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Améliorer sa vie en recherchant la richesse psychologique

Après 20 années à étudier le bonheur et le bien-être, il est apparu à Shigehiro Oishi (Shige Oishi), chercheur en psychologie à l’Université de Virginie (États-Unis), qu’il devait y avoir autre chose dans une bonne vie que le bonheur et le sens, rapporte la psychologue Marianna Pogosyan dans Psychology Today. Une bonne vie, a-t-il estimé, peut être accessible, même quand le bonheur et le sens ne le sont pas.Afin d’élargir la notion de « vie bien vécue », il a proposé, avec Erin C. Westgate (Université de Floride) en 2021 dans Psychological Review, d’inclure la dimension de richesse psychologique, caractérisée par une variété d’expériences nouvelles, complexes et changeantes, dans les composantes d’une bonne vie.

Les trois facettes d’une bonne vie : heureuse, significative et psychologiquement riche

« En tant que dimension distincte, mais étroitement liée, d’une bonne vie, la vie psychologiquement riche diffère de la dichotomie hédonique-eudaimonique existante à plusieurs égards. Par exemple, si l’accent d’une vie heureuse est mis sur les émotions positives et la sécurité, et que l’accent d’une vie significative est mis sur les buts et la cohérence, alors les caractéristiques d’une vie psychologiquement riche sont la variété, l’intérêt et la perspective (Oishi & Westgate, 2021). Si un état d’esprit positif facilite une vie heureuse, et que les principes moraux facilitent une vie significative, alors la curiosité et la spontanéité faciliteront une vie psychologiquement riche. Si le résultat d’une vie heureuse est la satisfaction personnelle et que le résultat d’une vie significative est la contribution à la société, alors le résultat d’une vie psychologiquement riche, selon Oishi, est la sagesse. »

Marianna Pogosyan s’est entretenue avec le chercheur. Voici une traduction libre de cet interview.

À quoi ressemble une vie psychologiquement riche ?

« Une vie psychologiquement riche est une vie de curiosité et d’exploration. Il ne s’agit pas de courir sans cesse après des expériences nouvelles et passionnantes. Il s’agit plutôt d’une invitation à rester curieux de la vie dans sa plénitude, et à ne pas se limiter au confort de ce que l’on connaît déjà. »

Quel est le mécanisme qui permet à nos expériences, parfois même les plus difficiles, de s’ajouter à une vie bien vécue ?

« Considérez les différences entre la richesse matérielle et la richesse psychologique. La richesse matérielle, qui peut être de l’argent ou d’autres biens, est souvent tangible. Pour moi, l’équivalent psychologique de la richesse matérielle, ce sont nos histoires. Elles peuvent inclure nos souvenirs heureux et les contributions significatives que nous apportons à la vie d’autres personnes. Mais lorsqu’il s’agit de richesse psychologique, parfois même les expériences difficiles qui nous aident à grandir et à voir les choses sous un angle nouveau peuvent ajouter à notre richesse. En effet, il s’agit souvent d’expériences que nous traitons avec soin et réflexion, et qui se transforment en idées et en observations que nous pouvons emporter avec nous et partager avec d’autres.

Deux personnes peuvent avoir le même nombre d’expériences inhabituelles. Pour l’une d’entre elles, ces expériences s’additionneront pour donner lieu à de nouvelles idées et perspectives. Pour une autre personne, elles resteront des événements intéressants, mais disparates, qui ne contribuent pas à la croissance. Cette divergence est en partie liée à la personnalité, aux systèmes de valeurs et même à l’état d’esprit. Par exemple, si une personne souhaite vivre une vie esthétique, le fait de s’engager dans un art qui pousse à la réflexion peut être transformateur pour elle, par rapport à une personne qui n’est pas intéressée par ces valeurs. Le degré de réflexion est également important. La réflexion sur soi-même peut être ce qui lie les expériences entre elles pour qu’elles comptent dans une vie bien vécue. Lorsque nous réfléchissons profondément à nos expériences, les liens et les idées que nous recueillons peuvent s’accumuler pour former un tout plus riche. »

Vous affirmez qu’une vie psychologiquement riche se compose d’expériences dans lesquelles la nouveauté et la complexité sont suivies de changements de perspective. Pourquoi un changement de perspective est-il si important ?

