la naissance de 1 227 enfants1.
Cependant, il reste difficile de satisfaire tous les besoins et les délais d’attente sont parfois encore trop longs pour bénéficier d’un don. L’Agence de la biomédecine estime que pour atteindre l’équilibre et prendre en charge l’intégralité de ces couples infertiles, il faudrait au total chaque année 1 400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes, tout en diversifiant les origines géographiques des donneurs.

La nouvelle campagne sur le don de gamètes, initiée par l’Agence de la biomédecine, a pour but de sensibiliser de potentiels donneurs avec la diffusion de 3 spots sur des radios nationales, une série de 10 chroniques sur des radios régionales, des bannières animées sur internet et la projection de 2 films d’animation en bandes-annonces au cinéma.

L’ensemble de ce dispositif oriente les donneurs potentiels vers les sites www.dondovocytes.fr et www.dondespermatozoides.fr qui indiquent les coordonnées du centre de don le plus proche et répondent aux principales questions qu’un futur donneur peut se poser.

Devenus parents grâce à un don d’ovocytes ou de spermatozoïdes, ils témoignent

20 couples devenus parents grâce à un don de gamètes se sont exprimés sur leurs parcours lors d’entretiens conduits entre 2015 et 2017 par l’Agence de la biomédecine.
Comment gérer le désir d’enfant, les échecs et l’attente d’un don ? Comment parler du don avec leurs proches, puis avec l’enfant ? Quels liens tisseront ils avec leur(s) enfant(s) ? Autant de questionnements et d’appréhensions pour ces hommes et ces femmes confrontés à l’infertilité qui laissent place à un très grand bonheur lorsque leur projet parental a la chance de se concrétiser.

Leur expérience du recours au don de gamètes est ponctuée par 3 étapes clefs :

– Une décision forte, un nouvel élan. Avant d’être une nouvelle étape, le don de gamètes vient clore un chapitre douloureux, celui de l’infertilité et de son acceptation. Il est donc perçu par ces couples comme un acte qui répare, une nouvelle chance. Pour autant, la phase de réflexion sur les implications d’un tel don demeure nécessaire à l’élaboration d’un nouveau projet parental. Celui-ci est vécu comme un moment fondateur de l’histoire du couple.

– Un parcours médical qui éprouve et qui construit. Le temps des traitements est vécu différemment par les femmes, en fonction de la prise en charge médicale mise en œuvre et de leur parcours antérieur. Rétrospectivement, les couples interrogés évoquent une expérience qui renforce et qui fait évoluer en tant que couple et en tant que parent ; chacun trouvant sa place dans ce projet à deux.

– Une parole libératrice et porteuse d’espoir. Comment en parler, avec qui, à quel moment l’aborder avec l’enfant… La question de la parole autour du don est centrale dans les témoignages. Si le sujet est sensible et reste intime au début du processus, les couples ressentent ensuite le besoin d’intégrer leurs proches dans leur histoire. En parler avec l’enfant dès que possible devient, à terme, une évidence pour tous les parents interrogés. En parler, c’est aussi pour eux partager leur expérience et leur espoir avec d’autres couples éprouvés comme ils l’ont été.

Qui sont les potentiels donneurs ? Trentenaires et solidaires

Selon une enquête conduite par l’Agence de la biomédecine avec le soutien des centres de dons auprès de 455 candidat(e)s donneurs :

– La majorité est trentenaire : 61 % des femmes candidates sont âgées de 32 à 36 ans et 51 % des hommes de 32 à 38 ans.
– La solidarité est leur moteur : c’est l’empathie pour un proche touché par un problème d’infertilité qui les a conduit à vouloir donner (2/3 des femmes, 3/4 des hommes).
– Un acte de générosité « évident » pour 90 % des femmes et 81 % des hommes.
– Une démarche assumée : 79 % des femmes et 61 % des hommes ont informé leurs proches de leur démarche de don.

>>> Sur le même sujet : PMA pour toutes les femmes : risque de pénurie de sperme ?

