Archives par mot-clé : placebo

Placebo : comment les attentes peuvent diminuer ou amplifier la douleur

La perception de la douleur peut être fortement influencée par les attentes et les croyances.

Alors que les circuits du cortex responsables de la modulation de la douleur ont fait l’objet d’études approfondies, les voies du tronc cérébral impliquées dans les phénomènes d’analgésie apportée par un placebo et d’hyperalgésie apportée par un nocebo sont moins connues, expliquent les auteurs d’une étude publiée en octobre 2021 dans le Journal of Neuroscience.

Lewis Crawford de l’Université de Sydney (Australie) et ses collègues ont mesuré l’activité du tronc cérébral au moyen de l’imagerie par résonance magnétique haute résolution alors que les participants évaluaient l’intensité de la douleur provoquée par une source de chaleur appliquée sur leur bras.

Les participants pensaient que trois types de crème avaient été appliqués sur leur bras : une crème antidouleur avec de la lidocaïne, une crème intensifiant la chaleur avec de la capsaïcine, et de la vaseline. En réalité, les trois crèmes étaient de la vaseline, et toute différence perçue dans la douleur provenait des effets placebo ou nocebo.

Les informations relatives aux attentes, qui sont à l’origine de ces effets, passent du cortex (siège de la pensée notamment) à des groupes de cellules du tronc cérébral, qui modulent ensuite les signaux de douleur dans la moelle épinière.

Les effets placebo et nocebo influencaient l’activité du même circuit du tronc cérébral, de manière opposée. « L’intensité de l’effet placebo était liée à une augmentation de l’activité dans une zone appelée médullaire ventromédiane rostrale et à une diminution de l’activité dans un noyau appelé gris périaqueducal ; l’effet nocebo induisait le changement inverse. »

Ces résultats révèlent le rôle du tronc cérébral dans la modulation de la douleur et pourraient constituer une piste pour de futurs traitements de la douleur aiguë et chronique, concluent les chercheurs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Amplification et inhibition de la douleur : Les impulsions nerveuses périphériques provenant des récepteurs dans les tissus subissent une modification dans les neurones de la moelle épinière qui peuvent résulter en une inhibition ou une facilitation de la douleur. L’expérience de la douleur dépend du traitement complexe fait par le système nerveux central des signaux ascendants (provenant des tissus périphériques) qui sont puissamment modulés par des mécanismes inhibiteurs et facilitateurs descendants (provenant du système nerveux central).

Psychomédia avec sources : Society for Neuroscience, Journal of Neuroscience.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

COVID-19 : l’antidépresseur fluvoxamine est efficace contre les formes sévères (étude avec placebo)

L’antidépresseur fluvoxamine (Luvox, Floxyfral) a été efficace pour prévenir les formes sévères de COVID-19 comparativement à un placebo dans une étude internationale publiée en octobre 2021 dans la revue Lancet Global Health.

Cet essai, nommé TOGETHER, a été mené au Brésil avec près de 1500 patients ambulatoires, recrutés dans 11 établissements de santé, qui étaient symptomatiques et à risque élevé d’évolution vers une forme sévère.

Ils ont été répartis aléatoirement dans un groupe recevant la fluvoxamine (100 mg deux fois par jour pendant 10 jours) ou un groupe recevant un placebo. L’âge moyen des participants était de 50 ans (18-102 ans). L’étude a été menée en double aveugle, c’est-à-dire que ni les patients ni les soignants ne savaient qui recevaient le médicament ou le placebo.

La proportion de patients observés dans un service d’urgence pour la COVID-19 pendant plus de 6 heures ou transférés dans un hôpital tertiaire en raison de la COVID-19 au cours des 28 jours suivant le diagnostic était plus faible dans le groupe ayant reçu la fluvoxamine (79 sur 741, soit 11 %) que dans le groupe placebo (119 sur 756, soit 16 %). Il y a eu 17 décès dans le groupe fluvoxamine et 25 dans le groupe placebo.

Il n’y a pas eu de différence significative dans le nombre d’événements indésirables liés au traitement entre les patients du groupe fluvoxamine et ceux du groupe placebo.

L’un des nombreux coauteurs de cette étude est Edward J Mills de l’Université McMaster (Ontario, Canada). Plus d’information sur cette étude dans le communiqué de l’Université McMaster relayé par Psychomédia : <a href=http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2021-08-13/covid-19-traitement-fluvoxamine » title= »Psychomédia, août 2021″>COVID-19 : l’antidépresseur fluvoxamine réduirait de 30 % les hospitalisations.

Pour plus d’informations sur la COVID-19, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : The Lancet Global Health.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

L’efficacité de l’homéopathie n’est pas différente de celle du placebo (Collège National des Généralistes Enseignants)

Il est « clairement et solidement démontré » que « l’efficacité de l’homéopathie n’est pas différente de celle du placebo », indique le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) dans un avis publié le 7 janvier 2019.

Le Conseil scientifique du CNGE a publié une synthèse de l’état de la science sur l’efficacité de l’homéopathie dans le dernier numéro de la revue Exercer.

