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Étudier la psychologie en Belgique : facultés débordées, conditions dégradées

Dans les facultés de psychologie des universités francophones du sud de la Belgique, l’Université libre de Bruxelles (ULB), l’Université de Liège, l’Université catholique de Louvain et l’Université de Mons, le nombre d’étudiants explose depuis quelques années.

En huit ans, il a augmenté de 70 % (+ 5000 inscriptions), a rapporté RTBF.be le 6 juillet 2021.

« De quoi ouvrir deux facultés supplémentaires ! », souligne le journal.

La situation est « intenable », estiment les doyens de ces facultés dans une lettre adressée à la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny.

Par exemple, en première année à l’ULB, il y a plus de 1000 étudiants et une hausse de 8 à 10 % est enregistrée chaque année. En master, le nombre d’étudiants a doublé dans plusieurs filières, en 2018.

Manque de moyens

Mais le financement ne suit pas, les universités fonctionnant à enveloppe fermée.

Le manque de moyens a un impact sur la qualité de l’enseignement. Par exemple, les « petits groupes » pour les travaux pratiques comptent 50 personnes, rapporte Jimmy Amand, président du bureau des étudiants de la faculté de Psychologie à l’ULB. « On ne peut pas poser nos questions comme on voudrait. »

« En master, c’est la guerre pour trouver un promoteur : certains professeurs ont plus de 20 mémorants, parfois 30 », ajoute-t-il.

Le vice-doyen de la faculté, Olivier Klein, confirme : « Pour les travaux pratiques, on essaie de répartir les moyens, de faire de plus petits groupes là où c’est vraiment nécessaire, comme pour le cours d’entretien, qui est très important en psycho. Là, on limite le nombre d’étudiants à 30, mais c’est déjà beaucoup. »

Un problème qui risque de se poser est le manque de lieux de stages agréés, indique Etienne Quertemont, doyen de la faculté de Psychologie à l’ULiège. Les étudiants qui ne pourront pas faire ce stage professionnel « n’obtiendront pas l’agrément de psychologue clinicien et ne pourront donc pas exercer de manière autonome ».

Car la loi de 2016 qui reconnaît l’exercice de la psychologie clinique et de la psychothérapie comme des professions de soins de santé impose une année de stage professionnel aux étudiants de psychologie clinique, à partir de 2022.

Les causes de cet afflux

Parmi les causes de cette augmentation du nombre d’étudiants, il y a un afflux d’étudiants français : ils doivent passer un concours pour accéder au master en France et le nombre de places est très limité. « Dans certaines universités françaises, il y a 10 places en master pour 300 étudiants en bachelier », rapporte Arnaud Destrebecqz, doyen de la faculté de Psychologie à l’ULB. Ceux qui échouent viennent donc étudier en Belgique, « aux frais du contribuable belge ». (De nombreux étudiants français refusés en master de psychologie affluent vers la Belgique [2019])

Mais, précisent les doyens, la croissance du nombre d’inscriptions est avant tout le fait d’étudiants belges.

Pour expliquer la popularité accrue des études en psychologie, Etienne Quertemont (ULiège) émet trois hypothèses : « La loi de 2016 limite la pratique de la psychothérapie aux seuls psychologues et médecins diplômés. L’examen d’entrée aux études de médecine suscite peut-être aussi des réorientations vers la filière “psycho”, qui reste dans le domaine paramédical. Et puis, sur la dernière décennie, pas mal de séries télé ont mis en scène des profilers et des psychologues cliniciens. »

Olivier Klein, vice-doyen à l’ULB, évoque, lui, une vision stéréotypée du métier de psychologue qui peut attirer les étudiants : « Il y a l’idée que si je suis psychologue, je vais pouvoir aider les autres et comprendre immédiatement comment les gens fonctionnent. Il y a aussi l’idée que ces études correspondent bien à ceux qui n’aiment pas les sciences et les mathématiques, alors qu’il y a pas mal de cours de statistiques et de biologie. »

Les solutions envisagées

Une meilleure orientation des étudiants pourrait être une partie de la réponse, mieux gérer l’afflux ou le financement des étudiants français pourrait en être une autre, mais il faudra peut-être des solutions plus drastiques.

