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Pékin lutte contre la pollution en interdisant… 500 barbecues

Il y a quelques semaines, on vous expliquait que la Chine comptait combattre son brouillard de pollution avec un moyen à l’efficacité contestée. Pékin continue sur cette lancée en annonçant la saisie et la destruction de 500 barbecues extérieurs illégaux ce 27 novembre, le résultat d’une campagne de trois mois, rapporte Reuters.

Ces barbecues appartiennent essentiellement à des Ouïghours, des musulmans de l’ouest de la Chine. Ils font griller de la viande dans la rue, souvent aromatisée au cumin. Les Pékinois se sont plaints de l’odeur et de la fumée qui se dégagent des ces installations.

Pourtant note les Echos:

«Si la fumée que dégagent leurs flammes peut être considérée comme une nuisance locale, cette dernière semble toutefois dérisoire au regard des véritables enjeux environnementaux de la capitale chinoise.»

Une position que partagent les défenseurs de l’environnement. Ils estiment que la saisie des barbecues n’était peut-être pas la mesure la plus urgente à mettre en œuvre. L’un d’entre eux confie à AP:

«Cette mesure aidera les résidents locaux, mais pour s’atteler au problème plus important de la qualité de l’air, nous devons avoir des priorités et je pense que l’une de ces priorités devrait être les émissions de véhicule à moteur.»

En effet expliquent les Echos, le faible degré de raffinage de l’essence utilisée par les véhicules chinois serait un des deux facteurs responsables de la pollution de l’air à Pékin. D’autant qu’avec plus de 22 millions habitants en 2010 (un tout petit peu moins que la population entière de l’Australie), le nombre de voitures a explosé dans la capitale chinoise.

Second facteur en cause selon les Echos, les entreprises de sidérurgie situées dans une province avoisinante de Pékin, qui dégagent des fumées, stagnant sur la région dès que le vent cesse. En janvier, le Figaro pointait aussi la consommation de charbon des Chinois, qui aurait doublé en 10 ans selon Greenpeace Chine.

L’hiver dernier, la pollution de l’air à Pékin avait atteint des niveaux record, dépassant à certains endroits la barre des 900 microgrammes de particules 2,5 par mètre cube. Pour situer, le taux recommandé par l’OMS est de 20 à 25 par jour. A cette époque, note Libération, la municipalité n’avait énoncé aucune consigne sanitaire.

Au moins, avec la mesure sur les barbecues, on peut espérer que la Chine s’engage lentement mais sûrement vers une action des pouvoirs publics. Et selon les associations écologistes, ce sont les seuls capables de protéger les populations contre ces nuages de pollution hautement nocifs.

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La pollution atmosphérique classée cancérogène par le Centre de recherche sur le cancer

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Les travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) viennent de révéler que la pollution atmosphérique serait cancérogène pour l’homme. Telles sont les conclusions de cette agence de l’Organisation mondiale de la santé qui ont été faites le jeudi 17 octobre. Si les particules fines et le diesel avaient déjà été classées dans cette catégorie de composants susceptibles d’entraîner un cancer, les recherches du groupe de travail du CIRC ont permis d’établir que l’exposition à un air pollué par un mélange de substances est aussi dangereux.

En 2010, ce seraient ainsi 223 000 personnes qui seraient mortes d’un cancer du poumon après avoir respiré les substances toxiques contenues dans l’air ambiant.
Gaz d’échappement liés aux moteurs diesels, pollution conséquentes aux activités industrielles et agricoles, production d’énergie pour se chauffer constituent les principales sources de pollution extérieure et impactent négativement sur la santé. La pollution de l’air constituerait ainsi un risque pour certaines maladies respiratoires comme l’asthme, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives ou encore les maladies cardiovasculaires.

L’étude du CIRC permet de mettre en évidence un nouvel effet délétère de la pollution atmosphérique sur la santé. C’est l’inhalation du mélange de substances contenues dans l’air que nous respirons qui provoquerait le cancer.

Si l’ensemble des régions du monde est concerné, il existe des variations importantes de la pollutions de l’air en fonction des endroits du globe. Des concentrations particulièrement importantes sont observées en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique.

A Pékin, par exemple, la concentration de particules ultrafines est 40 fois plus élevée que les normes fixées par l’OMS. Pour rassurer les touristes et la population et lutter contre la pollution, les autorités ont décidé de tout mettre en oeuvre pour réduire de 25 % la pollution de l’air d’ici à 2017.

