Archives par mot-clé : Prescrire

Liste 2022 de 105 médicaments plus dangereux qu’utiles selon Prescrire

Pour la 10e année consécutive, la revue Prescrire a actualisé, dans son numéro de décembre 2021, sa liste des « médicaments plus dangereux qu’utiles » qui sont « à écarter pour mieux soigner ».

Ce bilan 2022 porte sur 105 médicaments (dont 89 commercialisés en France) analysés dans Prescrire de 2010 à 2021.

Il s’agit de médicaments (parfois seulement une forme ou un dosage particulier) dont la balance bénéfices-risques, selon une évaluation rigoureuse de Prescrire (1), s’avère défavorable dans toutes les situations cliniques (sauf rares exceptions) dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l’Union européenne.

« Le plus souvent, quand un traitement médicamenteux paraît souhaitable, d’autres options ont une meilleure balance bénéfices-risques que ces médicaments à écarter », précise Prescrire. « Et dans certaines situations, l’option la plus prudente est de ne pas recourir à un médicament. »

Les risques que ces médicaments présentent et les alternatives préférables sont précisés dans un document PDF.

Modifications par rapport au bilan 2021

Par rapport au bilan de 2021, certains médicaments ont été retirés et d’autres ont été ajoutés.

Un médicament ajouté

  • Fenfluramine (Fintepla), un vieil amphétaminique devenu autorisé dans la maladie de Dravet, une forme rare et grave d’épilepsie infantile

Neuf médicaments retirés

  • Trois médicaments sont retirés à la suite de leur arrêt de commercialisation :

    • Attapulgite (Actapulgite, et en association dans Gastropulgite)
    • Association à doses fixes estrogènes conjugués équins + bazédoxifène (Duavive)
    • Association prednisolone + salicylate de dipropylène glycol (Cortisal)
  • Six médicaments sont retirés malgré « leur profil d’effets indésirables très chargé », « certaines données montrant une efficacité sur des critères cliniques » :

    • Gliflozines : canagliflozine (Invokana, avec la metformine dans Vokanamet), dapagliflozine (Forxiga, avec la metformine dans Xigduo), empagliflozine, ertugliflozine ; bien que globalement défavorable en prévention des complications du diabète, des bénéfices dans certaines conditions ont été montrés.

    • Ciclosporine en collyre, devenue autorisée (sous le nom Verkazia) dans les formes sévères de kératoconjonctivite vernale, une forme rare d’allergie saisonnière sévère, dans laquelle elle est parfois une option.

    • Cimétidine (Cimétidine Mylan ou autre) qui, en raison de l’indisponibilité de la ranitidine, est devenu le seul antihistaminique H2 avec une forme adaptée à une prise par des nourrissons dans certaines conditions.

Un médicament de retour

  • Ulipristal, 5 mg (Esmya), dont la commercialisation avait été suspendue, est de nouveau autorisé dans les fibromyomes utérins « mais à écarter en toutes circonstances ».

Liste 2022 de 105 « médicaments plus dangereux qu’utiles »

(Pour vérifier si un médicament spécifique se trouve dans cette « liste noire », vous pouvez utiliser les touches CTRL F [simultanément] pour faire apparaître un champ de recherche. Utilisez le nom de la molécule active plutôt que le nom commercial.)

Cancérologie – Greffes- Hématologie
  • Défibrotide (Defitelio), un antithrombotique autorisé dans la maladie veino-occlusive hépatique sévère
Antitumoraux
  • Mifamurtide (Mepact), non commercialisé en France
  • Panobinostat (Farydak)
  • Trabectédine (Yondelis)
  • Vandétanib (Caprelsa)
  • Vinflunine (Javlor)
Cardiologie
  • Aliskirène (Rasilez, non commercialisé en France), un antihypertenseur inhibiteur de la rénine (Hypertension : l’aliskirène est à écarter, selon Prescrire – 2017)
  • Bézafibrate (Befizal), un hypocholestérolémiant (anticholestérol)
  • Ciprofibrate (Lipanor ou autre), un hypocholestérolémiant
  • Dronédarone (Multaq), un antiarythmique
  • Fénofibrate (Lipanthyl ou autre), un hypocholestérolémiant
  • Ivabradine (Procoralan), un inhibiteur du courant cardiaque IF
  • Nicorandil (Adancor ou autre), un vasodilatateur
  • Olmésartan (Alteis, Olmetec et associations), un antihypertenseur de la classe des antagonistes de l’angiotensine II (alias sartans)
  • Ranolazine (Ranexa), un anti-angoreux
  • Trimétazidine (Vastarel ou autre), substance aux propriétés incertaines utilisée dans l’angor
  • Vernakalant (Brinavess), un antiarythmique injectable

Voyez : 11 médicaments cardiovasculaires plus dangereux qu’utiles : leurs risques et les alternatives.

