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Immunothérapie contre le cancer : découverte permettant de prédire et d’améliorer l’efficacité

Des chercheurs français ont identifié un complexe de protéines, impliqué dans la résistance de cellules cancéreuses à des traitements d’immunothérapie, qui peut constituer à la fois un marqueur pour prédire l’efficacité de ces thérapies et une nouvelle cible pour améliorer cette efficacité.

Les traitements d’immunothérapie contre le cancer visent à améliorer les capacités du système immunitaire à reconnaître et détruire les cellules cancéreuses.

Exprimée à la surface des lymphocytes T, la molécule PD-1 se lie à une autre molécule présente à la surface de certaines cellules tumorales ou immunitaires, PD-L1, explique le communiqué de l’Inserm.

Cette interaction rend, en quelque sorte, la cellule tumorale invisible au système immunitaire, en désactivant le lymphocyte T.

Depuis quelques années, les traitements par immunothérapies ciblant l’interaction entre PD-L1 et PD-1 (médicaments « inhibiteurs du point de contrôle immunitaire PD-1 ») « ont révolutionné la prise en charge du mélanome et d’autres cancers ».

« Cependant de nombreux patients ne répondent pas au traitement. Ces molécules sont très efficaces pendant plusieurs mois ou années mais chez seulement 10 à 20 % des patients, tous types de cancers confondus.

“Le développement de biomarqueurs est donc un enjeu majeur pour être capable d’identifier les patients susceptibles de répondre au traitement”, explique le Pr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à Gustave Roussy.

“Une quantité élevée de PD-L1 dans les tumeurs est un indicateur important car elle est souvent associée à de bonnes réponses aux anti-PD1. Cependant, les mécanismes de la régulation de l’expression de PD-L1 ne sont pas complètement connus” précise Stephan Vagner, directeur de recherche Inserm et chef de l’équipe Biologie de l’ARN à l’Institut Curie. »

Dans cette étude, les chercheurs de l’Université Paris-Sud, Gustave Roussy et l’Institut Curie (Inserm et CNRS) « montrent pour la première fois qu’un complexe appelé eIF4F, qui est impliqué dans la phase d’initiation de la traduction des ARN messagers en protéines, régule l’expression de PD-L1 et qu’en ciblant eIF4F dans les cellules tumorales, il est possible de stimuler l’immunité anti-tumorale mimant ainsi l’effet d’une immunothérapie ».

« Les chercheurs ont principalement utilisé le mélanome comme modèle mais ils ont également réalisé des expériences avec des cellules de cancer du poumon, du sein et du côlon.

Ils vont maintenant évaluer l’apport de l’étude de la formation du complexe eIF4F en tant que marqueur prédictif de réponse aux traitements par immunothérapie.

Ils développent par ailleurs des modèles de traitements de mélanome reposant sur l’utilisation d’inhibiteurs du complexe eIF4F en combinaison avec d’autres traitements afin d’augmenter l’efficacité thérapeutique et de lutter contre les résistances.

Ce complexe pourrait devenir un marqueur prédictif de réponse aux traitements par immunothérapie. Par ailleurs, les chercheurs montrent pour la première fois qu’en inhibant ce complexe eIF4F, on obtient un effet anti-tumoral qui est lié à la diminution de l’expression de PD-L1, et qui fait donc intervenir le système immunitaire.

Ils espèrent pouvoir utiliser des inhibiteurs d’eIF4F comme agents anti-cancéreux dans le futur, seuls ou plus probablement en combinaison avec d’autres traitements. »

Le Nobel de médecine 2018 porte sur le traitement du cancer par immunothérapie

Pour plus d’informations sur l’immunothérapie contre le cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Inserm.
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Le ton de la voix permet de prédire l’évolution des relations de couple

Un algorithme informatique qui analyse le ton de la voix, développé par des chercheurs américains, a permis de prédire le succès de couples qui ont été enregistrés lors de séances avec un conseiller conjugal, de façon plus précise que la description des sessions fournie par des experts des relations, selon une étude publiée dans Proceedings of Interspeech.

