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Psychothérapie : les psychologues suisses revendiquent l’autonomie professionnelle par rapport aux médecins (après un master + 5)

En Suisse, les psychologues psychothérapeutes ont remis, le 16 novembre, 3658 lettres au ministre de la Santé « pour exiger que leur profession soit enfin reconnue par l’assurance de base », rapporte un communiqué de presse.

Ils « rappellent leur qualification pour exercer leur activité en toute indépendance ». Car, en réalité, « l’assurance de base les assimile toujours au personnel auxiliaire ».

« Le système actuel de délégation est indigne. Il s’agissait d’une solution transitoire, limitée dans le temps », estime Yvik Adler, coprésidente de la Fédération Suisse des Psychologues (FSP).

Cinq ans après la loi de 2013 qui garantit que seuls les spécialistes ayant obtenu les qualifications professionnelles requises puissent exercer en tant que psychothérapeutes, rappelle-t-elle, « notre profession n’est toujours pas reconnue. L’assurance de base ne finance nos prestations qu’à condition qu’elles soient réalisées sous la supervision d’un médecin. »

Les trois associations professionnelles à l’initiative de cette remise de courrier, la FSP, l’Association Suisse des Psychothérapeutes (ASP) et l’Association Professionnelle Suisse de Psychologie Appliquée (SBAP) demandent depuis longtemps l’abandon du modèle de délégation pour le modèle de prescription.

Dans le modèle de délégation actuel, précise le communiqué, « les psychologues psychothérapeutes exercent leur activité comme employés d’un cabinet médical, sous la supervision et la responsabilité d’un médecin délégant, qui facture les soins à l’assurance maladie ».

Dans le modèle de prescription revendiqué, les médecins prescrivent une psychothérapie et les psychologues « fournissent leurs prestations en toute indépendance et sous leur propre responsabilité, et les facturent directement via l’assurance de base. »

Le communiqué explique :

« En Suisse, les psychologues psychothérapeutes subissent des conditions de travail dégradantes. Après un master en psychologie et une formation postgrade d’au moins cinq ans, ils finissent employés par des cabinets médicaux comme simples auxiliaires », alors que « leurs qualifications et leurs prestations psychothérapeutiques les mettent sur un pied d’égalité avec les médecins spécialistes délégants ».

« Les exigences considérables imposées par la loi en matière de formation de base et de formation postgrade ne sont pas reconnues dans la pratique. »

De plus, le système actuel de délégation ne lèse pas que les professionnels, explique Stephan Wenger, coprésident de la FSP : il « impose de nombreux obstacles dans la prise en charge des malades psychiques. Les délais d’attente s’allongent, ce qui a des conséquences catastrophiques pour les malades. »

Pour plus d’informations sur les services psychologiques publics, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Fédération Suisse des Psychologues.
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Reiki, kinésiologie, jeûnes et randonnées, crudivorisme… : rapport de la Miviludes sur les risques de dérives sectaires

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) indique, dans son rapport annuel remis le 22 mars au gouvernement, avoir reçu 2 323 interrogations et signalements en 2016, dont 500 pour des « situations préoccupantes ».

« L’engouement pour les thérapies alternatives, pour les méthodes de développement personnel, pour les pseudo-psychothérapies, pour les pédagogies alternatives… offre des opportunités nouvelles pour des mouvements et des leaders qui cherchent à exercer une emprise sur leurs adeptes », réitère la Miviludes.

Les signalements liés au domaine de la santé ressortent fortement. En 2016, « plus de 40 % concernent le développement d’offres trompeuses dans le domaine de la santé et du bien-être ainsi que d’abus par des psychothérapeutes déviants ».

Les médecines complémentaires et alternatives (609 cas sur la période 2015-2016) ainsi que la psychothérapie et le développement personnel (359 cas) arrivent en tête des signalements, avec la mouvance évangélique (407 cas).

Le rapport « donne un coup de projecteur » sur deux méthodes de soins qui semblent « particulièrement inquiétantes » : le reiki, technique japonaise de « guérison » par imposition des mains, et la kinésiologie, discipline « psychocorporelle » inspirée par la médecine chinoise. Ces techniques « connaissent un développement sans précédent en France, alors qu’elles sont porteuses de risques et non éprouvées », alerte la Miviludes.

Le rapport attire également l’attention sur la hausse de fréquentation des salons « bio-zen », où sont présentés notamment des stages « jeûnes et randonnées » qui « peuvent s’avérer dangereux pour des personnes porteuses de pathologies ou de fragilités ».