Dermatologie – Allergologie
  • Finastéride 1 mg (Propecia ou autre), un inhibiteur de la 5-alpha-réductase dans l’alopécie androgénique chez les hommes
  • Méquitazine (Primalan), un antihistaminique H1 « sédatif » et « atropinique » dans les allergies
  • Pimécrolimus (Elidel – non commercialisé en France), un immunodépresseur dans l’eczéma atopique
  • Prométhazine injectable (Phénergan), un antihistaminique H1 dans l’urticaire sévère
  • Tacrolimus dermique (Protopic), un immunodépresseur dans l’eczéma atopique
Diabétologie – Nutrition
Diabète
  • Les gliptines

    • Alogliptine (Vipidia, associée avec la metformine : Vipdomet)
    • Linagliptine (Trajenta, associée avec la metformine : Jentadueto)
    • Saxagliptine (Onglyza, associée avec la metformine : Komboglyze)
    • Sitagliptine (Januvia, Xelevia, associée avec la metformine : Janumet, Velmetia)
    • Vildagliptine (Galvus, associée avec la metformine : Eucreas)
  • Pioglitazone (Actos)

    Voyez, selon Prescrire : Les gliptines augmentent le risque d’insuffisance cardiaque et sont à éviter (2017).

Perte de poids
Douleur – Rhumatologie
Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
  • Les coxibs:

    • Célécoxib (Celebrex ou autre)
    • Étoricoxib (Arcoxia ou autre)
    • Parécoxib (Dynastat)
  • Acéclofénac (Cartrex ou autre)
  • Diclofénac (Voltarène ou autre)
  • Kétoprofène en gel (Ketum gel ou autre)
  • Méloxicam (Mobic ou autre)
  • Piroxicam (Feldène ou autre) par voie générale
  • Ténoxicam (Tilcotil) par voie générale

Voyez quels effets secondaires sont associés à ces AINS : 18 médicaments antidouleurs et de rhumatologie plus dangereux qu’utiles (risques et alternatives – Prescrire).

Voyez aussi, selon Prescrire : Les médicaments de premier choix contre les douleurs nociceptives modérées (2017) et Quels médicaments choisir contre la douleur (2015).

Arthrose
  • Diacéréine (Art 50 ou autre)
  • Glucosamine (Voltaflex ou autre)

Voyez : Médicaments contre l’arthrose : peu ou pas d’efficacité et effets secondaires (2015)

Myorelaxants
  • Méphénésine par voie orale (Décontractyl) et pommade à base de méphénésine (Décontractyl baume)
  • Méthocarbamol (Lumirelax)
  • Thiocolchicoside (Miorel ou autre)
Ostéoporose
  • Dénosumab dosé à 60 mg (Prolia)
  • Romosozumab (Evenity – non commercialisé en France)
Divers
  • Capsaïcine en patchs (Qutenza), dans les douleurs neuropathiques
  • Colchicine + poudre d’opium + tiémonium (Colchimax)
  • Quinine (Hexaquine, Okimus) dans les crampes

Voyez : 18 médicaments antidouleurs et de rhumatologie plus dangereux qu’utiles selon Prescrire (risques et alternatives)

Gastro-entérologie
  • Acide obéticholique (Ocaliva), dérivé d’acide biliaire
    • Diosmectite (Smecta ou autre)
    • Hydrotalcite (Rennieliquo)
    • Montmorillonite beidellitique alias monmectite (Bedelix, ou en association dans Gelox)
    • Kaolin (en association dans Gastropax et Neutroses)
  • Dompéridone (Motilium, Peridys, Oroperidys et génériques), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens (231 morts subites injustifiées annuellement en France – 2015.)
  • Dropéridol (Droleptan ou autre), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens
  • Métopimazine (Vogalène, Vogalib), neuroleptique
  • Prucalopride (Resolor), apparenté aux neuroleptiques, traitement de la constipation chronique
  • Trinitrate de glycéryle pommade à 0,4 % (Rectogésic), un dérivé nitré autorisé dans les fissures anales
Gynécologie – Endocrinologie
  • Tibolone (Livial), stéroïde de synthèse dans le traitement hormonal substitutif de la ménopause
  • Ulipristal à 5 mg (Esmya – non commercialisé en France), utilisé dans les fibromyomes utérins
Infectiologie
  • Moxifloxacine (Izilox), antibiotique
Neurologie
Maladie d’Alzheimer
  • Donépézil (Aricept ou autre)
  • Galantamine (Reminyl ou autre)
  • Rivastigmine (Exelon ou autre)
  • Mémantine (Ebixa ou autre)