« Cette synthèse rejoint les conclusions de la plus grande revue systématique de la littérature effectuée sur ce sujet », celle réalisée par le National Health and Medical Research Council australien.

« L’homéopathie est une modalité thérapeutique basée sur des principes formulés à la fin du 18e siècle, principes de pathogénésie (ou similitude), de haute dilution (pour éviter la toxicité du principe actif-poison), de la dynamisation (ou succussion), et de l’individualisation relative à chaque patient.

Ces principes sont en contradiction avec les sciences fondamentales, expérimentales et cliniques modernes. Ils n’ont jamais été validés, et sont incohérents avec les résultats des essais comparatifs randomisés de bonne qualité. La synthèse de ces derniers a clairement confirmé que l’homéopathie n’était pas plus efficace qu’un placebo.

Le remboursement à 30 % de l’homéopathie repose sur une dérogation ministérielle arbitraire. Ces remèdes n’ont pas été soumis aux évaluations scientifiques obligatoires pour le remboursement des médicaments conventionnels, basé sur la démonstration d’une efficacité spécifique.

De manière plus globale, la pratique de l’homéopathie arguant d’une activité spécifique n’apparaît pas compatible avec les principes et la définition européenne de la médecine générale (Wonca), ni avec la médecine fondée sur les preuves (EBM). »

Pour plus d’informations sur l’homéopathie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : CNGE.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Effets de la curcumine sur la mémoire et l’humeur : des résultats positifs (contre placebo)

La consommation quotidienne d’une certaine forme de curcumine, un composé du curcuma, améliore la mémoire et l’humeur chez les personnes présentant une perte de mémoire légère liée à l’âge, selon une étude de l’Université de Californie à Los Angeles publiée dans l’American Journal of Geriatric Psychiatry (AJGP).

L’étude a examiné les effets d’un supplément de curcumine facilement absorbable sur la mémoire ainsi que son impact sur les plaques et enchevêtrements de protéines dans le cerveau (caractéristiques de l’Alzheimer se développant plusieurs années avant l’apparition des symptômes).

Les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes de la curcumine ont déjà été montrées dans des études en laboratoire, indiquent les chercheurs. Il a également été suggéré que sa consommation serait une raison possible pour laquelle les personnes âgées en Inde ont une prévalence plus faible de la maladie d’Alzheimer et une meilleure performance cognitive.

« La façon exacte dont la curcumine exerce ses effets n’est pas certaine, mais elle peut être attribuable à sa capacité de réduire l’inflammation cérébrale, qui a été liée à la maladie d’Alzheimer et à la dépression majeure », explique le Dr Gary Small, premier auteur de l’étude.

L’étude randomisée en double aveugle a été menée avec 40 personnes âgées de 50 à 90 ans qui avaient des troubles de mémoire légers. Elles étaient assignées au hasard à recevoir un placebo ou 90 mg de curcumine deux fois par jour pendant 18 mois.

Leurs fonctions cognitives ont été évaluées tous les six mois. Les taux de curcumine dans le sang étaient mesurés au début de l’étude et après 18 mois. Trente des volontaires ont subi une tomographie par émission de positons (imagerie cérébrale) pour déterminer les niveaux de protéines amyloïdes et tau dans leur cerveau au début de l’étude et après 18 mois.

Les participants qui ont pris la curcumine ont connu des améliorations significatives de leurs capacités de mémoire et d’attention, ce qui n’était pas le cas de ceux qui ont pris le placebo. Dans les tests de mémoire, ceux qui prenaient de la curcumine se sont améliorés de 28 % au cours des 18 mois. Ils ont également connu une légère amélioration de l’humeur et les images cérébrales montraient moins d’amyloïdes et de tau dans l’amygdale et l’hypothalamus que chez ceux prenant le placebo.

L’amygdale et l’hypothalamus sont des régions du cerveau qui contrôlent plusieurs fonctions de la mémoire et des émotions.

Les chercheurs prévoient mener une étude auprès d’un plus grand nombre de personnes. Cette étude inclura des personnes atteintes de dépression légère afin de pouvoir déterminer si la curcumine a également des effets antidépresseurs.

Un échantillon plus important permettrait également d’analyser si les effets de la curcumine sur la mémoire varient selon le risque génétique de la maladie d’Alzheimer, l’âge ou la sévérité des problèmes cognitifs.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Université de Californie à Los Angeles.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

La majorité des nouveaux anticancéreux autorisée sans preuve d’efficacité supérieure aux anciens ou à un placebo

Plus de la moitié (57 %) des médicaments anticancéreux autorisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) entre 2009 et 2013 ont été mis sur le marché sans évidence claire qu’ils améliorent la qualité de la vie ou prolongent la vie, selon une étude publiée dans le British Medical Journal.

Courtney Davis du King’s College London et Huseyin Naci de la London School of Economics and Political Science ont, avec leurs collègues, analysé les études concernant tous les nouveaux anticancéreux entrés sur le marché durant cette période.