Au mois de septembre dernier la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a déclaré que l’extension de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes serait légalisée en 2018 dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique.

Une annonce qui a été plus ou moins bien accueillie, certains redoutant une possible pénurie de sperme qui pourrait pousser les couples qui sont dans l’attente d’un don de sperme à aller voir ailleurs, et notamment à l’étranger.

Interrogé par RMC le professeur Fabrice Guérif, praticien au CHU de Tours et spécialiste de la reproduction, avait ainsi déclaré à ce sujet : « Si le délai d’attente s’allonge, l’âge auquel une grossesse pourra débuter pour une femme inscrite sur la liste d’attente va automatiquement augmenter. Et donc forcément si l’âge maternel augmente, les chances de succès diminueront. Les couples risquent d’être pénalisés en terme de chance de succès ».

Par voie de conséquence il craint de voir des couples et/ou des femmes se rendre dans d’autres pays. « On peut craindre des départs vers l’étranger s’il y a dès lors l’assurance d’un délai d’attente plus court avec des résultats plus probants. »

Cette nouvelle campagne s’inscrit dans le cadre du dispositif national d’information sur l’assistance médicale à la procréation (AMP) initié par l’Agence de la biomédecine en 2008. Il a deux objectifs : informer sur le don de gamètes en resituant cette activité dans le champ de l’AMP et en rappelant l’insuffisance des dons pour répondre à certaines formes d’infertilité et permettre de recruter de nouveaux donneurs

News Santé

Pénurie de sperme et d’ovocytes : un appel aux dons lancé par l’Agence de la biomédecine

Pénurie de sperme et d’ovocytes. L’Agence de la biomédecine a décidé de lancer une nouvelle campagne nationale d’information et de recrutement sur le don d’ovocytes et le don de spermatozoïdes. Par cette démarche elle  souhaite mieux faire connaître ce geste de solidarité et sensibiliser la population sur ce don méconnu.

Mais il s’agit aussi de faire face à un nombre de dons qui reste insuffisant, malgré de précédentes campagnes de prévention, afin de répondre aux besoins des couples confrontés à une infertilité médicale.

Il faut savoir que chaque année 3 500 nouveaux couples souffrant d’une infertilité médicale à s’inscrivent en France pour bénéficier d’un don de gamètes. Une démarche à la fois éprouvante et porteuse d’espoir qui, bien souvent, représente la dernière étape d’un long parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP). Sauf qu’aujourd’hui on manque toujours cruellement de donneurs et de donneuses, notamment parce que le public ne connaît pas encore suffisamment l’existence du don de gamètes et ses modalités.

Pixabay/Creative Commons

Dons d’ovocytes et de spermatozoïdes : à propos de la campagne 2017

En 2015, 540 femmes ont donné des ovocytes (+8 % vs 2014) et 255 hommes ont donné des spermatozoïdes (+7 % vs 2014), permettant ainsi la naissance de 1 227 enfants1.
Cependant, il reste difficile de satisfaire tous les besoins et les délais d’attente sont parfois encore trop longs pour bénéficier d’un don. L’Agence de la biomédecine estime que pour atteindre l’équilibre et prendre en charge l’intégralité de ces couples infertiles, il faudrait au total chaque année 1 400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes, tout en diversifiant les origines géographiques des donneurs.

La nouvelle campagne sur le don de gamètes, initiée par l’Agence de la biomédecine, a pour but de sensibiliser de potentiels donneurs avec la diffusion de 3 spots sur des radios nationales, une série de 10 chroniques sur des radios régionales, des bannières animées sur internet et la projection de 2 films d’animation en bandes-annonces au cinéma.

L’ensemble de ce dispositif oriente les donneurs potentiels vers les sites www.dondovocytes.fr et www.dondespermatozoides.fr qui indiquent les coordonnées du centre de don le plus proche et répondent aux principales questions qu’un futur donneur peut se poser.