Voyez : Les médicaments anti-Alzheimer sont à éviter selon Prescrire (2015).

Sclérose en plaques

Voyez : Sclérose en plaques : médicament qui n’aurait pas dû être autorisé, celui à privilégier, ceux à éviter (Prescrire, 2018).

Divers
  • La fenfluramine (Fintepla), un amphétaminique, autorisé dans le syndrome de Dravet, une forme rare et grave d’épilepsie infantile.
  • Flunarizine (Sibelium), neuroleptique, migraine
  • Ginkgo biloba (Tanakan ou autre), troubles cognitifs des patients âgés (Ginkgo biloba : effets secondaires graves et interactions avec la lévothyroxine et autres – Prescrire)
  • Naftidrofuryl (Praxilène ou autre), un « vasodilatateur » autorisé dans la claudication intermittente ischémique
  • Oxétorone (Nocertone), neuroleptique, migraine
  • Piracétam (Nootropyl ou autre), un « psychostimulant », autorisé dans diverses situations cliniques dont les vertiges, les déficits cognitifs et neurosensoriels des personnes âgées, la dyslexie chez les enfants, et les myoclonies d’origine corticale
  • Tolcapone (Tasmar), maladie de Parkinson

Voyez, selon Prescrire : Médicaments à choisir et à éviter lors d’une crise de migraine (2017) et Quels médicaments privilégier pour prévenir les crises de migraine (2014).

Ophtalmologie
  • Idébénone (Raxone), neuropathie optique héréditaire de Leber
Pneumologie, ORL
Toux
  • Ambroxol (Muxol ou autre), mucolytique
  • Bromhexine (Bisolvon), mucolytique
  • Oxomémazine (Toplexil ou autre), antihistaminique H1 sédatif et atropinique du groupe des phénothiazines avec des propriétés neuroleptiques
  • Pentoxyvérine (Vicks sirop pectoral 0,15 % ; Clarix toux sèche pentoxyvérine 0,15 %), antitussif d’action centrale (Pentoxyvérine : risques graves et efficacité non démontrée – Prescrire)
  • Pholcodine (Biocalyptol ou autre), opioïde
Maux de gorge

Voyez : Quel médicament contre le mal de gorge ? – Prescrire

Divers
  • Éphédrine, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Naphazoline, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Oxymétazoline, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Phényléphrine, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Pseudoéphédrine, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Tuaminoheptane, décongestionnant sympathomimétique vasoconstricteur
  • Xylométazoline, décongestionnant rhinopharyngé non commercialisé en France
  • Mannitol inhalé (Bronchitol), mucolytique, non commercialisé en France
  • Roflumilast (Daxas), anti-inflammatoire, bronchopneumopathie chronique obstructive, non commercialisé en France
Psychiatrie, dépendances
Médicaments de la dépression

Voyez quels effets secondaires sont associés à ces antidépresseurs : Huit antidépresseurs à éviter selon Prescrire.

Antidépresseurs : quelques mises en garde de la revue Prescrire

Autres psychotropes
  • Dapoxétine (Priligy), éjaculation précoce
  • Étifoxine (Stresam), anxiété
Sevrage tabagique
Urologie
  • Pentosane polysulfate oral (Elmiron), syndrome de la vessie douloureuse

Dans un document PDF, Prescrire précise, pour chacun de ces médicaments, les raisons de l’évaluation négative et les alternatives préférables.

Pour plus d’informations sur les médicaments, voyez les liens plus bas.

(1) Procédure rigoureuse d’analyse : « recherche documentaire méthodique et vérifiable, détermination de critères d’efficacité qui comptent pour les patients, hiérarchisation des données scientifiques selon la solidité des preuves, comparaison versus traitement de référence (s’il existe), prise en compte des effets indésirables et de leur part d’inconnues ».