Le CIRC espère conduire la communauté internationale à une vraie prise de conscience en classant la pollution atmosphérique en cancérogène certain. Car jusqqu’alors, aucune action visant par exemple, à réduire la pollution de l’air en réduisant le développement du trafic routier n’a été mise en place. En France, la qualité de l’air n’est jusqu’alors pas à l’ordre du jour, et elle accuse un retard important dans l’application des directives européennes…

En Europe, 22 pays ne respectent pas les normes en terme d’émissions de particules fines, et la France en fait partie. L’agence européenne pour l’environnement aurait ainsi déterminé au cours d’une étude que 90 % des urbains européens sont soumis à une pollution aux particules et à l’azote nocive pour la santé.
Il y a pourtant urgence, car la prise en charge des maladies liées à la pollution de l’air pèse lourd dans les dépenses de santé en Europe.

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La pollution fait naître des petits bébés

On se bat encore pour savoir combien la pollution atmosphérique provoque de décès prématurés. Certaines estimations font état de 40.000 morts annuels en France; ce qui, en toute rigueur, reste à prouver. La santé environnementale est une discipline encore jeune qui doit faire ses preuves. Elle est d’autre part encore assez souvent soumise à des influences idéologiques et militantes qui nuisent parfois à sa nécessaire objectivité. Et donc à sa crédibilité.

Sans doute n’en ira-t-il pas de même avec cette étude sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la croissance fœtale in utero. Ce travail, publié ce mardi dans The Lancet Respiratory Medicine, est original puisque les résultats sont issus de l’une des plus vastes études de cohorte européenne, une étude coordonnée en France par l’équipe de Remy Slama (Unité Inserm 823 Institut Albert Bonniot, Grenoble) travaillant en liaison étroite avec plusieurs équipes de chercheurs dans toute l’Europe (1).

Les 52 auteurs concluent que l’exposition de la femme enceinte aux polluants atmosphériques et au trafic routier augmente de manière significative le risque de retard de croissance fœtale – un constat dressé même à des niveaux bien inférieurs à ceux de la qualité de l’air tels qu’ils sont fixés stipulés dans les directives actuelles de l’Union européenne.

Or on sait que le retard de croissance intra-utérin est un élément pouvant être fréquemment associé à différentes pathologies dans l’enfance et à l’âge adulte.

Différents  polluants atmosphériques ont été étudiés : dioxyde d’azote et particules fines en suspension –celles dites «PM 2,5», soit celles avec un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres. Ce sont des particules que l’on trouve notamment dans les gaz d’échappement et les émissions liées au chauffage et aux activités industrielles. Leurs concentrations dans l’air ont été évaluées durant la grossesse à l’adresse du domicile de chaque femme enceinte. Ont également été enregistrées la densité du trafic sur la route la plus proche et le volume total de trafic sur toutes les routes principales dans un rayon de 100 m autour du lieu de résidence.

Les chercheurs ont décrypté leurs données par palier de 5 microgrammes par mètre-cube (5µg/m³) d’exposition aux particules fines pendant la grossesse. Ils observent que le risque de donner naissance, à terme, à un bébé de petit poids (inférieur à 2.500 g pour un enfant né après 37 semaines de grossesse) augmente de 18% par palier. «Il est important de noter que ce risque accru persiste à des taux inférieurs à la limite annuelle actuelle fixée par les directives de l’UE sur la qualité de l’air, qui est de 25 µg/m³ pour les particules fines», observe-t-on auprès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Le petit poids n’est pas tout. Les polluants atmosphériques, les particules fines et la densité du trafic sont aussi associés à une réduction de la circonférence crânienne moyenne à la naissance, et ce une fois éliminés les autres facteurs délétères que sont le tabagisme maternel, l’âge, le poids et le niveau d’éducation de la future mère. Les taux d’exposition moyens aux particules fines pendant la grossesse dans la population allaient (selon les zones étudiés) de moins de 10 μg/m³ à près de 30 μg/m³. Les chercheurs ont estimé que si les niveaux de ces particules étaient réduits à 10 µg/m³ (soit la valeur cible visé par l’OMS), une naissance sur cinq d’enfant de petits poids de naissance pourrait être prévenue.

Il reste aujourd’hui à savoir si cette nouvelle donne sanitaire sera ou non prise en compte dans les politiques environnementales des pays européens touchés.

J-Y. N.

Les conclusions de ces chercheurs sont solides: elles se fondent sur les données de la «European Study of Cohorts for Air Pollution Effects» (Escape – Étude européenne de cohortes sur les effets de la pollution atmosphérique). Des données massives et sans précédent puisque les auteurs ont réuni les données de quatorze études dites «de cohorte» menées dans 12 pays européens, des études incluant les données recueillies auprès de 74.000 femmes ayant accouché entre 1994 et 2011. Les grossesses multiples n’ont pas été comptabilisées du fait du risque de biais statistiques.


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