« La question de la limitation des étudiants est délicate, mais il est à craindre qu’il faudra passer par là », estime Etienne Quertemont (ULiège).

« A défaut de moyens supplémentaires, il faudra envisager une évaluation en début d’année qui permette de se réorienter si on constate qu’on n’a pas certaines compétences nécessaires ou une vision erronée de la formation, voire une sélection à l’entrée en dernier recours », estime de son côté Olivier Klein.

Les doyens ont sollicité une rencontre avec la ministre. Leur lettre, envoyée au mois de mars, était toujours sans réponse le 6 juillet.

Trouble bipolaire : une psychothérapie pour mieux gérer les fluctuations d’humeur

Une partie des personnes atteintes de troubles bipolaires souffrent de fluctuations d’humeur, qui peuvent être hebdomadaires, quotidiennes ou même horaires, persistant en dehors des épisodes de manie ou de dépression.

Des chercheurs ont mené un essai clinique pour déterminer comment une thérapie psychologique existante pourrait être adaptée pour aider à gérer ces variations d’humeur.

Leurs résultats sont publiés en juillet 2021 dans l’International Journal of Bipolar Disorders.

Kim Wright, de l’Université d’Exeter (Royaume-Uni), et ses collègues ont mené cet essai pour vérifier dans quelle mesure cette psychothérapie, la thérapie comportementale dialectique, originalement développée pour le traitement des personnes souffrant d’un trouble de personnalité limite, serait acceptable pour les personnes qui la reçoivent et identifier les changements à apporter avant de mener un essai à plus grande échelle.

Ils ont recruté 43 participants qui ont été répartis au hasard en deux groupes : l’un recevant, au cours de six mois, 16 séances de groupe et quelques séances individuelles de la thérapie ainsi que les soins habituels, l’autre ne recevant que les soins habituels.

La thérapie comportementale dialectique adaptée pour les troubles bipolaires (que les chercheurs ont appelée « programme ThRIVE-B ») vise à aider à la régulation des émotions. Elle enseigne des compétences concernant l’acceptation des situations et les réactions émotionnelles.

Cet objectif est atteint par le développement de compétences de pleine conscience et l’apprentissage d’un cadre de référence permettant de mieux comprendre les réponses émotionnelles et de développer divers moyens de les gérer.

La thérapie est appuyée par des exercices à faire à la maison, des documents d’information et une application pour smartphone permettant d’évaluer l’humeur au jour le jour.

Les participants ont répondu à divers questionnaires au début de l’étude, puis trois, six, neuf et 15 mois plus tard.

En raison du petit nombre de participants, l’étude n’avait pas pour but d’évaluer le bénéfice de la thérapie, mais visait plutôt à évaluer sa faisabilité et son acceptabilité, explique la chercheure.

Dans l’ensemble, l’étude montre qu’il existe une demande de la part des personnes bipolaires pour une thérapie psychologique traitant l’instabilité persistante de l’humeur, et qu’un essai à plus grande échelle d’une telle thérapie est réalisable, conclut-elle.

« Nos prochaines étapes consisteront à améliorer la thérapie en fonction de ce que nous avons appris de cette étude, par exemple en simplifiant le contenu et en envisageant une intervention individuelle plutôt que de groupe. »

Les troubles du spectre bipolaire incluent les troubles bipolaires de type 1 et de type 2 ainsi que le trouble cyclothymique. Ils affectent de 3 à 4 % de la population, rapportent les auteurs.

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Exeter, International Journal of Bipolar Disorders, NHS Health Research Authority.
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Psychothérapie : 4 séances dorénavant remboursées par les assureurs et mutuelles

« Quelques consultations de psychothérapie vont pouvoir être remboursées par les assureurs santé et les mutuelles, même si cette prise en charge n’est pas encore prévue dans les contrats », rapporte l’association de défense des consommateurs française UFC-Que Choisir.

La Mutualité française en a fait l’annonce dans un communiqué, le 22 mars 2021.

« Les personnes couvertes par une complémentaire santé individuelle ou collective (dans le cadre de leur entreprise), vont pouvoir bénéficier dès à présent d’une prise en charge de leurs séances de psychothérapie effectuées avec un professionnel libéral », précise UFC-Que Choisir.