La plupart des anticancéreux sont approuvés sur la base de mesures, non pas de la survie ou de la qualité de vie, mais d’indicateurs potentiels de celles-ci qui ne sont pas des prédicteurs solides, expliquent les chercheurs.

De 2009 à 2013, l’EMA a approuvé 48 médicaments contre le cancer pour 68 indications. De ce nombre, 8 indications (12 %) ont été approuvées sur la base d’études sans groupe de comparaison.

Au moment de l’autorisation de mise sur le marché :

  • les études montraient une prolongation de la survie pour 24 des 68 indications (1 sur 3, 35 %) ; la médiane était de 2,7 mois (variant de 1,0 à 5,8 mois) ;

  • il y a eu une amélioration de la qualité de vie pour 7 des 68 indications (1 sur 10, 10 %).

Dans la période post-marketing :

  • Même après un suivi médian de 5,4 ans (variant de 3,3 ans à 8,1 ans), la moitié des médicaments (49 %) ne présentaient toujours aucun avantage sur le plan de la qualité de vie ou de la survie et parmi les 23 présentaient un avantage, celui-ci était jugé insignifiant sur le plan clinique (ne faisant pas une réelle différence pour les patients) dans environ la moitié (48 %) des cas.

  • Sur 44 indications pour lesquelles il n’y avait aucune preuve d’un gain de survie ou de qualité de vie au moment de l’autorisation de mise sur le marché, au cours de la période post-commercialisation, il y a eu des preuves de prolongation de la vie pour seulement 3 indications (7 %) et un bénéfice sur la qualité de vie pour 5 (11 %).

Peu d’informations sont disponibles pour guider les patients et leurs cliniciens traitants en ce qui concerne l’efficacité des médicaments, soulignent les chercheurs. « Lorsque des médicaments coûteux dont les bénéfices cliniques ne sont pas clairement démontrés sont approuvés et remboursés par les systèmes de santé publics, les patients peuvent en souffrir et les fonds publics gaspillés ».

« Ce faible niveau d’exigence pour les autorisations de mise sur le marché signifie qu’un nombre important de médicaments anticancéreux, disponibles sur le marché européen et souvent présentés comme des “thérapies innovantes”, peuvent ne pas présenter d’avantage réel démontrable par rapport aux options thérapeutiques existantes ou au placebo. Cela peut mener à de faux espoirs et à l’exposition à une toxicité inutile pour certains patients, en plus d’être un gaspillage important de ressources et de fonds importants », souligne le communiqué.

Les chercheurs appellent l’EMA à hausser la barre des preuves requises pour l’autorisation de mise sur le marché de nouveaux médicaments.

Pour plus d’informations sur les nouveaux traitements du cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : King’s College London, BMJ
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

L’Angleterre se prépare à dérembourser l’homéopathie qui « est au mieux un placebo »

Le National Health Service (NHS), système de santé public britannique, vient d’annoncer son intention de dérembourser l’homéopathie en Angleterre.

L’homéopathie est « au mieux un placebo et une mauvaise utilisation des fonds limités du NHS », a déclaré son directeur, Simon Stevens.

Le déremboursement était notamment réclamé par la British Medical Association et le House of Commons’ science and technology committee du parlement.

La décision a été saluée par plusieurs experts. Notamment par Michael Marshall, directeur de projet de la Good Thinking Society, une organisation qui menaçait le ministère de la Santé de poursuite judiciaire s’il ne déremboursait pas l’homéopathie.

Une consultation de 3 mois est lancée et la décision finale doit être rendue en octobre. Mais l’issue ne semble pas faire de doute selon les médias.

Pour plus d’informations sur l’homéopathie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : The Guardian.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

L’effet placebo des médicaments plus chers

Crédit : Fotolia

Crédit : Fotolia

Les médicaments plus chers sont-ils plus efficaces que les autres ? La réponse est NON ! Et pourtant une étude nous révèle aujourd’hui que le prix d’un médicament « même s’il s’agit d’un placebo » peut avoir une certaine influence sur les patients. Et pas qu’un peu…

Menée par une équipe de chercheurs de l’université de Cincinnati (Ohio) elle a concerné douze patients atteints de la maladie de Parkinson.

Si certains ont reçu un traitement médicamenteux réel, d’autres ont reçu un placebo consistant en une double injection d’une solution saline.

Dans les deux cas le coût supposé de ces médicaments  a été annoncé aux patients : 100 dollars pour le premier, 1500 pour le second. Il leur a été expliqué qu’il s’agissait de prouver que les médicaments étaient tout aussi efficaces malgré la différence de prix.

Verdict : les capacités motrices se sont améliorées de 28% chez ceux ayant reçu le placebo comparativement à ceux traités avec le médicament réel.

« Si nous pouvons trouver des stratégies pour contrôler l’effet placebo, on pourrait potentiellement optimiser les effets des traitements en réduisant les doses et peut-être aussi les effets secondaires » a déclaré la Dr Alberto Espay, co-auteur de l’étude.

Et d’expliquer  que si les placebos peuvent être aussi efficaces chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, c’est parce qu’ils sont connus pour accroître la production de la dopamine, une hormone qui joue un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques.


News Santé