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Syndrome de l’intestin irritable : deux médicaments parfois utiles selon Prescrire

« Chez les adultes, en dehors de la grossesse, le pinavérium (Dicetel ou autre) ou l’huile essentielle de menthe poivrée (Colpermin) sont parfois utiles pour soulager certaines douleurs abdominales d’origine digestive », indique la revue Prescrire dans son numéro de mars.

« Les médicaments dits antispasmodiques sont notamment utilisés dans les douleurs abdominales, pour leur activité sur les muscles lisses. »

L’efficacité des médicaments antispasmodiques « a surtout été évaluée chez des patients souffrant de douleurs abdominales rapportées à des troubles intestinaux bénins récurrents, alias “syndrome de l’intestin irritable”, ou “colopathie fonctionnelle”. »

« L’évaluation comparant les différents traitements proposés dans cette situation est globalement peu solide. »

« En pratique, par prudence, tous les antispasmodiques sont à éviter chez les femmes qui pourraient être ou devenir enceintes. Chez les enfants, leur efficacité au-delà de celle d’un placebo n’est démontrée dans aucune situation clinique. »

« Chez les adultes, en dehors de la grossesse, selon les résultats de l’essai comparatif le plus solide, le pinavérium (Dicetel ou autre) en trois prises orales quotidiennes de 50 mg semble plus efficace qu’un placebo pour soulager les douleurs, sans exposer à trop d’effets indésirables graves, à condition de respecter les conditions de prise afin d’éviter les atteintes œsophagiennes. »

« Plusieurs essais comparatifs montrent une efficacité antalgique de trois prises orales quotidiennes d’environ 190 mg d’huile essentielle de menthe poivrée (Colpermin) chez les adultes souffrant de troubles intestinaux bénins récurrents. Les effets indésirables de l’huile essentielle de menthe poivrée par voie orale aux doses utilisées dans les essais sont pour la plupart bénins. »

Pour plus d’informations sur le syndrome du côlon irritable, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Désensibilisation orale aux arachides : trop d’effets indésirables (Prescrire)

« La désensibilisation aux arachides par voie orale augmente les risques ultérieurs de réactions allergiques graves, au lieu de les diminuer », met en garde la revue Prescrire dans son numéro d’octobre.

Elle rapporte les résultats, publiés en 2019, « d’une synthèse d’essais cliniques ayant évalué une désensibilisation orale par extraits allergéniques versus absence de désensibilisation orale chez des patients allergiques aux arachides ».

« Douze essais cliniques randomisés ont été inclus, totalisant un millier de patients, dont la moitié d’enfants de moins de 9 ans, suivis pendant une durée médiane d’une année. Le critère d’évaluation a été les événements importants d’allergie alimentaire.

La désensibilisation par voie orale aux arachides a augmenté les risques de réactions allergiques, dont de graves chocs anaphylactiques (risque multiplié par 3) et a doublé les utilisations d’adrénaline et les effets indésirables graves, de façon statistiquement significative. (Qu’est-ce que l’Epipen [adrénaline] contre les réactions allergiques ?)

Et ceci quel qu’ait été le protocole de désensibilisation utilisé ou la période de la désensibilisation, initiale ou d’entretien.

Divers effets indésirables en lien avec des manifestations allergiques ont aussi été plus fréquents, notamment des troubles digestifs, des atteintes cutanées ou muqueuses, nasales, respiratoires.

Les patients des groupes désensibilisation orale avaient pourtant eu de meilleurs tests de tolérance aux arachides par prises de doses orales standardisées croissantes d’arachides supervisées en milieu hospitalier que ceux des autres groupes. »

« Chez les patients allergiques aux arachides, la désensibilisation par voie orale augmente les risques de réactions allergiques graves, en particulier les anaphylaxies au lieu de les diminuer. Les tests de tolérance hospitaliers ne sont pas suffisamment fiables. L’évitement des arachides est la mesure prioritaire, faute de mieux », conclut la revue.

Pour plus d’informations sur les allergies alimentaires, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Troubles psychotiques persistants : éviter d’associer plusieurs neuroleptiques (Prescrire)

Une association de neuroleptiques (antipsychotiques) oraux « additionne les effets indésirables, sans bénéfice démontré », estime la revue Prescrire dans son numéro d’octobre.