« Cette prise en charge ira jusqu’à 60 € par séance, dans la limite de 4 séances d’ici à la fin de l’année. Elle sera valable pour les trois types d’organismes d’assurance santé complémentaire : les assureurs (Axa France, Generali…), les mutuelles (Harmonie mutuelle, la Mutuelle générale…) ainsi que les institutions de prévoyance et les groupes de protection sociale (AG2R la Mondiale, Malakoff Humanis…). »

Sur ordonnance ou recommandation médicale

Pour bénéficier de ce dispositif, il faudra une ordonnance ou une « orientation médicale » du médecin traitant. Il faudra ensuite faire parvenir à son assureur santé la ou les factures émises par le psychologue libéral.

Asuurance maladie et complémentaires santé

Cette nouvelle disposition ne concerne pas « les presque 7 millions de personnes couvertes, avec ou sans participation financière, par la complémentaire santé solidaire. Ce contrat santé est en effet spécifique : il est, d’une part, réservé aux personnes disposant de faibles ressources et, d’autre part, il est à la main des pouvoirs publics ».

Les séances effectuées auprès d’un psychothérapeute (ou d’un psychanalyste) ne bénéficient aujourd’hui d’aucun remboursement de la part de l’assurance maladie obligatoire, rappelle l’UFC-Que Choisir.

« Du côté des contrats complémentaires santé, lorsqu’elle existe (ce qui est davantage le cas avec les contrats obligatoires d’entreprise qu’avec les contrats individuels), cette prise en charge est non seulement forfaitaire, mais elle est surtout anecdotique et limitée à quelques dizaines d’euros par an, comme c’est le cas par exemple pour les séances de médecines douces… »

Dans un rapport publié en février 2021, la Cour des comptes recommandait de « généraliser dès que possible la prise en charge par l’assurance maladie des psychothérapies faites par des psychologues et prescrites par le médecin traitant ». Cette prise en charge a été testée « avec succès par l’assurance maladie il y a quelques années, dans 4 départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Landes et Morbihan) ».

« Plus d’un Français sur deux est protégé par une mutuelle, soit 35 millions de personnes », indique le communiqué de la Mutualité française.

Psychothérapie pour les troubles anxieux : l’espoir serait un facteur clé du changement

L’espoir repose sur la capacité d’identifier des stratégies ou des voies pour atteindre des objectifs et la motivation ainsi que les ressources personnelles pour poursuivre efficacement ces voies.

Il a déjà été démontré qu’il est une source importante de résilience face à l’anxiété et au stress et il y a quelques indications qu’il pourrait constituer un processus central, un mécanisme transdiagnostic de changement, en psychothérapie, expliquent les auteurs d’une étude publiée dans la revue Behavior Therapy.

Matthew Gallagher, professeur de psychologie clinique à l’Université de Houston, et ses collègues (1) ont examiné le lien entre l’espoir et le rétablissement dans un essai clinique randomisé au cours duquel 223 personnes atteintes de l’un de quatre troubles anxieux (l’anxiété sociale [phobie sociale], le trouble panique, le trouble anxieux généralisé et le trouble obsessionnel-compulsif) ont été assignées au hasard à recevoir une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) transdiagnostique, à une TCC spécifique pour leur trouble anxieux, ou à faire partie d’une liste d’attente.

Les changements dans l’espoir étaient beaucoup plus importants chez les participants ayant reçu une thérapie que chez ceux de la liste d’attente et ils commençaient tôt dans le traitement.

Les changements dans l’espoir étaient liés aux changements dans les symptômes d’anxiété tels que rapportés par les patients et par les cliniciens.

Ces résultats suggèrent que l’espoir pourrait être un mécanisme prometteur de changement qui opère dans le traitement des différents troubles anxieux par différents protocols de thérapie, concluent les chercheurs.

« Nos résultats peuvent mener à une meilleure compréhension de la façon dont les gens se rétablissent et c’est quelque chose que les thérapeutes peuvent surveiller. Si un thérapeute travaille avec un client qui ne progresse pas ou qui est bloqué d’une façon ou d’une autre, l’espoir pourrait être un mécanisme important pour guider le patient vers le rétablissement », estime Gallagher.