« Un changement de perspective est précisément ce qui permet de saisir une partie de la croissance. Par exemple, la raison pour laquelle certaines expériences, comme les programmes d’études à l’étranger, peuvent être si transformatrices, est qu’elles nous font souvent découvrir de nouvelles façons de penser la vie. En retour, nous pouvons être encouragés à nous engager dans la nouveauté et la complexité de l’expérience d’une manière qui affecte notre compréhension du monde et conduit à la croissance.

D’un autre côté, une personne peut faire du saut à l’élastique pour rechercher des sensations, et cela ne changera peut-être rien à sa façon de voir la vie. Ainsi, le changement de perspective indique que nous avons été capables d’intégrer la nouveauté, la complexité et la profondeur de l’expérience d’une manière nouvelle et perspicace. »

Les expériences de seconde main, par exemple à travers la littérature et le cinéma, peuvent-elles contribuer à une vie psychologiquement riche ?

« La littérature, la poésie, le cinéma, la musique et l’art peuvent considérablement enrichir nos vies. Je pense que les humains ont créé l’art et la culture essentiellement pour s’aider à vivre une foule d’expériences de seconde main. Comme l’a écrit Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu, un roman peut nous aider à vivre les joies et les peines de toute une vie en l’espace de quelques heures. Si les expériences de première main sont évidemment plus réelles, les mondes imaginaires créés par les romanciers sont parfois tout aussi vivaces. »

Comment ajouter de la richesse psychologique à nos vies ?

« Une bonne leçon peut être tirée des études sur le regret. D’après les recherches, le regret à court terme concerne généralement quelque chose que vous avez fait, tandis que le regret à long terme concerne quelque chose que vous n’avez pas fait. Si vous demandez à des personnes âgées quels sont leurs regrets, il s’agit souvent de ne pas avoir vécu diverses expériences, de ne pas avoir accepté une offre d’emploi, de ne pas avoir fait ceci ou cela. Cet état d’esprit peut nous aider à être plus disposés à faire des changements. »

Que peut nous apprendre la recherche sur la richesse psychologique à propos de la bonne vie ?

« Parfois, les gens sont tellement obsédés par le bonheur qu’ils s’efforcent activement d’orienter leur vie dans une seule direction : celle des émotions positives et du confort. Mais la vie est imprévisible et, malheureusement, pas toujours agréable. La richesse psychologique implique d’accepter la vie telle qu’elle se présente, dans sa globalité. Si nous considérons les histoires que nous accumulons et partageons avec d’autres comme la monnaie de la richesse psychologique, nombre de nos expériences peuvent nous apporter de nouvelles perspectives et nous propulser vers la croissance, ce qui constitue une richesse. »

« Pour moi, cette recherche diversifie les façons dont les gens peuvent mener une bonne vie », conclut le chercheur. « Parfois, lorsque le bonheur et le sens sont difficiles à trouver, ou si vous n’y êtes pas prédisposé, vous pouvez quand même éprouver du bien-être et avoir une vie bonne et admirable en menant une vie psychologiquement riche. »

L’adversité chronique altère la réaction psychologique et biologique au stress

Les personnes qui ont fait face à des situations d’adversité tout au long de leur vie pourraient percevoir le stress différemment et avoir une capacité réduite de produire les niveaux du neurotransmetteur dopamine nécessaires pour faire face à des situations stressantes.

« Ces résultats, publiés en novembre dans la revue eLife, pourraient aider à expliquer pourquoi l’exposition à long terme aux traumatismes psychologiques augmente le risque de maladie mentale et d’addiction », soulignent les chercheurs.

« Nous savons déjà que l’adversité psychosociale chronique peut induire une vulnérabilité aux maladies mentales telles que la schizophrénie et la dépression », explique Michael Bloomfield de l’University College London, auteur principal.