Sont également mentionnés les « régimes alimentaires extrêmes », comme le « crudivorisme », qui proscrit toute cuisson des aliments, et le « respirianisme » affirmant que l’être humain peut se nourrir d’air et de lumière…

La mouvance évangélique, notamment pentecôtiste, en croissance, a fait l’objet de plusieurs signalements (212 en 2016).

La Scientologie et les Témoins de Jéhovah suscitent aussi des commentaires critiques « du fait de leur prosélytisme actif ». Pour les seconds, sont en cause le refus de transfusion sanguine ainsi que le chantage et la souffrance que représente l’interdiction pour les membres de la communauté de maintenir des relations avec un adepte qui souhaite quitter le mouvement.

Certains mouvements catholiques intégristes, comme la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), provoquent aussi des interrogations en raison de prises de distance avec l’entourage.

En 2016, la Miviludes a reçu 47 signalements dans le domaine des médiums ou de la « canalisation des êtres supérieurs ». Les séances peuvent avoir lieu sur la plate-forme de communication vidéo Skype, où des médiums pratiquent la « lecture d’âme ».

 

Marlène Schiappa commande un rapport sur les épisiotomies

Marlène Schiappa commande un rapport sur les épisiotomies

Le 27 juillet 2017

En juillet 2017, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, a commandé un rapport au Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Le HCE enquêtera sur la pratique des épisiotomies et « les violences obstétricales » que pourraient subir les femmes au moment d’accoucher. 

Pour Marlène Schiappa, la France connaît un taux d’épisiotomies de 75 %

L’épisiotomie est une incision au niveau de la paroi vaginale, pratiquée par le médecin ou la sage-femme avant un accouchement. Les épisiotomies réduisent les risques de déchirures du périnée et facilitent la sortie du bébé. Depuis une dizaine d’années, les épisiotomies ne sont plus systématiques. Selon un rapport du Collectif inter-associatif autour de la naissance (CIANE) publié en 2013, moins de la moitié des femmes ayant accouché entre 2010 et 2013 auraient subi une épisiotomie (47 %). 

Le 20 juillet 2017, face à la Délégation au Droits des femmes, Marlène Schiappa a commandé au Haut conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes (HCE), un rapport sur la pratique des épisiotomies dans les hôpitaux français. Pour justifier cette demande, la secrétaire d’État a affirmé que la France connaît « un taux d’épisiotomies à 75 %, alors que l’OMS préconise d’être autour de 20-25 % ». 

Marlène Schiappa offense le Collège national des gynécologues et obstétriciens français 

Pour avancer ce chiffre, Marlène Schiappa s’est basée sur une étude réalisée en 2013 par l’association Maman Travaille dont elle est la fondatrice. Selon la secrétaire d’État, les épisiotomies sont pratiquées sans le consentement des patientes dans la majorité des cas (85 %). Pour Marlène Schiappa, il n’y a aucun doute : les épisiotomies représenteraient des « violences obstétricales » subies par femmes enceintes. 

Selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), les chiffres avancés par Marlène Schiappa sont faux. Dans une lettre ouverte publiée sur la toile le 24 juillet 2017, les membres du CNGOF se disent donc « à la fois surpris et profondément choqués » par les déclarations officielles de la secrétaire d’État. Interrogé par le Huffpost, le professeur Israël Nisand, président du CNGOF, résume la situation ainsi : « Non Madame (…), les obstétriciens ne maltraitent pas leurs patientes et entendent à leur tour ne pas l’être par une secrétaire d’État mal informée ».

À lire aussi : Épisiotomie : un grand tabou français ? 

Marie-Hélène Hérouart

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Un rapport de l'OMS alerte sur la résistance aux traitements du VIH

Un rapport de l'OMS alerte sur la résistance aux traitements du VIH

Le 24 juillet 2017

Alors que la conférence mondiale sur le sida se tient à Paris jusqu’au 26 juillet 2017, un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur l’augmentation des résistances aux traitements du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Dans les États les moins développés, plus de 10 % des patients sont touchés par ce phénomène. 

Les taux de résistance aux traitements du sida dans les pays sous-développés inquiètent l’OMS

Tous les deux ans, 6 000 chercheurs se retrouvent à Paris pendant une semaine afin de faire le point sur l’avancée des recherches dans la lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). À l’occasion de la conférence mondiale sur le sida 2017, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de ses inquiétudes quant à l’augmentation du phénomène de résistance aux traitements chez les patients. 

