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Partout dans le monde, les couleurs évoquent les mêmes émotions, ou presque

Partout dans le monde, les gens associent les couleurs à des émotions. On « voit rouge », on « a les bleus » ou on « devient vert de jalousie ».

Ces associations sont-elles universelles, ou sont-elles des créations culturelles apprises par le biais des langues et des traditions ? Pour répondre à ces questions, des chercheurs ont testé les associations émotionnelles avec les couleurs chez 4 598 participants de 30 nations parlant 22 langues maternelles.

Domicele Jonauskaite et Christine Mohr de l’Institut de Psychologie de l’Université de Lausanne ont, avec de nombreux collègues internationaux, demandé aux participants d’indiquer leurs associations entre 20 émotions et 12 couleurs et de spécifier l’intensité de leur association. Les moyennes de chaque pays étaient calculées et comparées.

L’étude, dont les résultats ont été publiés en septembre 2020 dans la revue Psychological Science, montre que les gens de différentes parties du monde associent souvent les mêmes couleurs aux mêmes émotions.
« Les associations couleur-émotion sont étonnamment similaires dans le monde entier. Les résultats révèlent un consensus global significatif », rapporte Daniel Oberfeld-Twistel, coauteur.

« Par exemple, dans le monde entier, la couleur rouge est la seule couleur qui soit fortement associée à la fois à un sentiment positif, l’amour, et à un sentiment négatif, la colère. » Le brun, en revanche, est la couleur qui déclenche le moins d’émotions à travers le monde.

Mais, les chercheurs ont également relevé certaines particularités nationales. Par exemple, le blanc est beaucoup plus étroitement associé à la tristesse en Chine que dans d’autres pays, et il en va de même pour le violet en Grèce. « Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’en Chine, les vêtements blancs sont portés lors des funérailles et le violet foncé est utilisé dans l’Église orthodoxe grecque pendant les périodes de deuil ».

Le climat peut également jouer un rôle. Selon les conclusions d’une autre étude de l’équipe, le jaune tend à être plus étroitement associé à l’émotion de joie dans les pays qui voient moins de soleil, alors que l’association est plus faible dans les régions qui y sont plus exposées.

« Il est difficile de déterminer exactement quelles sont les causes des similarités et des différences mondiales », explique Daniel Oberfeld-Twistel. « Il existe toute une série de facteurs d’influence possibles. De nombreuses questions sur les mécanismes des associations couleur-émotion doivent encore être clarifiées ».

« Cependant, grâce à une analyse approfondie qui a inclus l’utilisation d’une approche d’apprentissage automatique développée par Oberfeld-Twistel, un programme informatique qui s’améliore au fur et à mesure que la base de données s’agrandit, les chercheurs ont déjà découvert que les différences sont moins grandes entre les nations qui sont proches linguistiquement ou géographiquement », ce qui témoigne d’une influence culturelle.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Johannes Gutenberg University Mainz, Psychological Science, .
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S’attendre à être presque toujours heureux et détendu est nuisible

Le stress et l’anxiété sont inévitables et ils jouent souvent un rôle utile dans la vie quotidienne, a souligné la psychologue Lisa Damour dans une présentation au congrès annuel de l’American Psychological Association qui s’est tenu au début du mois d’août.

Le stress survient habituellement lorsqu’une personne fonctionne à la limite de ses capacités – lorsqu’elle se pousse ou qu’elle est forcée par les circonstances à dépasser ses limites familières, explique-t-elle.

« Fonctionner à la limite de nos capacités renforce souvent celles-ci et ce niveau modéré de stress peut avoir une fonction d’inoculation, qui conduit à une résilience supérieure à la moyenne lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles difficultés », dit-elle. (Ce qui ne tue pas rend plus fort, dans une certaine mesure)

Quant à l’anxiété, elle « est un système d’alarme interne (…) qui nous avertit en cas de menaces à la fois externes – comme un conducteur qui dévie de sa voie – et internes – comme lorsque nous avons procrastiner trop longtemps et qu’il est temps de nous mettre au travail ».