Mais les mécanismes en cause dans ce risque accru ne sont pas précisément connus.

Pour répondre à cette question, Bloomfield et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 34 volontaires dont la moitié avaient eu une exposition élevée au stress psychosocial au cours de leur vie, tandis que l’autre moitié avait été peu exposée.

Les participants ont réalisé une tâche stressante qui consistait à résoudre des problèmes de calcul mental alors qu’ils recevaient des critiques. Deux heures après cette tâche, des images cérébrales étaient prises afin d’évaluer les niveaux de dopamine. (Nouvelle compréhension : la dopamine, neurotransmetteur de la motivation plutôt que du plaisir)

Chez les personnes peu exposées, la production de dopamine était proportionnelle au degré de menace que la personne avait perçu.

Chez celles très exposées à l’adversité chronique, cependant, la perception de la menace était exagérée alors que leur production de dopamine était réduite. D’autres réactions physiologiques au stress étaient également atténuées. Par exemple, la tension artérielle et le taux de cortisol n’ont pas augmenté autant que chez le groupe ayant connu moins d’adversité. (Les réponses de l’organisme au stress et à la relaxation)

« Cette étude ne prouve pas que le stress psychosocial chronique cause la maladie mentale ou la toxicomanie plus tard dans la vie en abaissant les niveaux de dopamine », souligne le chercheur. « Mais elle fournit un mécanisme plausible pour expliquer comment le stress chronique peut augmenter le risque de maladies mentales en modifiant le système dopaminergique du cerveau. »

TEST : Quel est votre niveau de stress ?

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Robert A McCutcheon, Matthew Kempton, Tom P Freeman, Oliver Howes

Psychomédia avec sources : eLife (press release), eLife.
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Quels sont les signes de violence psychologique dans un couple ?

Quels sont les signes de violence psychologique dans un couple ?

Vendredi 31 mai 2019

Plus d’un français sur dix serait victime de violence psychologique au sein du couple. Beaucoup ont le sentiment que seuls les coups ou la violence physique sont des actes de maltraitance. Ils oublient trop souvent les signes de violence psychologique jusqu’à ce qu’ils se retrouvent pris au piège d’une relation ou d’un mariage toxique.

Pourquoi la violence psychologique est-elle difficile à reconnaître?

La violence psychologique est un comportement pervers qui précède souvent à la violence physique, mais qui reste encore taboue. Aussi bien les hommes que les femmes peuvent être à l’origine de maltraitances parfois, sans que le conjoint ne s’en rende compte. 

La violence psychologique peut être difficile à reconnaître, car elle est souvent subtile et parce que l’auteur de maltraitance accuse généralement sa victime. Il peut agir comme s’il n’avait aucune idée de la raison pour laquelle la personne maltraitée se sent agressée. De plus, il arrive que la victime ait déjà subi des maltraitances antérieures, ce qui lui sera encore plus difficile à reconnaître. Avec le temps, l’agresseur parvient à affaiblir l’estime de soi, en culpabilisant son conjoint et en le faisant douter continuellement. 

Les signes de la maltraitance psychologique

Certains signes ne trompent pas sur la maltraitance psychologique subie par la victime. Un partenaire peut, par exemple, refuser l’affection. C’est un moyen de punir le conjoint et d’exercer un pouvoir et un contrôle sur l’autre. Il peut menacer d’exposer son conjoint de manière embarrassante ou de le priver de quelque chose d’important, tel que de l’argent, la maison ou même ses propres enfants.

La maltraitance psychologique est avérée lorsque le conjoint manque de respect pour la vie privée de sa victime. Il peut par exemple vérifier les messages privés et demander les mots de passe des comptes de messagerie et de réseaux sociaux. Ces personnes toxiques utilisent également des ultimatums. L’agresseur peut blâmer son conjoint en lui donnant le choix de rectifier la situation pour obtenir ce qu’il veut. Dans le cas de maltraitance continue, il faut alors envisager une thérapie voire la rupture afin de libérer la victime de ces mauvais traitements. 

