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Lyrica et Neurontin sont beaucoup trop prescrits contre la douleur malgré une efficacité insuffisamment démontrée

Les prescriptions de médicaments gabapentinoïdes, un type d’anticonvulsivants commercialisé à l’origine pour traiter l’épilepsie, augmentent en Amérique du Nord, avec une utilisation hors indication fréquente malgré un manque de preuve d’efficacité, soulignent les auteurs d’une étude québécoise publiée en mai dans le Journal of Hospital Medicine (JHM).

Cette fréquente utilisation hors indications pourrait mettre certains patients en danger, estiment les auteurs.

Les Drs Marc-Alexandre Gingras et Emily G. McDonald du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec les patients consécutifs hospitalisés au site Glen du CUSM de 2013 à 2017.

Sur 4 103 patients hospitalisés, 550 (13,4 %) s’étaient fait prescrire des gabapentinoïdes avant leur admission, et deux patients avaient même reçu une coprescription de gabapentine et de prégabaline.

Une minorité seulement (94/552, soit 17 %) avait reçu ces prescriptions pour des indications approuvées. Bien qu’il soit rare que les gabapentinoïdes soient nouvellement prescrits à l’hôpital, ceux prescrits avant l’admission étaient rarement déprescrits (65/495 patients, soit 13 %).

« Si dans certains cas, l’utilisation des gabapentinoïdes hors indication peut être bénéfique, le public devrait connaître leurs possibles dangers. Cette classe de médicaments devient de plus en plus courante, malgré la faiblesse des preuves d’efficacité pour diminuer la douleur et les preuves qu’elle augmente les risques de chutes, de fractures et de pertes de mémoire, », indique la Dre McDonald.

Les participants à cette étude étaient des personnes plus âgées souffrant de plusieurs problèmes de santé. Ces personnes courent donc un plus grand risque de développer des complications liées à la prise inutile de médicaments, souligne le Dr Gingras.

Même lorsqu’il s’agissait d’indications approuvées, les doses étaient souvent plus faibles que ce qui est jugé efficace. De plus, ces médicaments étaient coprescrits avec des benzodiazépines et des opioïdes, ce qui augmente le risque de décès, a montré une étude précédente.

« Ces médicaments devraient être réévalués régulièrement et leur prise devrait être arrêtée progressivement afin d’éviter des complications telles que les crises convulsives », indique la Dre McDonald.

Étant donné la prévalence élevée d’utilisation, l’efficacité limitée et les méfaits potentiels, les gabapentinoïdes peuvent représenter une cible idéale pour la réévaluation de l’indication et de l’efficacité chez les adultes hospitalisés, en vue de leur déprescription.

Au CUSM, précise-t-elle, les gabapentinoïdes sont maintenant signalées au médecin traitant, afin qu’il puisse procéder à cette réévaluation et considérer leur déprescription afin d’aider à réduire la polypharmacie (utilisation concomitante de plusieurs médicaments par un patient).

Pour plus d’informations sur la prégabaline (Lyrica) et la gabapentine (Neurontin), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Centre universitaire de santé McGill, Journal of Hospital Medicine.
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Les médicaments antiacides prescrits chez 1/4 des adultes en France, souvent inutilement et malgré les risques

Près de 16 millions de personnes, soit presque un quart de la population française, ont bénéficié d’au moins un remboursement par l’Assurance maladie pour un médicament inhibiteur de la pompe à protons (IPP) sur prescription médicale en France en 2015, selon une étude de l’agence française des médicaments (ANSM).

Cette utilisation très importante des IPP « ne semble pas toujours en adéquation avec les recommandations », souligne l’ANSM.

Les médicaments IPP sont des médicaments qui réduisent la sécrétion acide gastrique.

Les IPP disponibles en France sont les suivants :

  • ésoméprazole (Inexium) ;
  • lansoprazole (Lanzor, Ogast, Ogastoro et génériques) ;
  • oméprazole (Mopral, Zoltum et génériques) ;
  • pantoprazole (Eupantol, Inipomp et génériques) ;
  • rabéprazole (Pariet).

Le communiqué précise :

« En particulier, les IPP sont très souvent initiés en prévention des lésions gastroduodénales dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez des patients ne présentant pas de facteur de risque justifiant une protection gastrique systématique.

Les IPP sont indiqués, notamment :

  • dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et de l’œsophagite par RGO ;

  • dans la prévention chez les patients à risque et le traitement des lésions gastroduodénales dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;

  • et dans l’éradication d’Helicobacter pylori et le traitement des ulcères gastroduodénaux. »

Pour 8 millions des personnes ayant reçu un remboursement pour un médicament IPP, il s’agissait d’une initiation de traitement.

« Parmi les adultes initiant un traitement, les IPP étaient associés à un traitement par AINS dans plus de la moitié des cas. Les initiations de traitements par IPP et AINS étaient presque toujours concomitantes, suggérant une protection gastrique à visée préventive. Cependant, dans 80 % des cas, aucun facteur de risque justifiant l’utilisation systématique d’un IPP en association avec un AINS n’était identifié. »

« L’ANSM souhaite rappeler qu’à ce jour, l’intérêt de la prévention des lésions gastroduodénales en cas de prise d’AINS, chez l’adulte, n’est établi qu’en présence des facteurs de risque suivants :

  • être âgé de plus de 65 ans ;

  • avoir un antécédent d’ulcère gastrique ou duodénal ;

  • être traité par antiagrégant plaquettaire, anticoagulant ou corticoïde. »

« L’ANSM rappelle qu’il est important de ne pas banaliser l’utilisation des IPP. En effet, bien que les IPP soient généralement bien tolérés à court terme, leur utilisation au long cours n’est pas sans risque. »

Médicaments anti-reflux acide : effets indésirables graves à long terme (Prescrire, 2018)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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