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Des corrélations génétiques entre des traits de personnalité et des troubles psychiatriques

Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Genetics, ont identifié six régions du génomesignificativement liées à des traits de personnalité et des troubles psychiatriques.

Chi-Hua Chen de l’Université de Californie à San Diego et une vingtaine de collaborateurs ont analysé les variations génétiques entre cinq traits de personnalité et six troubles psychiatriques, en utilisant les données de plusieurs sociétés et organisations spécialisées dans l’étude du génome (1).

Les données de ces organisations et sociétés incluaient entre 123 132 à 260 861 participants.

Bien que les traits de personnalité soient en partie héréditaires, expliquent les chercheurs, il a été difficile de caractériser les variantes génétiques associées à la personnalité jusqu’aux études récentes qui portent sur le génome entier.

Le modèle des cinq grands facteurs de personnalité, souvent désigné sous l’acronyme OCEAN, est couramment utilisé pour mesurer les différences individuelles de personnalité. Ces cinq grands traits, qui représentent des continuums avec des pôles opposés, sont les suivants :

  • l’extraversion (opposée à l’introversion) : loquacité, affirmation de soi et niveau d’activité élevé ;

  • le neuroticisme (opposé à la stabilité émotionnelle) : affect négatif comme l’anxiété et la dépression ;

  • l’amabilité (opposé à l’antagonisme) : coopération et compassion ;

  • la consciencieusité (opposé à négligence, irresponsabilité) : diligence et autodiscipline ;

  • l’ouverture à l’expérience (opposé à la fermeture) : curiosité intellectuelle et créativité.

(TEST : Quels sont vos cinq grands traits de personnalité ?)

Des méta-analyses précédentes d’études menées avec des jumeaux et des familles ont attribué environ 40 % de la variance de la personnalité à des facteurs génétiques.

La présente analyse a identifié des variations génétiques liées aux traits d’extraversion et de neuroticisme. Les traits de personnalité étaient largement séparés génétiquement des troubles psychiatriques, mais des corrélations génétiques élevées ont été constatées entre :

  • l’extraversion et le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH) ;

  • l’ouverture et la schizophrénie ainsi que le trouble bipolaire ;

  • le neuroticisme et des psychopathologies telles que la dépression et l’anxiété.

Cette étude est à un stade précoce et de nombreuses autres variantes génétiques associées à des traits de personnalité restent à découvrir, soulignent les chercheurs.

(1) 23andMe, une société privée de génomique et de biotechnologie, du Genetics of Personality Consortium, une collaboration basée en Europe de GWAS axée sur les questions de personnalité, de l’UK Biobank et deCODE Genetics, une société islandaise de génétique.

Psychomédia avec source : University of California San Diego, Nature Genetics.
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Plus de troubles psychiatriques pour les enfants de pères âgés ?

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Selon une vaste étude publiée mercredi aux États-Unis, les enfants de père âgés auraient plus de risque de souffrir de troubles psychiatriques et de problèmes d’apprentissage. L’âge avancé du père serait en effet significativement associé à un certain nombre de pathologies comme les troubles bipolaires, la schizophrénie, les tentatives de suicide, les problèmes de drogues ou encore l’autisme, le déficit d’attention, l’échec scolaire et des résultats faibles aux tests du QI.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs de l’Université d’Indiana (nord des États-Unis) et de l’Institut Karolinska à Stockholm ont analysé les données médicales de personnes nées en Suède entre 1973 et 2001. Les résultats ont été tellement surprenants que, selon les affirmations de Brian D’Onofrio, professeur adjoint de psychologie à l’université d’Indiana, principal auteur de ces travaux, les chercheurs qui ont participé à la réalisation de cette recherche ont été choqués par ce qu’ils ont découvert.

Selon l’analyse des données, l’association entre l’âge du père et les risques de troubles psychiatriques et d’apprentissage étaient beaucoup plus marqués que dans les travaux précédents sur le sujet et ce, malgré la prise en compte de certains facteurs qui pouvaient faire le contrepoint avec les effets négatifs d’une paternité tardives (Certains éléments, comme le niveau de formation des parents et leurs revenus ont en effet été contrôlés).

Les chiffres parlent d’eux-même : le père débutant une paternité à 45 ans a 3,5 fois plus de risque de donner naissance à un enfant souffrant d’autisme et 13 fois plus de probabilité d’avoir une progéniture souffrant de troubles de l’attention qu’un père ayant 24 ans au moment de la venue au monde de son enfant. De la même façon, le risque pour l’enfant d’un père plus âgé est augmenté de 25 fois pour les troubles bipolaires, et de 2,5 fois pour les comportements suicidaires ou les problèmes de drogue.

Selon le Pr Brian D’Onofrio, même si on ne peut affirmer que tous les enfants nés d’un père plus âgé auront des troubles psychiques et de l’attention, cette étude a permis de mettre en évidence qu’une paternité à un âge avancé augmente le risque de troubles graves pour les enfants. Au cours des 40 dernières années, l’âge moyen pour avoir des enfants a augmenté constamment pour les femmes et les hommes. Tels sont en tout cas les résultats observés et publiés le 26 février dans le Journal of the American Medical Association Psychiatry.

Les enfants de pères âgés ont plus de troubles psychiatriques

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Nouvelle loi sur les soins psychiatriques définitivement adoptée

Alors que la réforme de la loi sur les soins psychiatriques a été définitivement adoptée la semaine dernière en commission mixte paritaire, la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme manifestera le samedi 5 octobre de 16h30 à 17h30 sur le boulevard Saint Martin près de la Place de la République à Paris pour dénoncer les abus psychiatriques.

Le 19 septembre 2013, les parlementaires ont définitivement adopté la loi sur les soins psychiatriques sans consentement en réforme de la loi du 5 juillet 2011.

Cette loi fait suite à la décision du Conseil Constitutionnel, demandant au gouvernement de modifier deux articles de la loi du 5 juillet 2011 relative aux soins psychiatriques sans consentement avant le 1er octobre 2013. La nouvelle proposition de loi avait été présentée par le député Denys Robiliard en juin 2013 suite au travail de la mission d’information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie. Votée à l’Assemblée Nationale puis au Sénat, cette proposition de loi a été définitivement adoptée en commission mixte paritaire.

Voici les principaux changements de cette loi

– Les soins psychiatriques en ambulatoire (hors hospitalisation dans l’établissement) ne peuvent plus être forcés. La contrainte dans ce contexte ne peut plus s’exercer sous décision du Conseil Constitutionnel.

– Les sorties d’essai seront de nouveau autorisées pour les personnes hospitalisées en temps complet.

– Les députés, sénateurs et parlementaires européens français pourront désormais visiter à tout moment les établissements psychiatriques

– L’intervention du Juge des Libertés et de la Détention lors d’une hospitalisation sous contrainte se fera dans les 12 jours suivant l’admission, au lieu de 15 jours actuellement. L’audience se fera au sein même de l’hôpital, et non plus au tribunal ou en visioconférence.

– La défense du patient par un avocat sera obligatoire, un droit souvent bafoué jusqu’alors.

La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme, association créée en 1974 pour le respect des Droits de l’Homme en psychiatrie, a été témoin de nombreux abus dans plusieurs établissements psychiatriques, et notamment de violations de la loi de 2011. Les modifications de cette loi respectent davantage les droits des patients et les articles fondamentaux de notre Constitution. La CCDH espère que cette réforme apportera un réel changement en France en matière d’abus psychiatriques.

Ceci est un communiqué de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme


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