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Une carte pour suivre la propagation rapide du virus Zika

Le 5 août 2016.

Le virus Zika traverse les frontières et inquiète les autorités. Depuis son apparition en Amérique centrale, ce virus particulièrement redouté par les femmes enceintes a contaminé de nombreuses régions du monde.

Le virus Zika à l’origine d’une urgence sanitaire internationale

Le virus Zika soulève de nombreuses craintes dans le monde entier. Des craintes qui sont prises au sérieux par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a déclaré une urgence sanitaire internationale en raison de la transmission rapide de ce virus qui devrait, selon les estimations des experts, être en mesure de contaminer des millions de personnes avant la fin de l’année.

Aux États-Unis, le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC) a émis, lundi dernier, une note à l’attention des voyageurs, les informant des risques encourus par les femmes enceintes et leur partenaire en cas de voyage vers Miami, et particulièrement à Wynwood. Ce quartier de la ville est en effet le premier, sur tout le territoire américain, où des locaux ont été contaminés, sur place, sans avoir voyagé, signe que le virus est bel et bien installé en Amérique du Nord.

Un virus redouté par les femmes enceintes

Découvert il y a près de 70 ans, le virus Zika n’a été à l’origine d’épidémies qu’à partir de 2007. Cette année-là, la contagion a démarré en Micronésie, infectant environ 75 % de la population. Six ans plus tard, le virus est réapparu en Polynésie française et, depuis, aurait circulé jusqu’au Brésil. C’est depuis cet immense pays d’Amérique centrale qu’aujourd’hui, en 2016, de nombreux pays ont été touchés. Le Canada, le Chili, la France, l’Italie, mais aussi la Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Portugal, et les États-Unis sont concernés si bien que des mesures sanitaires drastiques ont été mises en place par plusieurs gouvernements et agences sanitaires.

Et pourtant, ce virus, transmis par les moustiques, passe inaperçu dans la plupart des cas. Il peut toutefois être associé à divers symptômes tels que la fièvre, les maux de tête, une éruption cutanée, de la fatigue ou des douleurs musculaires et articulaires, qui peuvent durer une semaine et ne laissent pas de traces. Mais il est particulièrement redouté chez la femme enceinte, car il serait à l’origine de l’apparition, chez les fœtus, de microcéphalies qui provoquent des retards mentaux irréversibles.

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Un nouveau modèle pour prédire la propagation des épidémies

Lors de l’épidémie de grippe H1N1, partie du Mexique, les autorités sanitaires n’avaient pu que surveiller les cas et émettre des recommandations aux voyageurs pour juguler la propagation de la maladie. Les schémas de prédictions alors utilisés avaient été dépassés par le monde moderne, globalisé et mobile.

Le monde a changé, la façon dont les épidémies se propagent a été littéralement bouleversée. Dirk Brockmann, spécialiste de la physique théorique, a mis au point un nouveau schéma de prédiction radicalement différent de ce qui était jusqu’ici disponible, rapporte Co.Exist. Au lieu de se fonder sur les distances géographiques et autres barrières physiques (montagnes, mers, déserts et cours d’eau), le modèle ne prend plus en compte que les «distances effectives» induites par les nouveaux moyens de communication.

Pour faire simple, explique Upi.com, ce ne sont plus les kilomètres entre les villes qui comptent, mais leurs aéroports. Le transport aérien rapproche les métropoles sans commune mesure, et Paris, New York et Pékin sont désormais plus proches les unes des autres que Lyon de Nantes. Plus le flux de voyageurs est important entre deux villes, plus la «distance effective» entre ces villes est courte. L’idée de cette théorie est venue à Brockmann quand un de ses étudiants lui a expliqué que, quelque soit le moyen de transport qu’il empruntait (et donc l’itinéraire suivi), il mettait le même temps pour aller de chez lui à l’université.

«Voila où est-ce que ça a commencé. Dans ce monde moderne si connecté, les distances conventionnelles ne veulent plus rien dire

Afin de comprendre et démontrer comment les distances effectives peuvent influer sur la façon dont une épidémie (ou un réseau social, une espèce invasive, une mode…) se répand, Brockmann et ses collègues ont étudié trois ans de données de trafic aérien.

Dans un article publié le 12 décembre 2013 sur Science, Brockmann et Dirk Heblings présentent une compilation de ces recherches, qui montre que la propagation erratique et embrouillée d’une maladie est en fait un modèle simple et constant se propageant en vagues concentriques partant des foyers d’infection primaire puis secondaires, et entièrement fondé sur les distances effectives. Les distances géographiques n’ont plus d’importance. La théorie a été prouvée en comparant les résultats obtenus et la diffusion des épidémies de Sras et de grippe H1N1. Les essais ont aussi démontré que la prédiction de l’apparition des premiers cas dans une ville était plus précise qu’annoncé.

Un des énormes avantages de ce nouveau modèle de prévision est qu’on n’a pas besoin de connaître le mode de propagation de l’épidémie pour savoir où elle va frapper d’abord.

«Si vous jetez un caillou dans l’eau, explique Brockmann, vous allez observer des ondes concentriques. Si vous jetez un plus gros caillou dans l’eau, vous aurez toujours ces ondes concentriques. Si vous jetez un caillou dans du miel, ou dans un autre liquide, vous aurez encore ces ondes, qui se propageront moins vite, mais elles seront toujours concentriques.»

Mais cette découverte n’a pas amené que des bonnes nouvelles. Si jadis on pouvait mettre une ville en quarantaine et circonscrire une épidémie à une région bien délimitée, c’est devenu impossible aujourd’hui. Quelles seraient les conséquences s’il fallait isoler une ville telle que Paris du reste du monde?