Devenus parents grâce à un don d’ovocytes ou de spermatozoïdes, ils témoignent

20 couples devenus parents grâce à un don de gamètes se sont exprimés sur leurs parcours lors d’entretiens conduits entre 2015 et 2017 par l’Agence de la biomédecine.
Comment gérer le désir d’enfant, les échecs et l’attente d’un don ? Comment parler du don avec leurs proches, puis avec l’enfant ? Quels liens tisseront ils avec leur(s) enfant(s) ? Autant de questionnements et d’appréhensions pour ces hommes et ces femmes confrontés à l’infertilité qui laissent place à un très grand bonheur lorsque leur projet parental a la chance de se concrétiser.

Leur expérience du recours au don de gamètes est ponctuée par 3 étapes clefs :

– Une décision forte, un nouvel élan. Avant d’être une nouvelle étape, le don de gamètes vient clore un chapitre douloureux, celui de l’infertilité et de son acceptation. Il est donc perçu par ces couples comme un acte qui répare, une nouvelle chance. Pour autant, la phase de réflexion sur les implications d’un tel don demeure nécessaire à l’élaboration d’un nouveau projet parental. Celui-ci est vécu comme un moment fondateur de l’histoire du couple.

– Un parcours médical qui éprouve et qui construit. Le temps des traitements est vécu différemment par les femmes, en fonction de la prise en charge médicale mise en œuvre et de leur parcours antérieur. Rétrospectivement, les couples interrogés évoquent une expérience qui renforce et qui fait évoluer en tant que couple et en tant que parent ; chacun trouvant sa place dans ce projet à deux.

– Une parole libératrice et porteuse d’espoir. Comment en parler, avec qui, à quel moment l’aborder avec l’enfant… La question de la parole autour du don est centrale dans les témoignages. Si le sujet est sensible et reste intime au début du processus, les couples ressentent ensuite le besoin d’intégrer leurs proches dans leur histoire. En parler avec l’enfant dès que possible devient, à terme, une évidence pour tous les parents interrogés. En parler, c’est aussi pour eux partager leur expérience et leur espoir avec d’autres couples éprouvés comme ils l’ont été.

Qui sont les potentiels donneurs ? Trentenaires et solidaires

Selon une enquête conduite par l’Agence de la biomédecine avec le soutien des centres de dons auprès de 455 candidat(e)s donneurs :

– La majorité est trentenaire : 61 % des femmes candidates sont âgées de 32 à 36 ans et 51 % des hommes de 32 à 38 ans.
– La solidarité est leur moteur : c’est l’empathie pour un proche touché par un problème d’infertilité qui les a conduit à vouloir donner (2/3 des femmes, 3/4 des hommes).
– Un acte de générosité « évident » pour 90 % des femmes et 81 % des hommes.
– Une démarche assumée : 79 % des femmes et 61 % des hommes ont informé leurs proches de leur démarche de don.

>>> Sur le même sujet : PMA pour toutes les femmes : risque de pénurie de sperme ?

Au mois de septembre dernier la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a déclaré que l’extension de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes serait légalisée en 2018 dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique.

Une annonce qui a été plus ou moins bien accueillie, certains redoutant une possible pénurie de sperme qui pourrait pousser les couples qui sont dans l’attente d’un don de sperme à aller voir ailleurs, et notamment à l’étranger.

Interrogé par RMC le professeur Fabrice Guérif, praticien au CHU de Tours et spécialiste de la reproduction, avait ainsi déclaré à ce sujet : « Si le délai d’attente s’allonge, l’âge auquel une grossesse pourra débuter pour une femme inscrite sur la liste d’attente va automatiquement augmenter. Et donc forcément si l’âge maternel augmente, les chances de succès diminueront. Les couples risquent d’être pénalisés en terme de chance de succès ».

Par voie de conséquence il craint de voir des couples et/ou des femmes se rendre dans d’autres pays. « On peut craindre des départs vers l’étranger s’il y a dès lors l’assurance d’un délai d’attente plus court avec des résultats plus probants. »

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