50 % des personnes porteuses du VIH parviennent à vivre grâce aux médicaments selon le rapport 2017 de l’ONUSIDA. Pourtant, le phénomène de résistance aux traitements contre le sida gagne du terrain dans les pays sous-développés. Selon un récent rapport de l’OMS, plus de 10 % des patients sont ainsi concernés par ce problème en Afrique du Sud (18 %), en Angola (16,3 %), en Ouganda (11,6 %), à Honduras (11,5 %), ou encore en République démocratique du Congo (10 %). 

Les pays doivent assurer un accès régulier aux médicaments pour enrayer le phénomène 

Pour être efficaces, les prescriptions médicales contre le VIH doivent être suivies à la lettre. Or, dans les pays les plus pauvres, les patients atteints du sida ne parviennent pas toujours à se procurer leurs médicaments. Selon l’OMS, c’est parce que ces malades sont dans l’incapacité de se soigner régulièrement que leurs métabolismes résistent aux traitements. 

À cause du phénomène de résistance aux traitements, 135 000 décès et 105 000 nouvelles infections pourraient être observés dans le monde au cours des cinq prochaines années. Pour éviter cela, l’OMS recommande à chaque pays de contrôler la qualité de ses traitements contre le VIH. Des solutions permettant un accès régulier aux médicaments doivent également être mises en oeuvre. 

À lire aussi : Sida : une protéine anti-VIH puissante découverte dans le corail 

Marie-Hélène Hérouart 

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Les cancers en France : état de la situation (rapport annuel interactif de l’INCa)

L’Institut national du Cancer (INCa) vient de publier son rapport annuel « Les cancers en France 2016 ». Nouveauté cette année, la présentation interactive du rapport qui en facilite la consultation selon les intérêts.

En 2015, le nombre de nouveaux cas de cancer est estimé à 384 442. Chez l’homme, les trois tumeurs solides les plus fréquentes restent celles de la prostate (53 913 nouveaux cas), du poumon (30 401) et du côlon-rectum (23 535).

Chez la femme, il s’agit des cancers du sein (54 062), du côlon-rectum (19 533) et du poumon (14 821).

Chez l’homme, le cancer du poumon demeure le plus meurtrier. Et chez la femme, celui du sein continue de faire le plus de victimes, même si le cancer du poumon continue sa progression.

La consommation d’alcool est la 2e cause de mortalité évitable par cancer en France après le tabac.

La France se situe parmi les pays à forte incidence et mortalité en Europe.

Consulter le rapport : Les cancers en France.

Psychomédia avec source : InCa.
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Un rapport alerte les autorités sur l’augmentation alarmante des allergies respiratoires

Un rapport alerte les autorités sur l’augmentation alarmante des allergies respiratoires

Le 25 avril 2017.

Les allergies respiratoires sévères sont de plus en plus nombreuses et dans un Livre blanc publié récemment, des spécialistes du sujet s’inquiètent des conséquences dramatiques de ce qu’ils appellent des « maladies nouvelles ».

Des allergies respiratoires plus sévères aujourd’hui qu’auparavant

Aujourd’hui, entre 20 % et 25 % des Français souffrent d’une allergie et ce chiffre est en constante augmentation. L’évolution des modes de vie et l’exposition de plus en plus fréquente aux allergènes n’est pas sans expliquer cette prévalence qui inquiète aujourd’hui les allergologues. Dans un Livre blanc, publié le 21 avril 2017, ces derniers alertent les autorités sanitaires sur cette menace, qui se traduit aujourd’hui par des symptômes autrement plus inquiétants que de simples éternuements en début de printemps.

Les auteurs de ce Livre blanc constatent en effet que les allergies respiratoires dont souffrent leurs patients sont de plus en plus sévères et font de cette maladie chronique un véritable handicap pour ceux qui en souffrent.

L’allergie est devenue la 4ème maladie chronique mondiale

« Au cours des dernières décennies, les professionnels de santé et associations de patients ont manifesté une inquiétude croissante face à l’émergence de nouvelles formes d’allergies respiratoires, plus complexes et multifactorielles, au point de parler de ‘maladies nouvelles’ pour qualifier ce phénomène », peut-on lire dans le rapport qui souligne une tendance « loin d’être anodine », car ces patients poly-allergiques « ont un risque accru de développer un asthme sévère caractérisé par une aggravation des symptômes classiques ».

Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’allergie est aujourd’hui la 4ème affection chronique mondiale. Les allergies respiratoires sont également la première cause de perte de productivité dans le monde, devant les maladies cardiovasculaires. Face à ce constat, les allergologues auteurs de ce Livre Blanc encouragent les autorités à se pencher sur le sujet, en engageant la lutte contre les allergies respiratoires sévères dans le cadre d’un plan politique national.

Sybille Latour

Pour en savoir plus : Allergies : symptômes et diagnostic

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Fibromyalgie : le rapport de la commission d’enquête, fort instructif, est en ligne

Tous les comptes-rendus des séances d’audition des experts sont notamment présentés en annexe.

INTRODUCTION

I. UNE PATHOLOGIE AUX MULTIPLES ZONES D’OMBRE

A. DES CAUSES QUI RESTENT ENCORE À ÉTABLIR SCIENTIFIQUEMENT

B. UNE DESCRIPTION PHYSIOPATHOLOGIQUE QUI ÉVOLUE RÉGULIÈREMENT

1. Des critères de diagnostic multiples et complexes : une ou plusieurs fibromyalgies ?

2. Un syndrome ou une maladie, une polémique sémantique ?

C. UNE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE INEXISTANTE

1. Une prévalence difficilement mesurable

2. Un coût impossible à évaluer

D. UNE VIE FORTEMENT PERTURBÉE

1. Une détresse affective et psychologique

2. Une détresse professionnelle

3. Une détresse quotidienne

4. Une détresse financière

II. UNE PRISE EN COMPTE LACUNAIRE PAR LE SYSTÈME DE SANTÉ FRANÇAIS

A. AUGMENTER L’EFFORT DE RECHERCHE

1. Une recherche insuffisante

2. L’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale

B. FORMER LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

1. Améliorer la formation initiale et continue

2. Réduire l’errance médicale

C. FAVORISER LES TRAITEMENTS NON MÉDICAMENTEUX

1. L’absence d’autorisation de mise sur le marché européen de médicaments pour l’indication fibromyalgie

2. Une grande diversité de traitements non médicamenteux

3. Les programmes d’éducation thérapeutique du patient

D. INSTITUER UN PARCOURS DE SOINS

1. Identifier les besoins en utilisant les outils fournis par la loi de modernisation de notre système de santé

2. Développer un modèle de parcours de soins prenant appui sur les centres de la douleur

a. S’inspirer des innovations organisationnelles du parcours des personnes âgées en risque de perte d’autonomie

b. Mettre en place un parcours de soins de lutte contre la douleur, incluant la fibromyalgie

E. HARMONISER ET DÉVELOPPER LA PRISE EN CHARGE

1. Le régime des affections de longue durée

a. Présentation du dispositif

b. Une prise en charge de la fibromyalgie disparate

2. La prise en charge du handicap

3. Le cas particulier de la fonction publique

4. La définition d’un panier de soins complémentaires faisant l’objet d’une prise en charge

LISTE DES PROPOSITIONS DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE

EXAMEN EN COMMISSION

CONTRIBUTIONS

Contribution de M. Jean-Pierre DECOOL

Contribution de Mme Florence DELAUNAY

Contribution de M. Arnaud VIALA

LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES

COMPTES RENDUS DES AUDITIONS

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Hypnose médicale : quand est-elle efficace ? (rapport remis au ministère de la Santé, France)

Dans un rapport remis à la Direction Générale de la Santé, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont évalué l’efficacité de l’hypnose dans le traitement de plusieurs pathologies.

L’hypnose, précisent-ils, n’est ni un état de vigilance ni un état de sommeil, mais un état modifié de conscience. À l’échelle biologique, des techniques d’imagerie cérébrale ont mis en évidence des modifications de l’activité de certaines régions cérébrales lors de suggestions chez une personne sous hypnose.

Sont distingués trois types d’hypnose médicale : l’hypnoanalgésie qui est utilisée comme méthode antalgique, l’hypnosédation qui couple l’hypnose à des produits anesthésiques et enfin l’hypnothérapie à visée psychothérapeutique.

En plus de ces pratiques, le rapport s’intéresse à la technique de l’EMDR – « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » ou « désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires » – car elle fait intervenir certaines pratiques issues de l’hypnose. Elle a été développée pour traiter le syndrome de stress post-traumatique.

En France, le terme d’hypnothérapeute n’est pas protégé et les formations à l’hypnose sont dispensées autant par les universités (diplômes non reconnus par l’ordre des médecins) que par des associations ou des organismes privés.

L’étude menée par Bruno Falissard et ses collègues (1) a analysé 52 essais cliniques portant sur l’hypnose ainsi que 17 essais concernant l’usage de l’EMDR.