« Chez les patients adultes atteints de troubles psychotiques liés à une affection psychiatrique telle qu’une schizophrénie, il n’est pas démontré qu’un neuroleptique oral en particulier soit plus efficace qu’un autre. »

« En monothérapie, le choix entre les neuroleptiques est surtout orienté par leur profil d’effets indésirables, en tenant compte des effets constatés sur l’amélioration des manifestations cliniques et des effets indésirables survenus lors d’un éventuel traitement antérieur. »

« Quand des symptômes gênants persistent après une monothérapie bien conduite, une association de deux neuroleptiques oraux est parfois envisagée.

Dans deux essais randomisés chez au total 170 adultes atteints de schizophrénie et de troubles apparentés, des associations de neuroleptiques dits de première génération ont amélioré les manifestations cliniques par rapport à une monothérapie.

Dans quinze autres essais, aucun bénéfice n’a été démontré par rapport à une monothérapie pour les associations de neuroleptiques dits de deuxième génération.

Les associations de neuroleptiques exposent à une addition d’effets indésirables graves, notamment atropiniques, cardiaques, extrapyramidaux, sédatifs, métaboliques, des syndromes malins des neuroleptiques, des rhabdomyolyses (dégradation musculaire, NDLR) et à des interactions médicamenteuses. En l’absence d’efficacité solidement établie, il est prudent d’éviter d’associer des neuroleptiques. »

« Quand une association de neuroleptiques semble justifiée, mieux vaut rechercher des posologies minimales, prendre en compte les interactions médicamenteuses prévisibles, et surveiller la survenue d’effets indésirables, en particulier cardiaques. »

Pour plus d’informations sur le traitement de la schizophrénie et des troubles psychotiques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire, Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Quel médicament pour le mal de gorge ? (Prescrire)

« Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) semblent un peu plus efficaces que le paracétamol (acétaminophène), mais ils exposent à davantage d’effets indésirables parfois graves », souligne la revue Prescrire dans son numéro de septembre.

« Les angines et pharyngites sont fréquentes, le plus souvent d’origine virale et sans gravité. »

« Elles se manifestent notamment par des maux de gorge rendant la déglutition difficile, qui sont apaisés en suçant des confiseries avec ou sans sucre et en prenant des boissons chaudes ou glacées. »

« Selon les essais cliniques randomisés disponibles, le paracétamol oral est plus efficace qu’un placebo pour diminuer les maux de gorge liés à une infection pharyngée banale.

Quand les maux de gorge ont une intensité justifiant le recours à un antalgique, le paracétamol est l’antalgique qui a le moins d’effets indésirables chez les enfants et les adultes, y compris chez les femmes enceintes, à condition d’éviter les surdoses. Il ne faut pas augmenter les doses au-delà de celles préconisées, y compris en cas d’efficacité jugée insuffisante.

L’ibuprofène semble un peu plus efficace que le paracétamol chez les adultes, mais il expose aux complications infectieuses graves des anti-inflammatoires non stéroïdiens telles qu’un phlegmon des amygdales. (Ibuprofène et kétoprofène : risques de complications infectieuses graves – ANSM)

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à écarter chez les femmes enceintes ou qui pourraient l’être. »

En avril 2019, Prescrire a mis en garde contre alpha-amylase (Maxilase ou autre) dans les maux de gorge.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Rhume : quelle efficacité du médicament « Échinacée pourpre Humexphyto » ? (Prescrire)

« On ne connait pas de médicament, phytothérapie ou autre, ayant une balance bénéfices-risques favorable pour réduire l’intensité ou la durée des symptômes d’un rhume », indique la revue Prescrire dans son numéro de septembre.

Le rhume est « en général d’origine virale et sans gravité ».

« Les manifestations cliniques, difficulté à respirer par le nez, écoulement nasal et éternuements, disparaissent spontanément en général en 1 à 2 semaines. Un écoulement nasal épais et purulent fait partie de l’évolution normale d’un rhume. »

« Les traitements de premier choix consistent à : boire régulièrement, éviter la fumée de tabac, humidifier ou dégager les voies nasales avec du sérum physiologique, et éventuellement prendre du paracétamol en cas de douleurs ou de fièvre. »

« Échinacée pourpre Humexphyto est un médicament à base de jus déshydraté des parties aériennes fleuries d’Echinacea purpurea. Il est autorisé en France sous forme de comprimés dans le traitement et la prévention du rhume chez les adultes et les enfants à partir de l’âge de 12 ans. »