L’espoir est étroitement lié à d’autres concepts de psychologie positive, tels que le sentiment d’efficacité personnelle (auto-efficacité) et l’optimisme, qui se sont également avérées pertinents pour promouvoir la résilience et le rétablissement après des troubles émotionnels, souligne-t-il.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Laura J.Long, Angela Richardson, JohannD’Souza, James F.Boswell, Todd J.Farchione, David H.Barlow.

Psychomédia avec sources : University of Houston, Behavior Therapy.
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Expérimentation du remboursement de la psychothérapie : un accès de plus en plus restrictif (UFC-Que Choisir, France)

Jusqu’en 2020, quatre départements en France testent la prise en charge de soins psychologiques pour les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété modérées. L’objectif est de tester l’impact du remboursement par l’assurance maladie (Cnam) et son efficacité.

Lancée en avril 2018, l’expérimentation s’est progressivement élargie à quatre départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Landes, Morbihan).

Les médecins généralistes participants peuvent adresser à des psychologues volontaires leurs patients souffrant d’une forme légère à modérée de dépression ou de trouble anxieux. Ces soins sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie (Cnam), à condition de respecter certains critères. (Qu’est-ce que la dépression clinique légère, modérée et sévère ?)

Mais, selon de nouvelles conditions établies en janvier, les médecins doivent appeler l’assurance maladie avant d’établir l’ordonnance, rapporte l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.

« Cette expérimentation était donc très attendue des médecins et des patients. Mais ses critères d’éligibilité sont stricts. Toute personne qui a déjà souffert de troubles psychiatriques, qui présente des troubles psychiatriques associés ou une addiction est exclue.

L’assurance maladie a choisi d’aller plus loin, s’attirant de nombreuses critiques. Pour ne plus être éligible, il suffit d’avoir pris des psychotropes au cours des 24 derniers mois ou des benzodiazépines (liste) pendant plus de 3 mois dans les 12 derniers mois.

La décision est surprenante, quand on sait que ces médicaments ne sont pas forcément un marqueur de gravité. Ils peuvent être utilisés à d’autres fins, contre les troubles du sommeil, par exemple. »

S’est ajoutée à cela, l’exigence pour le médecin, de « certifier le respect des critères d’inclusion » auprès du service médical de la Cnam, ouvert du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 17 h. La prise en charge n’est possible qu’après réception d’une attestation de prise en charge, à remettre au psychologue.

L’UFC-Que Choisir déplore l’ajout de tels obstacles pour les personnes concernées par les troubles dépressifs et anxieux.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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Psychothérapie en Suisse : pétition de plus de 94 000 signatures pour un accès plus facile

Une pétition, intitulée « Éliminer les obstacles – garantir la prise en charge des maladies psychiques », a été remise le 11 mars au Conseil fédéral en Suisse.

En un peu plus de trois mois, 94 422 signatures ont été recueillies pour demander au Conseil fédéral « de supprimer les actuelles entraves à l’accès aux soins » pour les personnes souffrant de ces maladies.

« Les psychologues psychothérapeutes sont tout aussi bien formés en psychothérapie que les psychiatres », explique Christoph Adrian Schneider, président de l’Association Professionnelle Suisse de Psychologie Appliquée (SBAP).

Philippe Luchsinger, président des Médecins de famille et de l’enfance Suisse (MFE), précise : « De nombreux patients ne peuvent pas être adressés à des spécialistes faute de places remboursées par l’assurance de base ». Le modèle de la prescription pourrait améliorer la situation.

« Si la situation ne se débloque pas, nous étudierons d’autres mesures comme des manifestations, des grèves ou une initiative populaire », a déclaré Yvik Adler, co-présidente de la FSP.

