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Peste noire: les rats ne seraient pas si innocents que ça

C’est vrai, nous vous avions annoncé il y a quelques jours que les rats n’étaient pas responsables de la Peste noire du XIVe siècle. Une série d’articles parus dans divers médias, notamment dans le Guardian, maintenaient cette théorie, en s’appuyant sur des découvertes scientifiques.

Mais un nouvel article de Popular Science vient contredire cela. Tim Brooks, du Département de santé publique d’Angleterre, à l’initiative d’une étude sur l’épidémie, explique au magazine:

«Il y a eu une erreur complète d’interprétation de tout ce que j’ai dit!»

Le chercheur avait affirmé:

«Pour qu’une peste se propage à cette allure, elle a nécessairement atteint les poumons des victimes, qui étaient malnutris, et qui l’ont ensuite transmise par des toux et des éternuements.»

Le Guardian en concluait que la Peste noire était pneumonique et non bubonique. Autrement dit, qu’elle se serait transmise d’humain à humain, et que les rats n’avaient par conséquent pas joué de rôle dans cette épidémie. Mais Popular Science affirme:

«Yersinia [la bactérie responsable de la peste] se propage, à un moment donné, des rats (ou autres animaux) vers les humains, donc ils ne peuvent pas être totalement exonérés.»

Le journal conclut:

«Ce qui est plus probable, c’est que les trois formes de peste [bubonique, pneumonique et septicémique] circulaient pendant la Peste noire […] Même si une forme était plus commune, il n’y a pas de différence génétique connue pour le prouver.»

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Et si les rats n’étaient pas les responsables de la Peste Noire? Et si ces animaux que l’on a tant blâmés pendant des années n’avaient en fait rien à voir avec la propagation de cette épidémie qui a frappé l’Europe au XIVe siècle? Grâce à l’analyse de fouilles archéologiques, des scientifiques avancent cette nouvelle théorie.

A Londres, en mars, 25 corps sont déterrés, raconte le quotidien britannique The Telegraph. Douze d’entre eux sont analysés:

 «Sur les 12 corps prélevés qui ont été analysés, quatre ont été testés positifs pour la bactérie Yersinia Pestis, bien que l’on pensait qu’ils en étaient tous victimes.»

Yersinia Pestis, c’est la fameuse bactérie responsable de la peste. S’il n’y en a qu’une seule, il y a en revanche différents développements de la maladie. La peste bubonique est transmise par «la morsure d’une puce infectée en se nourrissant du sang d’un rongeur pestiféré, un rat par exemple», explique le site de l’Agence de la santé publique du Canada. C’est la forme la plus courante. Mais la peste peut également être «pneumonique»: plus mortelle, «elle se propage par des gouttelettes en suspension dans l’air lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue, ou par le contact avec des liquides organiques infectés».

Dans nos esprits, la Peste Noire qui a sévi au Moyen-Age est associée aux rats. Et pour cause: les scientifiques pensaient, jusqu’à aujourd’hui, que cette peste était bubonique.

Mais les squelettes de Londres ont révélé de nouveaux éléments. The Telegraph détaille les découvertes de Tim Brooks, expert des maladies infectieuses au Public Health England:

«Il a identifié ce qu’il considère comme une mutation de la peste bubonique, transmise par les rats, vers une variante de la peste pneumonique.»

Cette découverte coïncide avec les hypothèses de l’équipe de Tim Brooks, qui s’étonnait de la rapidité avec laquelle la Peste Noire s’était répandue. The Guardian rappelle les faits:

«La Peste Noire est arrivée de l’Asie centrale en Grande-Bretagne à l’automne 1348, et à la fin du printemps de l’année suivante, elle avait déjà tué six personnes sur dix à Londres. Un tel taux de destruction tuerait cinq millions de personnes aujourd’hui

Voici l’explication de Tim Brooks:

«Pour qu’une peste se propage à cette allure, elle a nécessairement atteint les poumons des victimes, qui étaient malnutris et qu’ils ont ensuite transmise par des toux et des éternuements.»

Le quotidien poursuit:

«C’était donc une peste pneumonique plutôt qu’une peste bubonique. L’infection a été transmise d’humain à humain, et non par des puces de rats qui auraient piqué une personne malade, puis une autre victime.»

L’International Business Times parle d’un «fait qui pourrait réécrire les livres d’histoire». Et qui peut-être nous fera un peu moins détester les rats.

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