Les études, concluent-ils, confirment le potentiel de l’hypnose pour le traitement du syndrome du côlon irritable. Des séances régulières d’hypnothérapie limiteraient les symptômes digestifs.

Elles montrent aussi que, grâce à l’hypnose, l’usage de médicaments antalgiques ou sédatifs peut être réduit lors d’interventions chirurgicales sous anesthésie locale ou générale.

Les données actuelles, rapportent-ils, n’assurent pas l’avantage de l’hypnose par rapport aux traitements classiques du syndrome de stress post-traumatique, mais l’EMDR aurait fait ses preuves. Les thérapies cognitivo-comportementales centrées sur le traumatisme et l’EMDR seraient même les plus efficaces des psychothérapies dans ce cas.

Mais les données actuelles sont insuffisantes pour la majorité des autres applications de l’hypnose telles que la prise en charge de la douleur pendant l’accouchement, la prévention de la dépression post-partum, la schizophrénie, le sevrage tabagique et les soins dentaires chez l’adulte et l’enfant.

Aucun effet indésirable grave ne paraît attribuable à l’hypnose.

Le rapport recommande la « création d’un système de surveillance pour recueillir les données issues du terrain, mais surtout pour éviter le risque inhérent à tout recours alternatif aux thérapeutiques non conventionnelles : celui de retarder ou d’entraver l’accès à des soins conventionnels qui seraient par ailleurs nécessaires ».

(1) Juliette Gueguen, Caroline Barry et Christine Hassler

Psychomédia avec sources : Inserm (communiqué), Inserm (rapport).
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Ostéos/chiros : réaction des praticiens au rapport de l’Académie de médecine

Logo Association Française de (DR)

Logo Association Française de (DR)

Dans son rapport « Thérapies complémentaires : leur place parmi les ressources de soins », rendu public hier, l’Académie française de médecine reconnaît pour la première fois l’apport des thérapies manuelles, et plus spécifiquement de la chiropraxie, dans la prise en charge d’affections rachidiennes répandues telles les cervicalgies, les lombalgies et les céphalées d’origine cervicales.

La valorisation de la formation des chiropracteurs

L’AFC se réjouit de la reconnaissance par les académiciens de la qualité de la formation des chiropracteurs, qui est présentée comme « identique aux écoles de médecine ». « A la différence de l’ostéopathie, précise le rapport, la chiropraxie n’est dispensée en France que dans un établissement, [… et] dure six ans […]. Le programme est proche des deux premiers cycles d’études médicales […]». Un programme dispensé par 65 enseignants dont 10 médecins quand « le corps enseignant [des écoles d’ostéopathes] est composé, exclusivement ou presque, d’ostéopathes non-médecins ».

Une clarification sur les manipulations vertébrale

L’AFC se satisfait en outre de la clarification apportée sur les manipulations vertébrales « actes essentiels de la médecine manuelle (NDLR. de Robert Maigne) et de la chiropraxie, et seuls à avoir donné lieu à des données analysables dans la littérature médicale ». Les manipulations vertébrales (ou manipulations forcées) sont en effet des actes exclusivement dispensés par les médecins manuels et les chiropracteurs, à l’exclusion des ostéopathes exclusifs, qui n’ont légalement pas le droit de les pratiquer.

Des réserves méthodologiques fondées

Comme l’Académie, l’AFC regrette que les résultats de recherche sur les manipulations rachidiennes (spinal manipulation clinical trial) ne « permet[tent] pas toujours de juger de la nature de la technique évaluée : chiropraxie, médecine manuelle ou ostéopathie ». Comme l’Académie, l’association aspire à une meilleure évaluation de leurs indications, une évaluation plus fine.

L’exemple des lombalgies

Partant, l’AFC regrette que l’Académie n’a pas retenu, dans son analyse de la littérature, les deux plus récentes études parues en 2012 dans les revues indexées Spine et l’American Journal of gynecology et obstetrics (AJOG)[1], mettant en exergue l’apport thérapeutique des manipulations chiropratiques dans la prise en charge de la lombalgie (respectivement parmi un groupe de militaires et chez la femme enceinte).

Pour Philippe Fleuriau, « ce rapport est une avancée significative dans la relation qu’il convient désormais d’enrichir entre médecins et chiropracteurs. Après le rapport de l’AP-HP, il ouvre plus encore la voie à une évaluation clinique de la chiropraxie en France, notamment dans le cadre d’appels à projets hospitalo-universitaires».


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