« Considérer l’anxiété comme parfois utile et protectrice permet d’en faire bon usage. »

Lorsqu’en consultation « une cliente dit qu’elle s’inquiète au sujet d’un test à venir pour lequel elle n’a pas encore étudié », illustre-t-elle, « je lui assure rapidement qu’elle a la bonne réaction et qu’elle se sentira mieux dès qu’elle se mettra dans ses livres ».

Cela ne veut pas dire que le stress et l’anxiété ne peuvent pas être nuisibles.

« Le stress peut devenir malsain s’il est chronique (ne laissant pas la possibilité de récupération) ou s’il est traumatique (psychologiquement catastrophique). »

« En d’autres termes, il cause du tort lorsqu’il dépasse tout niveau qu’une personne peut raisonnablement absorber ou utiliser pour développer sa force psychologique », explique la psychologue.

« De même, l’anxiété devient malsaine quand son alarme n’a pas de sens. Parfois, les gens se sentent régulièrement anxieux sans aucune raison. À d’autres moments, l’alarme est totalement disproportionnée par rapport à la menace, par exemple lorsqu’un élève fait une crise de panique pour un quiz d’importance mineure. »

« Lorsqu’excessifs, le stress et l’anxiété peuvent causer une misère persistante, mais peuvent aussi contribuer à une foule d’autres symptômes psychologiques et médicaux, comme la dépression ou un risque accru de maladie cardiovasculaire ».

« Une personne qui se sent dépassée par le stress devrait, si possible, prendre des mesures pour le réduire et/ou demander l’aide d’un professionnel qualifié pour apprendre des stratégies de gestion du stress. Pour la gestion de l’anxiété, certaines personnes trouvent un soulagement dans des livres qui les aident à évaluer et à remettre en question leurs propres pensées irrationnelles. Si cette approche n’est pas fructueuse, ou préférée, un professionnel qualifié devrait être consulté », conseille-t-elle.

« Ces dernières années, les techniques de pleine conscience ont aussi émergé comme constituant une approche efficace pour gérer le stress et l’anxiété », mentionne-t-elle. (Méditation de pleine conscience : 4 exercices pour s’initier)

Elle appelle les psychologues « à jouer un rôle actif pour fournir un contre-message à ce qu’elle appelle “l’industrie du bonheur”, ou à ces entreprises du mieux-être qui vendent l’idée que les gens devraient se sentir calmes et détendus la plupart du temps ».

Les psychologues, dit-elle, veulent favoriser le bien-être, mais sans fixer la barre à être heureux presque tout le temps. « C’est une idée dangereuse parce qu’elle est inutile et irréalisable. Si vous avez l’impression qu’il faut toujours être joyeux, votre expérience quotidienne peut s’avérer plutôt misérable. »

Pour plus d’informations sur le stress, l’anxiété et le bien-être (bonheur), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : American Psychological Association.
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Le facteur qui détermine une montée de l’individualisme presque partout dans le monde

L’individualisme est à la hausse non seulement dans les pays occidentaux industrialisés, mais presque partout dans le monde, selon une étude publiée dans la revue Psychological Science.

Le développement socio-économique est un prédicteur particulièrement fort de l’augmentation des pratiques et des valeurs individualistes dans un pays au fil du temps, montre l’étude.

« Bien qu’il existe encore des différences transnationales dans l’individualisme-collectivisme, les données indiquent que, dans l’ensemble, la plupart des pays évoluent vers un plus grand individualisme », explique le chercheur en psychologie Henri C. Santos de l’Université de Waterloo, auteur principal.

Santos, Igor Grossmann (Waterloo) et Michael EW Varnum (Arizona State University) ont analysé 51 ans de données de recensements nationaux de 78 pays ainsi que des données recueillies par la World Values Survey.

En général, les cultures individualistes ont tendance à concevoir les individus comme étant autodéterminés et autonomes et à privilégier l’indépendance et l’unicité comme valeurs culturelles. Les cultures collectivistes ont tendance à considérer les individus comme étant liés les uns aux autres et intégrés dans un contexte social plus large. Elles ont tendance à mettre l’accent sur l’interdépendance, les relations familiales et la conformité sociale.