Stéphanie Haerts

À lire aussi : Violences sexuelles, plus nombreuses qu’on ne le croit

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Climat : des lundis sans viande pour compenser des vacances en avion  ? Une explication pour un biais psychologique

Tout acte de consommation, d’un produit ou d’un service, génère nécessairement un impact sur l’environnement (une empreinte écologique) car sa production ou sa prestation est liée à l’émission de gaz à effet de serre.

Pourtant les consommateurs pensent parfois que l’empreinte écologique d’un produit portant un label tel que « respectueux de l’environnement » (écologique, vert, durable, « eco-friendly ») est négative.

Ce biais cognitif, l’« illusion de l’empreinte écologique négative », se manifeste dans certaines situations.

Par exemple, les consommateurs peuvent estimer qu’un hamburger et une pomme dite écologique ont une moins grande empreinte écologique totale que le hamburger seul ou encore ou que les émissions totales d’un parc automobile restent les mêmes lorsque des voitures électriques sont ajoutées au parc. Ce biais a été montré dans plusieurs études.

L’illusion contribue notamment à la croyance que des comportements nuisibles pour l’environnement peuvent être compensés par des comportements dits écologiques. Ce qui peut amener, par exemple, à se déculpabiliser de prendre des vacances en avion en adoptant les lundis sans viande ou en diminuant la durée des douches.

« En réalité, toute consommation cause des dommages permanents à l’environnement, et les options vertes sont au mieux moins nocives plutôt que restauratives », soulignent les psychologues Patrik Sörqvist et Linda Langeborg de l’Université de Gävle (Suède) dans le numéro de mars de la revue Frontiers in Psychology.

Ils soutiennent que l’une des raisons de ce biais pourrait être que les gens appliquent aux questions d’impact environnemental des jugements innés et intuitifs (heuristiques, raccourcis mentaux) qui se sont à l’origine développés pour gérer les échanges sociaux.

Dans le domaine des interactions sociales, les décisions moralement justes et injustes peuvent s’annuler mutuellement. « La réciprocité et l’équilibre dans les relations sociales ont été fondamentaux pour la coopération sociale, et donc pour la survie, de sorte que le cerveau humain s’est spécialisé par la sélection naturelle dans le calcul et la recherche de cet équilibre », explique Patrik Sörqvist.

Mais lorsque cette pensée sociale de concessions mutuelles est appliquée au changement climatique, elle conduit à l’idée fausse que les choix « verts » peuvent compenser les choix non durables.

« Tu ne peux pas embrasser l’environnement et te réconcilier » blague-t-il. « Voler vers les pays chauds fait de vous un énorme fardeau environnemental, quel que soit le nombre de lundis sans viande que vous adoptez ».

Lorsque le raisonnement social est appliqué aux comportements liés à l’environnement, les gens ont tendance à penser en termes d’équilibre entre les comportements « respectueux de l’environnement » et les comportements « nocifs », et à prendre en compte moralement leur moyenne plutôt que leur somme.

« La “culpabilité écologique” due au déséquilibre du compte environnemental moral peut favoriser des actes pro-environnementaux, mais aussi des actes qui semblent pro-environnementaux, mais qui sont en réalité plus nuisibles que de ne rien faire du tout. »

« Des mots tels que “respectueux de l’environnement”, “eco-friendly” et “écologique” risquent de faire croire au public que les objets, comportements et décisions portant ces labels sont “bons” plutôt que “moins mauvais” pour l’environnement », souligne Linda Langeborg.

« Nous devrions donner aux consommateurs une rétroaction immédiate sur la mesure dans laquelle les produits portant un label écologique et les autres produits qu’ils achètent contribuent à l’impact environnemental. Par exemple, les systèmes de scanner des supermarchés pourraient fournir aux clients une estimation de l’empreinte carbone accumulée de leur panier d’achats », suggère Langeborg.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Frontiers in Psychology, Frontiers.
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Différence psychologique entre hommes et femmes et traits autistiques : étude avec plus d’un demi-million de personnes

 : la théorie de la différence entre hommes et femmes quant à la tendance à l’empathie et à la systématisation et la « 

 ».