Le communiqué de la FSP précise :

« Après leur master en psychologie, les psychologues psychothérapeutes accomplissent une formation postgrade d’au moins cinq ans. Les formations de base et postgrade sont régies depuis 2013 par la loi fédérale sur les professions de la psychologie, avec l’introduction d’un nouveau titre de formation postgrade en psychothérapie reconnu au niveau fédéral. Celui-ci garantit la capacité de ces spécialistes à effectuer des psychothérapies de façon autonome. Pourtant, les prestations des psychologues psychothérapeutes ne sont prises en charge par l’assurance de base que lorsqu’elles sont réalisées sous la supervision et la responsabilité de médecins spécialistes, dans leurs locaux. Ce modèle dit de “la délégation” ne devait être qu’une réglementation transitoire, le temps de légiférer sur la formation postgrade des psychothérapeutes. Voilà déjà plus de cinq ans que c’est fait. »

« Les prestations des psychologues psychothérapeutes sont déjà remboursées par l’assurance de base, mais elles sont facturées par les médecins délégants. Ce mode de facturation est complexe, opaque et cause une inutile surcharge administrative. Le passage du modèle de la délégation au modèle de la prescription apporte transparence des coûts et rentabilité. En outre, le modèle de la prescription accroît la liberté de choix des patients et participe ainsi à l’assurance qualité. »

« Le modèle de la délégation agit comme un goulet d’étranglement et entraîne de longs délais d’attente. Or on sait bien que plus un traitement commence tôt, plus grandes sont ses chances de succès. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Fédération suisse des psychologues.
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Remboursement de la psychothérapie en Belgique : des honoraires insuffisants dénonce l’Union professionnelle des psychologues cliniciens francophones

(UPPCF) juge insuffisants les honoraires proposés aux psychologues dans le cadre du programme de remboursement gouvernemental de la psychothérapie, rapporte RTBF.be.

La proposition de la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, « prévoit le remboursement de 4 à 8 séances au maximum à condition que le patient appartienne à un groupe cible spécifique et qu’il soit adressé par un médecin généraliste ou un psychiatre. »

« L’honoraire du psychologue s’élèvera à 45 euros et le patient ne paiera que 11 euros. »

« Il nous est demandé de réduire le montant des honoraires alors que le tarif actuel n’est déjà pas viable », explique Catherine Choque, présidente de l’UPPCF.

« Pour pouvoir joindre les deux bouts, on devrait certainement demander minimum 75 € la consultation », a précisé Catherine Choque. « Moi, à Bruxelles, je demande 50 € la consultation individuelle de 45 minutes. On doit payer notre propre supervision, nos propres formations, il y a plus de la moitié qui part aux contributions, aux cotisations sociales, etc. ».

Pour plus d’informations sur la profession de psychologue et sur les programmes de psychothérapie publics, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : RTBF.be.
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Psychothérapie : les psychologues suisses revendiquent l’autonomie professionnelle par rapport aux médecins (après un master + 5)

En Suisse, les psychologues psychothérapeutes ont remis, le 16 novembre, 3658 lettres au ministre de la Santé « pour exiger que leur profession soit enfin reconnue par l’assurance de base », rapporte un communiqué de presse.

Ils « rappellent leur qualification pour exercer leur activité en toute indépendance ». Car, en réalité, « l’assurance de base les assimile toujours au personnel auxiliaire ».

« Le système actuel de délégation est indigne. Il s’agissait d’une solution transitoire, limitée dans le temps », estime Yvik Adler, coprésidente de la Fédération Suisse des Psychologues (FSP).

Cinq ans après la loi de 2013 qui garantit que seuls les spécialistes ayant obtenu les qualifications professionnelles requises puissent exercer en tant que psychothérapeutes, rappelle-t-elle, « notre profession n’est toujours pas reconnue. L’assurance de base ne finance nos prestations qu’à condition qu’elles soient réalisées sous la supervision d’un médecin. »

Les trois associations professionnelles à l’initiative de cette remise de courrier, la FSP, l’Association Suisse des Psychothérapeutes (ASP) et l’Association Professionnelle Suisse de Psychologie Appliquée (SBAP) demandent depuis longtemps l’abandon du modèle de délégation pour le modèle de prescription.

Dans le modèle de délégation actuel, précise le communiqué, « les psychologues psychothérapeutes exercent leur activité comme employés d’un cabinet médical, sous la supervision et la responsabilité d’un médecin délégant, qui facture les soins à l’assurance maladie ».