Pour mesurer les pratiques individualistes, les chercheurs ont examiné les données portant sur la taille des ménages, les taux de divorces et la proportion de personnes vivant seules. Pour ce qui est des valeurs individualistes, ils ont examiné les données portant sur l’importance que les gens accordent aux amis par rapport à la famille, à l’enseignement de l’indépendance aux enfants et à l’expression de soi comme objectif national.

Ils ont aussi examiné des facteurs socioécologiques tels que les niveaux de développement socioéconomique, les fréquences des désastres, l’incidence de maladies infectieuses et les températures extrêmes dans chaque pays.

Les pratiques et les valeurs individualistes ont augmenté partout dans le monde au fil du temps. Selon les modèles statistiques, l’individualisme aurait augmenté d’environ 12 % dans le monde depuis 1960.

Seulement quatre pays – le Cameroun, le Malawi, la Malaisie et le Mali – auraient connu une diminution substantielle des pratiques individualistes au fil du temps, tandis que 34 pays sur 41 ont enregistré une augmentation notable.

Et seulement cinq pays – l’Arménie, la Chine, la Croatie, l’Ukraine et l’Uruguay – ont montré une diminution substantielle des valeurs individualistes au fil du temps, alors que 39 pays sur 53 affichent une augmentation substantielle.

La plupart des pays qui n’ont pas connu de montée des valeurs individualistes étaient parmi ceux ayant les plus faibles développements socioéconomiques. Ce qui supporte l’idée que cette montée est déterminée par le développement socioéconomique.

« La Chine est une exception à ce modèle, montrant une diminution des valeurs individualistes même si le pays a connu une croissance économique. Notablement, la Chine a une histoire socioéconomique complexe, il sera utile d’étudier ce pays plus en détail dans les recherches futures. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Association for Psychologial Science, Psychological Science.
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Rien ou presque pour les psychologues malgré l’annonce de réinvestissements dans les services aux élèves (Québec)

Les plans d’effectifs 2017-2018 des commissions scolaires ne prévoient pas réellement d’embauche de psychologues et ce, malgré que le ministère de l’Éducation annonce des réinvestissements importants en faveur des services aux élèves, rapporte, le 8 juin, un communiqué de l’Association des psychologues du Québec

Par exemple, « selon les plans d’effectifs rendus publics il y a quelques semaines, la CSDM prévoit une augmentation de seulement 1 poste de psychologue pour la prochaine année ».

« À titre de comparaison, dans le même plan d’effectifs, on y prévoit 27 psychoéducateurs et 76 éducateurs spécialisés de plus. La CSMB ne fait pas mieux avec ses 3 postes. »

« Quand on coupe, ce sont les psychologues qui écopent, et quand on réinvestit ce ne sont pas les psychologues qu’on embauche. Donc, ceux qui par chance sont encore en place se retrouvent encore et toujours avec une surcharge de travail », a déclaré la Dre Salha Saïda, qui s’est faite porte-parole des psychologues du réseau de l’Éducation.

Le communiqué poursuit :

« Pourtant, le manque de psychologues et de services psychologiques dans nos écoles est depuis longtemps décrié et rien ne semble vouloir se régler. Suite aux mesures d’austérité des dernières années, force est d’admettre que le manque de psychologues et la surcharge de travail imposée à ceux qui n’ont pas vu leur poste aboli ont grandement affecté les services psychologiques. Non seulement le temps manque pour faire le dépistage précoce, la prévention/promotion de la santé mentale et d’évaluer rapidement un trouble sur le spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle mais l’intervention auprès des enfants présentant des besoins de stimulation ou des problèmes de santé mentale comme les troubles anxieux sévères et les dépressions majeures est inexistante. La tendance est “d’investir dans les bras” et semble privilégier la gestion des comportements. Il s’agit là d’une bien mauvaise façon de s’occuper de nos jeunes.

Ainsi, si votre enfant est en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, ce n’est malheureusement pas un ou même trois psychologues de plus qui apporteront de grands changements dans les services que vous aviez. »

Les services psychologiques publics de plus en plus réduits, déplore l’APQ (Québec, 2017)

Pour plus d’informations sur les conditions de travail des psychologues au Québec, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Association des psychologues du Québec.
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