En collaboration avec la chaîne télévisuelle Channel 4, ils ont mené cette étude avec plus d’un demi-million de personnes, dont plus de 36 000 personnes autistes.

Les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

La théorie de l’empathisation et de la systématisation prévoit que les femmes obtiendront, en moyenne, de meilleurs résultats que les hommes à des tests d’empathie, qui est la capacité de reconnaître ce qu’une autre personne pense ou ressent, et de répondre à son état d’esprit avec une émotion appropriée. De même, elle prédit que les hommes obtiendront, en moyenne, de meilleurs résultats à des tests de systématisation, qui est une tendance à l’analyse ou à la construction de systèmes fondés sur des règles.

La théorie du cerveau masculin extrême de l’autisme prédit que les personnes autistes montreront, en moyenne, une tendance masculinisée sur ces deux dimensions : elles obtiendront des résultats inférieurs à ceux de la population typique aux tests d’empathie et les mêmes résultats, sinon supérieurs, aux tests de systématisation.

Alors que les deux théories ont été confirmées dans des études antérieures portant sur des échantillons relativement modestes, les nouveaux résultats proviennent d’un échantillon de 671 606 personnes, dont 36 648 personnes autistes. Les chercheurs ont utilisé de très brèves mesures en 10 points de l’empathie, de la systématisation et des traits autistiques.

Dans la population typique, les femmes obtenaient, en moyenne, de meilleurs résultats que les hommes pour l’empathie, et les hommes obtenaient, en moyenne, des résultats plus élevés que les femmes pour la systématisation et les traits autistiques.

Ces différences entre hommes et femmes étaient réduites chez les personnes autistes. Sur toutes ces mesures, leurs scores étaient, en moyenne, « masculinisés ». Elles avaient des scores plus élevés pour les traits autistiques et la systématisation et des scores plus faibles pour l’empathie, par rapport à la population typique.

Les chercheurs ont également calculé un score de différence (« score D ») entre le score de chaque individu aux tests de systématisation et d’empathie. Un score D élevé signifie que la systématisation d’une personne est supérieure à son empathie, et un score D faible signifie que son empathie est supérieure à sa systématisation.

Dans la population typique, les hommes, en moyenne, avaient tendance à obtenir un score D élevé, tandis que les femmes, en moyenne, avaient tendance à obtenir un score D faible. Les personnes autistes, en moyenne, avaient tendance à avoir un score D encore plus élevé que les hommes typiques.

Enfin, les hommes, en moyenne, avaient des scores de traits autistiques plus élevés que les femmes. Ceux qui travaillent dans les STEM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) avaient, en moyenne, des scores de systématisation et de traits autistiques plus élevés que ceux des autres professions. Inversement, ceux qui travaillent dans des professions non liées aux STEM avaient, en moyenne, des scores d’empathie plus élevés que ceux qui travaillaient dans les STEM.

Les auteurs soulignent l’importance de garder à l’esprit que les différences observées ne s’appliquent qu’aux moyennes de groupe, et non aux individus. Ces données ne disent rien sur une personne en particulier en fonction de son genre, de son diagnostic d’autisme ou de sa profession. « Ne pas tenir compte de ce point constitue un stéréotype et une discrimination ».

Ils réitèrent aussi que les deux théories ne s’appliquent qu’à deux dimensions des différences typiques entre les hommes et les femmes : l’empathie et la systématisation. Extrapoler les théories au-delà de ces deux dimensions serait une mauvaise interprétation.

Enfin, les auteurs soulignent que bien que les personnes autistes ont plus de difficulté, en moyenne, avec l’empathie cognitive (reconnaître les pensées et les sentiments des autres), elles ont une empathie affective intacte (elles s’intéressent aux autres).

« Nous savons par des études connexes que les différences individuelles d’empathie et de systématisation sont en partie génétiques, en partie influencées par notre exposition hormonale prénatale et en partie par l’expérience environnementale », explique le Dr Varun Warrier, coauteur.