Matthew P. Black de l’université de Californie du Sud et ses collègues ont enregistré et analysé, sur une période de deux ans, les conversations de plus d’une centaine de couples lors de séances avec des conseillers matrimoniaux. Ces couples ont ensuite été suivis pendant cinq ans.

L’algorithme tenait compte la hauteur et de l’intensité de la voix ainsi que des vibrations de la voix pouvant indiquer des moments de forte émotion.

Une fois l’algorithme bien ajusté, la capacité de prédiction du programme a été comparée à celle de l’analyse comportementale d’experts qui avaient codé, par exemple, les interactions positives comme l’acceptation ou négatives comme le blâme. L’analyse de la voix offrait la meilleure performance. Elle permettait de prédire dans 79 % des cas une amélioration ou une détérioration de la relation.

Ce que vous dites n’est pas la seule chose qui compte, la façon de la dire est importante aussi, soulignent les chercheurs qui projettent d’inclure l’analyse des comportements non verbaux dans leur analyse.

Psychomédia avec sources : University of Southern California, Speech Communication.
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Mieux prédire le risque de développer un cancer du sein

MArqueur du cancer du sein © Inserm, H. Rochefort

MArqueur du cancer du sein © Inserm, H. Rochefort

« Mieux prédire le risque de développer un cancer du sein » par le Docteur Erard de Hemricourt.

En cancérologie comme pour le reste des affections médicales, mieux vaut prévenir que subir. Il est en effet plus logique d’éviter certains comportements à risque qui pourront conduire à terme au développement de certaines tumeurs – surtout, lorsqu’on sait que, près de 40 % de tous les cancers résultent de causes dites ‘évitables (obésité, alcoolisme, tabagisme, sédentarité). Malheureusement, pour des raisons complexes (et pas toujours très logiques), la prévention et les conseils de prévention n’ont que peu d’emprise sur l’être humain.

Reste alors la prédiction. En effet, si on ne peut prévenir le risque de tomber malade, pouvons-nous au moins l’anticiper et nous y préparer ? Et là, il semble que certains modèles scientifiques montrent quelque robustesse en particulier dans le domaine de la cardiologie (affections coronariennes) et de la cancérologie.

Tel est ainsi le cas pour un modèle prédictif développé par le Dr Colditz de l’Université de Washington aux États-Unis et destiné aux patientes à haut risque de développer un cancer du sein. Ce modèle a par ailleurs fait l’objet d’une publication dans le numéro de novembre de la revue Breast Cancer Research and Treatment (Rosner BA et al. Validation of Rosner-Colditz breast cancer incidence model using an independent data set, the California Teachers Study. Breast Cancer Res Treat. 2013 Nov;142(1):187-202).

Les épidémiologistes de l’équipe du Dr Colditz ont mis au point et peaufiné un modèle statistique appelé ‘Modèle de Rosner-Colditz’ qui permet, mieux que les autres modèles existants, de prédire le risque pour une femme de développer un cancer du sein endéans les cinq prochaines années.

Grâce à ce modèle, les spécialistes américains espèrent pouvoir mieux cibler les patientes à haut risque de développer un cancer du sein qui pourraient ainsi bénéficier d’une approche médicale plus appropriée.

Ce modèle particulier, tout en combinant les critères classiquement retenus comme l’âge des premières règles, la présence d’une obésité, la consommation d’alcool, tient compte également du type de ménopause (naturelle ou induite – chirurgie des ovaires) ou de l’âge d’apparition de la dite ménopause. Grâce à une analyse statistique poussée, les résultats obtenus avec le modèle de Rosner-Colditz ont une validité supérieure de 3 à 5 % par rapport aux autres modèles existants.

Ainsi, ce modèle fournit les meilleurs résultats pour des patientes ayant entre 47 et 69 ans pour un risque compris endéans les 5 prochaines années. Comme pour les autres modèles, la validité de ce test se réduit dès que la patiente dépasse l’âge de 70 ans où que l’on regarde à plus long terme.

Selon le Dr Colditz : « ce modèle est surtout intéressant pour stratifier le risque et identifier les patientes qui présentent un risque plus élevé par rapport au reste de la population ».

Toujours selon lui : « si on se projette à 5 ans, 25 % de tous les cas de cancer du sein à venir seront diagnostiqués au sein des 10 % de femmes le plus à risque. Ce sont ces femmes qui pourraient bénéficier le plus de conseils de prévention pour abaisser ce risque ».

Des conseils comme par exemple la perte de poids, la pratique d’une activité physique régulière et le cas échéant la prévention du cancer par certains médicaments comme les inhibiteurs de l’aromatase.

Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé – Tous droits réservés-
« Ne restez plus jamais seul face à votre cancer » avec Esperity, premier site multilingue destiné aux patients touchés par le cancer


News Santé

Un nouveau modèle pour prédire la propagation des épidémies

Lors de l’épidémie de grippe H1N1, partie du Mexique, les autorités sanitaires n’avaient pu que surveiller les cas et émettre des recommandations aux voyageurs pour juguler la propagation de la maladie. Les schémas de prédictions alors utilisés avaient été dépassés par le monde moderne, globalisé et mobile.

Le monde a changé, la façon dont les épidémies se propagent a été littéralement bouleversée. Dirk Brockmann, spécialiste de la physique théorique, a mis au point un nouveau schéma de prédiction radicalement différent de ce qui était jusqu’ici disponible, rapporte Co.Exist. Au lieu de se fonder sur les distances géographiques et autres barrières physiques (montagnes, mers, déserts et cours d’eau), le modèle ne prend plus en compte que les «distances effectives» induites par les nouveaux moyens de communication.

Pour faire simple, explique Upi.com, ce ne sont plus les kilomètres entre les villes qui comptent, mais leurs aéroports. Le transport aérien rapproche les métropoles sans commune mesure, et Paris, New York et Pékin sont désormais plus proches les unes des autres que Lyon de Nantes. Plus le flux de voyageurs est important entre deux villes, plus la «distance effective» entre ces villes est courte. L’idée de cette théorie est venue à Brockmann quand un de ses étudiants lui a expliqué que, quelque soit le moyen de transport qu’il empruntait (et donc l’itinéraire suivi), il mettait le même temps pour aller de chez lui à l’université.

«Voila où est-ce que ça a commencé. Dans ce monde moderne si connecté, les distances conventionnelles ne veulent plus rien dire

Afin de comprendre et démontrer comment les distances effectives peuvent influer sur la façon dont une épidémie (ou un réseau social, une espèce invasive, une mode…) se répand, Brockmann et ses collègues ont étudié trois ans de données de trafic aérien.

Dans un article publié le 12 décembre 2013 sur Science, Brockmann et Dirk Heblings présentent une compilation de ces recherches, qui montre que la propagation erratique et embrouillée d’une maladie est en fait un modèle simple et constant se propageant en vagues concentriques partant des foyers d’infection primaire puis secondaires, et entièrement fondé sur les distances effectives. Les distances géographiques n’ont plus d’importance. La théorie a été prouvée en comparant les résultats obtenus et la diffusion des épidémies de Sras et de grippe H1N1. Les essais ont aussi démontré que la prédiction de l’apparition des premiers cas dans une ville était plus précise qu’annoncé.

Un des énormes avantages de ce nouveau modèle de prévision est qu’on n’a pas besoin de connaître le mode de propagation de l’épidémie pour savoir où elle va frapper d’abord.

«Si vous jetez un caillou dans l’eau, explique Brockmann, vous allez observer des ondes concentriques. Si vous jetez un plus gros caillou dans l’eau, vous aurez toujours ces ondes concentriques. Si vous jetez un caillou dans du miel, ou dans un autre liquide, vous aurez encore ces ondes, qui se propageront moins vite, mais elles seront toujours concentriques.»

Mais cette découverte n’a pas amené que des bonnes nouvelles. Si jadis on pouvait mettre une ville en quarantaine et circonscrire une épidémie à une région bien délimitée, c’est devenu impossible aujourd’hui. Quelles seraient les conséquences s’il fallait isoler une ville telle que Paris du reste du monde?