Dans le modèle de prescription revendiqué, les médecins prescrivent une psychothérapie et les psychologues « fournissent leurs prestations en toute indépendance et sous leur propre responsabilité, et les facturent directement via l’assurance de base. »

Le communiqué explique :

« En Suisse, les psychologues psychothérapeutes subissent des conditions de travail dégradantes. Après un master en psychologie et une formation postgrade d’au moins cinq ans, ils finissent employés par des cabinets médicaux comme simples auxiliaires », alors que « leurs qualifications et leurs prestations psychothérapeutiques les mettent sur un pied d’égalité avec les médecins spécialistes délégants ».

« Les exigences considérables imposées par la loi en matière de formation de base et de formation postgrade ne sont pas reconnues dans la pratique. »

De plus, le système actuel de délégation ne lèse pas que les professionnels, explique Stephan Wenger, coprésident de la FSP : il « impose de nombreux obstacles dans la prise en charge des malades psychiques. Les délais d’attente s’allongent, ce qui a des conséquences catastrophiques pour les malades. »

Pour plus d’informations sur les services psychologiques publics, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Fédération Suisse des Psychologues.
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Anxiété liée à la santé : efficacité d’une psychothérapie testée par le gouvernement britannique

Une forme spécifique de psychothérapie aide à surmonter l’anxiété liée à la santé, selon une étude financée et publiée par le National Institute for Health Research (NIHR) gouvernemental britannique dans la revue Health Technology Assessment.

L’anxiété portant sur la santé a récemment été reconnue comme une affection distincte, étroitement liée, mais non identique au diagnostic antérieur d’hypocondrie.

La plupart des personnes souffrant d’une anxiété liée à la santé sont atteintes d’hypocondrie, mais une proportion de celles atteintes d’hypocondrie n’est pas significativement anxieuse. L’une des raisons pour distinguer l’anxiété liée à la santé des autres formes d’hypocondrie est qu’elle peut se prêter à des interventions psychologiques, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), explique le communiqué des chercheurs.

Les personnes souffrant d’anxiété liée à la santé craignent constamment d’avoir une maladie non diagnostiquée. Elles surveillent et vérifient fréquemment leur corps. Elles consultent fréquemment des médecins, d’autres professionnels de la santé et des proches, à la fois pour se rassurer et pour faire des tests afin d’exclure la maladie redoutée.

Il est estimé que jusqu’à une personne sur cinq qui consulte dans les cliniques médicales souffrirait d’une anxiété anormale, qui peut être aggravée par des recherches en ligne sur les symptômes, d’où le terme « cybercondrie ». Seulement une personne sur dix souffrant d’anxiété liée à la santé recevrait un diagnostic.

« L’état de santé est souvent déclenché par un événement, et la combinaison d’une plus grande vulnérabilité personnelle, rehaussée par une sensibilisation accrue du public aux maladies, renforce l’anxiété. Avec la disponibilité immédiate d’Internet, les gens sentent qu’il est de leur responsabilité de veiller à leur santé, ce que les experts de la santé publique encouragent. »

« Le problème est que les symptômes de l’anxiété de santé sont mal interprétés comme étant ceux d’une maladie physique et donc la plupart des patients vont chez un médecin, de soins primaires ou secondaires, pour demander de l’aide dans la recherche d’un diagnostic physique, ignorant ainsi le noyau mental de la condition ».

Le professeur de psychiatrie Peter Tyrer et ses collègues de l’Imperial College London et du King’s College London ont mené cette étude avec 444 personnes souffrant d’une anxiété sévère liée à la santé, recrutées dans cinq hôpitaux généraux. Elles ont été assignées au hasard à recevoir une moyenne de six sessions de 60 minutes de thérapie cognitivo-comportementale spécifiquement adaptée pour l’anxiété de santé (TCC-AS) ou à des soins continus en clinique, leur médecin ayant été informé qu’une anxiété anormale a été reconnue.

L’anxiété liée à la santé était fréquente chez des personnes atteintes de maladies physiques, par exemple des personnes s’étant rétablies d’une crise cardiaque et interprétant des symptômes mineurs comme étant des avertissements d’autres crises et réduisant ainsi toutes leurs activités. Les symptômes incluaient des douleurs thoraciques ou des maux de tête persistant malgré le fait que le médecin assurait qu’il n’y avait pas de cause physique à leur détresse.