Le professeur de psychologie Simon Baron-Cohen, qui a proposé ces deux théories il y a près de deux décennies, conclut : « Cette recherche appuie fortement les deux théories. Elle met également en évidence certaines des qualités que les personnes autistes apportent à la neurodiversité. »

Les tests suivants ont été développés par le Simon Baron-Cohen et ses collègues afin d’évaluer les tendances autistiques :

Pour plus d’informations sur les spécificités de la cognition et les points forts chez les personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme, dont le syndrome d’Asperger (autisme dit de haut niveau), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Cambridge, PNAS.
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La fierté aurait une fonction psychologique universelle

Des chercheurs en psychologie ont fait l’hypothèse que la fierté fait partie de la nature humaine parce qu’elle remplit une importante fonction.

L’homme préhistorique devait devenir appréciable aux yeux des membres de sa communauté afin de recevoir de l’aide en cas de besoin, ce qui constitue un défi d’adaptation majeur, soulignent les auteurs d’une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

L’émotion universelle de fierté représenterait un mécanisme qui aurait évolué pour résoudre ce problème, estiment les chercheurs.

Pour le résoudre, une personne a besoin d’une représentation permettant de prédire la mesure dans laquelle les autres valorisent différentes actions de sorte que, dans le choix de façons d’agir, le gain découlant de l’évaluation par les autres s’ajoute au gain direct de l’action.

Le sentiment de fierté serait une récompense interne guidant vers ces actions. Le système motivationnel neuronal de la fierté inciterait à tenir compte de la considération des autres en plus des avantages privés, de sorte que l’acte associé au gain total le plus élevé serait choisi, expliquent les auteurs.

« Le système de fierté semble incorporer tous les éléments nécessaires pour résoudre ce problème d’adaptation », estiment les chercheurs. Des données provenant de sociétés occidentales, instruites, industrialisées, riches et démocratiques indiquent des correspondances étroites entre la fierté et ce que les communautés et les groupes spécifiques valorisent.

Afin de vérifier si ces résultats étaient généralisables au-delà des sociétés de masse industrielles, Daniel Sznycer du département de psychologie de l’Université de Montréal et John Tooby de l’Université de Californie à Santa Barbara ont, avec leurs collègues, mené une expérience avec 567 participants dans 10 petites sociétés d’Amériques centrale et du Sud, d’Afrique et d’Asie : Réserve de Bosawás, Nicaragua ; Cotopaxi, Équateur ; Drâa-Tafilalet, Maroc ; Enugu, Nigéria ; Le Morne, Maurice ; La Gaulette, Maurice ; Tuva, Russie ; Shaanxi et Henan, Chine ; communautés agricoles au Japon ; et communautés de pêcheurs au Japon.

Malgré la grande diversité des langues, des cultures et des modes de subsistance, la fierté dans chaque collectivité correspondait étroitement aux valeurs particulières des groupes et des communautés.

« Cela suggère que le système de la fierté non seulement développe la même architecture fonctionnelle partout, mais qu’il fonctionne aussi avec un degré substantiel d’universalité dans son contenu », concluent les chercheurs. « Le système de la fierté semble être une partie fondamentale de la nature humaine, conclut Sznycer, “un système neuronal qui a évolué parce qu’il aide à accroître l’estime de soi et le statut aux yeux des autres”. »

Psychomédia avec sources : University of California – Santa Barbara, PNAS.
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Test : évaluez six composantes de votre « bien-être psychologique »

Ce test, Échelles du bien-être psychologique de la psychologue américaine Carol Ryff (1), est l’un des plus utilisés pour mesurer le « bien-être psychologique ». Il a notamment été utilisé dans de grandes enquêtes nationales.

Le modèle de Ryff comporte six composantes issues de différentes théories du fonctionnement psychologique positif développées dans les courants de la psychologie humaniste, existentielle et développementale.

Des exemples de ces théories sont celles des stages psychosociaux d’Erik Érikson, de l’actualisation de soi d’Abraham Maslow et de la « personne fonctionnant pleinement » de Carl Rogers.

Le modèle de Ryff correspond à une conception dite eudémonique du bonheur (basée sur la croissance personnelle et le sens à la vie) plutôt qu’hédonique (basée sur les émotions positives et la satisfaction).

Voyez, au moyen de ce test de 42 questions, quelles sont ces composantes et comment vous vous situez pour chacune d’elles.

FAITES LE TEST (gratuit, sans inscription requise)

Si vous souhaitez prendre connaissance de ces composantes sans passer le test, ou avant de le passer, voyez : 6 composantes du bien-être psychologique.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Scales of Psychological Well-Being (PWB) : Ryff, C.D. (1989), Happiness is everything, or is it? Explorations on the meaning of psychological well-being, Journal of personality and social psychology ; Ryff, C. D., & Keyes, C. L. M. (1995), The structure of psychological well-being revisited. Journal of Personality and Social Psychology.Traduction libre de Psychomédia.

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Les bénéfices pour la santé psychologique d’accepter les émotions négatives

La pression pour se sentir de bonne humeur et positif peut avoir pour résultat d’amplifier les émotions négatives, alors qu’accepter les humeurs plus sombres peut aider à se sentir mieux à long terme, selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology (JPSP).

Les gens diffèrent dans leur tendance habituelle à accepter leurs émotions et leurs pensées négatives sans juger.

Ils peuvent les juger inacceptables ou « mauvaises », lutter contre ces expériences et s’efforcer de les modifier. Ou, ils peuvent les accepter et les reconnaître comme un phénomène naturel.

Des études ont lié l’acceptation à une meilleure santé psychologique. Iris B. Mauss, professeure de psychologie à l’Université de Californie à Berkeley, et ses collègues (1) ont mené une série d’études pour vérifier l’hypothèse selon laquelle ce lien serait expliqué par le fait que l’acceptation permet de moins réagir aux expériences mentales négatives.

« Peut-être que si vous avez une attitude d’acceptation envers les émotions négatives, vous ne leur accordez pas autant d’attention », explique la chercheuse. « Et peut-être que si vous jugez constamment vos émotions, la négativité peut s’accumuler ».

Dans une première étude, menée avec 1003 personnes, l’acceptation habituelle était mesurée avec la sous-échelle de non-jugement du Questionnaire Cinq facettes de la pleine conscience (faites le test) qui inclut des items tels que « Je me dis que je ne devrais pas ressentir ce que je ressens ».

Elle était liée à la santé psychologique telle que représentée par :

« Il est plus facile d’avoir une attitude d’acceptation si vous menez une vie choyée », c’est pourquoi l’analyse des résultats a tenu compte du statut socioéconomique et des stresseurs majeurs qui auraient pu biaiser les résultats, explique la chercheuse.

Dans une 2e étude de laboratoire menée avec 156 participants, l’acceptation habituelle prédisait des réponses émotionnelles négatives moins fortes à une expérience de stress (parler devant un public avec peu de préparation).

Enfin, dans une 3e étude, menée avec 222 participants, l’acceptation prédisait moins d’émotions négatives en réponse aux stresseurs quotidiens, lesquelles rendaient compte du lien entre l’acceptation et la santé psychologique 6 mois plus tard.

« Les gens qui acceptent leurs émotions négatives sans juger ou essayer de les changer sont en mesure de faire face à leur stress plus efficacement », souligne Brett Ford, professeur adjoint de psychologie à l’Université de Toronto et coauteur.

Ce lien entre l’acceptation et la santé psychologique était spécifique à l’acceptation des émotions et non pas des situations, précisent les chercheurs.

L’acceptation des expériences mentales a notamment été décrite comme faisant partie des processus de flexibilité psychologique : 6 processus favorisant la flexibilité psychologique ciblés par la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT).

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Brett Q. Ford, Phoebe Lam et Oliver P. John.

Psychomédia avec sources : JPSP, UC Berkeley News, Berkeley
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Un facteur psychologique qui influence la sévérité des symptômes du rhume

« La solitude augmente le risque de mortalité prématurée et de plusieurs maladies physiques », rapportent les auteurs d’une étude publiée dans la revue Health Psychology qui visait à vérifier si elle peut aussi affecter une maladie aiguë, mais temporaire, telle que le rhume.

Chris Fagundes et Angie LeRoy de l’Université Rice ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 159 personnes âgées de 18 à 55 ans.

Elles ont reçu des gouttes nasales contenant un virus commun du rhume et mises en quarantaine pendant cinq jours dans des chambres d’hôtel. Auparavant, le sentiment de solitude, la taille de leur réseau social ainsi que d’autres variables étaient mesurés.

Les participants qui se sentaient plus seuls avant cette expérience n’étaient pas plus susceptibles de développer le rhume. Mais s’ils développaient le rhume, ils rapportaient une plus grande sévérité des symptômes. La taille réelle de leur réseau social n’avait pas d’impact sur la sévérité des symptômes.

« Des études précédentes ont montré que différents facteurs psychosociaux comme le sentiment de se sentir rejeté ou de se sentir exclus ou de ne pas avoir de liens sociaux font que les gens se sentent moins bien physiquement, mentalement et émotionnellement », souligne LeRoy.

Les personnes qui se sentent seules peuvent vivre différentes maladies et différents autres stress comme étant plus difficiles, soulignent les chercheurs.

Pour plus d’informations sur le rhume, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Rice University, APA, Health Psychology.
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Troubles de l’anxiété : un trait psychologique commun

Cette étude pourrait aider à développer des traitements des troubles anxieux qui ciblent davantage leurs caractéristiques communes plutôt que les particularités spécifiques de chacun, soulignent les auteurs.

Stephanie Gorka, psychiatre et psychologue à l’Université d’Illinois à Chicago, et ses collègues ont mené des expériences qui apportent un soutien à l’hypothèse que les personnes qui souffrent d’un trouble anxieux ont une sensibilité accrue à l’incertitude ou l’inconnu.

Une menace incertaine est imprévisible dans le temps, l’intensité, la fréquence ou la durée et provoque un sentiment généralisé d’appréhension et d’hypervigilance, souligne la chercheuse. Il s’agit de l’anxiété d’anticipation. Le trouble panique est un exemple. Les personnes atteintes sont constamment anxieuses parce qu’elles pourraient avoir une attaque de panique à tout moment.

La menace prévisible, d’autre part, produit une réponse limitée dans le temps de combat ou de fuite (« fight or flight ») qui a un déclencheur clair et qui diminue une fois que la menace est résolue.

Gorka et ses collègues ont mené cette étude avec 25 participants présentant un trouble dépressif majeur ; 29 ayant un trouble d’anxiété généralisée ; 41, un trouble d’anxiété sociale ; 24, une phobie spécifique et 41 sans troubles anxieux ou autre psychopathologie.

Ils ont participé à des expériences mesurant l’intensité des réactions en réponse à de faibles chocs électriques et à des sons prévisibles et imprévisibles. L’intensité de la réponse était mesurée par la force des clignements d’yeux.

Les participants ayant un trouble d’anxiété sociale ou une phobie spécifique clignaient beaucoup plus fortement des yeux lors des chocs imprévisibles, par rapport aux participants sans diagnostic de santé mentale et à ceux ayant un trouble dépressif majeur ou un trouble d’anxiété généralisée.

Le fait que la sensibilité à la menace incertaine puisse sous-tendre tous les troubles anxieux basés sur la peur suggère que les traitements pourraient cibler spécifiquement cette sensibilité, concluent les chercheurs. « Un traitement ou un ensemble de traitements axés sur la sensibilité à la menace incertaine pourrait s’avérer plus efficace pour traiter une variété de troubles anxieux et de symptômes », ajoutent-ils.

Faites le test : Comment est votre tolérance à l’incertitude ?

Psychomédia avec source : University of Illinois.
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