« L’efficacité clinique de ce médicament par rapport au placebo n’est pas démontrée étant donné les limites de ces essais : faibles effectifs, résultats discordants, conflits d’intérêts, doute sur le respect du double aveugle dans un groupe, etc. »

« Les préparations à base d’Echinacea purpurea exposent à peu d’effets indésirables. Mais de rares réactions allergiques graves ont été rapportées, et sont à mettre en balance avec la bénignité du rhume et l’absence d’efficacité démontrée au-delà de celle d’un placebo. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Nouveaux médicaments des cancers : trop d’inconnues, selon Prescrire

« Une majorité » des nouveaux médicaments contre le cancer « sont autorisés sans preuve qu’ils allongent la durée et/ou la qualité de vie des patients », rapporte la revue Prescrire dans son numéro de septembre 2019.

La revue rapporte :

« Des auteurs de diverses autorités de santé autrichiennes ont analysé les 102 médicaments antitumoraux mis sur le marché européen de janvier 2009 à mai 2015. Pour 38 médicaments, il n’y avait aucune information sur leur effet sur la durée de vie des patients au moment de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), et pour 5 médicaments, il y avait même une réduction de la durée de vie.

Trois ans au moins après leur AMM, 27 nouveaux essais étaient disponibles sur ces 38 médicaments : un allongement de la durée de vie des patients était observé pour 14 médicaments seulement.

Cette étude vient en confirmer de nombreuses autres. Aux États-Unis d’Amérique, une étude a porté sur les 54 médicaments antitumoraux autorisés par l’Agence étatsunienne du médicament (FDA) de 2008 à 2012. 36 sur 54 ont été autorisés sans preuve d’allongement de la durée de vie des patients, dont la totalité des 15 médicaments autorisés selon une procédure accélérée. Après une durée de suivi d’environ 4 ans, pour 5 médicaments seulement sur 36, un essai a montré une augmentation de la durée de vie des patients. Les essais ne montraient pas d’augmentation pour 18 médicaments, et pour 13 médicaments on ne savait toujours pas ce qu’il en était. »

« Les auteurs de l’équipe autrichienne estiment que les médicaments antitumoraux dont il n’est pas démontré qu’ils allongent la durée de vie plusieurs années après leur mise sur le marché devraient en être retirés. »

« Pour Prescrire, l’Agence européenne du médicament a surtout à exiger une évaluation plus solide des médicaments avant leur autorisation de mise sur le marché : elle éviterait ainsi d’exposer des patients aux effets indésirables de médicaments sans intérêt, et de dilapider les ressources collectives par des dépenses injustifiées. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Diarrhée, reflux gastriques… : le Smecta est à éviter en raison de la présence de plomb (Prescrire)

Les médicaments à base d’argile, « en plus de leur intérêt limité, sont contaminés par du plomb », rappelle la revue Prescrire dans son numéro d’août. « Autant s’en passer », estime-t-elle.

« Les argiles à visée médicale sont extraites du sol. Par leurs propriétés absorbantes, elles captent des impuretés du sol, dont le plomb. »

« Des médicaments à base d’argile sont autorisés dans divers troubles digestifs tels des diarrhées, des troubles fonctionnels intestinaux bénins, les brûlures gastriques ou les reflux gastro-œsophagiens, sans efficacité tangible démontrée », indique la revue.

En 2018, l’Agence française du médicament (ANSM) a rendu publics les résultats d’une étude ayant mesurée la plombémie chez des adultes après prise de diosmectite (Smecta ou autre), rappelle la revue.

« Selon l’ANSM, ces données ont permis d’estimer que cette contamination au plomb exposerait les enfants âgés de moins de 2 ans traités pendant 7 jours par disomectite à une plombémie atteignant plus de 50 microgrammes par litre. Une telle plombémie est connue pour exposer à des troubles neurocomportementaux. »

Début 2019, l’ANSM a informé des modifications des informations officielles des médicaments à base d’argile.

La revue précise que mi-2019 en France :

  • les spécialités Smecta et Diosmectite Mylan ne sont plus autorisées chez les enfants âgés de 2 ans ou moins ;

  • les spécialités Actapulgite et Bedelix ne sont plus autorisées chez les enfants ;

  • il est prévu qu’une contre-indication chez les enfants soit ajoutée pour Gastropax ;

  • les autres spécialités à base d’argile restent réservées, sans changement, aux adultes ou aux enfants âgés de plus de 15 ans.