La TCC-AS aide les patients à remettre leurs pensées en question et à reconnaître la façon dont leur anxiété est maintenue par la recherche de réassurance et la surveillance excessive de leur corps, ainsi que la vérification des symptômes en ligne. Cette démarche est soutenue par des expériences comportementales pour tester les nouvelles façons de penser.

Après un an, la condition des patients ayant reçu la TCC-AS s’était améliorée, passant de sévère à modérée, comparativement à celle des participants ayant reçu les soins standards. Les symptômes d’anxiété et de dépression s’étaient également améliorés. La différence s’est atténuée avec le temps mais le niveau de sévérité est demeuré modéré après 5 ans.

Le traitement était aussi efficace lorsque dispensé par des infirmières que par des psychologues et d’autres professionnels de la santé.

Les décès ont été semblables dans les deux groupes, mais ceux du groupe ayant reçu les soins standards sont survenus plus tôt, ce qui donne à penser que la TCC-AS n’a pas mis la vie en danger en empêchant l’identification de maladies graves.

Les coûts du traitement ont été plus que compensés par les économies réalisées dans les services de santé, soulignent les chercheurs.

« La TCC-AS permet à des thérapeutes sans expérience préalable d’être formés relativement facilement. Elle a donc le potentiel de pouvoir être largement utilisée en milieu hospitalier général sous une supervision appropriée », concluent-ils.

Pour plus d’informations sur l’anxiété liée à la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Imperial College London, Health Technology Assessment, NIHR.
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Schizophrénie : la psychothérapie aide à la gestion des symptômes et à la réduction des médicaments

Pour le traitement de la schizophrénie, la psychothérapie cognitivo-comportementale et le soutien aux familles, avec des doses réduites de médicaments antipsychotiques (neuroleptiques), donnent de meilleurs résultats que le traitement habituel qui se limite à de fortes doses de médicaments, selon une étude publiée dans l’American Journal of Psychiatry (AJP).

L’étude, menée par le psychiatre John M. Kane de la North Shore University Hospital et ses collègues, a été financée par le National Institute of Mental Health américain.

34 cliniques dans 21 États étaient assignées au hasard à offrir ce programme ou les soins habituels à un total de 440 participants. Ces derniers étaient âgés en moyenne de 23 ans, étaient atteints de schizophrénie ou d’autres troubles psychotiques et avaient reçu des médicaments antipsychotiques pendant moins de 6 mois. Ils ont été suivis pendant 2 ans.

L’efficacité des traitements était évaluée avec l’Échelle de qualité de vie de Heinrichs-Carpenter qui mesure le sentiment d’avoir une raison d’être, la motivation, les interactions émotionnelles et sociales, le fonctionnement lié au rôle et l’engagement dans des activités régulières. Les évaluations étaient réalisées, au moyen de la vidéo bidirectionnelle, par des évaluateurs qui ne savaient pas quels participants bénéficiaient du programme.

Les participants bénéficiant du programme recevaient de l’aide par rapport à l’école ou au travail tel qu’une assistance pour décider quelles classes ou opportunités étaient appropriées. Les membres de leur famille recevaient de l’information pour les aider à comprendre la maladie. Et, une psychothérapie individuelle aidait les participants à apprendre à construire des relations sociales, à réduire leur utilisation de substances d’abus et à gérer leurs symptômes, qui incluaient des problèmes d’humeur ainsi que des hallucinations et des délires.

Les 223 bénéficiaires du programme ont adhéré plus longtemps à leur traitement, ont connu une plus grande amélioration de la qualité de vie et de leur psychopathologie ainsi qu’une plus grande implication dans le travail et l’école que ceux ayant reçu les soins habituels.

En raison des effets secondaires graves (prise de poids, tremblements invalidants…) des médicaments antipsychotiques (neuroleptiques), près de 3/4 des schizophrènes cessent de les prendre, ont montré des études.

Psychomédia avec sources : NIMH, New York Times, AJP.
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