« L’ANSM précise que l’utilisation des médicaments à base d’argile « n’est pas recommandée » chez les femmes enceintes ou qui allaitent. »

« Étant donné l’intérêt très limité de ces médicaments, autant s’en passer quels que soient l’âge et la situation clinique », estime la revue.

Pour plus d’informations sur le plomb et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source: Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Immunothérapies géniques (CAR-T) contre le cancer : progrès et incertitudes (Prescrire)

L’immunothérapie CAR-T est une innovation « qui semble être porteuse d’un progrès thérapeutique. Mais la réalité est moins mirobolante qu’il n’y paraît. Le curseur est à placer avec justesse entre espoirs et réalités », indique la revue Prescrire dans son numéro de juin.

« Pour certains patients atteints d’un cancer chez lesquels la chimiothérapie classique a atteint ses limites, beaucoup d’espoirs ont été fondés sur des thérapies dites personnalisées. »

Ces thérapies sont « présentées comme adaptées à chaque patient en fonction de critères génétiques qui lui sont propres ».

« Beaucoup d’espoirs ont aussi été fondés sur l’immunothérapie, présentée comme une méthode de traitement du cancer via une mobilisation du système immunitaire du patient. »

« Quelques progrès et des déceptions ont été vécus », résume la revue.

« En 2019, l’espoir est placé dans la modification génétique de cellules immunitaires humaines, dénommée immunothérapie génique ou thérapie CAR-T » (CAR-T pour « cellules T porteuses d’un récepteur chimérique », « Chimeric Antigen Receptor T-cells »).

« Une innovation technologique qui propose que le patient reçoive une perfusion de ses propres lymphocytes T après leur modification génétique.

Deux immunothérapies CAR-T ont été autorisées dans l’Union européenne dans le traitement d’hémopathies : l’axicabtagène ciloleucel (Yescarta) et le tisagenlecleucel (Kymriah).

Quand on examine, avec les pieds sur terre, les dossiers d’évaluation de ces thérapies dans les premières situations cliniques où elles ont été autorisées, on constate une efficacité notable pour certains patients mais la durée de survie demeure incertaine, faute de recul.

On constate aussi beaucoup d’effets indésirables graves à court terme qui hâtent la mort de certains patients, et une procédure de traitement lourde et contraignante, adaptée surtout aux patients dont l’état général le permet. »

« L’immunothérapie est probablement une nouvelle voie de traitement des cancers. Mais attention que cet espoir ne se transforme pas en optimisme excessif, qui néglige les zones d’incertitudes et les lourds dégâts avérés subis par certains patients. »

Pour plus d’informations sur les immunothérapies contre le cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

L’antidouleur diclofénac (Voltarène…) est encore beaucoup trop utilisé (Prescrire)

dans son numéro de mai.

Les AINS augmentent les risques d’effets indésirables cardiovasculaires. Parmi ceux-ci, « le diclofénac a été considéré pendant de nombreuses années, comme un bon choix et l’utiliser est devenu une habitude. »

« Les résultats d’une vaste étude danoise confirment à nouveau les données déjà disponibles : la prise de diclofénac expose dans les 30 jours suivants à davantage d’événements cardiovasculaires tels que des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, des insuffisances cardiaques, des infarctus du myocarde, que l’ibuprofène ou le naproxène, sans la moindre contrepartie ni de meilleure efficacité, ni de moindres autres effets indésirables notamment les saignements gastriques. »

« Ce constat scientifique largement partagé, par exemple par l’Agence européenne du médicament, est trop lentement suivi d’un changement des pratiques. Ainsi, en 2018, l’assurance maladie française a remboursé environ 5,5 millions de boîtes de diclofénac pour prise orale. »

La revue déplore « l’inertie des décideurs institutionnels devant le constat qu’un médicament banal est devenu plus dangereux qu’utile ».

« Les patients et les professionnels qui les soignent peuvent s’affranchir de cette inertie sans attendre les institutions, en remettant en question et en supprimant l’habitude de prescrire et de prendre du diclofénac : il existe des alternatives aussi efficaces et moins risquées. »

Le diclofénac fait partie de la liste de 93 médicaments plus dangereux qu’utiles actualisée en 2019 par la revue.

Pour plus d’informations sur les médicaments antidouleurs, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Prescrire.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia